Exo live jeudi 13 mai 2010 à 20h30

Il est seul, au volant de sa camionnette blindée, derrière lui : douze millions d’euros. Normalement il devrait être deux, mais Louis ne s’est pas présenté au boulot ce matin. Louis cuve probablement dans un coin. Encore une fois il a inventé un bobard pour couvrir son pote, signé la feuille de route et il s’est glissé derrière le volant pour un simple transfert de banque en banque, la routine…
Il jette un coup d’œil par la lucarne qui le sépare de la cabine arrière, compte les sacs de billets sagement alignés. La dernière fois il s’était demandé ce qu’il ferait de tout ce pognon, si même il oserait, si l’occasion se représentait ?
Ces idées sombres lui avaient fait peur.
Pis quoi? Normal non d’être attiré par tant de sacs juteux juste dans son dos? Tâter le côté obscur de la force, pas de Jedi Louis pour l’en dissuader en plus. Il s’imagine déjà passager d’une limousine de jais pour changer.
Ouais, mais il imagine aussi la pénombre d’une cellule crasseuse.
Idée plus macabre encore : flingué sans somation par une arme d’ébène.
Une grosse goutte lui obscurcit le front, c’est pas pour lui ces conneries, ça casse la routine deux secondes mais faut qu’il repose les pieds au plancher.
Il accélère justement, marre de se traîner, faut qu’il expédie l’affaire avant qu’une pulsion le prenne.
La route est droite, il fonce.
Satané chat porte-malheur, vu au dernier moment, il pèse sur le frein, le blindé supporte mal cette brusquerie, se met en danseuse, reste un instant suspendu puis se couche dans une vitrine à la vitesse de la lumière.
L’aura pas tout perdu, les 12 millions s’envolent en fumée avec lui, restera la suie.

Aire_Azul

un joli rêve bien croqué, moral et tout
sympa

EXO 130510

Couleur : amarante

A peu près.

Il est seul, au volant de sa camionnette blindée, derrière lui : douze millions d’euros. Normalement il devrait être deux, mais Louis ne s’est pas présenté au boulot ce matin. Louis cuve probablement dans un coin. Encore une fois il a inventé un bobard pour couvrir son pote, signé la feuille de route et il s’est glissé derrière le volant pour un simple transfert de banque en banque, la routine…
Il jette un coup d’œil par la lucarne qui le sépare de la cabine arrière, compte les sacs de billets sagement alignés. La dernière fois il s’était demandé ce qu’il ferait de tout ce pognon, si même il oserait, si l’occasion se représentait ?

Et puis il avait rencontré Amar. Amar hante les lieux où il brûle ses nuits. Ou inversement. Amar le fait boire sur ses gants, le présente à des amis, des garçons à l’élégance tapageuse, de manières désinvoltes et fort portés sur le jeu. Il joue avec eux. Il perd. Amar n’en a cure : il couvre ses dettes et lui présente sa jeune sœur Ahmaranth. Elle est jeune, belle et drôle. Pas nécessairement dans cet ordre. En la voyant, il se dit : ah marrante ! Des choses comme ça. Il trouve sa gaieté amarrante. Ils lui parlent d’avenir, de voyages au large, de long drinks à l’ombre d’un cocotier, bref de douze millions d’Euros. Et par une coïncidence extraordinaire, il se trimballent derrière lui, ces douze millions d’Euros, bien au chaud dans son fourgon blindé et il a beau se cramponner à sa conscience professionnelle, les deux millions promis par Amar lui font penser : « Ah ma rente » et il rêve d’avenir et il se voit au large et il sirote d’avance de suaves long drinks d’ un rouge indéfinissable. Comme une âme errante, ce qui n’est qu’un à peu près…

Gobu

Plotine :

bien, la chute, même si on la sent venir
je n'aurais pas dû lire la couleur imposée
c'est mieux quand on sait pas, et qu'on arrive à deviner, ça veut dire que c'est réussi
mais ton texte est réussi, dans ce sens, même si j'aurais préféré que ça dépote un peu plus

Jean : savoureux !

Mes remarques :
« le premier barre du coin » : « bar », non ?
« J’en prendrai (et non « j’en prendrais », je pense, la suite de la phrase étant au futur) des avions remplis des bons petits fûts »
« avec à nos côtés les belles filles »
« Ah là là »
« j’en parlerai (et non « parlerais », je pense qu’ici aussi le futur s’impose et non le conditionnel, parce que le gars a toutes les chances de les revoir, ses copains) à George et à Louis la prochaine fois qu’on se voit »

elea, une bonne attention à la contrainte, un texte convaincant.

Remarque :
"flingué sans sommation"

abstract :

c'est les cahots du camion qui le font bander ou bien plutôt le pognon à l'arrière ?
en tout cas la contrainte est respectée, c'est le moins qu'on puisse dire

Gobu, la densité de jeux de mots au centimètre est trop forte pour moi... Une pochade à marrade, mais je ne suis pas plus convaincue que ça.

Grand merci à Yali pour avoir lancé l'exo !

alex :

toi aussi : à fond la contrainte ! jusqu'au fond de la vessie !
bien marrant

Et personne ne m'a demandé une couleur, triste suis-je. Je vous lis demain et j'assassine à tour de bras, non mais ! plop

demi-lune a écrit:mentor : un peu chère la sucette ?

d'une : j'ai pas dit avec combien il paie
de deux : j'ai pas dit qu'il avait piqué un billet dans un sac
:-)))

elea

alors toi, la contrainte on la voir trop du coup, un peu forcée je trouve (voiture couleur jais !)
sinon c'est bien mené
dommage pour les biftons, perdus pour tout le monde !

"Pas aujourd'hui, Louis, non fallait pas que tu te défiles aujourd'hui."
Derrière lui, dans des sacs de jute opaques, derrière la vitre blindée qui le séparait du compartiment arrière, il y avait la promesse d'un bel arc en ciel dans sa petite vie sous un ciel plombé :
De grandes feuilles jaunes, des vertes et des roses fuchsia par milliers.
Par millions...
Pas les petits postsits qu'il retire au distributeur, gris chagrin ou rouges prolo non : c'était le jaune de l'or, le vert des émeraudes et le rose d'une aube nouvelle.
Ce matin, comme de nombreux autres matins, son Louis dort...
"Et moi je le couvre le Louis, je le borde d'excuses et berce la direction d'illusions pendant qu'il roupille et me lâche, seul..."
Seul à porter le poids de Tantale, crevant de misère enfermé dans un aquarium blindé, avec toutes ces belles couleurs chatoyantes parquées à l'arrière, pour partir, pour s'échapper.
"Si loin, si près..."
Un avenir lumineux, oui, de toute les couleurs, une illusion, une souffrance, une tentation,
"Un piège."
"L'erreur de la direction, ça a été d'amener le petit personnel dans un stage culturel à un musée pour se foutre de notre gueule. Là une guide présentait des tableaux dont l'un parlait d'un type qui transformait tout ce qu'il touchait en or."
Et Louis, il y avait toujours Louis, ce Louis...
"Louis dort."
Du temps qu'il y pensait, qu'il le préparait son rêve, son coup : improbable, nécessaire, pour tenir, pour vivre, respirer.
Un mois jour pour jour, à un rendez-vous avec LE Numismate de la place de Paris :
"Tout se casse la gueule, il lui avait dit : plus confiance en la banque, il y a plus d'intérêt dans les taux qu'il lui avait dit, comme à la télé, et le type avait hoché la tête.
Dans un mois je rassemble tout, je vous amène mon million en papier, et vous m'amènerez des pièces."
Le type avait hoché la tête, deux fois.
Des louis, il lui avait dit, avec conviction et colère.
L'autre y avait lu une cupidité authentifiant la solvabilité de son client.
Alors ce matin, après avoir réussi à piquer la clef du gars qui ferme le fourgon et constaté l'absence du Louis,il y était allé la prendre sa livraison de louis.
De louis d'or...

Gobu :

je critique elea, mais alors toi !! tu t'es fait plaisir ! ah, marrant !

