Les voyages de Victor Ses - épisode 6 : Derrière la dune
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Les voyages de Victor Ses - épisode 6 : Derrière la dune
VICTOR SES – Episode 6
Derrière la dune
Préambule : à priori, on peut comprendre sans avoir lu ça :
https://vosecrits.1fr1.net/forum-vos-ecrits-f1/les-voyages-de-victor-ses-3-secousses-aux-acores-t848.htm
mais, c'est pas sûr, alors pour ceux que ça intéresse je conseillerai de relire ;-))
Je poste le texte comme épisode 6 de la série mais je ne suis pas du tout sûr que ça convienne vraiment, que ça soit assez long, que ça ne donne pas une direction trop précise et restrictive pour d'éventuels autres épisodes donc à voir ... ça ne me dérange pas du tout si on le catalogue comme "en bordure de la série", du style, Victor Ses, ça aurait pu aussi être ça ...
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Avant de se jeter dans l’atlantique, le canal serpentait derrière la dune protégeant la grande plage. A la marée montante, ses eaux semblaient doucement repoussées vers l’intérieur, le sable de la plage ne disparaissait pas uniformément, régulièrement. Une sorte d’île parallèle à la dune se formait, avant de disparaître sous l’eau, elle aussi. Certains jours, selon le coefficient de marée, l’île résistait pendant plus d’une demi-heure. L’été, Sarah et moi nous amusions à guetter les vacanciers nouvellement arrivés, piégés sur l’île. Alanguis sur leurs serviettes, certains ne se réveillaient qu’au contact de l’eau et se trouvaient obligés de franchir le petit bras de mer que la marée avait sournoisement formé derrière eux. Ils n’avaient de l’eau que jusqu’à la taille mais les voir soulever à bout de bras, sacs, habits, parasols et chaussures pour ne pas les mouiller était un spectacle qui nous réjouissait. Le lendemain, ils se positionnaient presqu’au haut de la dune pour ne pas risquer un deuxième incident. Les mêmes étaient souvent déjà rouge crabe, trahis par le vent atlantique qui leur avait masqué la brulure du soleil. Sarah et moi connaissions tout cela depuis longtemps, nous étions chez nous depuis toujours sur nos plages de Vendée. Mais Sarah était bien loin ce jour-là, quelque part entre Caracas et Buenos Aires … La petite Sarah de mon enfance, la belle Sarah que j’avais retrouvé par hasard, la froide Sarah qui m’avait alors vouvoyé sous prétexte de collaboration professionnelle, l’aimée Sarah qui ne savait pas, la colérique Sarah, enfin, après mon refus de continuer le voyage pour lequel elle m’employait, ce voyage qui avait pour moi perdu de son sens, quelque part entre Lisbonne et les Açores. Elle restait figée dans sa recherche d’espèces rares ou menacées, flore, faune, fossiles, bactéries inconnues, tout l’intéressait pourvu que ça l’empêche de réfléchir à sa propre vie, à ce qu’elle en faisait vraiment. Je l’avais abandonné, plus de forces, plus d’envie pour cette quête inutile. Je m’étais perdu, je ne savais plus ce que je voulais ni même qui j’étais. La décision s’était alors rapidement imposée, j’avais peut être besoin d’un retour aux sources, revenir au point de départ, tenter de m’avancer sur un autre chemin.
Tout avait changé depuis mon enfance, tout sauf le canal, sauf la plage. Alors chaque jour, j’y retournais. Le vent et la pluie avaient chassé les touristes et la saison semblait déjà terminée. J’arrivais le matin à marée haute, je repartais le soir à marée haute, entre temps, une descendante, une montante, quelques passants et des secondes, envolées, égrainées à ressasser, à rêvasser, selon l’humeur. Invariablement, chaque jour, le premier rai de lumière perçant le plafond de nuages me ramenait à Corvo, l’île noire des Açores. Le petit moulin se dessinait sur le sable et à l’intérieur, je l’entendais pleurer. Elle sanglotait de sa naïveté, elle se maudissait d’avoir hébergé cet étranger, elle n’en avait sûrement pas parlé à ses frères, elle en avait honte, elle dont je ne connaissais même pas le prénom, elle, si jeune … Alors, je fixais les nuages, je les priais de refermer cet espace de soleil minuscule, de boucher cet éclair de chaleur qui me ramenait des douleurs, qui me remuait les tripes. Il m’était impossible de revenir sur mes actes, de les comprendre, je ne voulais plus les revivre, j’imaginais que la brume et la bruine effacerait d’érosion ces souvenirs de violence.
