La petite casserole

Un texte très touchant, réussi pour moi bien qu'assez convenu dans son sujet.

Un bémol sur cette phrase :
"Et la mémoire se concentrait, au centre de la casserole, dans le tourbillon brun dont l'odeur vanillée emplissait ma bouche d'une salive gourmande, toute la mémoire de l'enfance, des trésors incertains, des désirs têtus opposés à la filasse incompréhensible des refus…"
dont la construction me paraît un peu obscure (la grande apposition, à partir de "toute la mémoire de l'enfance", gagnerait à mon avis à être changée en vraie préposition, avec un verbe).

Je ne m'attendais pas du tout à ce que le texte prenne cette tournure après le premier paragraphe. Mais pourquoi pas ? Des souvenirs sucrés c'est mieux que des souvenirs amers.

J'aime vos souvenirs ! Ils sentent bon ! Ils sentent vrai !
Merci.

Comme c'est miiiiiiiiiiiiiignon ça colline...
Me donne envie de faire un gateau marbré, un suprème, de simples madeleines ou d'énormes gauffres au Nutella...
Allez zou j'y file....

Attendez encore 20 ans, cher Boc et nous en reparlerons !

Que n'eussions-nous donner pour serrer l'objet de toutes nos convoitises.
Ces " yeux-là " de tendresse en appellent bien d'autres.

J'aime beaucoup ce texte. Pour plein de raisons.
Parmi les raisons : le secret de polichinelle. C'est très bien vu parce que c'est toujours comme ça en fait ! Mais le principal n'est-il pas qu'il ait fait marcher notre imagination d'enfant ?
Et puis l'interdiction ! Le "non tu ne l'auras pas" ! Béni soit-il ! C'est maintenant, à l'âge d'être grand-mère que j'ai compris son importance.
Merci d'avoir évoqué tout cela.

Texte apaisant, les deux personnages attirent la sympathie, la mini-casserole énerve ;-)
Quelques mots qui m'ont imposé une recherche dico
Merci Coline.

Croisic qui souffle à boc d'attendre 20 ans.. ça en fait un paquet pour moi, vindiû!
Et pourtant j'aime beaucoup ce texte aussi.. peut-être parce que je suis encore le gamin qui aimerait beaucoup découvrir le secret de la tarte aux pommes (entre bien d'autres!!) de mamie.. polichinelle, je n'en doute pas, mais fichtrement bien gardé, ça..!!
Ce genre de mystique, c'est mieux que le père Noël!
Et sur ce, mes yeux pleins de miel rendent ma langue jalouse!

J'aime bien le ton, sans dithyrambes sur la "merveilleuse relation", un ton qui restitue drôlement bien la vision focalisée de l'enfance, et ses convoitises dérisoires, qui semblaient en ces temps trésors de Golconde. Pas de tralala, quelques petites notations précises et justes.
J'ai horreur de suggérer au niveau du texte, mais je n'ai pas vu ce qu'apportait la mention "secret de Polichinelle". Ce n'est qu'un avis perso.
Cela dit, avec toute la sympathie que j'ai pour ton écriture, j'aurais aimé trouver un détail un peu grinçant qui casse cette image d'Epinal qui tourne un peu au chromo bondieusard. C'est sans doute mon côté iconoclaste, ou mon incapacité à voir ce genre de scène sans chercher à en saisir des dessous moins riants. Ne m'en veuille donc pas.

Les détails grinçants :
Les couloirs sont clairs, la chambre ensoleillée. Je ne reconnais que le canevas : une nature morte, un "pot de cuivre aux chardons bleus". Je dépose devant Mianne une tarte encore toute tiède. Elle en prend une cuillerée, sa patte d'oiseau trémule menu, du jus coule sur sa blouse.

En même temps que la mémoire sucrée vanillée et chocolatée de l'enfance ,le goût amer du temps qui passe et ne revient pas et rend nos gestes incompétents...

"Les couloirs sont clairs la chambre ensoleillée "me fait penser que l'on se trouve à la fin dans une maison de retraite.
A moins que moi aussi je ne cherche les dessous moins riants.

Il y a dans ton texte des petites phrases qui, de ci de là, me touchent dans la richesse des idées (et des émotions) qu'elles expriment. Par exemple:
- Elle finissait en gromelot : "c'est pas pour demain, avec ta mère …"
- Les mains de Mianne se déformaient davantage. Mais ça sentait toujours les crêpes et l'affection, chez elle

Je repense à la petite casserole de cuivre
Au lecteur maintenant d'imaginer ce qu'est devenue cette petite casserole tant convoitée... rhaaa, de quoi titiller les papilles déjà mises à l'épreuve par ce texte doux et sucré.

Tu as construit une belle relation entre deux personnages dont on sait beaucoup et peu à la fois. C'est très bien comme ça, pas besoin d'en dire trop.

Un texte que je prends comme une friandise, dans ce qu'il peut avoir de simple et généreux à la fois.

Une friandise, oh oui !
En perspective trompeuse ...dans un lointain proche de quatre pas à peine
Sidonie Colette se penche sur ton épaule, Coline, pour tremper son doigt dans le délice doux-amer qui nappe la petite casserole.

"Les couloirs sont clairs la chambre ensoleillée "me fait penser que l'on se trouve à la fin dans une maison de retraite.
Bien peur que vous ayez vu juste.
Voilà qui triste drôlement la tendresse!

Je citais bien sûr Rebecca, sans savoir comment faire pour peindre en gris le texte.
Je trouve assez gris comme ça. Arielle à bien de la chance de voir ça si joyeux!

Des biscottes aux madeleines, il y eut bien des réminiscences à la lecture de ce joli texte. Mais l’obsession qui survit, opiniâtre et sombre comme une indélicatesse enfantine, j’ai adoré !

C'est simple et bon comme une tarte aux pommes de maman.