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Nous vivions sans trop nous soucier des choses, au jour le jour, parlant de tout et de nous. Dans la cour du collège, nous n’étions qu’un, et les autres n’étaient rien. Alors on gambadait, ou s’asseyait, et tu m’expliquais la vie. Emerveillé par ce que tu disais, tu étais pour moi le dieu, l’infini et la source de toute connaissance. A tes côtés j’étais rassuré. Tu me disais que tout irait bien et j’oubliais mes craintes.
Toi, tu te faisais discret. Devant le monde tu rasais le mur, invisible tel un fantôme. Tu te foutais bien des gens, tu savais être plus fort et ça m’aidait. Quand devant l’immensité je me perdais, tu m’enveloppais dans tes bras et tu me murmurais que ça passerait. Oui, car depuis longtemps tu disais, que la vie pour toi n’était qu’un moment dur à passer. Alors tu partais dans de folles descriptions de ce que serait l’au-delà, parlant des paysages, des hommes et animaux. Tu me faisais rire aux éclats dès que perlaient mes larmes et m’entrainais avec toi dans tes merveilleuses rêveries.
Dans l’insouciance de mon âge, je te pensais inébranlable. Pourtant, chaque soir je t’entendais sangloter. Sans comprendre réellement, j’avais peur de ne pouvoir t’aider. Alors je te faisais sourire et rire, tentant de te rendre le bonheur qu’à la nuit tombée, on s’acharnait à te voler.
Puis le temps passait, de plus en plus, tu t’isolais et je devenais inexistant.
Je me souviens le jour, où après avoir couru chez toi, affolé, j’ai ouvert la porte de ta chambre.
Ce fut ce jour où tout s’anéantit.
Et là, je t’ai vu, toi, seul avec ta peine, tu saignais. Tu m’as hurlé de dégager, mais, pétrifié, je suis resté. Toi tu pleurais, mon cœur battait, ma vue se brouillait, comment aurais-je pu bouger ?
En rentrant, j’ai voulu essayer de te comprendre. Alors mon sang a jailli de mes propres poignets, mon corps entier s’est crispé. Des larmes ont coulé au coin de mes yeux innocents, j’aurais tant souhaité hurler. J’aurais souhaité voir ma porte s’ouvrir et toi entrer, j’aurais tant souhaité t’expliquer, pleurer dans tes bras, j’aurais souhaité te dire combien tu me manquais.
Ce fut ce jour où tout s’anéantit.
Mes yeux croisant les tiens se baissaient de honte, alors bien seuls et abandonnés l’un par l’autre, nous nous asseyions à l’opposé de cette court où nous nous étions rencontré.
T’apercevoir m’apportait pourtant un espoir, et chaque jour je me rassurais d’avoir deviné ton regard.
Seulement un an plus tard, j’avais grandit. Puis j’ai connu Mathilde, je pense l’avoir aimé. Pourtant je n’avais rien à lui apporter. Mon âme et mon corps d’enfant réclamaient encore la présence de ce père, frère, et meilleur ami.
Je savais qu’il t’arrivait encore d’y penser, la honte que l’on a pu éprouver était indu, jamais je ne t’en ai voulu.
La faute était mienne, peut être n’aurais-je jamais ouvert cette porte, aurais-tu souris à nouveau.
Ce fut ce jour où tout s’anéantit.
Aujourd’hui encore je recherche ton réconfort. Durant ces longues années, je n’ai fais que marcher sans trop savoir où aller.
J’ai connu l’obscurité les larmes, j’ai côtoyé la mort et adoré Satan. Je me suis tourné vers Dieu et d’autres sectes, j’ai imploré les cieux et demandé conseil. J’ai jeuné, des nombreux jours. Deux années après ce maudit jour, je fus interné.
Pourtant, jamais je n’ai dit la vérité. Je ne t’ai jamais dévoilé, toi le discret, en moi ton âme charitable continuait de vivre.
Etait-ce de l’espoir ? Aujourd’hui encore je n’en sais rien. Toujours est-il que désormais, la vie semblait en tous points dénuée de saveur. On m’a tour à tour déshabillé, humilié et violé mes droits les plus sacrés. Je me suis vu piétiné, écrasé par les rires ou l’indifférence d’autrui, insulté et injustement punis.
Ce monde, dont je croyais avoir touché le fond, me torturait et m’horripilait. De plus en plus vite, je me sentais marcher sur tes traces, je pensais te rejoindre, mais tu étais bien plus bas.
Déjà tu avais sombré dans les gouffres sans fin de l’oubli, déjà tu ne criais plus, tu ne pleurais plus. Au lieu de cela tu semblais sans âme, errant sans but ni volonté. Le monde que tu semblais porter t’avais petit à petit dévoré, et cette fois où tu m’as regardé, tu ne m’as plus reconnu. Tes yeux étaient vides, dénués de vie. Chacun de tes pas semblait si dur que tu manquais de tomber.
