JO DOMENICA : Trieste ville morte

Quand il débarqua de la gare, par un soir dégoulinant d’écailles, X se dit qu’il aurait mieux fait de rester à Venise à écumer les canaux respiratoires plutôt que de prendre ce poste de nettoyeur municipal.
Don Reno lui avait imposé le voyage au nom de la solidarité napolitaine macrobiotique et du dévoilement des sept chakras sacrés.
Il avait dû laisser derrière lui quelques sirènes et autres tritons au grand désespoir de sa mère qui ne savait sur quel pied il dansait.
Il aurait pu lui dire qu’il ne savait pas danser, seulement balayer l’air irrespirable. Il aurait pu tellement de mots qu’il se taisait.
Comme il vivait seul, il parlait seul aussi et remuait les spaghettis al dente de ses pensées décriées sur le volet. Ce jour-là de temps pourri il se dit :
« Glauque, tout est bouillie glauque. Qu’elle soit Venise ou Trieste une ville est toujours glauque et au bout de l’hameçon traine la décharge publique.
Je rêve. Je rêve de branchies à naître sur le tronc des cerisiers des collines du Frioul. Je rêve d’y voir s’engouffrer un zeste de zef à faire rougir les fruits même pas mûrs. Je rêve de ce soleil qui ne m’aime pas, sous ses rayons m’étendre dans les vergers et regarder lever vers le ciel les rameaux aux bourgeons de velours.
Hélas des villes je ne fréquente que le glauque, hume les remugles des fonds de cale, assiste aux règlements de comptes des mafieux portuaires : Qui a tué Harengus embaumeur des marchés, qui l’a poussé dans la marmite de boudin noir ? Qui m’aidera dans cette mission confiée par Don Reno maintenant que le Hareng dans le sang coagulé, pendouille dans toutes les boucheries et poissonneries de Trieste ?"
-« Qui veut du boudin ? Il est bon mon boudin ! ».
Moi, Jo Domenica, habillé de fluo vert et armé de ma lance à eau salée, je suis acculé aux endroits humides : murs poisseux, rats aux danses troubles sur les rivières noires. Et tant pis si je me saoule des fragrances des fins de marché moites, après tout c’est mon élément. Finalement j’aime les croûtes liquides, le monde interlopes des limandes à froid, des soles pleureuses, des roussettes effarouchées et me contrebalance les balais de la désertion du hareng.

Il en était là de ses rêveries, quand son pied buta contre la roue d’une camionnette blanche.
Une banale camionnette, un banal blanc.
Il s’était embaumé pompier, grand éboueur devant dieu et les ordures, portant un oriflamme fluo, et le voilà bêtement rendu à la réalité : un pneu.
Noir.
Epais.
Moche comme la tête du contrôleur qu’il venait d’avaler dans le Rome-Milan.
- Ma quésqué tou a fait alla mia camionnetta ?
- Hein ?
- E ! tou vois pas qué tou a crevé lo pneu ?
- Va fan…
La suite se perdit dans un autre monde de pommes, d’étoiles et de bougies allumées : un magistral coup de pied dans le nez.
Clac, fit la cloison nasale aussitôt brisée, le sang pressé d’en finir, n’émit aucun son.
Jo, la terreur des bas-fonds marins, venait de s’affaler comme un carré pané dans le caniveau puant.