Parfois, un promeneur, une famille, un chien me sortaient de mes pensées, me transportaient plus loin, j’aimais les observer. Quand doucement, ils s’effaçaient au bout de la plage ou derrière la dune, j’avais envie de leur crier, contre le vent, de rester, de revenir, de ne pas me laisser, là, seul avec mes démons, de me pardonner, même, eux à qui je n’avais rien fait, eux qui ne me connaissait pas.
Un jour, la petite s’était assise auprès de moi sur la dune, je n’avais pas tout de suite réagi. Je n’étais pas étonné, finalement, ça ne me semblait pas totalement incongru, une enfant, seule, ressemblant à s’y méprendre à Sarah, la petite Sarah. Je l’avais regardé, je n’avais rien dit, elle non plus. Nous étions assis l’un à côté de l’autre et pourtant, c’était comme si nous étions chacun seul. Elle ne paraissait pas triste, pas heureuse non plus. Juste avant que la marée n’ait totalement avalé l’estran, elle s’était levée, était repartie. Les jours suivants, comme moi, elle était revenue. J’attendais qu’elle parle, elle n’en faisait rien. Alors, je voulus savoir, je devins curieux et je lui adressai quelques mots.
─ Qu’est ce que tu veux ?
─ …
─ Réponds, bon sang ? Tu fais quoi là ? T’as pas de parents ?
─ …
─ T’es muette alors ?
─…
─ C’est donc ça, t’es muette. Ou alors, tu n’existes pas vraiment, hein ? T’es comme ce putain de moulin …
─ …
Jamais elle ne me répondit, elle me regardait, m’écoutait et son visage neutre ne me jugeait pas. Alors, peu à peu, elle devint ma confidente, je lui ressassais sans cesse les histoires qui me hantaient, sans même me rendre compte que l’horreur qu’elles véhiculaient n’aurait jamais dû rencontrer l’enfance.
Puisqu’elle n’avait pas de nom, j’en vins à l’appeler Sarah. Puisqu’elle ne répondait pas, je lui reprochais de m’avoir vouvoyé, je lui rappelais nos souvenirs d’enfance. Elle me regardait, elle ne comprenait sans doute pas mais son visage restait neutre, effroyablement neutre. Peu à peu, ma colère prenait le pas sur mes souvenirs et Sarah essuyait mes aigreurs. Puis vint le jour où je ne pus plus la supporter, la voir là, silencieuse, chaque jour, ne pas me juger, ne pas m’absoudre ni me blâmer m’était devenu insupportable alors je l’avais cloué sur le sable, j’avais enfoui son visage lisse dans les milliers de grains. Puis, j’avais attendu, je l’avais laissé sur l’estran. Ce soir là, elle n’était pas repartie pas avant la marée haute, elle s’était enfuie lentement avec le ressac. Le lendemain, le sable lissé avait tout oublié. Dès lors, je ne pensais plus au moulin, tout juste quelque fois, à cette petite Sarah imaginaire, qui m’avait permis de me libérer de mes noirceurs. Puis vint Septembre et le soleil éclaira à nouveau la Vendée. Puis, un jour, le journal titra sur ce petit corps échoué aux sables d’Olonnes, cette petite que ces parents recherchaient depuis la fin de leurs vacances. Alors le moulin revint, chaque jour, les mêmes pleurs à l’intérieur, à peine couverts par les cris étouffés de la petite, sur la plage, chaque jour, de marée haute à marée haute.
Derrière la dune
Préambule : à priori, on peut comprendre sans avoir lu ça :
https://vosecrits.1fr1.net/forum-vos-ecrits-f1/les-voyages-de-victor-ses-3-secousses-aux-acores-t848.htm
mais, c'est pas sûr, alors pour ceux que ça intéresse je conseillerai de relire ;-))
Je poste le texte comme épisode 6 de la série mais je ne suis pas du tout sûr que ça convienne vraiment, que ça soit assez long, que ça ne donne pas une direction trop précise et restrictive pour d'éventuels autres épisodes donc à voir ... ça ne me dérange pas du tout si on le catalogue comme "en bordure de la série", du style, Victor Ses, ça aurait pu aussi être ça ...
