Pourtant la rue parait si calme ce soir

Et tous ces mots écrits
Aux sources de la nuit
Et ces pierres jetées
Du haut de nos falaises

Tous ces hommes qui prient
Jusqu’à l’aube qui luit
Croyant à la beauté
De ces chants qui apaisent

Et ces ombres oubliées
Qui hantent nos mémoires
Nos ailes repliées
Sur des rêves sans gloire

Le silence est ce qui terrifie le plus les gens
Leur laisser l’écho de nos dernières paroles
Comme un testament mystérieux

Un carnet noirci de visions chamaniques
Un couteau au manche d’ivoire
Et cette montre en or aux aiguilles immobiles
Un trèfle à quatre feuilles jaunies
Et cette photo floue prise d’un balcon madrilène

Un taxi noir m’attend
Comme un scarabée luisant sous la pluie
L’orage a chassé de la ville
Cette moiteur étouffante qui ralentit nos gestes

J’aspire une goulée d’air vif
Comme un plongeur magnifique
Il me reste une vie pour devenir un autre

sur la fin, je me vois fuir l'arrivée des Blancs à Madrid et partir vers un long exil comme Machado

Que c'est beau ! Et ce même en dépit de la répétition insistante du démonstratif au début.
J'aime surtout la deuxième partie, évocatrice, personnelle, elle raconte en effet une histoire.

A part les trois derniers vers, qui me parlent, je suis restée complètement à côté ; désolée.

Trop calme. Hop !

Bonjour mitsouko,

lu une première fois stop. apparemment beaucoup aimé stop. pas le temps de commenter stop. viendrais lire encore une fois stop. commenterais sûrement stop. et puis lirais encore et encore stop.

Penser une dernière fois à ceux qui prient, faute de mieux, à ceux qui restent, vifs ou morts... et partir.
Laisser derrière soi quelques biens dérisoires et partir. Partir pour échapper à une alliénation, pour revivre, pour être "un autre".
Qui n'a jamais eu ce désir ? Universel besoin de Liberté.
Ah, l'espoir insensé contenu dans les trois derniers vers! Très beau poème.

Si j'ai bien suivi la technique, ecrits rime avec prient, c'est ça? Est-ce une rime correcte ? Il me semble que la sonorité n'est pas tout à fait identique mais la technique et moi, je le confesse...

Un taxi noir m’attend
Comme un scarabée luisant sous la pluie
J'aime beaucoup cette image, avec une pensée émue pour les blackcabs qui disparaissent au fil des jours...

J'ai un peu de mal à trouver le rythme me permettant de faire le lien entre les trois premières strophes et le reste. Mais le dernier vers, splendide réconcilie le tout.

Un détail :
Et ces ombres oubliées
Je supprimerais ce et qui casse le rythme et alourdit inutilement le vers à mon avis.

Je ne suis pas bien remis de la cassure après 3.

mitsouko a écrit:Le silence est ce qui terrifie le plus les gens

Cette phrase me gêne car elle renvoie à une généralité, à une encyclopédie de Damoclès.

Les trois premières strophes m'ont par contre beaucoup plu pour leur rythme saccadé et rapide.

Sahkti a écrit:Si j'ai bien suivi la technique, ecrits rime avec prient, c'est ça? Est-ce une rime correcte ? Il me semble que la sonorité n'est pas tout à fait identique mais la technique et moi, je le confesse...

Je redemande, parce que ça m'intrigue de savoir !
Je viens de lire quelque part la phrase cochon qui s'en dédie avec une petite explication linguistique pour justifier le fait que dédie remplace ici dédit, parce que la prononciation dans certaines régions est la même et que dès lors, plein de gens l'orthographient mal.

Est-ce idem avec écrits/prient ?