C’est à ce moment-là, et seulement là, qu’apparut Clupea le parrain des foires à coraux et autre coutumes végétaliennes.
Il était comme dans les plus beaux espoirs de Jo, long, mince, le torse luisant de graisse baléinique, l’œil pâle, avec une légère cicatrice sur la paupière.
Il n’apprendrait jamais que cette marque d’estime était le résultat d’une opération esthétique.
Hareng souleva Jo et le porta vers un café de la place de l’Unita sous la statue de Charles VI le magnifique. L’image folle de Laurent lui revint en mémoire. Si loin.
D’une main experte Clupea avait stoppé l’hémorragie nasale ; restait la cloison décompressée qui gonflait à vue…de nez
On verrait plus tard.
On ne vit rien plus tard.
« Merci » souffla Jo aux portes fluo (jaune cette fois) d’un univers débranché.
Hareng sourit sur des dents merveilleusement pourries. Une haleine d’enfer enveloppa Jo qui manqua s’évanouir d’extase. Son parfum préféré : l’égout, les remugles vertigineux, les abysses mortelles des voyages inter-violets. Le tourbillonnant ballet des bans de sardines branchées à la surface moite des pulsions. Le jet enflammé des lances perverses dans les marchés couverts.
Les contrats posés sur les ouïes acérées des requins rendus marteaux par l’ivresse des profondeurs.
Il touchait au bonheur suprême dont le nom sacré ne se prononce pas.
Hareng lui demanda ce qu’il voulait boire.
- Un soja froid, soupira Jo dont les branchies clapotaient à vingt nœuds à l’heure.
- Un saur bien chaud avec un verre d’eau, commanda Hareng à l’hippocampe efféminé qui venait prendre la commande.
- On m’appelle Hareng Clupea
- Jo Domenica
- Tu fiches quoi à Trieste ?
- Une affaire d’arêtes
- Tu comptes rester longtemps ?
- Le temps que ça s’arrête
- Je vois
Le soleil tapait fort sur le crane chauve de Jo. Hareng le fixait de ses yeux morts dans lesquels passaient, le temps d’un éclair, des ombres étranges.
Les bras de Jo tremblaient de fatigue et un grand nombre de ses ventouses commençaient à manquer d’adhérence. impression ressentie sur le quai de la gare dès son arrivée et qui depuis ne le quittait plus.
Trop d’émotions inutiles et de nouveau cette impression d’être observé.
Quelque chose à voir avec le contrôleur dont un reste le gênait toujours à l’estomac ?
Sans doute la casquette qui avait dû mal passer, à moins que ce ne soit la poinçonneuse. Sa mère l’avait prévenu pourtant : se méfier des plats exotiques.
Sale viande de mauvaise qualité, il devrait s’en tenir aux crustacés. Il rota discrètement. Un morceau de tissu à demi digéré remonta dans son bec de perroquet, d’un mouvement de la troisième tentacule en partant de bâbord, il expédia le calbar du fonctionnaire des rails sur le mur du cloaque qui tenait lieu de café. La chaux gémit de plaisir devant le morceau de choix et ordonna au juke-box de lui jouer le « What’s going on » de Marvin Gaye, histoire de rester dans l’ambiance… iance… iance.
Echos perdus, encore.

Jo devait accélérer le mouvement sinon Don Reno ne tarderait pas à prendre de ses nouvelles.
C’est que le gyrascope à huit pales était loin d’être construit, et à la vitesse à laquelle Jo récupérait les écailles de poissons après la criée du matin, le chantier avait encore de beaux jours devant lui.
Pas demain la veille que la machine permettrait de dévoiler l’emplacement des Chakras des céphalopodes. Titanesque travail que de recouvrir les pales du gyrascope en superposant les écailles de poisson de manière centripète ; à vous donner le tournis que ce manège-là, foi de morue !
Je sais lecteur, je t’égare de triage…Retournons à nos mous thons...
Des écailles de poisson, non seulement il en fallait des tonnes, mais fin du fin, seuls les poissons morts répondaient aux critères de Don Reno.
L’enjeu était énorme, les pieuvres étaient responsables de la disparition des ormeaux et il fallait que cesse le carnage car depuis la grande catastrophe, les ormeaux méditerranéens s’étaient mis à fabriquer de magnifiques perles en forme d’œil de lotte et gorgone. Perles qui feraient à coup sûr la fortune de Don Reno. Pas question de laisser les octopodes réduire cette manne !
Et si Jo acceptait cette tache ingrate c’est que Don Reno encore plus riche et plus puissant serait, c’est certain, enclin à reconnaître sa valeur… Et alors, qui sait ?
« Je divague encore » marmonna Jo en éclusant son soja pur jus bio.
Tout ça devenait trop compliqué pour lui, les pales, les centripètes, les gyroscopes, les perles, l’œil de lotte en eau de boudin ; il repensa à sa dernière fricassée d’ormeaux à l’ail, sa petite amie du moment avait connu ce soir là son plus beau voyage polyphonique et tâté de l’explosion du Vésuve.
Sacrés moments que ces montées au polygone lustré !
Oui mais prudence, lui murmura une petite voix frêle, à trop grimper aux écumes on finit par sombrer …Pause. « Redescends sur terre, concentre-toi. Adapte toi aux exigences de Don Reno, accepte qu’en ta qualité de participant au génormeaucide il t’ait chargé de collecter les tonnes d’écailles nécessaires à la fabrication du phosphène qui permettra de révéler l’emplacement des Chakras des poulpes puis d’inhiber chez tes congénères le goût immodéré des coquillages convoités. »

Il se perdait en dédales visqueux. Le soja cognait aux synapses peu rodées de Jo. Les phases interminables de l’usinage l’abrutissaient...tissaient...tissaient...

