Séduction

- Ce n'est pas comme ça que tu séduiras les filles, Tom.
- Comment ça?
- Tu fuis leur regard en te demandant pourquoi elles ne s'intéressent pas à toi. Ca ne peut pas marcher.

Tom fit quelques pas, tête baissée.

- Est-ce qu'il y a une méthode?
- Il y a plein de comportement différents à avoir, des attentions, de la sensibilité…

Tom releva le visage et planta son regard entre les yeux de Maria.

- Je veux dire, est-ce que l'on a besoin d'une méthode pour se rapprocher de quelqu'un?

Maria observa un court instant le visage froid de Tom.

- Hum c'est mieux ça, quand tu t'énerves, tu me regardes enfin.

Tom sentit un sourire poindre à ses joues. Il parvint à le réfréner pour rester maître de sa colère et se détourna en respirant profondément. Il scruta ensuite l'horizon avec attention.

- Des orages arrivent. Et à mon avis c'est des gros… C'est tout noir là-bas, ça pourrait être pire que la dernière fois.
- Ca ne sera jamais pire que la dernière fois… Mais pour en revenir à notre conversation, on en reparlera plus tard si tu veux.

Tom soupira en pinçant les lèvres. Puis il lâcha un cri de désespoir et écarta les bras en se laissant tomber dans le sable. Le ciel emplissait maintenant son champ visuel.

- Ah Maria, je suis désespéré. Tu es une femme, je suis un homme, que faut il de plus?
- Ah parce que ça te suffit à toi! Mais tu sais que l'homme se flatte d'être plus évolué que l'animal. J'imagine que toi tu serais partant pour me renifler le derrière comme un chien et m'enfiler juste après! La séduction tu connais? Apprendre à se connaître, être sûr de se plaire.
- Mais Maria ça fait plus d'un an que…
- Et alors. Un an, deux, dix ça change quoi?

Tom émit un grognement lugubre.

- Bon alors ça veux dire que tu ne viens pas dormir dans ma case cette nuit.

Maria pencha la tête en répondant doucement:

- C'est trop tôt, chacun chez soi pour l'instant.

Tom se redressa lentement.

- Et ça va durer longtemps?
- Je ne sais pas, je suis désolé.
- Tout de même, excuse moi d'insister mais c'est important que je sache: crois tu qu'un jour quelque chose pourra se passer entre nous?
- Je ne sais pas.
- Ah…Bon.

Tom regarda au loin.

- Bon je respecte, je respecte... Mais va falloir que ça change, je ne vais plus tenir très longtemps. J'en ai marre d'attendre, je pense à ça toute la journée.

Maria ne répondit rien. Tom passa les mains sur son corps pour faire tomber le sable.

- Bon, je vais faire un tour.
- D'accord, à plus tard.

Maria regarda Tom déambuler à l'ombre des palmiers. Il n'irait pas très loin et reviendrait bien vite. Il faut dire que l'île sur laquelle ils avaient échoués tous les deux n'était pas très grande et de plus elle était déserte. Tom était à elle, entièrement. Aucun risque de le voir partir pour quelqu'un d'autre.

Un jour bien sûr elle céderait à ses avances.

Mais après, qu'auraient ils l'un et autre de meilleur à attendre ou à espérer?

La chute est amusante, certes, mais l'argument beaucoup trop classique à mon goût, les personnages trop attendus... Par ailleurs, d'un pur point de vue formel, je trouve les sauts de ligne trop nombreux dans votre texte, ils allongent une sauce déjà bien clairette.

L'écriture, à mon sens, comporte quelques maladresses, par exemple :
"Maria pencha la tête en répondant doucement :

- C'est trop tôt, chacun chez soi pour l'instant.

Tom se redressa lentement."
(Les deux adverbes en "ment" terminant deux lignes aussi rapprochées, ça se voit, je trouve.)

Quelques erreurs de langue que je vous signale :
"Ça ne peut pas marcher"
"Il y a plein de comportements différents à avoir"
"Ça ne sera jamais pire"
"que faut-il"
"Bon alors ça veut dire"
"je suis désolée" (c'est bien la bonne femme qui parle ici, hein ?)
"excuse-moi d'insister mais c'est important que je sache : crois-tu"
"l'île sur laquelle ils avaient échoué (et non "échoués" ; le verbe "échouer" n'a pas de coomplément d'objet direct, le participe passé ne s'accorde pas) tous les deux n'était pas très grande et de plus elle était déserte" (pas d'incorrection dans la phrase sinon, mais pour moi elle est lourde avec ses deux "était" à la file)
"Mais après, qu'auraient-ils"

on voit bien à la dernière phrase que tu voulais illustrer cette sorte de lieu commun selon lequel le meilleur est avant, une fois qu'on a ce qu'on désire, on s'ennuie
ouais
mais le cadre pour illustrer ça, aussi bucolique soit-il, me semble un brin irréaliste
une île déserte
plus d'un an que ça traine
allons allons
:-))

En lisant, je me disais : "elle est bien sûre d'elle, et si il allait voir ailleurs" ?
A la fin j'ai compris...
Cela mérite réflexion. Si on n'avait pas peur de les perdre, peut-être qu'on ne cèderait jamais, après tout ?

Bon, dans le pire des cas elle peut grimper au cocotier ?

Ba a écrit:Bon, dans le pire des cas elle peut grimper au cocotier ?

pour les coconuts

Le texte est plutôt fluide et agréable à lire. La forme reste simple, et ça colle à l'ambiance. Enfin, le fond est plutôt drôle, et la chute bien amenée.
Donc pour moi, c'est un avis positif

Oui, moi aussi j'ai assez bien aimé, même si je trouve que ça se répète pas mal et que l'écriture aurait bénéficié de plus de soin. C'est mignon, la chute est marrante et pas bête, j'aurais aimé que le texte offre plus de prise.

