A travers carreaux...
5 participants
Page 1 sur 1
A travers carreaux...
...
Et voilà ! Ça c’est le truc qui me rend complètement fou.
Le moment où, arrivé au supermarché je me rends compte que je ne sais pas où se trouve ma liste de course. Cette feuille de bristol à petits carreaux vert pale cartonné que j’ai décroché des autres juste avant de partir.
Je me rappelle bien, l’avoir fait glisser de la pince à linge du support mural de condiments , non sans avoir recadré toutes ses autres fiches bristols vert pales consoeurs . Mais là, où s’est elle cachée ?
Je me rappelle tout d’elle, la texture de sa peau, le son qu’elle fit quand elle se plia sous mes doigts, puis, son regard quand je m’approchais…
J’ai en horreur l’idée qu’elle soit seule, qu’elle ait peur, nous qui avons déjà tant partagé … ces moments où l’appréhension de manquer de café, de chapelure s’estompait quand elle s’écrivait si bien, sans crisser un instant.
Nous qui avons tant ri lorsque nous avons vu ensemble que les cornichons et les concombres se suivaient comme des enfants précédant leurs mamans.
Puis que dire de son désir de séduction quand elle me proposa un jour, au détour d’un regard l’air de rien, de n’acheter que des articles en c pour qu’elle ne me paraisse jamais négligée.
Oui, ainsi tout les c se retrouvaient convenablement alignées sur la ligne verticale du deuxième petit carreau, ce qui convenait parfaitement à ma cuisine, elle si coquette et soucieuse de le rester (nous en avons parlé ensemble justement hier soir). Cela scella entre nous trois un grand moment d’harmonie…
Où est-elle ? Veut-elle éprouver mon attachement ? Ressentir ma souffrance de tant de négligence ? Moi, qui d’habitude la cale avec soin dans le coin de mon cabas calé dans mon caddy, qui la sait là, me rassurant de sa présence.
Entre nous ces mots que sont cidre crêpes crevettes carottes choux canards comté crépinette camembert champignon ciboulette chocolat croquettes de chat cacahouètes confiture de coings côtelettes sont autant de promesses d’amour dont les c alignés sont des parenthèses jamais fermées… des horizons ouverts …
On pourrait me dire : mais tu n’en a pas besoin, tu prends toujours les mêmes produits, méthodiquement et chronologiquement selon ton rituel parcours dans l’hypermarché … vous ne pouvez pas comprendre….pas saisir les concessions mutuelles qui m’ont fait renoncer au pepsi pour le coca, qui la laisse des journées entières dans la cuisine à m’attendre, sans jamais un reproche ...
Chaque semaine, c’est comme si nous réécrivions notre histoire, l’exaltation d’un territoire vierge où tout renaît, savoir alterner les différentes couleurs de stylos bille pour se surprendre, et dés fois , soyons fous , se saisir d’une plume et d’un encrier pour nous rapprocher … nous rapprocher de l’extase du samedi aprèm …
Je vous le dis discrètement, je ne l’oublierais pas, main sur le cœur …… oooohhhhh, mais j’y croooiiiiiis paaaaaas …. Dans la poche de ma chemise, bien lovée contre moi, comme un papillon blessé, fragile, à ma merci d’un oubli dans la machine à laver.
Ah au fait, la machine à laver dans le cellier près du frigo, quand j’y repense …
Quelle salope !!!
...
Et voilà ! Ça c’est le truc qui me rend complètement fou.
Le moment où, arrivé au supermarché je me rends compte que je ne sais pas où se trouve ma liste de course. Cette feuille de bristol à petits carreaux vert pale cartonné que j’ai décroché des autres juste avant de partir.
Je me rappelle bien, l’avoir fait glisser de la pince à linge du support mural de condiments , non sans avoir recadré toutes ses autres fiches bristols vert pales consoeurs . Mais là, où s’est elle cachée ?
Je me rappelle tout d’elle, la texture de sa peau, le son qu’elle fit quand elle se plia sous mes doigts, puis, son regard quand je m’approchais…
J’ai en horreur l’idée qu’elle soit seule, qu’elle ait peur, nous qui avons déjà tant partagé … ces moments où l’appréhension de manquer de café, de chapelure s’estompait quand elle s’écrivait si bien, sans crisser un instant.
Nous qui avons tant ri lorsque nous avons vu ensemble que les cornichons et les concombres se suivaient comme des enfants précédant leurs mamans.