A vingt mille lieux ,Don Reno imaginait déjà les fonds marins de l’adriatique couverts des puissants muscles nacrés et l’envolée de ses actions de plancton lorsque Wall See apprendrait qu’il était le maître des nouvelles colonies marines.

En attendant Jo devait récupérer son balai et son siphon et s’en aller tête basse et tentacules en berne en direction du port de Trieste où l’attendrait, après le marché, la marchandise convoitée.



-Tu penses à quoi ? l’interrompit Hareng.
-A rien, répondit Jo perdu dans la nacre moisie des écailles de rêves.
-Je dois y aller, je te bigophone plus tard d’accord ?
-D’accord, soupira Jo tentacules évanouis sous le soleil tapant.
Il regarda d’un œil morne le grand Hareng rouler des branchies vers la vieille ville.
Midi venait de sonner au clocher de St Spyridon.
Jo se leva. Migraine.
Il lui restait très exactement deux heures pour se rendre au marché de la piazza Ponterosso, récupérer ses deux bennes fluo, se rendre au Porto Vecchio charger les sacs et reprendre le train pour Venise où l’attendait Poulpa la fille de Don Reno.
Deux heures pendant lesquelles tout pouvait arriver dans l’entre deux mondes qu’il fréquentait.
Combien de temps avait-il trainé à cette terrasse en compagnie de ce hareng délicieusement puant mais bizarre ?
Il se perdait en conjectures lui qui ne pensait jamais : Le contrôleur trop curieux, puis le homard agressif, sa rencontre avec Hareng, sans compter que son nez le faisait horriblement souffrir, surtout la cloison droite.
Il regrettait d’être venu...nu.
Après tout, le trafic d’écailles pouvait bien se faire sans lui non ? Ce n’est pas parce qu’il avait du succès auprès des baleines de moins de dix ans et qu’il pratiquait l’hindouisme sacré des marsouins qu’il devait se taper tout le boulot !
La seule explication plausible était qu’il avait peur de Don Reno c’est tout.
Il était bien obligé de l’admettre au nom du tentacule sacré et du chakra moisi.
Une peur bleue qui virait au rouge quand il se trouvait en face de lui.
Imagine lecteur sous-marin , un décapode borgne vissé sur fuseau couvert de chromatophores nerveux qui te fixe de ses ventouses avides l’air de rien prêt à tout.
Voilà le portrait de Don Reno terreur des mers et des océans. Empereur de la langouste sucrée et du tartare de gélatine.
Et puis, et puis il y avait Poulpa la divine au bec de moule. Secrète passion noire.
Poulpa l’inaccessible, amoureuse déclarée de Flipper le danseur de tango.
Flipper le flippé d’algues sèches:
Dangereux comme un mégaphone sans piles. Jaloux comme un anchois fou.
Jo se dit que s’il réussissait son coup, il pourrait se mettre sur les bancs. Il gagnerait suffisamment pour déclarer son encre à la belle Poulpa et l’enlever au Flipper tilt
Poulpa…
La seule pensée de la revoir lui fit accélérer les tentacules.
Il était presque arrivé Piazza Ponterosso lorsque brutalement se dressa devant lui dans un imperméable vert-d’eau : le redouté Jean Cornet, le cuisinier personnel de Don Reno, chef des magouilles marinées au court bouillon. Apostrophe brutale :
-Regarde un peu ce que j’ai par là, dit le Jean en ouvrant d’un geste brusque son imperméable. Jo glissa son œil exorbité : doublure intérieure droite se tenaient en rang serré comme des sardines toutes les Rolex du despote.
-De l’autre côté abruti, même si ton heure a sonné ce n’est pas une raison pour convoiter les bijoux du capitaine. On dirait bien que c’est devenu une habitude pour ta grosse tête gluante de poulpe.
De la doublure intérieure gauche Jean Cornet dégaina, bien planqué dans une batterie de couteaux de cuisine, un étrange instrument en forme de cuillère dont les tranches aiguisées montraient bien qu’il ne s’était pas trompé de tiroir.
-Dis-moi un peu tête molle, c’est quoi cette idée de convoiter la Poulpa ? Pauvre cloche, le soja du Hareng contenait quelques gouttes de drogue et pendant qu’il s’envoyait au septième ciel tu lui confiais tes peines de cœur. Ne sais-tu pas que la Poulpa est pêche gardée et qu’elle vaut bien mieux que les tentacules fumés d’un ramasseur d’écailles.? La Poulpa n’est pas pour toi mais je vais te faire un cadeau Jo, tu vois le petit instrument que je tiens dans mes mains ? je vais délicatement prélever en sept points bien précis de ta gélatine quelques morceaux de choix que je réserve au bon plaisir de ta belle.

