Ma mère

Accroupis sur le sable
Traversés de vent sec
Nous écoutions son chant
Éboulis de sons
Et composons des syllabes.
Parfois nous parlons bas des totems
À l'oreille du ciel
Comme au début du monde
Et des barbelés tombent de la langue.
Sur la grève
Amazighe ébouriffée de rêves pond ses premières paroles avares
Pas ainsi qu'elle le fut au siècle dernier ?
Pourtant sa migration perpétuelle
Si elle a résisté aux jours marécages,
Sans appeler les déserteurs en fugue,
Témoigne de la ténacité d'une poignée d'hommes
Qui ont osé à dévoiler les miroirs,
À ouvrir les portes sur son jardin
Où sa moisson mûrit et brûle.

Amazighe= peuple touareg, non? J'ai un peu de mal à relier avec les images de moisson qui mûrit et brûle, qui évoque pour moi un raid, une attaque.
Beaucoup de belles images où il me semble voir des territoires arides apprivoisés.
Rassure-moi, c'est cela que tu évoques?

En poésie, plutôt ?

Il y a quelques erreurs de concordance de temps, tu commences au passé, passes au présent sans que cela se justifie. A revoir sur ce point, me semble-t-il.
De plus, la confusion se glisse de ci de là dans les lignes, pas tout le temps claires et je pense que c'est justement dû à cette alternance passé/présent pas clairement établie.

Sur le fond, ça sent bon la tradition, le conte désabusé. J'en aurais bien pris un morceau plus long, plus développé, en prose; je crois qu'il y a matière et que tu pourrais le faire.

Je n'arrive pas à comprendre le sens profond de votre poème.
Pourtant, je le trouve très beau.
Il me donne l'impression de dire une chose si importante qu'il faut être dans la confidence et le secret du poète pour avoir le droit de savoir.
Voire même de mériter de savoir.
J'aime ça :

Parfois nous parlons bas des totems
À l'oreille du ciel
Comme au début du monde
Et des barbelés tombent de la langue.

Merci à vous.