Puis que dire de son désir de séduction quand elle me proposa un jour, au détour d’un regard l’air de rien, de n’acheter que des articles en c pour qu’elle ne me paraisse jamais négligée.
Oui, ainsi tout les c se retrouvaient convenablement alignées sur la ligne verticale du deuxième petit carreau, ce qui convenait parfaitement à ma cuisine, elle si coquette et soucieuse de le rester (nous en avons parlé ensemble justement hier soir). Cela scella entre nous trois un grand moment d’harmonie…
Où est-elle ? Veut-elle éprouver mon attachement ? Ressentir ma souffrance de tant de négligence ? Moi, qui d’habitude la cale avec soin dans le coin de mon cabas calé dans mon caddy, qui la sait là, me rassurant de sa présence.
Entre nous ces mots que sont cidre crêpes crevettes carottes choux canards comté crépinette camembert champignon ciboulette chocolat croquettes de chat cacahouètes confiture de coings côtelettes sont autant de promesses d’amour dont les c alignés sont des parenthèses jamais fermées… des horizons ouverts …
On pourrait me dire : mais tu n’en a pas besoin, tu prends toujours les mêmes produits, méthodiquement et chronologiquement selon ton rituel parcours dans l’hypermarché … vous ne pouvez pas comprendre….pas saisir les concessions mutuelles qui m’ont fait renoncer au pepsi pour le coca, qui la laisse des journées entières dans la cuisine à m’attendre, sans jamais un reproche ...
Chaque semaine, c’est comme si nous réécrivions notre histoire, l’exaltation d’un territoire vierge où tout renaît, savoir alterner les différentes couleurs de stylos bille pour se surprendre, et dés fois , soyons fous , se saisir d’une plume et d’un encrier pour nous rapprocher … nous rapprocher de l’extase du samedi aprèm …
Je vous le dis discrètement, je ne l’oublierais pas, main sur le cœur …… oooohhhhh, mais j’y croooiiiiiis paaaaaas …. Dans la poche de ma chemise, bien lovée contre moi, comme un papillon blessé, fragile, à ma merci d’un oubli dans la machine à laver.
Ah au fait, la machine à laver dans le cellier près du frigo, quand j’y repense …
Quelle salope !!!
...
Re: A travers carreaux...
Je comprends bien qu'une déclaration d'amour aussi brûlante nécessite des égards; mais poésie est-il vraiment l'endroit approprié? Je l'aurais plutôt mis en humour. Si ça existait, évidemment.
J'ai bien aimé le ton détaché, la manière dont vous dévidez l'argument de manière imperturbable. A relire.
J'ai bien aimé le ton détaché, la manière dont vous dévidez l'argument de manière imperturbable. A relire.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: A travers carreaux...
à ce que je vois , je ne parais pas sincére dans mes sentiments , non ?
:-/
:O)
:-/
:O)
Re: A travers carreaux...
Je n'ai pas trop compris la fixation sur les mots en /c/
Est-ce à dire qu'on pourrait imaginer des variations de ce texte en ayant recours à d'autres lettres de l'alphabet ?
Quoi qu'il en soit, je n'ai pas trouvé ceci très représentatif d'un texte poétique.
Mais quel sujet casse-binette quand même !
Est-ce à dire qu'on pourrait imaginer des variations de ce texte en ayant recours à d'autres lettres de l'alphabet ?
Quoi qu'il en soit, je n'ai pas trouvé ceci très représentatif d'un texte poétique.
Mais quel sujet casse-binette quand même !
Invité- Invité
Re: A travers carreaux...
rires!!!!!
même si effectivement le côté poésie m'échappe j'aime beaucoup cette déclinaison de sentiments autour d'une petite petite fiche verte à petits carreaux .....
sympa vraiment!
et puis .....
même si effectivement le côté poésie m'échappe j'aime beaucoup cette déclinaison de sentiments autour d'une petite petite fiche verte à petits carreaux .....
sympa vraiment!
et puis .....
ça m'arrive tous les samedis!!!!!! c'est peut être pour ça que je trouve ça si drôle de le voir écrit de cette manière !!!!Et voilà ! Ça c’est le truc qui me rend complètement fou.
Le moment où, arrivé au supermarché je me rends compte que je ne sais pas où se trouve ma liste de courses.
petit-doute- Nombre de messages : 150
Age : 67
Localisation : dans la banlieue encore verdoyante
Date d'inscription : 24/04/2009
Re: A travers carreaux...