Quelle connerie la vie aquatique ! Ces coraux, ces algues, ces pinces mon saigneur des bas-fonds ! Il regretta rapidement d’avoir cédé au chant des sirènes, de ne pas avoir écouté sa mère, de s’être pané trop tôt avec Poulpa la divine, il regretta son dernier tour de marée…les roches cristallines au soir marbré…bré… un doux noir bleuté l’envahit, il sentit qu’on le soulevait sans ménagement et le transportait vers une camionnette blanche au pneu à plat. Dans un dernier regard vitreux il aperçut les berges du canal qu’il avait nettoyées le matin même, et puis plus rien si ce n’est là devant, comme un gigantesque œil familier. Il faisait Froid. L’odeur salée des écailles l’emporta dans l'ultime souffle natal. Il aima ce parfum enchanté et sourit aux rayons X.


Quelques lieues plus tard sous les mers.
Tapis de sacs poubelle, d’aérosols rouillés, de pneus morts et de camionnettes
Une table ronde dressée de ses plus beaux atours et au milieu trône…. Don Reno.
Au bout de chacun de ses tentacules un de ses chevaliers, dont Jean Cornet.
A 3 heures une place vide : la table de la méduse est un radeau où les trous dans l’eau ne se referment pas et le contrôleur qui n’en était pas un (de contrôleur), complètement réduit maintenant en oligo-éléments grâce aux viscères de Jo, ne risquait plus d’en faire (de trous).

A 7 heures, Hareng Clupea, cicatrice rivée à midi sur la belle Poulpa –délicieux plat interdit- traquant l’attention de la divine elle-même occupée à suivre du cil son Flipper dégagé en touche.
Poulpa dont la larme à l’œil, bien que noyée dans la nasse, se reflète dans les pales argentées qui tournent doucement au dessus de la table.
La fabrication du Gyrascope s’est sérieusement accélérée depuis que les chevaliers ont avantageusement remplacé les écailles de poisson par des découpes de canettes de coca, plus économiques et abondantes sur le marché. Progrès du recyclage.
L’emplacement des chakras des poulpes est enfin révélé et ces derniers -à condition toutefois qu’ils soient prélevés avec dextérité et cuisinés avec passion -constituent un mets des plus fins.
Jean Cornet en fera d’ailleurs sa spécialité et sa fortune dans tous les ports méditerranéens.
Tout baigne à présent.
Comble de l’histoire, le chakra de poulpe détrônera les ormeaux sur les cartes des restaurants les plus prestigieux et la fortune de Don Reno, fera en plus de la paix des ormeaux, l’infortune des céphalopodes.
Mais aujourd’hui il s’agit de faire bombance, seules les coquilles Saint-Jacques aux bardes plaintives ne seront pas de la fête. Il en est même quelqu’une solidement attachée sur les flancs du récif volcanique qui abrite la cuvette où la scène se déroule. Près d’elle quelques ventouses aussi se balancent dans les bulles d’oxygène du merveilleux aquarium, on dirait, si l’on observe la vitre de près, qu’elles essayent de dire…dire...dire...






