La paix des laids

La paix des laids.

J’ai rêvé de l’instant où la chair s’abolit,
Quand le sexe piteux pour toujours s’amollit.
Ah, s’affranchir enfin
Du besoin de vos corps,
De l’envie des parfums
Dont je m’enivre encor.

Sous le joug de vos jambes, en leur fourche caudine,
Mon caudal appendice, affligeante badine,
Ne vous faisant gémir,
Ni la vue de vos culs
Me donnant à frémir,
Alors, j’aurai vaincu

La chimère des sens, rescapé de ce gouffre
Où le vivant s’enlise et gesticule et souffre.
Dois-je attendre la mort
Pour qu’arrive le temps
Où le désir s’endort,
Où le ventre haletant

Cesse un jour de ramper sur un autre qui bée
Au motif d’une fièvre aussi vite tombée ?
Savourer la victoire
De ma bite arrachée
Aux lascives mâchoires
D’une femme fâchée !

Lui dire ma chérie, mon ultime beauté,
Que béni soit ce jour où ton Dieu m’a ôté,
Tandis que je dormais,
Toute idée de la baise,
Car je puis désormais
Être laid à mon aise.

Oui, je sais, chère Socque, le vers :

Sous le joug de vos jambes, en leur fourche caudine,

apparemment présente 13 pieds , mais la virgule "étouffe " le pied de jambes en interdisant la liaison, qui serait d'aolleurs malheureuse, " jambes-en.."

Je suis très très impressionné...
Vraiment !
Et ne sais que dire...

je dis comme d'habitude : une poésie pré citrate de sidétafil.
L'intention est fort honorable et la forme soignée , le ton vrai et humoristique en même temps. D'expérience, entre la lumière blanche et le bleu du viagra tm , grand papi va choisir l'éclat de l'azur. En milieu civilisé , du moins.

:-)

L'emploi du "vos" du début m'interpelle quelque peu, sinon, j'aime la pertinente impertinence, l'esprit frondeur de ce poème. J'apprécie notamment certaines formules ; ma préférée, parce que presque oxymorique : Aux lascives mâchoires

Hellian a écrit:Oui, je sais, chère Socque, le vers :

Sous le joug de vos jambes, en leur fourche caudine,

apparemment présente 13 pieds , mais la virgule "étouffe " le pied de jambes en interdisant la liaison, qui serait d'aolleurs malheureuse, " jambes-en.."

J'ai beaucoup, beaucoup aimé. La forme sied impeccablement au propos ! Chapeau bas, et pour le délire sur la virgule qui étouffe, ben c'est un délire je crois, quoi.

Faut que j'évite de parler de la forme, comme d'habitude. Je les choisis aux titres, ce soir. Flémarde ! ^^
Là, décris comme ça, ça donne pas envie. J'aime ce côté anti-sexuel ( oui, la formule est moche, mais on fait ce qu'on peut ) du texte. Je vais pas "quoter", pourtant quelques trouvailles vraiment sympa.
Désolée pour ce commentaire à côté de la plaque...

Bonjour Hellian, je ne sais pas quoi vraiment dire mais j'ai vraiment beaucoup aimé le fond et la forme.

Hellian a écrit:Sous le joug de vos jambes, en leur fourche caudine,

apparemment présente 13 pieds , mais la virgule "étouffe " le pied de jambes en interdisant la liaison, qui serait d'aolleurs malheureuse, " jambes-en.."

Avec des arguments ainsi, vous feriez passer n'importe quel criminel pour un enfant de chœur, c'est quand même bien essayé :-)

eh bien, non, je ne délire pas et je ne serais pas fâché d'avoir l'avis d'un expert (ou d'une experte) en prosodie sur cette histoire de liaison et de... pied.

En effet, je vois mal, en la circonstance comment une formulation orale de ce vers litigieux peut s'encombrer d'une liaison qui tiendrait compte du « s » de « jambes », eu égard à la présence de la virgule.

Merci...

Même sans la liaison il faudrait prononcer jam/bes, la césure n'officiant pas comme une fin de vers, malgré toute la ponctuation que vous voudrez y mettre. Cependant le poème ne témoigne pas d'une monomanie relative à la forme, donc la syllabe peut être sacrifiée (on ne parle pas de pied, un pied peut faire plusieurs syllabes, ceci se réfère aux métriques iambiques du théâtre ionien) au profit de la conservation d'une formule estimée pertinente.

Soyez laid à votre aise
C'est sans aucun malaise
Que sans délai la bite
Arrachée, cher presbyte,
Nous refait c'est comique
Et classique le coup
Mais j'apprécie beaucoup
D'la panne anatomique

La castratfiore le chante
Elle que ça enchante
Diva en son mouroir
Hellian en son miroir
Souhaitant la paix,divin
Poète et écrivain.

