Exo live jeudi 13 mai 2010 à 20h30

Yali a écrit:Indigo, ça va pas être simple :-)

Je te le fais pas dire.

Pas plus qu'amarante ou parme d'ailleurs

Gobu a écrit:Ouais...sauf que moi je dois colorer mon texte en amarante sans jamais citer le mot.. Je te cause pas du challenge. Ca m'apprendra à ouvrir ma grande gueule.

C'est jolie l'amarante.

Plotine a écrit:S'il n'y a que des femmes, je m'en vais.

T'inquiète Plotine : je suis là...
Un mec...un vrai

bonsoir.

Un délai est imparti ?

Boc et Bertrand, une couleur SVP

Bon comme couleur je choisis le bleu...
Donc Exit le ciel, les policiers et la mer...ça me fera éviter les clichés.

alex a écrit:Un délai est imparti ?

Rendu 22h15 (j'adore dire ça :-)

en retard, désolé, je prends le texte et me retire.

rosée

bertrand-môgendre a écrit:rosée

Il est seul, au volant de sa camionnette blindée, derrière lui : douze millions d’euros. Normalement il devrait être deux, mais Louis ne s’est pas présenté au boulot ce matin. Louis cuve probablement dans un coin. Encore une fois il a inventé un bobard pour couvrir son pote, signé la feuille de route et il s’est glissé derrière le volant pour un simple transfert de banque en banque, la routine…
Il jette un coup d’œil par la lucarne qui le sépare de la cabine arrière, compte les sacs de billets sagement alignés. La dernière fois il s’était demandé ce qu’il ferait de tout ce pognon, si même il oserait, si l’occasion se représentait ?

Imagine la suite en 1000 signes maxi et, sans jamais nommer la couleur que tu as choisi, il faut que le texte en soit coloré.

elea a écrit:Ca fait combien de mots mille signes?... Mes statistiques ne comptent que les mots, je ne sais pas comment changer ça

Je ne sais pas...tu fais des mots de combien de signes généralement ?
;o)

elea a écrit:Ca fait combien de mots mille signes?... Mes statistiques ne comptent que les mots, je ne sais pas comment changer ça

Six fois moins environ

elea, voici :

http://www.teleferique.org/projects/fan/imagesfan/cliquet/text-counter.htm

(Sans réponse à mes questions, je suis partie des principes suivants :
- le comptage se fait espaces comprises
- l'incipit ne compte pas dans les mille signes)

boc21fr a écrit:

elea a écrit:Ca fait combien de mots mille signes?... Mes statistiques ne comptent que les mots, je ne sais pas comment changer ça

Je ne sais pas...tu fais des mots de combien de signes généralement ?
;o)

Pas plus de cinq signes, je ne sais compter que sur les doigts de ma main gauche :-)

Merci beaucoup Alex pour le lien
Bon je file voir si je trouve cette satanée inspiration, va savoir où elle s'est nichée celle-là encore!

Sacré Louis ! Pour bleuter c’est pas le dernier ! Et c’est pas la dernière fois que je le couvre, sûr. Pauvre gars. Un salaire minable, une pension alimentaire à payer, une gonzesse camée qui lui pompe le reste, en plus sa cirrhose qui le ronge… Tiens, je lui en filerais bien un sac ou deux, moi, à Louis, si un jour je me décidais à… Eh, tu vas pas faire ça quand même ? C’est sûr que ce serait le jour où jamais. 12 briques là derrière, un beau matelas pour mes vieux jours ! Non. Arrête d’y penser, va, t’aurais pas le cran, de toute manière. Ah… je m’y vois au soleil des Caraïbes, sous les cocotiers, un ti-punch en main droite, une Antillaise au bras gauche. Et si… Allez, c’est trop là, y z’avaient qu’à faire leur boulot les chefs, et suivre la procédure. Tant pis, m’en vais faire un petit détour pas prévu… Feu rouge, mieux vaut jouer la prudence. Voilà, allons-y… Première à droite, l’allée des Platanes, la rue des Marronniers… Ah ah ! si ça se trouve j’habiterai boulevard des Manguiers, ou des Papayers, qui sait ? C’est ici, toujours là cet épicier…
- Bonjour monsieur, une sucette à la menthe s’il vous plait. Merci, gardez la monnaie.
.