Plotine
si tu parles de toi utilise le "je".
Ou précise. Qui est ce on ?
Parce que dans ce on là, moi je vois les avares , les possessives, les manipulatrices,les lâches , les névrosées ,
etc....
Franchement qui fait l'amour par peur de perdre un homme et sinon ne céderait pas ?
En résumant :
les frigides : celles qui n'ont pas de désir
et les putes : celles qui ne font pas l'amour par désir
J'espère que tu ne mettais pas " les femmes "dans ce on là.

Et puis ce mot : céder....!!!
Céder ça ressemble à décéder.

L'auteur parlait d'autre chose (et dans ce cas peu importe le sexe de celui qui refuse , refuser ce n'est pas ne pas céder):
Continue -t -on de désirer ce dont on peut jouir et combien de temps ?
Trés intéressante question.

t'énerve pas, Reb, cool
;-)

Pas très passionnant cette affaire. J'ai fait l'effort de lire, pourtant. Je ne sais toujours pas pourquoi tant ces romances m'échappent. Mais cela se vend bien parrait-il alors bon courage.

pandaworks a écrit: Mais cela se vend bien parrait-il alors bon courage.

Merci pour les commentaires, avis et corrections. Quant à la derniere remarque, elle me laisse totalement sans voix...

t'énerve pas, Pat, cool
;-)

Pat le pat a écrit:

pandaworks a écrit: Mais cela se vend bien parrait-il alors bon courage.

Merci pour les commentaires, avis et corrections. Quant à la derniere remarque, elle me laisse totalement sans voix...

Je n'avais pas l'intention de vous froisser, au contraire. Je crois que ces romans d'amour sont populaires. Quelque chose ne va pas dans mon raisonnement ??

Pat le pat a écrit:Tom releva le visage et planta son regard entre les yeux de Maria.

Tom sentit un sourire poindre à ses joues.

Mais pour en revenir à notre conversation, on en reparlera plus tard si tu veux.

Puis il lâcha un cri de désespoir et écarta les bras en se laissant tomber dans le sable. Le ciel emplissait maintenant son champ visuel.

Tom émit un grognement lugubre.

Quelques remarques sur ces passages particuliers. Il me semble que l'expression est planter son regard dans les yeux de quelqu'un et non entre
ensuite, un sourire ne pointe pas aux joues, si ? on esquisse un sourire

ciel ne peut pas emplir un champ visuel, puisque le ciel n'a pas d'entité propre, il me semble

dernière chose, le cri de désespoir et un grognement guttural, me semblent deux expressions un peu forte dans le texte

sinon, très agréable à lire, et une fin sympa, existe-t-il une suite ?

difficile de justifier chacun des mots ou expressions choisis. En lisant certains textes ici parus la qualité semble parfois unanimement reconnue autour de néologismes à la mode.

Donc de mon point de vue, un ciel peut emplir un champs visuel meme si ce n'est pas sa volonté. Quant a une éventuelle suite elle n'est pas d'actualité: ce texte provient d'un recueil d'une centaine de nouvelles ecrites dans les années 90 et que je n'ai jamais fait lire qu'a des personnes de confiance (bien m'en ayant pris à la lecture de certains com ).

Cela s'appelait Cahier de brouillon pour expliciter un peu plus la modestie de l'auteur.

Pat le pat a écrit:Cela s'appelait Cahier de brouillon pour expliciter un peu plus la modestie de l'auteur.

mouarf !
Gwada te salue, ti'blanc
m'en vais dîner

bon app "gentille" arachnide

Bien vu, mais trop de dialogues à mon goût.
Il me semble que l'endroit doit être idéal pour étendre ses réflexions sur les vraies valeurs et philosopher avec les poissons...

C'est presque dommage d'enfermer le récit dans cette chute assez mièvre.
C'étaient les contraintes parfaites d'un exercice de style qui aurait pu se déployer, pour peu que lui poussent des ailes.
Les combinaisons générant des situations matricielles jouissives:
perverse-inhibé
manipulatrice-romantique
etc...
Ce n'est que de la littérature, art masturbatoire décadent, comme l'art conceptuel.

Les dialogues ne m'ont pas tout le temps paru fluides ou naturels, c'est assez laborieux. Sans doute à l'image de la relation compliquée qui existe entre les deux personnages mais cela crée une barrière désagréable, quelque chose qui empêche de profiter de l'esprit du texte.

Il est dommage que la situation manque de crédibilité comme l'a relevé Mentor, car nous avons ici la représentation cauchemardesque des inhibitions d'un jeune homme piégé par une femme qui jouit de son influence sur lui.
Jeune homme dépourvu de force de volonté qui tourne en rond sur une île et reste obligé de revenir vers la même et unique femme qui précisément le fait marcher...
Pire que le poisson rouge dans son bocal...
Le texte n'est pas mauvais, mais le retravailler, rien qu'en nous livrant les pensées brutes des protagonistes aux moments clefs ferait merveille, car leur rapport est emblématique des débuts de la vie amoureuse.

merci pour cette reponse constructive. Je crois que j'essaie toujours d'ecrire en allant au plus vite, surtout lorsque c'est juste une histoire a chutte.

< Merci de bien vouloir répondre aux commentaires ici :
https://vosecrits.1fr1.net/forum-vos-ecrits-prose-f1/reponses-aux-commentaires-prose-t4933-920.htm
afin d'éviter de faire remonter vous-même votre texte en haut de page au détriment de ceux des autres !
La Modération. >
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