LES IDIOTS : Maurice

En retard, mais je le lirai.


Maurice c’est l’histoire de l’autisme ou d’un quart d’heure.
AUDIMAT.

Maurice se dit qu’il n’a pas le temps. Il lui faudrait beaucoup de quarts d’heures.

Du lancinement à la verticale. De l’horizontale à la triangulaire, de la perpendiculaire au moignon.

Maurice, il les veut toutes.

Les mal balancées, celles qui en ont rien à foutre, les celles qui veulent pas et les celles qui veulent, les autres, celles qu’il voudrait « amourer » pour faire câlin.
Même les moches le refusent.
Pas content.

Ps : Maman, dis-moi qu’est -ce qui t’a pris de me laisser là ?

Signé, lassé des chaussures.

Voilà un titre qui devrait parler à socque ! (private joke, désolée)

Un texte "allô maman bobo" on dirait. J'aime bien la signature, j'aime pouvoir répondre : va-nu-pieds !

Pas pigé grand-chose, et pas pigé non plus l'allusion de Easter(Island). (La private joke, elle est censée être entre toi et moi ?)

Easter(Island) a écrit:Voilà un titre qui devrait parler à socque ! (private joke, désolée)

Un texte "allô maman bobo" on dirait. J'aime bien la signature, j'aime pouvoir répondre : va-nu-pieds !

Les mots s’envolent mais les écrits restent. Et dans la fuite il n’y a ni aller ni retour. Des immondes monceaux de ces mots qui ne veulent plus rien dire.

« Escrivador del oro »

http://www.deezer.com/track/2654269

Comme dans un mauvais film espagnol.

Alors, je me branle sur les mots et je leur chie dessus.
Ces mêmes mots, confortablement assis dans leurs fauteuils de velours, des picadors à muletas, des mots sans l’accompagnement musical.

Et plus qu’ils ne font mal à ma cheville, ils font mal à mon moral.
Il me reste trois clopes, UNE VIE de VIDE, dévidée, des larmes qui coulent sur mes poignets. Je quitte les mots.
Il le faut.

La corrida de l’amour et s’il faut mourir, alors merci. Merci bien.

« Je veux qu'un noir chagrin à pas lents me consume,
Qu' il me fasse à longs traits goûter son amertume ;
Je veux, sans que la mort ose me secourir,
Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir.
Corneille, Suréna (1674), I, 3. »

Fermons le ban, ouvrons les vannes à deux balles. Oh ! Tu sais, seulement une suffira.
Je suis né pour mourir, disait Cioran; il n’avait pas tout à fait tort. Eux aussi, les mots sont nés pour mourir, dans un placard à balai, sur une nationale, une internationale, en chanson.

Dans « L’heure froide », Pierre Kyria dit : «… laisse filer tes pensées froides à la campagne… ».
J’y suis déjà.
A la campagne.

« l’image est une comparaison entre deux formes présentant une ressemblance. »
Exemple : Pour louer « Il allait au combat avec l’aspect physique du taureau le plus terrible, avec l’impétuosité du lion le plus agressif. »
(Livre IV, 62)

Campagne de Russie et les pieds gelés, la tête froide.
Destinateur à destinatrice, locuteur à locutrice.
CALLIGRAMME, résultat : poids d’un plumage.


«
Douces figures poignardées chères lèvres fleuries
Mya Mareye
Yette et Lorie
Annie et toi Marie
Où êtes-vous ô jeunes filles
Mais près d'un jet d'eau qui pleure et qui prie
Cette colombe s'extasie

Tous les souvenirs de naguère
O mes amis partis en guerre
Jaillissent vers le firmament
Et vos regards en l'eau dormant
Meurent mélancoliquement
Où sont-ils Braque et Max Jacob
Derain aux yeux gris comme l'aube
Où sont Raynal Billy Dalize
Dont les noms se mélancolisent
Comme des pas dans une église
Où est Cremnitz qui s'engagea
Peut-être sont-ils morts déjà
De souvenirs mon âme est pleine
Le jet d'eau pleure sur ma peine.
Ceux qui sont partis à la guerre
au Nord se battent maintenant
Le soir tombe Ô sanglante mer
Jardins où saignent abondamment
»

Mille et une journée [S] d’Apollinaire.
Le destin est mal fait, une pitrerie de plus destinée au larmoiement, à une inconséquence de l’absurdité, un manquement total.
Nonobstant,
Est-ce qu’il faut manquer à ses idées ?
Ou les dire, les médire, les rencontrer.

La vie « nonobstante » est un éternuement, un larmoiement passager.
Quand tu mets le cric et qu’il est mal placé, et que la voiture te tombe sur le pied.
Soldat sans amis.
« Ne pouvant faire ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste »
PASCAL

S’oublieront les victoires, les défaites, les regrets.
S’oubliera tout.

Même moi, je m’oublierai.

socque a écrit:Pas pigé grand-chose, et pas pigé non plus l'allusion de Easter(Island). (La private joke, elle est censée être entre toi et moi ?)

en quelque sorte, je ne lis jamais Maurice sans penser à des poèmes.

Si tu écris c'est aussi pour partager et pour nous faire lire.
et bien : lu.
Envie de dire merde, "lève toi et marche" (plus Bazin que l'autre)
et si tu rencontres un mur, tu sautes
là c'est Kafka et ses rangs d'assassins

"au bout on sait le sac
reviendra sur le dos

On ne va pas s'envoler

On fait la pause
c'est tout"
Antoine Emaz - De l'air

une pitrerie de plus destinée au larmoiement Bien vu !

En fait LOL ce que j'ai essayé de dire -mais je l'ai mal dit, c'est qu'il se dégage un réel malaise de ces deux textes et que vraiment on aimerait le voir se dissoudre.
On sait aussi qu'on n'y peut pas grand chose, ça a un coté frustrant
et agaçant.
Mais ça n'empêche certainement pas de lire,
au contraire.

Je suis passée à côté, j'ai dû me perdre dans les raccourcis...
Je réessaierai une autre fois.

Krystelle a écrit:Je suis passée à côté, j'ai dû me perdre dans les raccourcis...
Je réessaierai une autre fois.

Sauf le désespoir qu'on y met il n'y a rien de désespérant.
Passe quand tu peux.

Eddy, amicales pensées, pas grand chose mais avec tout ce qui va avec.

Une longue longue longue route à Maurice et à tout ce qu'il contient.

Je sais, ce n'est pas du commentaire mais il y a des choses qui ne passent que comme ça.

Lol, comme d'hab, je ne comprends pas grand chose, j'aime.
J'ai envie de te recueillir, tous ces morceaux, tout ce que tu balances sans prévoyance, tous ces déchets précieux...A mettre dans le berceau, compassion perpétuelle, passion effrangée, effrayante, mortelle raideur des oreilles...

Pour cette fois, je rejoins Krystelle. M'ennuie de se quitter ( puisque tu pars... et j'ai loupé ça... Je loupe tout... ) sur ce texte, parce que je reconnais être passé à côté et que ça m'ennuie au plus haut point.
Bon courage, Lol ! Plein de pensées pour toi !

Lol n'écrit pas des lignes.
Les lignes en général c'est droit, ou courbé, mais ça a une forme concrète.
Ici c'est plus un quasar, ça va par jets, par effluves, en vrac, puissants. Et au milieu de ça on ne sait pas.
Hold the line?