Jolie chute, mentor ! Un texte sympa.

socque, c'est ce qui s'appelle péter un câble, pauvre homme, à force d'en transporter des fortunes, on ne se rend plus compte

mais vous avez décidé de continuer le texte de Yali, je n'avais pas compris l'exo comme ça
peut-être avez-vous raison, alors j'ai raté le mien

bof, finalement je me flagelle pour rien, il faudrait pas grand chose pour que ce soit raccord :-)

Il maudit Louis. Quinze années de ce foutu boulot pour payer les traites du pavillon de banlieue dont son épouse lui avait rabattu les oreilles pendant des années. Avant de se barrer bien entendu, lui laissant l’emprunt sur le dos en plus de la pension alimentaire. Depuis son échec conjugal, seul un énorme effort de volonté l’avait empêché de tailler la route avec le magot. Ca, la présence de Louis et récemment, une passion inavouée. Un dimanche, il avait décidé d’aller se balader pour tromper sa solitude. Sa promenade sans but l’avait conduit dans le seul magasin ouvert : une jardinerie. Sur une impulsion encore inexpliquée, il avait acheté une plante étrange. En promotion. D’autres avaient suivi car il s’était totalement amouraché de ces arbrisseaux aux fleurs décoratives, en forme de cloche. Désormais, il passait tout son temps libre à bouturer et élaguer ces arbustes aux couleurs éclatantes. Sa vie avait pris les nuances des bourgeons, il attendait avec impatience que le week-end arrive pour voir éclore le magenta et le zinzolin, le violine et le colombin. En contemplant les sacs, il songea qu’en dépit de leur valeur, jamais le vert des billets n’exercerait sur lui le même attrait et il reprit la route vers la prochaine banque en soupirant.

Tentation. Terrible instant, comme une brèche qui s’ouvre dans la vie, dans le temps et qui va se refermer dans quelques minutes. Le cœur s’affole, le sang pulse à la seule idée de l’urgence de la décision. Compte à rebours lancé. Trois minutes au plus, le temps maximum d’un arrêt cardiaque avant lésions irréversibles, le temps maximum avant décision irréversible. La vie qui bascule, l’adrénaline, le fric, la cavale, les flics, une planque, tirer une caisse pas trop voyante, éviter les pourpres qui tirent l’œil. Deux minutes. Lucie ? Pas possible : les écoutes, l’oublier, sa peau, sa bouche vermillon, son parfum de fraise…Vite, vite, pour une fois, arrêter d’hésiter, de n’avoir jamais su trancher, d’avoir peur. La sueur sur les tempes, un voile pourpre devant les yeux, les tripes nouées. Une minute, la chance ne se représentera pas : 12 millions d’euros : la super-cagnotte du loto ! Vas-y pour une fois, vas-y ! Changement de direction, manœuvre. En avant ! — Louis ? Qu’est-ce que tu fais là ?

Un texte désabusé... l'argument manque un peu de force selon moi.

Mes remarques :
« dont son épouse lui avait rebattu les oreilles »
« Ça, la présence de Louis »

rosée

Il est seul, au volant de sa camionnette blindée, derrière lui : douze millions d’euros. Normalement il devrait être deux, mais Louis ne s’est pas présenté au boulot ce matin. Louis cuve probablement dans un coin. Encore une fois il a inventé un bobard pour couvrir son pote, signé la feuille de route et il s’est glissé derrière le volant pour un simple transfert de banque en banque, la routine…
Il jette un coup d’œil par la lucarne qui le sépare de la cabine arrière, compte les sacs de billets sagement alignés. La dernière fois il s’était demandé ce qu’il ferait de tout ce pognon, si même il oserait, si l’occasion se représentait ?

Pas le temps de la réflexion, devant lui un convoi de C.R.S. Louis tente de doubler le premier car : osé. Ses mains tremblent. C'est parti ! Première à droite, il bifurque retrouve le chemin du garage peint en rose et bleu. Lucette l'attend. Le coffre de la Citroën reçoit sa part du butin. Pas le temps d'arroser le détournement de fonds, et de boire une coupe de champagne coloré. Un bisou dans le cou, ils se séparent.

Lors de l'interrogatoire, il apprendra par la commissaire que la voiture de Lucette s'est encastrée dans le train de 13 h 25 au passage à niveau de Lausanne.

Prose et poésie occupe son temps dans sa chambre cellule. La lumière extérieure lui arrive tranchées en cinq portions verticales, inégales et mouvantes suivant l'ensoleillement et l'heure de la journée. C'était bien la seule chose qui bougeait dans ce réduit où ses souvenirs se cognaient entre eux.
Un endroit à devenir névrosé.