A consommer sans modération sur un petit Debussy bien frais : la mer par exemple.
Roz et Ba en ce juin 2009 très aquatique.
[b]

Bon, ben désolée, je ne suis pas allée loin. La qualité de l'écriture n'est pas en cause, mais je suis mauvais public pour ce style que je trouve très ampoulé, au délire forcé, laborieusement sémillant et obscur... J'ai ressenti assez rapidement agacement, puis ennui.

D'autres lecteurs, sûrement, seront plus positifs, parce que je me rends bien compte que le texte est très écrit et recherché !

Mais si c'est pas mal, en tout cas j'ai bien rigolé! Enfin, surtout sur la fin, le début j'ai eu un petit peu de mal à rentrer dans ce train.. mais j'ai su que ça allait être marrant dès que j'ai vu ce type qui a la trentaine et qui a une mygale sur son épaule! (en plus j'suis dans l'coup, youhou!!)

Ceci dit, cette phrase-là m'a semblé profondément choquante pour VE:

boc21fr a écrit:tout le naturel d’un petit trou du cul de 23 ans qui n’avait jamais subi la pénétration d’un train jusqu’à son terminus.

Chako Noir a écrit:Mais si c'est pas mal, en tout cas j'ai bien rigolé! Enfin, surtout sur la fin, le début j'ai eu un petit peu de mal à rentrer dans ce train.. mais j'ai su que ça allait être marrant dès que j'ai vu ce type qui a la trentaine et qui a une mygale sur son épaule! (en plus j'suis dans l'coup, youhou!!)

Ceci dit, cette phrase-là m'a semblé profondément choquante pour VE:

boc21fr a écrit:tout le naturel d’un petit trou du cul de 23 ans qui n’avait jamais subi la pénétration d’un train jusqu’à son terminus.

Aïe...d'autant plus qu'elle n'était pas voulue...
Saleté d'inconscient décidément...

No problemo ^^
Ceci dit j'avoue qu'elle m'a un peu sautée aux yeux... mais j'ai flairé l'involontaire, t'inquiète, par rapport au reste ça n'avait pas lieu d'être voulu.

Je crois que le boc21 s'est jeté à la baille tout habillé mais dans notre texte. Avis au merlan il faut nager dans prose ! Sinon ça va être la brasse coulée pour les Jo Domenici de l'exo.

Ba a écrit:Je crois que le boc21 s'est jeté à la baille tout habillé mais dans notre texte. Avis au merlan il faut nager dans prose ! Sinon ça va être la brasse coulée pour les Jo Domenici de l'exo.

Désolé, je croyais que l'on mettait tous les Jo dans le même sac et qu'on les noyaient ensemble !

Ba/Roz :
Un texte riche, à la manière d’un repas un peu trop consistant, un peu visqueux aussi, d’où une lecture un peu laborieuse pour ma part… J’ai bien ri, aussi, en plusieurs endroits (« la cloison décompressée qui gonflait à vue…de nez, » « les requins rendus marteaux par l’ivresse des profondeurs, » les yeux « de lotte et gorgone, » les « pinces mon saigneur » etc.), et au final je suis sortie toute décoiffée de ce récit déjanté.

boc21fr :
J’ai beaucoup aimé l’idée de rassembler les membres du forum à Trieste, et la fin pathétique de Jo, pirouette inattendue et désopilante. Merci pour l’humour !

Boc, si t'es là, crée un nouveau sujet avec ton texte JO DOMENICA dans prose, svp, ensuite je supprimerai ce qui n'a rien à faire chez BA !
:-)))

boc21fr a écrit:Désolé, je croyais que l'on mettait tous les Jo dans le même sac et qu'on les noyaient ensemble !

quel boulet çui là
:-)))))))

un grand gaillard âgé de la trentaine
Lança l’homme âgé de la trentaine
un jeune adolescent

t'as un souci avec les âges toi
:-)))

bon, je commenterai ton texte et celui de Ba quand tu te seras décidé à mettre de l'ordre !
;-)

mentor a écrit:

boc21fr a écrit:Désolé, je croyais que l'on mettait tous les Jo dans le même sac et qu'on les noyaient ensemble !

quel boulet çui là
:-)))))))

tu sais qu'elle est vraiment très bonne celle-là ?
tu as du la garder en réserve pendant un mois je parie...

