Dernière reprise

Lorsque la lumière fait de nous des hommes
sculptant les étoiles dans un moule nerveux
Au visage enflé de poches énormes
Qu’elle éclate en pluie aux arcades bleues,
La peau ruisselante s’habille de diamants
Cette cape de mal qu’on ne peut séparer
des princes d’un soir aux couronnes égarées
S’allongeant en sueur sur un tapis de sang.

Dans l’œil, étourdit, les formes se chevauchent
Donnant à la chair l’aspect d’une éponge
Jetée sur le coin d’une tête qui hoche
Crachant en furie la couleur qui la ronge.

ROUGE est son nom,
et pour elle les hommes
Battirent des ponts à la force des paumes
Des mondes grognant
des palais de salive

Où le cœur se délivre du poids des géants.

Texte furieux sur le ring. Je garde les "étoiles dans un moule nerveux ".

A partir de "ROUGE", j'aime ; avant, la forme de pseudo-alexandrins avec ses rimes relâchées me gêne, je trouve qu'elle brime l'expression sans être assez contraignante pour, au contraire, la forcer à se resserrer, à prendre de la r(v)igueur.

Moi, je retiens de cette reprise cette image qui suffit à mon bonheur :

Des mondes grognant
des palais de salive

Où le cœur se délivre du poids des géants.

Et bien personnellement, j'aime tout depuis le premier vers (peut-être une légère réserve sur le seul

des princes d’un soir aux couronnes égarées

dont le rythme est dissonant).

Sinon, les mots claquent, c'est percutant, les images sont fortes et vives.

En ce qui concerne la première partie, je trouve, qu'étrangement, l'alternance des 10 syllabes - 12 syllabes rehausse beaucoup plus le mouvement qu'elle ne lui nuit. Peut-être parce qu'elle nous empêche de savourer passivement une suite d'alexandrins bien propres, et crée ainsi une discontinuité rythmique bien plus tonique, qui, du coup, colle mieux au ton général.

En tout cas, j'aime! A une prochaine lecture certainement^^.

Je suis passée quelque peu à côté pour diverses raisons: les fausses rimes trop visibles, une allure lyrique pas tout à fait aboutie, quelques images fortes perdues dans la masse. Le tout a un certain charme, mais il me séduit moins cette fois que dans d'autres textes.