Que dire? Wow! Impressionné, comme toujours. Bravo, je tire mon chako.

Techniquement, je ne saurais dire mieux que High_Voltage.

High_Voltage a écrit:Même sans la liaison il faudrait prononcer jam/bes, la césure n'officiant pas comme une fin de vers, malgré toute la ponctuation que vous voudrez y mettre. Cependant le poème ne témoigne pas d'une monomanie relative à la forme, donc la syllabe peut être sacrifiée (on ne parle pas de pied, un pied peut faire plusieurs syllabes, ceci se réfère aux métriques iambiques du théâtre ionien) au profit de la conservation d'une formule estimée pertinente.

C'est pas possible, t'es en prépa lettres toi, au minimum?!! (Déjà que j'étais impressionné par le poème, maintenant rebelote avec les commentaires..)

Oui, c'est ce minimum qui m'occupe.

Ah oui, ça occupe, c'est certain.
Ben vois-tu, si avec ça t'as toujours le temps d'écrire, des poèmes, des nouvelles ou un tome 2 du Prince, et ben tu peux être assuré que dans la vie t'auras toujours le temps pour t'adonner à tes passions!
Et puis, question évasion, on en a besoin, faut bien avouer.
(Enfin, t'as quand même l'air un peu plus sérieux que moi, question prépa..)

(Allez j'te laisse, d'une j'suis pas sur le bon fil pour causer, de deux faut que je m'attelle à une sympathique dissert sur les mobilités spatiales et les rapports ville/campagne en Turquie! Et vivat Vara! ^^)

vous préférez du thé ou du whiskey, les p'tits gars , sinon j'ai préparé une tarte tatin...

C'est vraiment très bien écrit, je m'incline.

Hellian a écrit:vous préférez du thé ou du whiskey, les p'tits gars , sinon j'ai préparé une tarte tatin...

Si tu cuisines aussi bien que tu rimailles,
Tu es le phénix des dieux de la ripaille!

Je veux bien de la tarte... pardon, je dégage...

Haaa voilà qui est joliment –et efficacement- dit, Hellian !

Beaucoup d'allure dans ce texte, tant sur la forme que pour le fond, pertinent, drôle et cruel à la fois. Une belle déclinaison poétique.

Ah Hellian!
quel talent

Rien à redire

nous emmerdez plus avec Guy Mocquet !!!!!!!!!!!!!
lisez nous de l'Hellian et nous serons heureux

Ah ! Oui ! C'est fabuleux. Indéniable talent ! Merci pour cette auto-dérision.

Parfois, ma patience m'étonne moi-même (juste un réflexion perso en arrivant là par un chemin que je garde secret)

Mettez-vous tous vos poèmes en "Voix" ?
Parce que celui-ci aussi j'aimerai que vous me le contiez.

Le fond admirable de lucidité
La forme , sans connaitre très bien les règles: admirable de maîtrise.
Et comme on ne peut dissocier le fond de la forme, je prends et aime le tout.

(juste unE)
Et comme je ne vois pas moyen de vous contactez (pas d'adresse mail). J'ai une demande personnelle, où puis-je la formuler ?
'(sujet; j'aimerai publier sous votre bannière ce poème ailleurs)

J'ai très bien aimé ce lai de paix (à part le ventre qui bée que je trouve fort laid car ce n'est pas ainsi que je vois une aimée...) ce mélange de cru et de poésie, les rythmes. Je ne vois pas de pb avec un éventuel 13è pied, n'étant pas expert (ni si attaché aux règles: pourvu que prime le bon rythme ou les bonnes sonorités...). Peut-être faut-il aller voir là : http://www.sorgel.com/pages/traite_prosodie.htm .

Marvejols qui se languit de lundi

Et viendra un jour
Où l'on pourra dire
Dans un seul élan
Et pour rire :
Mon ballon s'est regonflé
A l'héllian

Marvejols

Pas de problème, Éclaircie.

Car je puis désormais être laid à mon aise... La chute est superbe!
Allez pas de quartier, Héllian! Profites que ce soit des jambes pour enlever un pied... L'S tomber le S puisqu'il t'en fait 12............Débrouilles toi pour enlever un pied aux jambes !!!!!!!!!! Na!
Moi 13 pieds (Et ils y sont bien) où 12.......J'ai beaucoup aimé ton poème.

Quel que soit le propos,
D'un talent achevé
Toujours vous conjuguez
Humour et prosodie ;

Pourquoi ironiser
Sur la si triste chair
Alors que votre voix
Chante si bien la vie?

Un genou virtuel
Devant vous, Sieur, je plie
Car votre poésie
Chaque fois me ravit !