Dragée haute

On vient de plonger la mouflette
Dans la vasque de marbre glacé
Le curé dessus époussette
De vieilles stances bien saucées

Parrain marraine endimanchés
Tremblotent la bougie goulinante
Entre leurs mains mal emmanchées
Qui manque cramer notre infante

Laquelle hurle à décrocher
Tous les saints en manque de fraîcheur
Dans sa layette à débrancher
La pureté d'angelots crâneurs

Le père la mère rivets famille
Engorgés d'émotion trop forte
En douce déjà remaquillent
La façade du jour à la porte

On vient de plonger la mouflette
Qui éternue déjà le monde
A peine née que perd la tête
Du premier rite et sa débonde.

Très marrant, alerte ! Je verrais bien ce texte en chanson... C'est bien vu, je regrette seulement que la troisième strophe soit moins canonique que les autres.

In nomine malice !

On vient de plonger la mouflette
Qui éternue déjà le monde

Une cérémonie pleine de fraîcheur où volent les dragées hautes en couleur. Bravo !

De l'irrevérencieuse tendresse. J'aime.

J'ai grandement apprecié. cependant j'ai cette affreuse impression que quelque chose ne tourne pas rond ici.

Parrain marraine endimanchés
Tremblotent la bougie goulinante
Entre leurs mains mal emmanchées
Qui manque cramer notre infante

Ben oui, j'aime aussi à amputer les mots quand ils m'empêchent d'avancer. Sans doute un vieux truc, en ce moment, qui remonte à la surface.

Un coup de gueule fort bien tourné contre certains rites religieux on dirait, et le tout en messe basse.

pandaworks a écrit:J'ai grandement apprecié. cependant j'ai cette affreuse impression que quelque chose ne tourne pas rond ici.

Parrain marraine endimanchés
Tremblotent la bougie goulinante
Entre leurs mains mal emmanchées
Qui manque cramer notre infante

C'est pas le goulinante qui me gêne, bien au contraire! mais plutôt l'accord d'emmanchées que j'aurais plus volontiers accordé à bougie afin de ne pas laisser planer le doute sur l'antécédent de qui.

Pardon Panda de répondre à ta place !

Oui le qui dont on ne sait pas grand chose tant il est ambigu, mais il peut être éloigné de son antécédent non ?
Exemple tordu qui me vient à l'esprit :
Ces hommes au loin, follement las, et qui ne cessent de démonter nos manèges.
D'autant " qu'emmanchées" est qualificatif donc ne peut être suivi d'un relatif, puisque le pronom remplace le nom, non ?
Arielle et Panda sont-ils satisfaits par la démo ?

Extra, Ba ! Légèrement grinçant, moqueur à souhait et puis c'est musical, vif au possible.
Que dire d'autre si ce n'est que ça m'a filé le sourire, c'est bien tourné, tant sur le fond que sur la forme. Bravo.

Et si nous remplacions la communiante par la mariée, et à la fin on lui distribuerait du gros sel. Marrant, non ?

Bien sûr Lol et même le cercueil et les couronnes sans épines. N'est-ce pas notre dernière liberté que de nous croire affranchis des rites ?

Ca sent le vécu..je n'ai jamis assisté à ce genre de cérémonie, mais si c'est aussi drôle je veux bien^^

sacrilège ! Tabernacle !

Las! je vois qu'ici Ba met tout dessus dessous.
J'ai cherché, mais en vain, la faute originelle,
Le pied manquant, boiteux, le vers qui bat de l'aile.
Le blasphème est parfait. doit-il en être absous ?

Hellian, bien embrassée la rime est plus charmante
Galline pelissée sur sa branche s'enchante
Prêt à tomber rôti dans les pattes renardes
Tant la parole parfum étourdit la poularde.

Ba a écrit:Hellian, bien embrassée la rime est plus charmante
Galline pelissée sur sa branche s'enchante
Prête à tomber rôtie dans les pattes renardes
Tant la parole parfum étourdit la poularde.

Rires.

Faudrait quand même savoir si ce zosiau-là est un pigeon, une tourtebelle ou une vulgaire pondeuse ! :-)

J'ai l'impression que l'état de la bête dépend de la branche sur laquelle elle est perchée.