le moqueur de boulet a écrit:t'as un souci avec les âges toi
:-)))

bon, je commenterai ton texte et celui de Ba quand tu te seras décidé à mettre de l'ordre !
;-)

Commenter le texte de BA je veux bien, mais le mien n'a rien à faire ici...je l'ai posté sous le titre "Jo doménica : un boulet à Trieste" en prose mais tu ferais mieux de le déplacer dans le forum des blagues !

socque a écrit:Bon, ben désolée, je ne suis pas allée loin. La qualité de l'écriture n'est pas en cause, mais je suis mauvais public pour ce style que je trouve très ampoulé, au délire forcé, laborieusement sémillant et obscur... J'ai ressenti assez rapidement agacement, puis ennui.

D'autres lecteurs, sûrement, seront plus positifs, parce que je me rends bien compte que le texte est très écrit et recherché !

Mais...mais...mais...mais ce texte est génial...
Mais je...enfin...madame Socque...que dire...comment pourrais-je...est-il seulement possible que...non...non...

L'ambiance, l'aspect loufoque, le style, j'ai vraiment beaucoup aimé...
encore pardon d'avoir entaché votre fil de ma potacherie

Tout va bien boc 21 mais je refuse que les Jo soient noyés ensemble, non mais, six pages avec ROZ pour finir avec une patte dans le ciment et une autre sur une moule pourrie ?
Au fait ROZ, revient avec ton filet on t'attend au resto !

Ta potacherie est bien troussée. rires.

Suis là ba(s)
Une petite éclaircie dans mon bouillon
je vais pouvoir aller lire un peu les copains histoire de vérifier dans quelles eaux Jo git . Rien que de le dire....

Non mais c'est qui ce boc qui vient mousser sur notre canal?

Vraiment désolée, j’ai abandonné en cours de route, je comprenais vraiment trop peu de choses pour aller plus loin. Impression d’un immense cadavre exquis ou d’une private joke. J’ai pourtant essayé car certaines associations de mots me plaisaient. Je dois être passée à côté du texte, tant pis.

Ba a écrit: Roz et Ba en ce juin 2009 très aquatique.[b]

On s'en serait pas douté. J'ai persévéré presque jusqu'au bout, en sautant des flaques de temps en temps. D'ordinaire, je lâche bien avant. Je suis déçu. Compte tenu de la plume, ç'aurait pu être un feu d'artifice. Les pétards étaient mouillés. Le côté systématique de l'argument, malgré force trouvailles, m'a paru laborieux.

Original.
Trois fois je recommence. À la quatrième je tente d'attraper un train ; pris au filet je m'arrête, m'interroge un moment.
La mouche me distrait.
C'est une abeille.
Demain, j'y verrai plus clair.
Les mésanges crépitent.

à chaque fois je me dis qu'avec Ba je vais être surpris
je n'ai donc pas été surpris d'être surpris
ça part bizarrement, ça continue étrangement, ça finit surprenant
failli lâcher au premier tiers, puis me suis un peu forcé, pour finir en rigolant très fort
et j'ai même relu
comment faire plus visqueux ? je ne sais
clap clap clap !

Je rappelle aux lecteurs plus ou moins ancrés, encrés, et tamponnés que nous sommes deux complices dans cette mort : Roz et toute la partie quête du graal d'écailles et cuistot sadique, je n'ai participé qu'à mort gelée de Jo et un peu Poulpa l'ingrate de ventouses.
Voili, voilou.

Un peu encrées et tamponnées les deux complices,
je l'accorde,
l'assume et le revendique.
Mais deux,
ça oui
nom d'un Jean Cornet!

Vous en a-t-il fallu de la complicité et de la persévérance pour ne pas dériver d'un iota du thème que vous vous êtes imposé ! Même si l'histoire n'est pas toujours facile à suivre - et je dirais que c'est là son point faible, le lecteur lambda aime bien un début, un milieu, une fin, pas forcément dans cet ordre (dixit Godard), mais un fil (de pêche) auquel se raccrocher dans ce canal glauque. Or, ici, le fil est ténu, on pourrait se noyer autant que se laisser divertir par les nombreux tentacules proposés. Mais l'ambiance du récit me plaît, l'idée est bien trouvée.