Je te fixais, les sens en éveil. Sans prononcer un traitre mot, je t’hurlais de te retourner, de me parler, une dernière fois. Mais tu avançais droit, peu importe la difficulté, tu continuais.
Et cette nuit là fut tienne éternellement.
Pas un mot, pas une lettre n’expliquait ton geste.
Mais pendu dans cette chambre devenue si froide, tu paressais adresser ta haine à la terre entière.
Vois-tu, je n’ai jamais compris le véritable sens de notre histoire. Mais une chose est sûre. L’humain vit seul. Et dans l’asociabilité de sa communauté, il se complait à rejeter et excommunier qui conque lui déplait.
Toi, tu te faisais discret. Devant le monde tu rasais le mur, invisible tel un fantôme. Tu te foutais bien des gens, tu savais être plus fort et ça m’aidait. Quand devant l’immensité je me perdais, tu m’enveloppais dans tes bras et tu me murmurais que ça passerait. Oui, car depuis longtemps tu disais, que la vie pour toi n’était qu’un moment dur à passer. Alors tu partais dans de folles descriptions de ce que serait l’au-delà, parlant des paysages, des hommes et animaux. Tu me faisais rire aux éclats dès que perlaient mes larmes et m’entrainais avec toi dans tes merveilleuses rêveries.
Dans l’insouciance de mon âge, je te pensais inébranlable. Pourtant, chaque soir je t’entendais sangloter. Sans comprendre réellement, j’avais peur de ne pouvoir t’aider. Alors je te faisais sourire et rire, tentant de te rendre le bonheur qu’à la nuit tombée, on s’acharnait à te voler.
Puis le temps passait, de plus en plus, tu t’isolais et je devenais inexistant.
Je me souviens le jour, où après avoir couru chez toi, affolé, j’ai ouvert la porte de ta chambre.
Ce fut ce jour où tout s’anéantit.
Et là, je t’ai vu, toi, seul avec ta peine, tu saignais. Tu m’as hurlé de dégager, mais, pétrifié, je suis resté. Toi tu pleurais, mon cœur battait, ma vue se brouillait, comment aurais-je pu bouger ?
En rentrant, j’ai voulu essayer de te comprendre. Alors mon sang a jailli de mes propres poignets, mon corps entier s’est crispé. Des larmes ont coulé au coin de mes yeux innocents, j’aurais tant souhaité hurler. J’aurais souhaité voir ma porte s’ouvrir et toi entrer, j’aurais tant souhaité t’expliquer, pleurer dans tes bras, j’aurais souhaité te dire combien tu me manquais.
Ce fut ce jour où tout s’anéantit.
Mes yeux croisant les tiens se baissaient de honte, alors bien seuls et abandonnés l’un par l’autre, nous nous asseyions à l’opposé de cette court où nous nous étions rencontré.
T’apercevoir m’apportait pourtant un espoir, et chaque jour je me rassurais d’avoir deviné ton regard.
Seulement un an plus tard, j’avais grandit. Puis j’ai connu Mathilde, je pense l’avoir aimé. Pourtant je n’avais rien à lui apporter. Mon âme et mon corps d’enfant réclamaient encore la présence de ce père, frère, et meilleur ami.
Je savais qu’il t’arrivait encore d’y penser, la honte que l’on a pu éprouver était indu, jamais je ne t’en ai voulu.
La faute était mienne, peut être n’aurais-je jamais ouvert cette porte, aurais-tu souris à nouveau.
Ce fut ce jour où tout s’anéantit.
Aujourd’hui encore je recherche ton réconfort. Durant ces longues années, je n’ai fais que marcher sans trop savoir où aller.
J’ai connu l’obscurité les larmes, j’ai côtoyé la mort et adoré Satan. Je me suis tourné vers Dieu et d’autres sectes, j’ai imploré les cieux et demandé conseil. J’ai jeuné, des nombreux jours. Deux années après ce maudit jour, je fus interné.
Pourtant, jamais je n’ai dit la vérité. Je ne t’ai jamais dévoilé, toi le discret, en moi ton âme charitable continuait de vivre.
Etait-ce de l’espoir ? Aujourd’hui encore je n’en sais rien. Toujours est-il que désormais, la vie semblait en tous points dénuée de saveur. On m’a tour à tour déshabillé, humilié et violé mes droits les plus sacrés. Je me suis vu piétiné, écrasé par les rires ou l’indifférence d’autrui, insulté et injustement punis.
Ce monde, dont je croyais avoir touché le fond, me torturait et m’horripilait. De plus en plus vite, je me sentais marcher sur tes traces, je pensais te rejoindre, mais tu étais bien plus bas.
Déjà tu avais sombré dans les gouffres sans fin de l’oubli, déjà tu ne criais plus, tu ne pleurais plus. Au lieu de cela tu semblais sans âme, errant sans but ni volonté. Le monde que tu semblais porter t’avais petit à petit dévoré, et cette fois où tu m’as regardé, tu ne m’as plus reconnu. Tes yeux étaient vides, dénués de vie. Chacun de tes pas semblait si dur que tu manquais de tomber.
