Pourquoi je suis vivant : Roman d'un nouveau né
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Pourquoi je suis vivant : Roman d'un nouveau né
POURQUOI JE SUIS VIVANT.
Chapitre 1: la mort.
Avant de vivre je suis mort, l'air a percé mes poumons comme mes cris ont fendu l'air, je m'attendais déjà à ce à quoi j'étais destiné: supporter les cadeaux mortels de la vie.
Le premier garant de ce début de vie morbide fut mon père, un père comme tous les autres, hébété devant la vie qu'il venait de permettre et à laquelle il accorderait tous les caprices. Il était conscient de cela et aveugle devant ce qu'il s'autoriserait à lui-même, et dont il n'a jamais su s'échapper: une rechute dans l'enfance. Son laxisme s'estompa au fur et à mesure que ma scolarité se dirigeait vers les "classes sérieuses", il devint non pas sévère, c'est un état d'esprit beaucoup trop dur à tenir pour un être si fragile, mais plutôt incompréhensif. Il se réjouissait devant mes bons résultats et me blâmait des mauvais, sans jamais rien déchiffrer, il subissait mes déséquilibres, dégringolant avec ma balance psychologique, cela le dépassait, il en avait déjà assez à faire avec lui-même. J'ai été un nourrisson puis un petit enfant, un garçon puis un adolescent et enfin un jeune homme, et aujourd'hui j'imagine mon père statique devant ce temps qui est passé, retrouvant les grands yeux hébétés de ma naissance, il s'est souvent énervé, car il ne pouvait me saisir. Mon père est passé à côté de ces phases comme il est passé à côté de la sagesse, il a toujours feint de devenir adulte et réussi à demeurer enfant. En revanche, devant l'absurde et le mystère, il ne pleurait pas mais s'étouffait dans sa rage. La fierté coléreuse se substituait aux larmes tendres de l'enfance.
En grandissant je quittais Jupiter et son apesanteur extraordinaire, mes pieds se détachaient enfin de cet aimant qui vous cloue au sol et que j'appelle père.
L'homme de demain a oublié celui d'aujourd'hui et ma mémoire déficiente gommera les sentiments de maintenant.
Il y a quelques jours en fin de soirée j'ai proposé un quartier de poire à mon grand-père et il m'a dit qu'il s'était déjà lavé les dents mais qu'il aimerait le manger par mon intermédiaire. J'ai croqué à pleines dents dans le fruit et lui ai décris mes sensations, ce jus sucré qui vous coule dans la gorge, cet arôme délicieux, ce velours qui vient envelopper votre langue, et une chose en plus, indescriptible dans laquelle il y a un message qui vous dit que cette poire est unique, et que si vous retrouverez des généralités dans ses consoeurs, le mystère de celle-ci n'existe plus que dans votre mémoire qui s'effrite. La prise de distance diverge de la maturité, comme l'éloignement d'un état d'esprit réfléchit qui vous permet d'appréhender les choses de manière plus universelle. Je ferai face au mépris de mon père et à la lâcheté de son fils, jamais sinon maintenant.
Je naissais en 1989, l'année de la chute du Mur de Berlin, alors que tout le monde s'enlaçait, pleurait de joie, sautait, dansait, je restais dans ma petite tombe douillette, à regarder les jouets débiles qui tournoyaient au dessus de mon berceau et mes parents qui tombaient un par un.
D'abord ce fût ma mère, la suicidée, puis vînt le tour de mon grand père paternel le cardiaque. Le temps d'un cancer du poumon en phase terminale mon grand-père maternel les rejoignaient quelque mois plus tard. J'aime ce début de vie qui est le miens et qui m'a forcé à faire mes premiers pas en sautant à pieds joints sur des pierres tombales. Je suis un grand pessimiste qui pense que rien ne s'explique mais que tout s'interprète, que vos vérités sont mes mensonges, mon récit une fantaisie et sa lecture un dogme. Ces morts tels que je les vois sont à moi et rien qu'à moi, je vais les transformer, leur donner un sens et une raison jusqu'à les rendre vivantes.
Donc, ma famille a connu une belle hécatombe entre janvier et septembre de la même année, elle l'a très mal vécu, ma grand-mère maternelle a perdu son mari et sa fille préférée à quelque mois d'intervalles, à cela venait s'intercaler, comme pour faire une pause, la mort de mon grand-paternel. Tous sauf moi les ont pleuré, je suis là à y repenser, que dois-je faire ? Me lamenter, me dire qu'en plus d'un père inutile j'ai hérité d'une famille qui ne prend même pas la peine de m'accueillir? Ou me réjouir en prenant les choses du bon côté: j'ai vingt ans et j'ai déjà connu trois morts qui me sont chères, et en plus de cela ce sont des héros. L'un a fais son choix: il a fumé. L'autre se savait cardiaque: il a couru. La dernière se sentait faible: elle s'est pendue.
Chapitre 1: la mort.
Avant de vivre je suis mort, l'air a percé mes poumons comme mes cris ont fendu l'air, je m'attendais déjà à ce à quoi j'étais destiné: supporter les cadeaux mortels de la vie.
Le premier garant de ce début de vie morbide fut mon père, un père comme tous les autres, hébété devant la vie qu'il venait de permettre et à laquelle il accorderait tous les caprices. Il était conscient de cela et aveugle devant ce qu'il s'autoriserait à lui-même, et dont il n'a jamais su s'échapper: une rechute dans l'enfance. Son laxisme s'estompa au fur et à mesure que ma scolarité se dirigeait vers les "classes sérieuses", il devint non pas sévère, c'est un état d'esprit beaucoup trop dur à tenir pour un être si fragile, mais plutôt incompréhensif. Il se réjouissait devant mes bons résultats et me blâmait des mauvais, sans jamais rien déchiffrer, il subissait mes déséquilibres, dégringolant avec ma balance psychologique, cela le dépassait, il en avait déjà assez à faire avec lui-même. J'ai été un nourrisson puis un petit enfant, un garçon puis un adolescent et enfin un jeune homme, et aujourd'hui j'imagine mon père statique devant ce temps qui est passé, retrouvant les grands yeux hébétés de ma naissance, il s'est souvent énervé, car il ne pouvait me saisir. Mon père est passé à côté de ces phases comme il est passé à côté de la sagesse, il a toujours feint de devenir adulte et réussi à demeurer enfant. En revanche, devant l'absurde et le mystère, il ne pleurait pas mais s'étouffait dans sa rage. La fierté coléreuse se substituait aux larmes tendres de l'enfance.
En grandissant je quittais Jupiter et son apesanteur extraordinaire, mes pieds se détachaient enfin de cet aimant qui vous cloue au sol et que j'appelle père.
L'homme de demain a oublié celui d'aujourd'hui et ma mémoire déficiente gommera les sentiments de maintenant.
Il y a quelques jours en fin de soirée j'ai proposé un quartier de poire à mon grand-père et il m'a dit qu'il s'était déjà lavé les dents mais qu'il aimerait le manger par mon intermédiaire. J'ai croqué à pleines dents dans le fruit et lui ai décris mes sensations, ce jus sucré qui vous coule dans la gorge, cet arôme délicieux, ce velours qui vient envelopper votre langue, et une chose en plus, indescriptible dans laquelle il y a un message qui vous dit que cette poire est unique, et que si vous retrouverez des généralités dans ses consoeurs, le mystère de celle-ci n'existe plus que dans votre mémoire qui s'effrite. La prise de distance diverge de la maturité, comme l'éloignement d'un état d'esprit réfléchit qui vous permet d'appréhender les choses de manière plus universelle. Je ferai face au mépris de mon père et à la lâcheté de son fils, jamais sinon maintenant.
Je naissais en 1989, l'année de la chute du Mur de Berlin, alors que tout le monde s'enlaçait, pleurait de joie, sautait, dansait, je restais dans ma petite tombe douillette, à regarder les jouets débiles qui tournoyaient au dessus de mon berceau et mes parents qui tombaient un par un.
D'abord ce fût ma mère, la suicidée, puis vînt le tour de mon grand père paternel le cardiaque. Le temps d'un cancer du poumon en phase terminale mon grand-père maternel les rejoignaient quelque mois plus tard. J'aime ce début de vie qui est le miens et qui m'a forcé à faire mes premiers pas en sautant à pieds joints sur des pierres tombales. Je suis un grand pessimiste qui pense que rien ne s'explique mais que tout s'interprète, que vos vérités sont mes mensonges, mon récit une fantaisie et sa lecture un dogme. Ces morts tels que je les vois sont à moi et rien qu'à moi, je vais les transformer, leur donner un sens et une raison jusqu'à les rendre vivantes.
Donc, ma famille a connu une belle hécatombe entre janvier et septembre de la même année, elle l'a très mal vécu, ma grand-mère maternelle a perdu son mari et sa fille préférée à quelque mois d'intervalles, à cela venait s'intercaler, comme pour faire une pause, la mort de mon grand-paternel. Tous sauf moi les ont pleuré, je suis là à y repenser, que dois-je faire ? Me lamenter, me dire qu'en plus d'un père inutile j'ai hérité d'une famille qui ne prend même pas la peine de m'accueillir? Ou me réjouir en prenant les choses du bon côté: j'ai vingt ans et j'ai déjà connu trois morts qui me sont chères, et en plus de cela ce sont des héros. L'un a fais son choix: il a fumé. L'autre se savait cardiaque: il a couru. La dernière se sentait faible: elle s'est pendue.
lamainmorte- Nombre de messages : 72
Age : 35
Localisation : au paradis, et mes pêchés sont à Venir.