Yellow :
y en a qui se biturent pour oublier, ton anti-héros bouture ;-)
j'aime bien

Demi-Lune :
Ca speede, j'aime beaucoup, ces phrases courtes, sans verbes, y a du rythme
et la chute est excellente

B-Mô :
c'est net et sans bavure, si on peut dire.
Toute une tranche de vie en si peu de phrases, bravo !

Couleur : orange


****

Fichtre qu’il fait gris et que l’air est plombant ce matin ! Sacré Louis qui doit sans doute déjà être bien dans le bain, à siroter Maes sur Maes dans le premier barre du coin… N’empêche, quand j’y pense, combien de Maes que je pourrais m’enfiler avec tout ce pognon… J’en aurais moi de la Maes pour toute ma vie : « Maes millionnaire ! Ticket gagnant : de la bonne bière gratuite pour le restant de votre vie ! » Et puis, et puis… Je sais ! m’en irai alors m’installer quelque part dans les îles, justement que j’ai besoin de vacances. J’en prendrais des avions remplis des bons petits fûts comme on en fait qu’au bistrot de « chez George », même que dans l’avion y aura le bistrot dedans, et George avec comme je sais que lui aussi adore la mer. On y implanterait la Maes, là-bas. Mais de la vraie, de la pure, de la bonne Belge avec toute la matière qui faut pour en fabriquer. Puis de là tous les trois, on conquerrait la capitale, et l’île entière alors, à en devenir les premiers fabricants de Maes des îles, puis même qu’on les achèterait toutes les îles, et qu’on les renommerait : les Nouvelles Belgique, et qu’on y importerait toutes les autres bonnes bières du pays. Et là, c’en sera fait pour toute notre vie, à s’étendre moi, George et Louis dans des piscines luxueuses remplies à l’essence de bière, avec à nos cotés les belles filles de là-bas aux seins à la forme de fruits exotiques ; et qu’on regarderait ensemble chaque soir les beaux grands couchers de soleil enivrés de bière jusqu’à la fin des Maes. Ah la la… Ouaip, ce serait un bon petit plan, ça ; j’en parlerais à George et à Louis la prochaine fois qu’on se voit, même si à coup sûr ils s’en rigoleraient bien eux de mon idée et qu’ils diraient ensemble, trinquant à notre bonne bière :

« Fred, mon gars ! Toi t’as trop de Maes dans le sang ! »

Plus haut, je commentais Yellow_Submarine.

demi-lune, j'ai trouvé le texte confus, parce que je ne me représente pas où le chauffeur tombe sur Louis. Il a arrêté son camion ?

bertrand-môgendre, j'ai bien aimé ce côté désabusé, là aussi.
Une remarque :
"Prose et poésie occupent son temps"

Le feu passa au rouge. Vraiment, quelle épave ce Louis. En sept ans, il l’avait vu arriver au boulot dans des états pas possibles, ecchymoses comprises. Il moisirait pas longtemps dans le métier, à ce train-là.
Une blondinette balança son jean bien rempli sous son nez. Un petit vent frais chassant les nuages. Il mesura vite le peu d’envie qu’il avait d’être là, le peu de goût pour cette vie de con où ta barbaque vaut toujours moins que ce tu transportes. Cet ennui, ça faisait combien en billets de vingt euros ?
Deux Crédit Lyonnais plus tard, il en était toujours à ressasser comme le schtroumph grognon qu’il était devenu. Tenir, ça vous coûte plus que les veines. Et craquer ? Mais il n’avait même pas l’envergure du piaf de la poste sur la camionnette devant lui.
Non, restait plus qu’à poursuivre en se disant qu’un jour la Côte d’Azur ne serait pas qu’une carte postale.
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J'arrête déjà. En panne d'inspiration.
Mais l'exo était sympa.
Marci, Yali!

Euh... Merci, Yali!

Jeu 13 Mai - 21:54

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Il est seul, au volant de sa camionnette blindée, derrière lui : douze millions d’euros. Normalement il devrait être deux, mais Louis ne s’est pas présenté au boulot ce matin. Louis cuve probablement dans un coin. Encore une fois il a inventé un bobard pour couvrir son pote, signé la feuille de route et il s’est glissé derrière le volant pour un simple transfert de banque en banque, la routine…
Il jette un coup d’œil par la lucarne qui le sépare de la cabine arrière, compte les sacs de billets sagement alignés. La dernière fois il s’était demandé ce qu’il ferait de tout ce pognon, si même il oserait, si l’occasion se représentait ?