Gobu
J’aime bien l’ambiance, le gars, le bar, le jeu, la jeune beauté. Je suis moins convaincue par les jeux de mots autour d’amarante.
Elea
Bon texte avec une contrainte bien amenée et respectée. J’aime bien le coup du chat sur la fin. Bel exo.
Alex
Bel exo qui finit mal. Contrainte parfaitement respectée, même un peu trop d’ailleurs, je n’ai pas compris ce que La Poste venait faire dans l’histoire (mis à part la couleur jaune). Je pense que tu aurais gagné à te concentrer sur quelques éléments, mais l’exo est bien réussi.

boc :

tu as sans doute largement débordé des 1000 signes
mais ton histoire vaut le coup, ça se tient bien, et le jeu de mots est bien exploité

J'avoue que 1000 signes j'ai du mal...c'est vraiment trop court pour moi. Et encore l'histoire a déjà pâti de ce que j'ai du enlever ;o)

Plotine : pour moi congestionné, c'est plutôt rouge non ? mais la chute est bien.
Abstract : Beaucoup aimé la 2ème phrase. Le "vermillon" : je n'ai compris tout de suite
Alex : Bien aimé le coup du "casse du siècle" et bien joué comme Aire_azul pour placer les allusions à la couleur
Elea : sympa, juste l'arme d'ébène qui fait un peu forcé et la "goutte qui obscurcit le front" que j'avais du mal à imaginer !
Gobu : Joke ! Un peu incolore toutefois ! ;-))

abstract a écrit:Alex
Bel exo qui finit mal. Contrainte parfaitement respectée, même un peu trop d’ailleurs, je n’ai pas compris ce que La Poste venait faire dans l’histoire (mis à part la couleur jaune). Je pense que tu aurais gagné à te concentrer sur quelques éléments, mais l’exo est bien réussi.

"Y'a pas marqué La Poste", c'est une expression toute faite. Ça m'arrangeait bien !

Yali le MC a écrit:Et personne ne m'a demandé une couleur, triste suis-je. Je vous lis demain et j'assassine à tour de bras, non mais ! plop

j'y ai pensé, puis je me suis dit : il l'avais déjà choisie sa couleur, et donc avait déjà pondu son texte à l'avance, le coquinou, il va donc poster dans les premiers... et puis non !
:-)))

Pendant une minute entière, mes yeux se sont perdus dans la pénombre du fourgon. Et je suis resté scotché car là où je m’attendais à voir l’habituel empilement de boîtes métalliques aux reflets bleutés, de celles dont l’ouverture nécessite une clé spéciale faute de quoi tous les billets s’imbibent d’encre. Là où je m’attendais à ça donc, je fus abasourdi de ne découvrir qu’une accumulation de sacs de toile. Et, contemplant ces rondeurs mollement, innocemment, sensuellement alanguies dans le demi jour crépusculaire, je n’ai pu empêcher que me viennent des idées. Eh bien soit, allons-y, me suis-je dit en mettant précipitamment le contact. Avec un peu de chance, dans deux heures j’aurais fini mon service et quel plaisir ce sera de me glisser sous les draps et de me coller au corps chaud de ma douce.

couleur: indigo

Suis juste passée vous lire. Bravo à tous vraiment, de très bonnes trouvailles, c'est réjouissant. Et un petit faible pour les textes de Elea (la chute en particulier) et Alex (pour certaines expressions qui tombent pile poil pour la contrainte).

socque a écrit:Jean : savoureux !

Mes remarques :
« le premier barre du coin » : « bar », non ?
« J’en prendrai (et non « j’en prendrais », je pense, la suite de la phrase étant au futur) des avions remplis des bons petits fûts »
« avec à nos côtés les belles filles »
« Ah là là »
« j’en parlerai (et non « parlerais », je pense qu’ici aussi le futur s’impose et non le conditionnel, parce que le gars a toutes les chances de les revoir, ses copains) à George et à Louis la prochaine fois qu’on se voit »

Tout raison partout, pardon, manque de relecture...

Boc : changement de teinte ? Or, je n'y ai vu que du bleu ! euh,.. non, c'est l'inverse ! Oui, un peu long, ça nuit au côté "choc" qu'un texte court impose.
Bien aimé cette belle phrase : "

Et moi je le couvre le Louis, je le borde d'excuses et berce la direction d'illusions

Pili : habile l'ambiguïté : on se fait avoir !

Socque , c’est dur d’en arriver là! Pauvre garçon, quand-même. J’ai bien aimé le rythme.
(Oui, Schtroumpf c’est schtroumpfant, comme mot)

Mentor: Il est bien sympa comme collègue, ton gars! Le ton est chaleureux. Chute amusante, en effet !