Date d'inscription : 08/12/2009
Re: Pourquoi je suis vivant : Roman d'un nouveau né
lamainmorte, je vous signale deux erreurs de langue que j'avais rectifiées dans la partie que vous venez de republier, et que vous n'avez pas corrigées. Pourquoi ne pas prendre en compte mes indications ? Cela apporterait du confort de lecture à vos lecteurs :
"ses consœurs, le mystère de celle-ci n'existe plus que dans votre mémoire qui s'effrite. La prise de distance diverge de la maturité, comme l'éloignement d'un état d'esprit réfléchi (et non "réfléchit")"
Je trouve que la partie que vous venez de rajouter "patine", tourne trop autour de la même idée. Le lecteur (moi) comprend(s) l'idée, je pense, attend(s) de voir ce qu'a à dire le narrateur en dehors de rabâchages comme quoi il a bien du malheur...
Mes remarques :
« D'abord ce fut (et non « fût » qui est la forme du sbjonctif imparfait) ma mère, la suicidée, puis vint (et non « vînt » qui est la forme du subjonctif imparfait) le tour de mon grand-père paternel »
« mon grand-père maternel les rejoignait (et non « rejoignaient », c’est le grand-père qui rejoint) quelque mois plus tard. J'aime ce début de vie qui est le mien (et non « miens ») »
« L'un a fait son choix »
"ses consœurs, le mystère de celle-ci n'existe plus que dans votre mémoire qui s'effrite. La prise de distance diverge de la maturité, comme l'éloignement d'un état d'esprit réfléchi (et non "réfléchit")"
Je trouve que la partie que vous venez de rajouter "patine", tourne trop autour de la même idée. Le lecteur (moi) comprend(s) l'idée, je pense, attend(s) de voir ce qu'a à dire le narrateur en dehors de rabâchages comme quoi il a bien du malheur...
Mes remarques :
« D'abord ce fut (et non « fût » qui est la forme du sbjonctif imparfait) ma mère, la suicidée, puis vint (et non « vînt » qui est la forme du subjonctif imparfait) le tour de mon grand-père paternel »
« mon grand-père maternel les rejoignait (et non « rejoignaient », c’est le grand-père qui rejoint) quelque mois plus tard. J'aime ce début de vie qui est le mien (et non « miens ») »
« L'un a fait son choix »
Invité- Invité
Re: Pourquoi je suis vivant : Roman d'un nouveau né
Mes excuses, je retire mon commentaire précédent, je n'avais pas vu la suite.
Il ne m'est pas très sympathique ce narrateur égocentrique ("Me lamenter, me dire qu'en plus d'un père inutile j'ai hérité d'une famille qui ne prend même pas la peine de m'accueillir?") qui se soucie plus de son existence que de la disparition de ses proches, mais c'est sans doute délibéré.
J'aime ce début de vie qui est le mien
Tous sauf moi les ont pleurés
Espace avant le point d'interrogation (pour exemple, voir la phrase entre parenthèses ci-dessus)
Il ne m'est pas très sympathique ce narrateur égocentrique ("Me lamenter, me dire qu'en plus d'un père inutile j'ai hérité d'une famille qui ne prend même pas la peine de m'accueillir?") qui se soucie plus de son existence que de la disparition de ses proches, mais c'est sans doute délibéré.
J'aime ce début de vie qui est le mien
Tous sauf moi les ont pleurés
Espace avant le point d'interrogation (pour exemple, voir la phrase entre parenthèses ci-dessus)
Invité- Invité
Re: Pourquoi je suis vivant : Roman d'un nouveau né
< Merci de respecter la règle du forum : pas plus d'un texte par semaine et par catégorie.
Prière de lire ou relire notre page d'accueil et donc la "ligne éditoriale".
La Modération. >
.
Prière de lire ou relire notre page d'accueil et donc la "ligne éditoriale".
La Modération. >
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Modération- Nombre de messages : 1362
Age : 18
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Pourquoi je suis vivant : Roman d'un nouveau né
Voici donc une première suite qui me paraît moins réussie que le début sur l'autre fil. Ici, il y a un grand bond en avant sans qu'une transition efficace l'amène, c'est dommage. D'autant plus qu'on ne sait plus trop vers la fin où le narrateur tente de nous emmener.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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