Vos écrits
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-28%
Le deal à ne pas rater :
-28% Machine à café avec broyeur à grain MELITTA Purista
229.99 € 318.99 €
Voir le deal

La dune d’Atal’haoshi

2 participants

Aller en bas

La dune d’Atal’haoshi Empty La dune d’Atal’haoshi

Message  zeratul Dim 8 Aoû 2010 - 13:30


On y meure. Du moins, on ne peut en revenir, ce qui semble être la même chose. Loin des marchés fourmillants, des fontaines d’où ruisselle l’or, des cités de prospérité aux architectures dignes des plus grands joyaux d’Orient, la dune d’Atol’ashi s’étend sur des lieues et des lieues ; mais peut-on réellement mesurer ce qui s’approche d’une représentation concrète du vide, concept que les hommes ont tant de mal à se figurer ? A perte de vue, des monticules de sable, changeant sans cesse de place, au gré véhément du simoun. Ca et là, de rares carcasses desséchées et blanchies, irréductibles vestiges de la témérité d’une poignée d’hommes qui ont troqué leur vie contre une chimère. On vous jurera que le grand Roc lui-même le survole fréquemment, et qu’avare de proie il n’hésitera pas à se jeter sur vous ; que des manticores hargneuses arpentent sans relâche la dune, tous crocs dehors et la bave aux lèvres ! Mais après tout, un Djiin se doit d’être entouré. Car ceux qui disposeront d’assez de chance et de cran pour atteindre le centre exact de la dune pourront s’adresser à lui. Un Djiin ! L’enjeu est de taille. D’autant que celui-ci, dit-on, ne se contentera pas d’exaucer votre souhait le plus cher, comme ses homologues le feraient. Celui-ci ira au-delà, bien que nul ne sache en quoi ; il paraîtrait que ce Djiin vous confère une partie de sa puissance, mais là encore les villageois alentours s’échineront à confirmer ou infirmer cette hypothèse, sans qu’aucune version ne paraisse réellement tangible. Quoi qu’il en soit, le mythe est gravé, plus question d’y toucher. J’ai donc décidé de me rendre à la dune. Non pas que mon but final fut d’accéder à l’omnipotence, je dirais plutôt que le mystère était trop profond pour ne pas être vérifié.
J’ai entrepris de tenir un carnet de voyage, au cas où les dieux m’accorderaient de survivre à cette épopée.


Récit d’un infortuné voyageur


Jour 1 :

J’ai rejoint un groupe de quatre voyageurs qui se rendent eux aussi à la dune. Le meneur, un certain Gurunky, m’a tout l’air d’être une brute écervelée ; il y a deux frères peu loquaces, mais qui de toutes façons ne parlent pas ma langue. Par contre, le dernier, Ihlasse, m’a paru vif et avenant ; c’est un homme d’esprit, vigoureux de surcroît : sa présence me rassure. Nous partons au coucher du soleil, ce qui nous évite de débuter notre perdition sous les augures d’un soleil ardent…


Jour 3 :

Je nourris déjà d’énormes regrets vis-à-vis de ma fantasque décision d’entreprendre ce voyage, qui n’est même pas une preuve de témérité, mais un caprice dans tout ce qu’il peut avoir de méprisable. Gurunky est bien le rustre irréfléchi qu’il m’avait semblé ; il passe son temps à hurler, à s’impatienter, à nous faire presser le pas. Sa cupidité se lit rien que dans ses yeux. Ihlasse et moi ne lui prêtons guère attention, si ce n’est pour la direction à prendre. Car malgré tous ses défauts, c’est un éclaireur hors pair, sans qui nous serions en train d’errer aveuglement entre les milliers de monticules. Personnellement, je commence à douter de pouvoir rentrer vivant, et pourtant…Au-delà de la chaleur, des tempêtes, de la soif, je ne traverse rien d’extraordinaire. A vrai dire, ce lieu est bien différent de toutes les légendes et spéculations dont il fait l’objet : la seule crainte qui m’anime, c’est de ne pouvoir ressortir de ce sarcophage de sable.


Jour 7 :

Rien ne change, tout se ressemble ! J’ai l’intime sentiment que nous tournons en rond, contrairement à Gurunky qui exulte d’heure en heure. Ihlasse m’a parlé de le supprimer ; il est fou, me dit-il, il ne sait pas où il va ! Quant aux deux frères, leur mutisme est toujours aussi perturbant. Ils nous suivent à petite distance, et ne parlent pas même entre eux ; je m’en méfie presque plus que des autres. Il nous reste assez de provisions tout au plus 15 jours.