Ce fut un vrai plongeon délicieux dans tout que nous comptons " d'obscur " autant dire sans fond.
Et pour plagier Polonius ce fut " une folie qui ne manque pas de méthode ".

Je rejoins Socque et Abstract ... le tout me laisse abyssalement froid ...

souvent pas compris grand chose. certaines images (exple : Le tourbillonnant ballet des bans de sardines branchées à la surface moite des pulsions) m'ont semblé encore plus incompréhensibles qu'un texte de lol47, c'est vous dire :-)

souvent pensé que le seul but était le jeu de mot, souvent ce jeu de mot m'a paru bien lourd ... (exple : je t’égare de triage…Retournons à nos mous thons...)

bref, pas client du tout de ce genre de texte. désolé

Deux poètes réunis donnent forcément un texte poétique. Par moments très chargé, lyrique, se perdant dans les circonvolutions du langage... cela crée un univers particulier qui se prête assez peu à mes yeux à ce genre d'intrigue, car celle-ci se retrouve noyée sous les effets de langue et d'esthétique. Il y a des passages délicats, d'autres laborieux, l'emballage a pris la forme sur le contenu mais... pourquoi pas ! Je laisse dès lors Jo à ses petits papiers pour me concentrer sur son écrin, qui se révèle bien plus prometteur qu'à première vue.

Ba a écrit:Et pour plagier Polonius ce fut " une folie qui ne manque pas de méthode ".

Ça, je veux bien le croire, ça se sent, c'est travaillé !

Je sais, c'est pas bien de faire remonter les textes mais bon ce Jolà je le défends que voulez-vous, l'instinct scriptuel...
Je comprends qu'il laisse froid surtout dans les abysses où tout évolue à l'aveugle, mais je prends plaisir à voir que les lecteurs ne s'arrêtent pas aux apparences, Sahkti je partage ta lecture : " ce texte est chargé par moment et ne se prêtait sans doute pas à la prose attendue souvent dosée dans la syntaxe contemporaine, le lexique trop abondant ici, nuit à la compréhension.
Côté dingo. Côté essai de toutes les pistes.
Un jeu d'eau.
Je ne suis pas désolée des " mots enfilés dans la facilité, genre mous-thons et autres " c'est un pur régal que de mélanger les sels, les cornichons, les aux et le boudin " afin d'en agiter tous les sens.
Roz un coucou de nageoires.

Évidemment que je défends ce texte.
Je comprends aussi que l'on rechigne à le lire ou qu'on puisse lui trouver certaines lourdeurs, le lecteur est roi et toujours respectable.
N'empêche.
Je défends ce texte parce qu'il a demandé du travail d'une part et qu'il a donné du plaisir (au moins à nous deux) d'autre part.
Sachez que le plus difficile quand deux écritures un peu différentes (c'est peu de le dire) se rencontrent, c'est l'adaptation. Un exemple. Ba dit : "chacras". Roz pas très douée en chacras cherche sur internet et trouve ça :
http://www.phosphenisme.com/z_chacras.html
Se dit aussitôt : tiens des encore plus farfelus que moi.
Et Hop le gyrascope est né.

Imaginez (comme moi) la tête de Ba devant la trouvaille : forcément drôle. Que pouvait-elle faire?
surenchérir bien sûr. Et croyez moi dans le genre elle a un talent derrière lequel je peux courir!

Un dernier petit secret : pourquoi l'octopode?
Ben, quitte à prendre son pied autant que ce soit multiplié par huit. Une façon originale de sublimer le septième ciel.

Encore une chose :
il n'y a rien de sérieux dans tout ça.
Ouf!
Et puis une autre :
ça, c'est de l'atelier d'écriture...

Zou, allons saluer Roz avant que de sombrer.

Roz-gingembre a écrit:Ba dit : "chacras". Roz pas très douée en chacras cherche sur internet et trouve ça :
http://www.phosphenisme.com/z_chacras.html

J'y lis ceci :
"L'énergie vitale (prâna, shakti, ki ou chi) circule dans tout le corps suivant des canaux appelés méridiens." Tiens, ça me rappelle quelqu'un ;-)

Et merci Ba et Roz pour ces explications génésiaques, j'ai trouvé très intéressant de comprendre, en partie, comment votre texte est né.