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Avant de se jeter dans l’atlantique, le canal serpentait derrière la dune protégeant la grande plage. A la marée montante, ses eaux semblaient doucement repoussées vers l’intérieur, le sable de la plage ne disparaissait pas uniformément, régulièrement. Une sorte d’île parallèle à la dune se formait, avant de disparaître sous l’eau, elle aussi. Certains jours, selon le coefficient de marée, l’île résistait pendant plus d’une demi-heure. L’été, Sarah et moi nous amusions à guetter les vacanciers nouvellement arrivés, piégés sur l’île. Alanguis sur leurs serviettes, certains ne se réveillaient qu’au contact de l’eau et se trouvaient obligés de franchir le petit bras de mer que la marée avait sournoisement formé derrière eux. Ils n’avaient de l’eau que jusqu’à la taille mais les voir soulever à bout de bras, sacs, habits, parasols et chaussures pour ne pas les mouiller était un spectacle qui nous réjouissait. Le lendemain, ils se positionnaient presqu’au haut de la dune pour ne pas risquer un deuxième incident. Les mêmes étaient souvent déjà rouge crabe, trahis par le vent atlantique qui leur avait masqué la brulure du soleil. Sarah et moi connaissions tout cela depuis longtemps, nous étions chez nous depuis toujours sur nos plages de Vendée. Mais Sarah était bien loin ce jour-là, quelque part entre Caracas et Buenos Aires … La petite Sarah de mon enfance, la belle Sarah que j’avais retrouvé par hasard, la froide Sarah qui m’avait alors vouvoyé sous prétexte de collaboration professionnelle, l’aimée Sarah qui ne savait pas, la colérique Sarah, enfin, après mon refus de continuer le voyage pour lequel elle m’employait, ce voyage qui avait pour moi perdu de son sens, quelque part entre Lisbonne et les Açores. Elle restait figée dans sa recherche d’espèces rares ou menacées, flore, faune, fossiles, bactéries inconnues, tout l’intéressait pourvu que ça l’empêche de réfléchir à sa propre vie, à ce qu’elle en faisait vraiment. Je l’avais abandonné, plus de forces, plus d’envie pour cette quête inutile. Je m’étais perdu, je ne savais plus ce que je voulais ni même qui j’étais. La décision s’était alors rapidement imposée, j’avais peut être besoin d’un retour aux sources, revenir au point de départ, tenter de m’avancer sur un autre chemin.
Tout avait changé depuis mon enfance, tout sauf le canal, sauf la plage. Alors chaque jour, j’y retournais. Le vent et la pluie avaient chassé les touristes et la saison semblait déjà terminée. J’arrivais le matin à marée haute, je repartais le soir à marée haute, entre temps, une descendante, une montante, quelques passants et des secondes, envolées, égrainées à ressasser, à rêvasser, selon l’humeur. Invariablement, chaque jour, le premier rai de lumière perçant le plafond de nuages me ramenait à Corvo, l’île noire des Açores. Le petit moulin se dessinait sur le sable et à l’intérieur, je l’entendais pleurer. Elle sanglotait de sa naïveté, elle se maudissait d’avoir hébergé cet étranger, elle n’en avait sûrement pas parlé à ses frères, elle en avait honte, elle dont je ne connaissais même pas le prénom, elle, si jeune … Alors, je fixais les nuages, je les priais de refermer cet espace de soleil minuscule, de boucher cet éclair de chaleur qui me ramenait des douleurs, qui me remuait les tripes. Il m’était impossible de revenir sur mes actes, de les comprendre, je ne voulais plus les revivre, j’imaginais que la brume et la bruine effacerait d’érosion ces souvenirs de violence.
Parfois, un promeneur, une famille, un chien me sortaient de mes pensées, me transportaient plus loin, j’aimais les observer. Quand doucement, ils s’effaçaient au bout de la plage ou derrière la dune, j’avais envie de leur crier, contre le vent, de rester, de revenir, de ne pas me laisser, là, seul avec mes démons, de me pardonner, même, eux à qui je n’avais rien fait, eux qui ne me connaissait pas.
Un jour, la petite s’était assise auprès de moi sur la dune, je n’avais pas tout de suite réagi. Je n’étais pas étonné, finalement, ça ne me semblait pas totalement incongru, une enfant, seule, ressemblant à s’y méprendre à Sarah, la petite Sarah. Je l’avais regardé, je n’avais rien dit, elle non plus. Nous étions assis l’un à côté de l’autre et pourtant, c’était comme si nous étions chacun seul. Elle ne paraissait pas triste, pas heureuse non plus. Juste avant que la marée n’ait totalement avalé l’estran, elle s’était levée, était repartie. Les jours suivants, comme moi, elle était revenue. J’attendais qu’elle parle, elle n’en faisait rien. Alors, je voulus savoir, je devins curieux et je lui adressai quelques mots.
─ Qu’est ce que tu veux ?
─ …
─ Réponds, bon sang ? Tu fais quoi là ? T’as pas de parents ?
─ …
─ T’es muette alors ?
─…
─ C’est donc ça, t’es muette. Ou alors, tu n’existes pas vraiment, hein ? T’es comme ce putain de moulin …
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Jamais elle ne me répondit, elle me regardait, m’écoutait et son visage neutre ne me jugeait pas. Alors, peu à peu, elle devint ma confidente, je lui ressassais sans cesse les histoires qui me hantaient, sans même me rendre compte que l’horreur qu’elles véhiculaient n’aurait jamais dû rencontrer l’enfance.
Puisqu’elle n’avait pas de nom, j’en vins à l’appeler Sarah. Puisqu’elle ne répondait pas, je lui reprochais de m’avoir vouvoyé, je lui rappelais nos souvenirs d’enfance. Elle me regardait, elle ne comprenait sans doute pas mais son visage restait neutre, effroyablement neutre. Peu à peu, ma colère prenait le pas sur mes souvenirs et Sarah essuyait mes aigreurs. Puis vint le jour où je ne pus plus la supporter, la voir là, silencieuse, chaque jour, ne pas me juger, ne pas m’absoudre ni me blâmer m’était devenu insupportable alors je l’avais cloué sur le sable, j’avais enfoui son visage lisse dans les milliers de grains. Puis, j’avais attendu, je l’avais laissé sur l’estran. Ce soir là, elle n’était pas repartie pas avant la marée haute, elle s’était enfuie lentement avec le ressac. Le lendemain, le sable lissé avait tout oublié. Dès lors, je ne pensais plus au moulin, tout juste quelque fois, à cette petite Sarah imaginaire, qui m’avait permis de me libérer de mes noirceurs. Puis vint Septembre et le soleil éclaira à nouveau la Vendée. Puis, un jour, le journal titra sur ce petit corps échoué aux sables d’Olonnes, cette petite que ces parents recherchaient depuis la fin de leurs vacances. Alors le moulin revint, chaque jour, les mêmes pleurs à l’intérieur, à peine couverts par les cris étouffés de la petite, sur la plage, chaque jour, de marée haute à marée haute.
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 49
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: Les voyages de Victor Ses - épisode 6 : Derrière la dune
j'espère ne pas avoir laissé de fautes, j'avoue que j'ai moins relu que d'habitude parce que, ma foi, c'est con, mais je le trouve trop noir ... et au bout de quelques relectures ... baah, c'est trop :-$
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 49
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: Les voyages de Victor Ses - épisode 6 : Derrière la dune
Je corrige ce que j'ai relévé en passant ?
C'est noir oui, très noir et nostalgique, mais pas inintéressant, loin de là. Un texte qui a de la consistance et se lit bien tout seul même si la lecture du lien éclaire quelques points. Comme je n'en sais pas plus sur les péripéties de Victor, je ne peux rien ajouter de constructif...
brûlure
la belle Sarah que j’avais retrouvée par hasard
Je l’avais abandonnée
j’imaginais que la brume et la bruine effaceraient d’érosion ces souvenirs de violence. => effacer d'érosion ? C'est possible ? "éroderaient" peut-être ?
eux qui ne me connaissaient pas
Je l’avais regardée
je l’avais clouée sur le sable
je l’avais laissée sur l’estran
quelques fois
C'est noir oui, très noir et nostalgique, mais pas inintéressant, loin de là. Un texte qui a de la consistance et se lit bien tout seul même si la lecture du lien éclaire quelques points. Comme je n'en sais pas plus sur les péripéties de Victor, je ne peux rien ajouter de constructif...
Invité- Invité
Re: Les voyages de Victor Ses - épisode 6 : Derrière la dune
ha bé non, pas Victor, pas lui ! Faut lui changer son patronyme, c'est trop noir. Et puis je vois mal où se placerait cet "épisode" parmi les autres ou les prochains. A moins de le mettre tout à la fin, si on décide d'entrer à fond dans la tête du bonhomme, ce qu'on n'a pas fait jusqu'à présent mais que tu tentes ici. ;-)
Bon, sûr, c'est bien écrit, lourd de sens, noir jusqu'à l'extrême, mais je crois que ça doit rester une petite nouvelle à part entière.
Charles, je subodore que tu as commencé ce texte en pensant au texte NOUVELLE VAGUE et que tu as dérivé, non ? ;-)
Bon, sûr, c'est bien écrit, lourd de sens, noir jusqu'à l'extrême, mais je crois que ça doit rester une petite nouvelle à part entière.
Charles, je subodore que tu as commencé ce texte en pensant au texte NOUVELLE VAGUE et que tu as dérivé, non ? ;-)
Re: Les voyages de Victor Ses - épisode 6 : Derrière la dune
Oui, un texte "noir"... Une histoire pleine de douleur et au ton très juste. Très émouvant !
Bravo Charles !
Bravo Charles !
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: Les voyages de Victor Ses - épisode 6 : Derrière la dune
J'ai oublié de te dire aussi... si t'en as encore, des comme celui-là, te retiens pas surtout !
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: Les voyages de Victor Ses - épisode 6 : Derrière la dune
Okay, j'ai fait le choix de lire cet " épisode 6 " sans rien connaître de Victor Ses. Ce sera pour plus tard.
Le registre est, oui, très noir. J'ai accroché de la première à la dernière ligne. " De marée haute à marée haute " car on ne trouve jamais tes mots à marée basse.
Ils ont de sacrés instincts meurtriers, tes personnages, dis donc !
Le registre est, oui, très noir. J'ai accroché de la première à la dernière ligne. " De marée haute à marée haute " car on ne trouve jamais tes mots à marée basse.
Ils ont de sacrés instincts meurtriers, tes personnages, dis donc !
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 47
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: Les voyages de Victor Ses - épisode 6 : Derrière la dune
mentor a écrit:Charles, je subodore que tu as commencé ce texte en pensant au texte NOUVELLE VAGUE et que tu as dérivé, non ? ;-)
même pas ... en fait, j'avais envie de commencer une nouvelle mais me manquait l'inspiration ... alors j'ai repris un personnage connu et je me suis demandé où le placer "géographiquement" et puis ...
Mes personnages étaient plutôt sympa et mes textes un peuLucy a écrit:Ils ont de sacrés instincts meurtriers, tes personnages, dis donc !
"lisse", bien pensants ... Alors, je tente une petite "thérapie" pour introduire un peu de noirceur dans tout ça ... :-))
Je tente une percée du côté du roman noir ... j'aime bien les lire alors ...
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 49
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: Les voyages de Victor Ses - épisode 6 : Derrière la dune
Charles a écrit :
Je ne connais pas les personnages de tes textes d'antan, tout ce que je peux dire, c'est que le Noir me semble être ta couleur.
La thérapie revue et corrigée. Ne te laisse pas gagner par le côté obscur, Charles ! ^)^Alors, je tente une petite "thérapie" pour introduire un peu de noirceur dans tout ça ... :-))
Je ne connais pas les personnages de tes textes d'antan, tout ce que je peux dire, c'est que le Noir me semble être ta couleur.
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 47
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: Les voyages de Victor Ses - épisode 6 : Derrière la dune
Pas vraiment dans la veine des voyages de Victor et pourtant, en même temps, on pourrait prendre cela pour une digression existentielle du personnage, qui fait l'entracte, se repose et réfléchit :-)
Un texte dont j'ai apprécié la noirceur et la mélancolie, qui raconte des émotions vraies avec une certaine fluidité. J'ai aimé la fragilité et la sincérité du personnage, Charles; je trouve qu'il est réussi.
Une écriture posée, comme j'aime.
Un texte dont j'ai apprécié la noirceur et la mélancolie, qui raconte des émotions vraies avec une certaine fluidité. J'ai aimé la fragilité et la sincérité du personnage, Charles; je trouve qu'il est réussi.
Une écriture posée, comme j'aime.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Les voyages de Victor Ses - épisode 6 : Derrière la dune
" avec un ciel si bas qu'un canal s'est perdu"
Je n'ai pas pu m'empêcher d'entendre ces paroles de Brel en lisant ton histoire. J'aime cette ambiance lourde, dés-espérée, ce personnage qui se laisse emporter par ses démons, se vengeant de ses échecs sur cette poupée de chiffon à laquelle tu n'accordes même pas la parole. C'est le premier épisode que je lis de cette série et je suis allée voir celui du moulin pour comprendre...celà se tient, c'est tout à fait cohérent. Me reste à lire les autres aventures de Victor, ce que je ferai avec plaisir.
Je n'ai pas pu m'empêcher d'entendre ces paroles de Brel en lisant ton histoire. J'aime cette ambiance lourde, dés-espérée, ce personnage qui se laisse emporter par ses démons, se vengeant de ses échecs sur cette poupée de chiffon à laquelle tu n'accordes même pas la parole. C'est le premier épisode que je lis de cette série et je suis allée voir celui du moulin pour comprendre...celà se tient, c'est tout à fait cohérent. Me reste à lire les autres aventures de Victor, ce que je ferai avec plaisir.
Re: Les voyages de Victor Ses - épisode 6 : Derrière la dune
En quelques lignes tu esquisses toutes les fêlures d'un personnage hanté par son histoire.
C'est bien mené, écrit avec une plume peut-être un peu fragile mais à l'image de ce type que l'on sent sans cesse sur le point de basculer.
C'est bien mené, écrit avec une plume peut-être un peu fragile mais à l'image de ce type que l'on sent sans cesse sur le point de basculer.
Re: Les voyages de Victor Ses - épisode 6 : Derrière la dune
Merci Charles pour ce petit texte, difficile à accrocher au petit-train de VSES, mais bon, une prose proprette mêlée d'émotion sur fond et chute en bleu et noir. C'est un beau jet qui a le mérite de ne jamais s'emmêler les pinceaux.
Invité- Invité
Re: Les voyages de Victor Ses - épisode 6 : Derrière la dune
Une plume agréable à l'oreille qui me sussure cette impression de déjà lu, de déjà vu. Pourquoi ?
Une idée surement véhiculée par cette transparence des mots qu'il faut, pas plus, pas moins.
Votre Victor, cet illustre inconnu, a besoin d'un petit remontant.
Une idée surement véhiculée par cette transparence des mots qu'il faut, pas plus, pas moins.
Votre Victor, cet illustre inconnu, a besoin d'un petit remontant.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Les voyages de Victor Ses - épisode 6 : Derrière la dune
J'aime beaucoup ton style. Il y a du rythme dans la construction de tes phrases, ça dégage comme de la nostalgie, un petit côté crypto-proustien. J'ai noté que tu écris de plus en plus souvent avec cette façon et j'aime bien. Tu sais construire des phrases longues qui tiennent bien, autant grammaticalement qu'en ce qui concerne le rythme.
Je rejoins l'avis général que ce n'est pas vraiment un "victor sès" (mais je note la parenté avec ton premier épisode).
La fin, je l'aurais vue plus évocatrice encore, plus symbolique sans doute (parce que là, le fait qu'on puisse émettre l'hypothèse forte que le Victor l'a zigouillée ne me plaît pas, et je trouve que simplement ça ne colle pas).
NB : Le soleil qui revient en Septembre en Vendée, je demande quand même à voir :-)))
Je rejoins l'avis général que ce n'est pas vraiment un "victor sès" (mais je note la parenté avec ton premier épisode).
La fin, je l'aurais vue plus évocatrice encore, plus symbolique sans doute (parce que là, le fait qu'on puisse émettre l'hypothèse forte que le Victor l'a zigouillée ne me plaît pas, et je trouve que simplement ça ne colle pas).
NB : Le soleil qui revient en Septembre en Vendée, je demande quand même à voir :-)))
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
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