Jour 9 :

Tout le monde dort, excepté Ihlass et moi. Nous avons conclu que ce voyage était vain, nous allons rentrer. Chargés chacun du plus de choses possible, nous tenterons de rebrousser chemin ; c’est sans scrupules que nous agissons ainsi, délaissant Gurunki et les deux frères à leur sort compromis.
Après plusieurs heures de marche infructueuse, un rempart a commencé à se dessiner au loin. Est-ce un mirage, fruit de notre esprit malade et délirant ? Nous verrons demain.


Jour 11 :

Nous avons marché jusqu’au rempart. Il est bien réel. En cherchant un peu, Ihlasse a trouvé une porte qui nous mène à l’intérieur. Il n’y a rien, si ce n’est que nous ne foulons plus du sable, mais de la cendre. Au centre, nous avons aperçu une silhouette étendue par terre. C’était le Djiin. Sa peau est desséchée et a presque fusionné avec le sol ; Ihlasse est trop répugné pour regarder la triste dépouille. J’y suis ainsi allé seul, et je suis resté plus d’une heure devant le cadavre avant de fondre en larmes. Je regrette désormais d’avoir tenu ce journal, car il est la preuve que même les merveilles ont une fin, et que nulle légende ne vaut la peine d’être explorée. Je l’abandonne dans ce désert, et j’espère plus que tout que les vents l’emporteront là où nul ne se trouve. Quant à moi, je veillerai maladivement à ne plus avoir à parler à quiconque, jusqu’à ce que la mort m’offre un repos que ma lâcheté m’empêche de précipiter.


zeratul

Nombre de messages : 9
Age : 32
Date d'inscription : 21/05/2010

Revenir en haut Aller en bas

La dune d’Atal’haoshi Empty Re: La dune d’Atal’haoshi

Message  Invité Dim 8 Aoû 2010 - 13:57

J'aime beaucoup l'ambiance orientale de ce conte, et regrette qu'il ne soit qu'esquissé. Par exemple : pourquoi ces personnages des deux frères qui ne parlent à personne, pas même entre eux ? Quel est leur rôle dans l'histoire ? Je pense qu'il pourrait être intéressant de développer le récit qui, je crois, pourrait être envoûtant.

Mes remarques :
« On y meurt »
« Çà et là, de rares carcasses desséchées »
« Non pas que mon but final soit (ou « fût », mais en tout cas un subjonctif et non le passé simple « fut ») d’accéder à l’omnipotence »
« en train d’errer aveuglément »
« et pourtant…Au-delà de la chaleur » : typographie, une esapce après les points de suspension
« Il nous reste assez de provisions (pour) tout au plus 15 jours »

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

La dune d’Atal’haoshi Empty Re: La dune d’Atal’haoshi

Message  silene82 Dim 8 Aoû 2010 - 15:48

C'est déjà envoûtant, car vous suggérez tant de choses, et cette atmosphère mystérieuse, avec tant de pourquoi qui surgissent. La brièveté met en appétit.
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

La dune d’Atal’haoshi Empty Re: La dune d’Atal’haoshi

Message  Invité Dim 8 Aoû 2010 - 16:17

deux trois choses à votre appréciation :

irréductibles est peut-être de trop, un squelette est réductible.
contre une chimère contre la poursuite de leur chimère.
fréquemment, et qu’avare de proie la virgule avant le et doit être déplacée après le mot proie.
je dirais plutôt : mais plutôt me semble suffisant.
délaissant Gurunki et les deux frères à leur sort compromis.
je ne suis pas certain que délaisser à soit correct en usage.
a commencé à se dessiner commençait, tout simplement.
Est-ce un mirage, le récit à ce moment est au passé : Était-ce un mirage ?
Nous verrions le lendemain.

Quant à moi, je veillerai maladivement à ne plus avoir à parler à quiconque, jusqu’à ce que la mort m’offre un repos que ma lâcheté m’empêche de précipiter.
la phrase est à retravailler, probablement, la raison la plus évidente étant qu'elle comporte 5 "à" et la moins évidente est que la structure grammaticale force à conclure que c'est le repos qui est précipité, et non pas la mort, ce que vous vouliez exprimer.

Sinon, j'aime bien aussi, comme socque j'ai quelque regret de ne pas savoir les raisons ce silence. J'aime bien vos textes et ce voyage à dos de lampe à huile.



Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

La dune d’Atal’haoshi Empty Re: La dune d’Atal’haoshi

Message  Invité Dim 8 Aoû 2010 - 20:46

Une belle écriture simple mais opulente. Un goût de pas assez. Ce qui va sûrement de soi pour le narrateur demanderait à être (un peu, pas trop) explicité au lecteur.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

La dune d’Atal’haoshi Empty Re: La dune d’Atal’haoshi

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum