Voyage d'une vie
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Voyage d'une vie
Je passais la tête par la fenêtre et humais l’air pur de la campagne. Enfin. J’attendais ce moment depuis tant de mois. Autour de moi, je sentais l’excitation de mes compagnons grimper. Je ne pus moi-même retenir un sourire impatient.
Je restai encore un moment à contempler les vignes encore vertes, puis, un peu étourdi par la chaleur, refermai la vitre.
« Bah alors, Antoine, on rêve ? »
Je tournai la tête. C’était Jean, le fils du boulanger de mon village. Il m’observait d’un air goguenard, attendant que je riposte, comme à l’habitude. C’était une sorte de jeu entre nous. Tous deux fils de boulangers, la compétition de nos pères nous avaient étrangement rapprochés, et nous nous étions habitués à nous lancer des piques à longueur de journée. Habituellement, je ne me privais pas de surenchérir. Mais aujourd’hui, je n’avais pas envie de m’amuser dans ces jeux futiles. Je voulais graver en mémoire chaque détail de cette journée, afin de mieux pouvoir la décrire à mes enfants plus tard. Je rendis son sourire à mon ami, et retournai à mon observation. Aujourd’hui devait être un des plus jours les plus chauds jours de l’été. Tous les hommes transpiraient, et une gourde d’eau tiède circulait à présent de mains en mains. Je détaillai chaque visage, et m’aperçus rapidement que tous mes camarades de classe avaient répondu à l’appel, fiers comme moi de servir leur pays. Pas un ne manquait à l’appel, excepté le gros Basile qui était mort il y avait un an, emporté par la tuberculose.
Les heures s’égrènent, et la température ne cesse de monter. L’air se fait plus étouffant. Mais rien ne peut entamer la bonne humeur générale. Au contraire, le brouhaha des conversations mêlées aux rires étouffés ne cesse de s’amplifier, gagnant peu à peu en intensité. Nous approchons de notre destination.
Le camion s’arrête. Conscients de vivre là l’expérience de notre vie, nous échangeons à présent des regards quelque peu tendus. Je pense un moment à ma mère. Elle était si inquiète à mon départ. Je ne comprends pas pourquoi. Après tout, tout le monde sait que l’affaire sera réglée en quelques mois. Peut-être même serai-je de retour pour la fête des vendanges. Je mets pied à terre, et cligne des yeux, un peu ébloui par le soleil. Le ciel est bleu, sans nuages. C’est une belle journée.
Nous sommes le 6 août 1914.
Je restai encore un moment à contempler les vignes encore vertes, puis, un peu étourdi par la chaleur, refermai la vitre.
« Bah alors, Antoine, on rêve ? »
Je tournai la tête. C’était Jean, le fils du boulanger de mon village. Il m’observait d’un air goguenard, attendant que je riposte, comme à l’habitude. C’était une sorte de jeu entre nous. Tous deux fils de boulangers, la compétition de nos pères nous avaient étrangement rapprochés, et nous nous étions habitués à nous lancer des piques à longueur de journée. Habituellement, je ne me privais pas de surenchérir. Mais aujourd’hui, je n’avais pas envie de m’amuser dans ces jeux futiles. Je voulais graver en mémoire chaque détail de cette journée, afin de mieux pouvoir la décrire à mes enfants plus tard. Je rendis son sourire à mon ami, et retournai à mon observation. Aujourd’hui devait être un des plus jours les plus chauds jours de l’été. Tous les hommes transpiraient, et une gourde d’eau tiède circulait à présent de mains en mains. Je détaillai chaque visage, et m’aperçus rapidement que tous mes camarades de classe avaient répondu à l’appel, fiers comme moi de servir leur pays. Pas un ne manquait à l’appel, excepté le gros Basile qui était mort il y avait un an, emporté par la tuberculose.
Les heures s’égrènent, et la température ne cesse de monter. L’air se fait plus étouffant. Mais rien ne peut entamer la bonne humeur générale. Au contraire, le brouhaha des conversations mêlées aux rires étouffés ne cesse de s’amplifier, gagnant peu à peu en intensité. Nous approchons de notre destination.
Le camion s’arrête. Conscients de vivre là l’expérience de notre vie, nous échangeons à présent des regards quelque peu tendus. Je pense un moment à ma mère. Elle était si inquiète à mon départ. Je ne comprends pas pourquoi. Après tout, tout le monde sait que l’affaire sera réglée en quelques mois. Peut-être même serai-je de retour pour la fête des vendanges. Je mets pied à terre, et cligne des yeux, un peu ébloui par le soleil. Le ciel est bleu, sans nuages. C’est une belle journée.
Nous sommes le 6 août 1914.
noirame- Nombre de messages : 10
Age : 32
Date d'inscription : 17/10/2009
Re : Voyage d'une vie
Vos avis... ?
noirame- Nombre de messages : 10
Age : 32
Date d'inscription : 17/10/2009
Re: Voyage d'une vie
L'idée est intéressante et la construction du texte, même si on devine très vite où tu nous emmènes est bien menée.
Quelques conseils cependant :
Beaucoup de répétition de mots, ce qui alourdit ton travail.
