Monsieur, il est bien tard

Monsieur, il est bien tard pour parler d’avenir
Ma tendre s’est enfuie vers d’autres lieux communs
Et moi…
Je m’accroche à la nuit comme une ombre fragile
Racontant à ces gars dont les mains tremblent aussi
Mon histoire d’avant quand je narguais la mort

Monsieur, il est bien tard pour refaire le monde
Quelques fantômes m’attendent pour amener au loin
Et moi …
Je caresse les verres le soir au fond des bars
Charriant tous ces remords et ma haine farouche
Cette pitié sordide qu’on vous laisse en partage

Monsieur, il est bien tard pour demander pardon
J’ai fait souffrir des gens, mais ils le méritaient
Et moi …
Je me console, seul, à grands coups de chagrin
Maudissant cette peur qui m’a rendu si lâche
Mais la Seine est trop sombre pour m’y laisser pourrir

le fantôme de Brel se balade dans ces vers.
j'ai le coeur à l'envers ce soir alors ton poème me file un blues pas possible.
c'est beau.

Moi aussi j'ai pensé à Brel, ça s'impose ! Ami, remplis mon verre...

Ce poème prenant mériterait d'être chanté avec toute la passion qu'il savait insuffler, le grand Jacques.

Bonsoir mitsouko, vous avez oublié le N dans le titre, demandez à copine Sahkti de réparer... en ce qui concerne l'essence de votre poème, je suis en train d'en faire le plein...

Le noir, la mort, la peur, les bars. Ce que j'adore avec tes poèmes, c'est qu'on sait déjà quels mots on va y trouver. Mais jamais de quelle manière ils seront disposés. Je le trouve rudement beau celui-ci. Chaque premier vers, l'émoi de transition, rien à redire. Bravo.

(et le temps que je relise, puis commente, y a trois lecteurs qui m'ont devancé! ^^)

Peter Pan a écrit:Bonsoir mitsouko, vous avez oublié le N dans le titre, demandez à copine Sahkti de réparer... en ce qui concerne l'essence de votre poème, je suis en train d'en faire le plein...

chère Sahtki

l'N mis dans le plus grand désastre (jeu de mot pitoyable)

merci de réparer mon oubli, je ne veux point me fâcher avec les consonnes

Ah oui !

Ben moi, j'ai pensé à Mitsouko.,.

mitsouko a écrit:chère Sahtki
l'N mis dans le plus grand désastre (jeu de mot pitoyable)
merci de réparer mon oubli, je ne veux point me fâcher avec les consonnes

je transmets à qui de droit. Je ne peux point le faire, sinon y a longtemps que... :-)

Ce que j'aime particulièrement dans ce texte, c'est cet équilibre entre la noirceur des sentiments exposés, cette détresse morale, et le contre-balancement par une texte musical, qui donne envie d'être fredonné.
Brel ai-je lu plus haut... oui, tout à fait !
Encore un texte que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire Mitsouko. Je le trouve sobre comme j'aime, sans effets de manche inutiles. C'est d'ailleurs un des aspects de ta poésie que j'admire; tu ne tombes pas dans le pathos et la facilité lorsqu'il s'agit d'évoquer la misère humaine.

Vrai, que c'est beau !

[ il est bizarre ce commentaire...]

a notre prochaine rencontre je briserai ta carapace...

Non Monsieur, il n'est pas bien tard, il n'est jamais trop tard pour te dire le bonheur de retrouver le Mitsouko que j'aime.
Cette introspection sous forme de confession nous révèle toute la richesse intérieure de l'auteur. C'est humain, prenant, et si bien exprimé:
"Charriant tous ces remords et ma haine farouche"
"Je me console, seul, à grands coups de chagrin" etc. Tout ici est très beau. Merci.

en vrac :

merci pour le titre réparé et les commentaires

loic il ya du boulot.....lol mais on passera touours un moment agréable ensemble


et puis rien à voir, mais embellie je viens d'écouter "Prologue" dans le disque Ferrat 95, un testament merveilleux