:-) Easter , bah pas trop casse binette car c'est des délires que je me fais dans le réel et c'est plutot le texte en lui meme qui s'est imposé ...
:-) Silene et petit doute , sas doute pas tant poéte que ça , mais si la poésie est voir les choses comme une danse fait de frolements entre la fantaisie , ce qui pourrait etre un peu magique , un peu leger ...ou simplement un certain regard rempli de tendresse sur nos cotés les plus absurdes ....rien n'est vraiment vérité , j'espere :O)
:-) Silene et petit doute , sas doute pas tant poéte que ça , mais si la poésie est voir les choses comme une danse fait de frolements entre la fantaisie , ce qui pourrait etre un peu magique , un peu leger ...ou simplement un certain regard rempli de tendresse sur nos cotés les plus absurdes ....rien n'est vraiment vérité , j'espere :O)
Re: A travers carreaux...
La poésie de l'existentiellement quotidien (et ça n'a rien de péjoratif), j'aime assez ça! Des petites détails auxquels on prête attention, des faits anodins qui deviennent subitement obsessionnels... tout est là, en douceur.
Toutefois, j'ai tout de même ressenti une impression d'étirement d'idée, comme si tu en faisais un peu trop dans cette attachement au bristol; ça ne paraît pas tout le temps très naturel. Ce qui aurait pu être tendre et drôle finit par devenir pesant. pas vraiment beaucoup, juste un peu, mais suffisamment pour que le charme soit rompu en cours de texte, dommage.
Toutefois, j'ai tout de même ressenti une impression d'étirement d'idée, comme si tu en faisais un peu trop dans cette attachement au bristol; ça ne paraît pas tout le temps très naturel. Ce qui aurait pu être tendre et drôle finit par devenir pesant. pas vraiment beaucoup, juste un peu, mais suffisamment pour que le charme soit rompu en cours de texte, dommage.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: A travers carreaux...
j'ai un peu tardé pour répondre au commentaire de Sahkti qui touche à l'idée que je manque de sincerité dans ce texte ...
j'ai été un enfant unique profondement immergé dans l'ennui et le reve ... j'ai eu une tendresse profonde sur tout ceux et ce ( les objets) qui m'entouraient ...
je pense, j'espere avoir gardé , un peu , ce regard là :-)
j'ai été un enfant unique profondement immergé dans l'ennui et le reve ... j'ai eu une tendresse profonde sur tout ceux et ce ( les objets) qui m'entouraient ...
je pense, j'espere avoir gardé , un peu , ce regard là :-)
à travers carreaux
décidemment je comprends mal la parution de certains textes dans cette catégorie
Invité- Invité
Re: A travers carreaux...
au lieu de faire ce genre de commentaire, parler du texte serait plus appropriéPHIL a écrit:décidemment je comprends mal la parution de certains textes dans cette catégorie
noooon ! je ne t'en veux pas personnellement, PHIL
chaque auteur choisit la catégorie, simple liberté
parlons du texte (si quelqu'un a LA définition de la poésie, je suis preneur) : j'aime, j'aime lorsqu'on prête vie aux choses qui nous entourent
moi aussi, enfant, je faisais parler les choses, les plantes, les nuages
me revient un texte (de qui ici ??) qui donnait âme à une tondeuse à gazon, c'était adorable
merci de ce texte, poussetontraino
a travers carreaux
je ne dis pas que cet écrit n'est pas sympa, il l'est en fait, mais pour moi c'est plus de la prose que de la poésie, c'est mon avis, puisque tu es pour la liberté de penser, auquel j'adhère aussi, tu comprendra mon propos :-)
Invité- Invité
Re: A travers carreaux...
je n'ai pas écrit que tu trouvais ce texte pas sympa :PHIL a écrit:je ne dis pas que cet écrit n'est pas sympa, il l'est en fait, mais pour moi c'est plus de la prose que de la poésie, c'est mon avis, puisque tu es pour la liberté de penser, auquel j'adhère aussi, tu comprendra mon propos :-)
tu n'en avais rien dit
je n'ai pas écrit que j'étais pour la liberté de penser (je le suis) :
j'ai dit que chaque auteur était libre de choisir le genre et donc où poster
bon, brisons là, tu as enfin donné un avis sur ce texte, merci pour son auteur
;-)
Re: A travers carreaux...
j'adore les tondeuses à gazon et j'aimerais vraiment etre grandement inspiré par elles , malheureusement dehors chez moi , il n'y a que des grandes dalles , des grands carreaux :-(
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum