L’histoire d’un petit garçon qui était très gentil

Voici l’histoire d’un petit garçon qui était très gentil,
Mais gentil,
Si gentil que c’en n’était pas croyable.
Et en plus, il était poli,
Mais poli,
Si poli qu’on pouvait se demander s’il était honnête ;
Mais il l’était.
Pour ne rien gâcher,
Il était sage ce petit garçon,
Mais d’un sage,
Un peu comme une image,
Mais pas n’importe quelle image,
Disons, comme une image du calendrier des postes.
Le petit garçon de notre histoire,
Disait merci à la dame
Quand elle lui donnait un bonbon,
Sans qu’on ait besoin de lui dire :
« Dis merci à la dame »,
Non,
Le petit garçon de notre histoire disait tout naturellement :
« Merci Madame. »
Et la dame était contente.
Il mangeait toujours toute sa soupe,
Même quand elle était horriblement mauvaise,
(Et dieu sait si ça arrivait souvent) ;
Et sans jamais mettre ses coudes sur la table.
Le petit garçon de notre histoire
Ne courait pas partout en hurlant
Quand ses parents étaient invités chez des amis,
Non,
Ô que non,
Il restait bien sagement assis
Devant ses petits beurres.
Même si l’après-midi durait des heures,
Et des heures,
Des heures à n’en plus finir pour un petit garçon normalement constitué,
Non pas du tout,
Lui,
Le petit garçon de notre histoire,
Il restait devant ses petits beurres,
Bien sagement,
(Et Dieu sait si les petits beurres peuvent être mous quand ils sont vieux,
et Dieu sait également que ça arrivait souvent.
Dieu sait énormément de choses en fait).
Il est à peu près certain que le petit garçon de notre histoire
N’a jamais fait de bêtises.
Pour vous faire un petit résumé :
Le petit garçon de notre histoire était si gentil que c’en était répugnant.
Un tel petit garçon,
Vous l’aurez aisément compris,
Il est pratiquement impossible de le glisser dans la moindre histoire.
Ce genre de petit garçon
N’est juste bon qu’à vous faire perdre votre temps.
Mais heureusement,
Cette sorte de petit garçon n’existe pas ;
Et ce n’est que justice.

Il me fiche la trouille ton petit garçon !
Non c'est vrai, dès le début je me disais oula la qu'est-ce qu'il doit prendre sur lui le pôv gamin...
Après, je me demandais...c'est l'enfance de Sarko ? Musso ? Adolph ?
Ben non c'est juste un texte sur une abstraction, une vue de l'esprit, une monstruosité enfantine au visage d'ange...
Un texte mignon...mais oui...flippant !

Un tel petit garçon,
Vous l’aurez aisément compris,
Il est pratiquement impossible de le glisser dans la moindre histoire.
Ce genre de petit garçon
N’est juste bon qu’à vous faire perdre votre temps.
Mais heureusement,
Cette sorte de petit garçon n’existe pas ;
Et ce n’est que justice.


Ce que je me demande, c'est comment ça vient l'idée d'écrire ce genre de texte. C'est charmant.

Est-ce qu'il est devenu tueur de mémés à moustaches,avec des poireaux poilus sur le menton, qui sentent le rance et qui ont des vieux petits-beurres mous et moisis dans une boîte en fer ? Impossible d'avoir une vie normale après une enfance à Epinal.

Comment écrire sur ce qui n'est pas. J'aime bien l'absurdité pas si absurde.

un très joli conte bien écrit !

Papa! Papa!
Merci de m'avoir lancé cet appel! Comme tu as bien fait de mettre tous les détails pour pas que je me trompe!

Ton petit garçon.
PS C'est très gentil de ta part, et en plus c'est bien écrit.

Adorable ! Je pense, en te lisant, à Marcel Aymé.
Puisque tu le mets dans la rubrique "prose", pourquoi ces retours à la ligne et ces majuscules ? Mais peu importe, j'aime.

Très original... Et plein de sagesse !

Vous m'en mettrez douze, avec un bel emballage, si possible, c'est pour offrir !
Bravo Gilonimo, pour ce vilain "mignon" petit garçon qui fait des trous dans les pensées " petit garçon sage" !

boc21fr a écrit:Il me fiche la trouille ton petit garçon !
Non c'est vrai, dès le début je me disais oula la qu'est-ce qu'il doit prendre sur lui le pôv gamin...
Après, je me demandais...c'est l'enfance de Sarko ? Musso ? Adolph ?
Ben non c'est juste un texte sur une abstraction, une vue de l'esprit, une monstruosité enfantine au visage d'ange...
Un texte mignon...mais oui...flippant !

A qui tu compares ce pauv Sarko quand même ^^ Heureusement qu'il est pas sur VE.

boc, qu'est-ce que tu dis, enfin !!!!

Bravo pour ce poème absurde. Oui, si ça existait, on s'ennuierait. Et pourtant, tu l'as écrit, et on ne s'ennuie pas. Et en plus, on a retrouvé le papa à Silene, alors tu penses si c'est chouette.. ^^

Au début j'ai lu d'un air rêveur et sérieux.

Dieu sait énormément de choses en fait).
Puis à ce vers, après la répétition des Ô mon Dieu, j'ai commencé à sourire, presque à rire.
A m'interroger ce qu'il y avait de parodique et utopique à la fois dans ce texte.
Puis la fin, on finit par se moquer de lui ouvertement. A s'énerver de sa perfection, et là, on rit vraiment.

Derrière l'humour, je crois que le petit garçon fait peur. Il ne parle pas. C'est un ange qui cache son couteau.

C'est curieux, tout le monde a peur des " enfants lisses ", quel régal d'avoir un tel gamin chez-soi.
Enfin seul !

Monsieur Geronimo, votre texte est très bien écris et il fait vraiment très très peur car les gentils garcons sont tellement gentils qu'ils sont méchants en fait car ce n'est pas possible d'être aussi gentil sauf dans le monde des bisounours. Ce qui veut dire que le petit garcon en fait, il est méchant mais il le cache sous sa gentillesse. Et ca c'est dangereux !! Moi j'étais plutot gentil quand j'étais petit mais ca m'a pas empéché d'avoir le droit au martinet quand je faisais des bétises et ca c'est normal !
Heureusement comme vous dites si bien, il n'existe pas un petit garcon comme ca dans la vérité de notre monde sinon ce serait surement un serial killer quand il serait grand.
En tous cas un grand bravo pour votre texte !

MINI JOE. acacia monte les marches de la Tour de Djakarta...

J'aime ton blog, ton humour, disons ta "sphère " .

Il n'empêche qu'autour de moi , le rêve le plus entendu des femmes c'est d'avoir un ou plusieurs "obedients kids " y'a apparemment qu'en Europe où vous souhaitez des Mogwaïs malpolis et cons ; ils poussent très bien selon mes observations botaniques . Bravo. Bon comme tu l'as constaté je ne suis pas fan du propos. Je reste autour de moi donc. :-)

Mais, moi, ce petit garçon ne m'a pas semblé si étrange que ça ! En fait, c'est plus ou mon fils et je ne m'en suis jamais plainte, au contraire ! C'est tellement reposant d'avoir unenfant sage.

On dit parfois "personne n'est parfait".
C'est peut-être pour ça qu'il y a quelque chose d'effrayant dans ce garçon.

Je conçois tout de même que cela puisse faire rêver nombre de parents qui n'ont pas cette chance ^^

Et Plotine, ça vient de Plotin, le philosophe ? Oo

Parce qu'il existe d'autres genres de petits garçons ?
Ah bon. J'atterris.

Bonne idée, bien menée.

Ce petit garçon était si gentil
qu'il raccompagna chez lui le vieux monsieur
et finit ainsi mangé par l'ogre.

Bon j'ai bien aimé, j'adore qu'on me raconte ainsi des histoires. Je mettrai un petit bémol sur la parenthèse divine qui me semble casser le bon rythme général. Mais question de goût, n'est-ce pas ?

Ha dommage qu'il n'existe pas ce petit garçon, car il commençait à me plaire, je lui imaginais de lourds secrets à venir.

C'est tendre et poétique. Peut-être un peu abrupt sur la fin et en même temps, comment clôturer autrement. J'ai aimé ce lent déroulement des aspects de la personnalité du petit garçon, ça le rend bien présent; attachant aussi.