Yellow_Submarine, j’ai vu beaucoup de choses en peu de mots, ce qui est plutôt intéressant. L’histoire finit mieux qu’elle n’avait commencé avec cette passion amusante de cet homme aux pouces verts.

Demi-Lune : beaucoup de rythme dans ces phrases courtes et rapides. On vit la cavale, mais j’ai du mal à bien visualiser la fin.

Bertrand-Môgendre, en peu de phrases, toute une histoire avec un épilogue. J’aime bien la rupture entre la tension du début et le vide de la fin. Il lui reste au moins la poésie.

Jean : c’est vraiment Louis, l’arsouille, dans cette histoire ? Un texte bien écrit, mais un pu obsessif à mon goût. Notez que je n’ai rien contre la bonne bière, même ambrée, eh !

Plotine : en filigrane, une réflexion sur le pouvoir de l’argent ? Ben, il devrait aussi consulter un bon cardiologue, ton gars !

Abstract : que de désespoir dans ce court récit ! J’aime beaucoup cette écriture serrée et élégante.

Alex : J’aime bien le ton envolé et la chute brutale. On voit jaune au long du texte.

Socque
Bien aimé, ce jeu sur la couleur des billets. J’ai vraiment apprécié cette histoire décalée, un homme à la recherche de la couleur de l’argent, ce n’est pas banal.

Mentor
Ah le soleil et les cocotiers…ben oui c’est bien là qu’on irait avec 12 millions. J’apprécie l’allée des Platanes transformée en boulevards des Manguiers, mais dommage que la couleur verte arrive si tard.

Demi-Lune
J’apprécie l’idée de voir trois minutes au ralenti, c’est très visuel, comme au cinéma, mais j’ai trouvé l’histoire de Lucie un brin confuse.

Je ne savais pas s’il fallait retrouver la contrainte de manière appuyée ou légère, dans le doute j’ai versé tout le paquet au lieu de saupoudrer.
Je le saurais désormais : trop de contrainte tue la… :-)

1000 signes c'est court pour moi, j'ai du faire des coupes sauvages, mais j'ai adoré, c'était formateur d'essayer de réduire en gardant le sens voulu.
Bref, l'exo : testé et approuvé par elea! J'ai très envie d'en faire d'autres.
Merci au MC (c'est quoi ta couleur? :-) ) et à tous.
Bonne fin de soirée.

Sur ce,je vous laisse (pour ceux qui n'ont pas déserté le navire), j'ai du sommeil en retard !
Merci à Yali (on aurait dû lui imposer une couleur, même pas pensé, honte j'ai)
Bonne nuit

Je finis les commentaires demain, je tombe de fatigue. Et encore une soirée sympa de passée, je commence vraiment à apprécier ces exos live. Bonne nuit à tous.

boc21fr, une bonne histoire, vraiment, j'ai beaucoup aimé la chute !
Remarque : « l'absence du Louis,il y était allé la prendre » : typographie, une espace après la virgule

Pili, je suis plutôt déçue, j'ai trouvé le texte fort court et décousu... Le gars rêve des billets devant lui, puis tout d'un coup on parle de la copine du gars, pourquoi ?
Remarques :
« sensuellement alanguies dans le demi-jour (trait d’union) crépusculaire »
« dans deux heures j’aurai (et non « j’aurais », le futur antérieur s’impose ici et non le conditionnel passé) fini mon service et quel plaisir ce sera »

socque : Original, pour le moins, j'ai beaucoup aimé. Je me sens obligé de relever ce petit morceau, parce que ça m'a fait rire, et c'est quand même rare de rire franchement devant un texte.
« Voir se lever l’aurore aux doigts de rose ne le console pas, d’ailleurs c’est pas rose, ça, comme couleur, mais une espèce de mauve pas franc, chichiteux, du pastel à la con.
Y aurait pas des billets dans cette couleur de lopette, là ? »
La contrainte est vraiment très bien contournée et la chute bien trouvée. Un sans-faute.

mentor : Savoureux, et tout particulièrement la chute. Bien !

Yellow_Submarine : J'aime bien l'argument absurde employé, c'est plutôt bien vu même si c'est totalement improbable.

demi-lune : Du rythme et de l'allure ! Ces phrases nominales correspondent très bien au sujet. Petit bémol pour la fin que je n'ai pas comprise tout de suite. N'empêche : visuel, comme un bon gros film d'action au cinéma.

bertrand-môgendre : Bien vu. Dommage que le texte perde en puissance dans son dernier paragraphe. J'ai aimé quand même.