Je te fixais, les sens en éveil. Sans prononcer un traitre mot, je t’hurlais de te retourner, de me parler, une dernière fois. Mais tu avançais droit, peu importe la difficulté, tu continuais.
Et cette nuit là fut tienne éternellement.
Pas un mot, pas une lettre n’expliquait ton geste.
Mais pendu dans cette chambre devenue si froide, tu paressais adresser ta haine à la terre entière.
Vois-tu, je n’ai jamais compris le véritable sens de notre histoire. Mais une chose est sûre. L’humain vit seul. Et dans l’asociabilité de sa communauté, il se complait à rejeter et excommunier qui conque lui déplait.
- Spoiler:
- Ceci n'est pas une histoire personnelle je préviens pour ne pas que vous la jugiez comme telle.
Phoenamandre- Nombre de messages : 2423
Age : 33
Date d'inscription : 08/03/2009
Re: Ailleurs
c'est pô drôle...
j'ai été un peu gêné tout du long de ne jamais être sûr des sexes de chacun, car jamais tu ne mets au féminin
même Mathilde, forcément une fille, tu n'accordes pas "l'avoir aimé", alors jusqu'au bout je me suis demandé si c'était un garçon ou une fille qui parlait
un peu ennuyeux ça
même si ce n'est pas forcément essentiel ça peut orienter les idées du lecteur
sinon... oui c'est triste, introspectif, un peu maladroit parfois dans l'expression, mais le spleen est bien rendu
j'ajoute : sans surprise
j'ai été un peu gêné tout du long de ne jamais être sûr des sexes de chacun, car jamais tu ne mets au féminin
même Mathilde, forcément une fille, tu n'accordes pas "l'avoir aimé", alors jusqu'au bout je me suis demandé si c'était un garçon ou une fille qui parlait
un peu ennuyeux ça
même si ce n'est pas forcément essentiel ça peut orienter les idées du lecteur
sinon... oui c'est triste, introspectif, un peu maladroit parfois dans l'expression, mais le spleen est bien rendu
j'ajoute : sans surprise
Re: Ailleurs
Je ne suis pas arrivée à la fin pour cause de trop de pathos et de grandiloquence (pour moi, hein, on est d'accord). Désolée.
Une remarque :
"Je me souviens du (on se rappelle quelque chose, on se souvient de quelque chose) jour"
Une remarque :
"Je me souviens du (on se rappelle quelque chose, on se souvient de quelque chose) jour"
Invité- Invité
Re: Ailleurs
J'ai l'impression que tu as tellement voulu raconter une histoire que tu en as oublié la forme, on dirait un train lancé à toute vapeur qui aurait oublié de s'arrêter pour souffler.
Il me semble que l'histoire gagnerait à être reprise, soit en la développant si tu veux conserver toute la trame, soit en la raccourcissant pour se concentrer sur un aspect du récit, sans forcément inclure toutes les étapes. D'un côté comme de l'autre, ce serait bien de prendre le temps de poser l'histoire, les évènements, les personnages plutôt que de toute aligner à la queue-leu-leu...
Il me semble que l'histoire gagnerait à être reprise, soit en la développant si tu veux conserver toute la trame, soit en la raccourcissant pour se concentrer sur un aspect du récit, sans forcément inclure toutes les étapes. D'un côté comme de l'autre, ce serait bien de prendre le temps de poser l'histoire, les évènements, les personnages plutôt que de toute aligner à la queue-leu-leu...
Invité- Invité
Re: Ailleurs
Texte très touchant par sa maladresse dans l'expression.
Il y a une sorte d'empressement à verser là tout ce qui touche et qui fait mal. Une envie de s'en débarrasser au point de le faire avec une certaine violence.
Violence mentale j'entends.
Du coup, j'ai lu jusqu'au bout.
Du coup, j'ai saisie cette douleur.
Du coup, j'aime bien.
Ne rien changer, sauf si tu veux le publier encore...
Merci Phoenamandre.
Il y a une sorte d'empressement à verser là tout ce qui touche et qui fait mal. Une envie de s'en débarrasser au point de le faire avec une certaine violence.
Violence mentale j'entends.
Du coup, j'ai lu jusqu'au bout.
Du coup, j'ai saisie cette douleur.
Du coup, j'aime bien.
Ne rien changer, sauf si tu veux le publier encore...
Merci Phoenamandre.
Mure- Nombre de messages : 1478
Age : 47
Localisation : Dans vos pensées burlesques.
Date d'inscription : 12/06/2009
Re: Ailleurs
Désolée, mais je n'ai pas réussi à entrer dans le texte, car j'ai trouvé le narrateur assez plaintif, presque geignard. De plus, en s'adressant de la sorte, du début à la fin, à un TU que le lecteur ne connaît pas, il finit par exclure ce dernier, qui assiste à des déchirements sans forcément les comprendre. Dès lors, ce qui devait faire naître de l'émotion fait plutôt naître de la lassitude, voire de l'agacement vis-à-vis du personnage.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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