Poème

Je connais une maison au jardin ovale
Où les pêches halées ont atteint leur saison
Et leur peau de satin sous les flèches du vent
Fanent mes voiles.


Les oiseaux s'y échangent les soies du matin
Les robes des fleuves brunes d'eau de rosée
Et des mots irisés par les barques des dunes
Entre les crocs du Gange.

Connaissez vous ce parc? Jardin de votre enfance
Où s'étire ce trot d'images étranges
Foulants les brins légers de quelques souvenirs
Et de tant de mirages.

Une belle maîtrise, je trouve ! J'ai apprécié le rythme de ce poème, doux et alerte à la fois ; de belles images, des mots délicatement décalés... Beau boulot, j'ai vraiment aimé.

Deux remarques :
"Où les pêches hâlées" (avec "halées", vous parlez de pêches attachées, qu'on tire, non de pêches bronzées)
"Connaissez-vous" (trait d'union)

Je n'aime pas trop le rythme interne de certains vers

"Les oiseaux s'y échangent les soies du matin" je trouve que si on le lit vraiment en alexandrin ( même s'il est coupé à l'hémistiche et tout ) s'échangeuh c'est bof.

et quelques autres comme ça.

mais finalement je l'ai fait à ma sauce et les images sont tellement bonnes que ça passe bien.

bravo !

Des images ciselées , une ambiance étrange et douce, une jolie musique, j'aime bien.

Bien mené ! Beaucoup dans l'allure dans ce rythme et dans ces images. Une réussite.

Pardon : je voulais dire "beaucoup d'allure".

Le rythme est bancal, oui, mais je trouve beaucoup de charme à ces petites irrégularités (bien qu'il semble qu'il n'y ait rien de "petit" au sens de négligeable en poésie). Et puis, je dois bien avouer que j'ai toujours eu un faible pour les lignes écourtées en fin de strophe.

Cependant, cette volonté manifeste de former de l'alexandrin, au mépris de la position de la césure, pourrait, dans d'autres circonstances (puisqu'ici, il n'en est rien), sérieusement endommager le rythme.

De toutes façons, ce sont les images qui l'emportent. Comme dit précédemment, il se dégage quelque chose de doux et d'étrange à la fois.

Et le poème est une réussite ! ^^'

Bonsoir Horiz, j'ai assez bien apprécié ce poème malgré quelques maladresses selon moi... C'est peut-être ce qui lui donne son charme...

Parce que c'est mon dada, je me pose la question de l'orthographe ici :

Connaissez vous ce parc? Jardin de votre enfance
Où s'étire ce trot d'images étranges

Trot ou trop ?

Sinon, comme les copains, j'ai aimé pour le côté éthéré, aérien, à la limite de l'onirique. Et j'aime ici que le lecteur soit pris à partie, qu'il soit inclus dans ce monde que tu crées, même si j'ai bien compris que la question était purement rhétorique.

j'entends "trot" dans le sens de cavalcade...
Pour moi aussi, une réussite, le vers écourté donne un charme , quelque chose de juvénile...

du bancal , mais du bancal envolant ...

Une maison et son jardin voguant tel un "nid" dans un espace que nous sommes seuls à délimiter ; c'est ainsi que j'ai vu ce poème - un poème au charme indéniable.

Très réussi pour moi ! bravo .

Deux détails :
foulant (participe présent)

et la proximité phonétique "des"+ "les" +"des" abîme la si belle image du vers : "Et des mots irisés par les barques des dunes"

j'aime particulièrement:
Foulant les brins légers de quelques souvenirs"

C'est très beau, c'est émouvant, je ne sens pas encore les capacités de critiquer la versification , même si je ressens quelques maladresses

je n'aime pas la poésie douce,mais j'avoue avoir été sensible ici...

merci de ce plaisir

Oui, très émouvant. Qui me laisse rêveuse. Et ça, j'aime bien.

Un poème frais et doux comme ces "pêches hâlées".

A l'oreille, ça me paraît un peu déséquilibré, sans pouvoir expliquer avec précision à quel moment ça coince; c'est plutôt un ressenti général.
Ceci dit, ce n'est pas vraiment gênant parce qu'il est de ces visions qui prennent le dessus sur le reste et c'est le cas ici; ce sont des images plutôt parlantes et joliment déclinées.