___VIOLET_____

Ne pas penser surtout. Rêver dans ce métier, ça donne chaud. N'empêche qu'un chalet ça doit être chouette quand même, mais Paulette n'aime pas la neige. Ni les voyages d'ailleurs. Il voulait faire une croisière sur le Nil en promotion mais pas moyen de la décider. Rien que d'y penser, son visage s'empourpre. Cette Paulette quand même, quel caractère ! N'empêche qu'elle serait bien épatée s'il lui offrait un gros diamant pour leurs vingt ans de mariage. Pas sûr. Elle lui ferait des histoires : «mais où t'as trouvé l'argent» etc..., autant abandonner l'idée. Il a de plus en plus chaud, penser à tout ça le met en ébullition. Quand même, tout ce pognon à portée de la main... Après tout, s'il oubliait Paulette ? Avec un pareil magot il pourrait en trouver cent des Paulettes, et des plus aimables. Ça devient torride dans le fourgon.
Machinalement, il s'arrête devant la Banque Centrale. Le Caissier-chef l'attend devant la porte.
«Vous n'avez pas eu d'ennuis ?»
«Non, pourquoi ?».
«C'est que vous êtes tout congestionné !»

Votre texte aussi l'est, sympa, Aire__Azul, bien que manquant un peu de relief à mon goût.

Une remarque :
"comme le schtroumpf grognon"

Couleur pourpre

Les rues se succédaient, se ressemblaient toutes. Dans cette ville ouvrière aux murs de briques il n’y avait plus que les rêves qui amenaient le sang au cœur. Alors pour se rappeler qu’on était vivant on se tuait à petit feu. Louis se noyait dans le vermillon, lui se perdait dans la lueur de néons du Las Vegas café. À chacun sa came, la destination serait la même pour tous.
Les cahots du fourgon le faisaient bander. La faute à cet uniforme gris bordé de grenat au tissu trop rêche. À moins que ce ne soit l’image des liasses de 500 euros bien alignées que lui renvoyait le rétroviseur. Le fric, il n’y a rien de plus excitant surtout quand on n’en a pas.
Alors, il ira s’arrêter. Quelque part sur une route encadrée de peupliers, il se branlerait en pensant à celle qu’il avait perdue. Marion à la bouche gourmande, Marion aux ongles peints, Marion en dentelle rouge. Et quand son sperme se mêlera au papier violet, il jurera qu’avec quelques billets il aurait pu la retenir encore.

Plotine, un texte qui sonne juste, pour moi, et j'aime bien la fin.

Mes remarques :
«mais où t'as trouvé l'argent» : typographie, une espace après les guillemets français ouvrants, une espace avant les guillemets français fermants
«Vous n'avez pas eu d'ennuis ?»
«Non, pourquoi ?».
«C'est que vous êtes tout congestionné !» : typographie, une espace après les guillemets français ouvrants, une espace avant les guillemets français fermants

abstract : bien foutu, je trouve.

alex : j'adore ! Vous avez très bien su exploiter la contrainte...

Remarque :
"Il veut la grande vie"

Jean

déjà t'as dû abuser de la Maes avant d'écrire ce truc, c'est pas possible autrement, quel délire !
juste un truc : se vautrer dans des piscines, même de luxe, quand on a pu s'acheter toutes les îles des Caraïbes ou d'ailleurs, franchement, tu veux vraiment laisser l'océan aux poissons ?!! :-))

socque : finalement très poétique cette envolée de billets colorée !
mentor : un peu chère la sucette ? (dis t'as braqué le fourgon pour être sous les cocotiers ?)
Yellow : y'aurait pas 250 caractère en trop M'dame ? Il y a donc des convoyeurs poètes et jardiniers ?
B.M : Beaucoup aimé la lumière en tranches. Décidément, c'était en effet pas la peine de sortir le champagne...
Jean : c'est orange la "Maes" ? connais pas..
Aire_azul : Bien joué les références au bleu : un max habilement placé dans un minimum d'espace !

1000 signes ce n'est pas beaucoup ! Le temps que j'ai passé à élaguer !
Bonne soirée, je vous lirai demain et merci à Yali, à socque et à tous.