J'ai aussi repéré quelques erreurs dans les temps de tes verbes.
Sinon, sois patient, ici les commentaires prennent le droit de prendre leur temps.
Quelques conseils cependant :
Beaucoup de répétition de mots, ce qui alourdit ton travail.
J'ai aussi repéré quelques erreurs dans les temps de tes verbes.
Sinon, sois patient, ici les commentaires prennent le droit de prendre leur temps.
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Voyage d'une vie
noirame a écrit:Je restai encore un moment à contempler les vignes encore vertes, puis, un peu étourdi par la chaleur, refermai la vitre.
Il m’observait d’un air goguenard, attendant que je riposte, comme à l’habitude. C’était une sorte de jeu entre nous. Tous deux fils de boulangers, la compétition de nos pères nous avait étrangement rapprochés, et nous nous étions habitués à nous lancer des piques à longueur de journée. Habituellement, je ne me privais pas de surenchérir.en
Mais aujourd’hui, je n’avais pas envie de m’amuser dans ces jeux futiles. Je voulais graver en mémoire chaque détail de cette journée, afin de mieux pouvoir la décrire à mes enfants plus tard. Je rendis son sourire à mon ami, et retournai à mon observation. Aujourd’hui devait être un desplusjours les plus chauds jours de l’été.
Ces répétitions me sautent aux yeux.Je détaillai chaque visage, et m’aperçus rapidement que tous mes camarades de classe avaient répondu à l’appel, fiers comme moi de servir leur pays. Pas un ne manquait à l’appel, excepté le gros Basile qui était mort il y avait un an, emporté par la tuberculose.
Pour le reste, je suis d'accord avec Roz-gingembre. Le texte est bien mené, c'est encourageant !
Loréal- Nombre de messages : 32
Age : 32
Localisation : Paris
Date d'inscription : 27/09/2009
Re: Voyage d'une vie
Oui, c'est direct et plaisant. J'ai été étonnée par le passage subit au présent, puis, à la réflexion, me suis dit que ce serait peut-être intéressant que l'ensemble du texte soit au présent... à voir, éventuellement.
Un problème, je pense, dans ce membre de phrase :
« un des plus jours les plus chauds jours de l’été »
Bienvenue sur Vos Écrits, à vous lire bientôt !
Un problème, je pense, dans ce membre de phrase :
« un des plus jours les plus chauds jours de l’été »
Bienvenue sur Vos Écrits, à vous lire bientôt !
Invité- Invité
Re: Voyage d'une vie
La transition entre le passé du début du texte et l'irruption du présent ne m'a pas parue totalement réussie, manque l'un ou l'autre élément.
Si la chute, dure dans tout ce qu'une date peut exprimer, ramasse bien le récit, je regrette que celui-ci n'y ait pas gagné en consistance, en ambiance, quelque de plus développé, non pas sur les détails, mais sur le contenu, plus ample.
Je comprends l'idée de marquer la rupture entre l'insouciance de l'enfance et la brutalité d'un conflit mais un liant entre les deux semble faire défaut pour rendre ce texte réellement homogène. Dommage, car l'écriture, agréable, se serait bien laissée lire un peu plus.
Si la chute, dure dans tout ce qu'une date peut exprimer, ramasse bien le récit, je regrette que celui-ci n'y ait pas gagné en consistance, en ambiance, quelque de plus développé, non pas sur les détails, mais sur le contenu, plus ample.
Je comprends l'idée de marquer la rupture entre l'insouciance de l'enfance et la brutalité d'un conflit mais un liant entre les deux semble faire défaut pour rendre ce texte réellement homogène. Dommage, car l'écriture, agréable, se serait bien laissée lire un peu plus.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Voyage d'une vie
Une écriture classique pour un sujet qui l'est autant. Et pourtant -et justement peut-être - j'ai beaucoup aimé ce petit passage écrit avec grand soin (je ne repère jamais les répétitions, une chance ! ).
L'idée du présent en deuxième partie du texte me plaît, il faudrait seulement que la transition s'opère plus aisément.
L'idée du présent en deuxième partie du texte me plaît, il faudrait seulement que la transition s'opère plus aisément.
Invité- Invité
Re: Voyage d'une vie
Mais pourquoi ne pas entamer directement au présent ? En fait je n'écris qu'au présent et j'ai beaucoup apprécié de le retrouver à la fin du texte. Je me suis essayé à le "réécrire" entièrement au présent et ça me semblait vraiment envisageable. mais bon, là c'est TRES personnel.^^
Pour le reste, je me suis tout de suite retrouvé au milieu de ces visages, c'est très visuel, peut-être aussi parce que le sujet me ramène à beaucoup d'images connues.
"Basile...il y avait un an..."
pourquoi ne pas mettre "l'an passé" afin d'éviter le "il y avait" ?
Pour le reste, je me suis tout de suite retrouvé au milieu de ces visages, c'est très visuel, peut-être aussi parce que le sujet me ramène à beaucoup d'images connues.
"Basile...il y avait un an..."
pourquoi ne pas mettre "l'an passé" afin d'éviter le "il y avait" ?
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