À CŒUR OUVERT : Cœur entaché (n’amasse pas mousse)

Deux mains une bouche –j’embrassais le cri-
heures après jours puis mois, mon cœur mou -tarde
après battre ta semence dans le terreau de
l’orage ;
Juste gémir comme
avant la pulsion pulsation enivrante
la grande systole qui
tempête sang gicle sur mon carrelage froid.

Je frotte maintenant,
javel
eau écarlate
bicarbonate de soude.
Je frotte à pleines mains
bouche écumeuse
cœur perdu à la tâche
l’attache
-toujours la tache.

J’annonce :
· 18 vers
· deux alexandrins dont un avec césure à l’hémistiche
· intégration de javelot et moutarde

J'ai beaucoup aimé cette ambiance aiguë, violente comme un cri presque dans l'ultra-son, moins la prolifération des jeux de mots... Je trouve qu'ils deviennent trop visibles.

Etonnante lessive d'une tache indélébile ... On sent comme une odeur de viol sur ce carrelage, un refus de se laisser aller. C'est âpre et dur, fort bien traduit.

Que de violence mal contenue dans ce poème, Saint-Valentin sanglante ! J'aime bien ce que je comprends comme deux parties distinctes, l'avant et l'après, qui ont tous deux la rage en commun.

un sacré méli-mélo, ce texte !
Entre drame et légèreté. Plaisant.
Un conseil sur le "juste" à l'anglaise:
il passe pas l'examen sur ce coup-là, le mouvement est trop brusque vers le verbe.

Nike, juste fais-le: ça craint.
Nike, juste te faire voir chez les grecs me fait sourire: ça passe.
...enfin, c'est juste pour parler de poétique.

Juste pour le juste, panda.
C'était à cause du 18ème vers. Trouvé?

Deux
heures
après
l’orage ;
Juste
avant
la grande
tempête

voilou, alors, chérie, heureuse ?

Ouaouhhhhhhhhhhhhhhhh!!!!!
il m'appelle chérie
c'est sûr, c'est la saint val!

(entre nous, avec grande c'est plus un alexandrin, mon nounours)

N'ai fait exprès. Si on n'est pas coquin maintenant, on l'sera jamais.
C'est la différence entre Culpidon et Fessepidon. Y'a une classe de différence :-))))

il fait froid dans le dos ton texte, brrr
spécial
tu parles d'une St Valentin ! ;-)

Le javelot, je l'ai cherché...

Idem qu'Anne sur le javelot mais j'ai apprécié cet ensemble de jeux de mots bien agencés.
Mortelle Saint Valentin, quand je le disais ! ^^

Joli et bien vu le coeur mou-tarde ! Il fallait y penser.

Un beau texte Eddy, fort et violent, avec pas mal de poésie dans les mots (tu me diras, c'est un exercice poétique donc normal mais bon, ça ne va pas forcément de soi...) et des enchaînements qui sonnent bien.
L'avalanche de mots est réussie, je trouve, il n'y a pas de sensations d'intrus dans le texte, tout trouve sa juste place. Bravo.

Eddy a écrit:
bouche écumeuse
cœur perdu à la tâche
l’attache
-toujours la tache

J'aime tout particulièrement ces vers. Un poème réussi!

Anne Veillac a écrit:Le javelot, je l'ai cherché...

Mais, je ne l'ai pas précisé : je l'ai trouvé !

J'en profite pour relire ton poème.
Heures après jours... c'est très joli. Et le coeur mou-tarde aussi.

L’idée est bien servie par la structure, je trouve.
L’ensemble dégage beaucoup de force, une volonté têtue.
La dernière strophe m’a rappelé cet extrait :

« La mer y passerait sans laver la souillure,
Car l' abîme est immense et la tache est au fond.
Alfred de Musset, La Coupe et les Lèvres

Un joli morceau de noirceur.
Intéressante construction, l'atmosphère y est.

Sans parler des contraintes... annoncées. ;-)

aimé: l'intelligence des situations avec la mise en abîme du vocabulaire..

Amour et nettoyage. On en sort essoré.

très forte sensation à connotation shakespearienne.
Un poème doucement rageur et violent.

belle pieuvre !

désolé, je voulais écrire "belle œuvre ", mais assurément, elle m'a pris dans ses tentacules.