Jean : Bien vu les solécismes, la déstructuration du langage, ils rendent bien le délire de Fred.

Aire_Azul : Très agréable lecture pour sûr. La contrainte est très bien menée, le point fort du texte. J'aurais aimé un peu plus de mouvement, un petit tressaillement, quelque chose.
"Deux Crédit Lyonnais plus tard" : oui, joli ça.

Plotine : J'adore, surtout le ton. Je ressens parfaitement la patte Plotine ici encore. L'un de mes textes préférés.

abstract : Quelle atmosphère ! Au moins, c'est inattendu, et la contrainte est habilement déclinée.
Ça en jette.

elea : J'ai apprécié, la chute surtout qui donne toute sa saveur au texte. Bien joué.

Gobu : Pour ma part, j'ai adoré ces jeux de mots alignés les uns à la suite des autres. « Ah ma rente », « âme errante », « Amar hante »... Je suis client.

Si je ne me trompe, il me reste donc boc et Pili ! Ce sera pour demain. Bonsoir à tous, et un grand merci à Yali pour l'initiative. C'est convivial, ce genre de soirées.

Elea : un bon texte équilibré entre réflexion et action. La contrainte est noire, mais le texte n’est pas sombre. J’ai beaucoup apprécié la réflexion finale.

Gobu : bon, tu avais pioché une couleur pas possible, mais bien jolie, au demeurant. Bravo pour tes paronymes bien trouvés ! Vous m’en mettrez encore deux-cents grammes !


Boc21fr : J’aime beaucoup tes phrases, comme celles qui ont été citées plus haut. Je ne me rappelle pas quelle était ta couleur, mais tu y a mis l’arc-en-ciel, alors, elle y est forcément.


Pili : Belle couleur que la tienne, mais pas facile à caser. J’ai bien aimé cette écriture, mais ce n’est pas facile de composer une histoire en si peu de mots.

socque : Très visuel, avec une ambiance surréaliste, je trouve. Le fric, ce gars-là n’en a rien à cirer, c’est la bonne couleur qu’il cherche.

mentor : Un texte alerte avec une chute pleine de fraîcheur. Ben tiens, pourquoi se priver ! Faute de grives, les sucettes à la menthe.

Yellow-submarine : La mélancolie du convoyeur qui se rêve jardinier. C’est bien mené.

demi-lune : J’ai apprécié le rythme qui exprime bien la densité, la précipitation du moment.

bertrand-môgendre : Chapeau pour cette tragédie en quelques lignes.

Jean : Belle imagination. Et suis partante pour l’achat des îles renommées « Nouvelles Belgique ».

(la suite plus tard, mais pas avant dimanche soir)

Et merci MC Yali !

Je commenterai plus tard mais merci Yali!!!

socque : Bonne idée de surprendre le lecteur avec ce coup de folie qui n'est pas du tout celui que l'on attendait. Une utilisation adroite des contraintes.

Mentor : Tu pouvais pas t'en empêcher de nous faire défiler ton paradis de tous les jours dans la pauvre cervelle de ce convoyeur de fond n'est-ce pas ? Surtout que notre ciel à tous en métro, en ce moment, il est gris et froid...
Une fin sympa : on se demande si le type va simplement s'acheter une sucette avec son petit salaire ou si il paye avec une oseille "tombée du camion" (ce que le "gardez la monnaie" semble toutefois indiquer évidement).

Yellow_Submarine : Une mélodie un peu triste, celle du renoncement, jouée sur un ton "plantes vertes" mais habilement menée à mon avis, tout en usant habilement des contraintes.

demi-lune : J'ai beaucoup aimé la chute...bien vu.

bertrand-môgendre : pauvre Lucette : une "enragée" qui déraille, emplafonnée dans un train, c'est tout de même pas bol.
" La lumière extérieure lui arrive tranchées en cinq portions verticales, inégales et mouvantes suivant l'ensoleillement et l'heure de la journée. C'était bien la seule chose qui bougeait dans ce réduit où ses souvenirs se cognaient entre eux. " -> Belle fin ! Il était inutile, à mon sens, de
rajouter la dernière phrase.

Jean : parfaitement improbable, totalement pas crédible et furieusement drôle. A mon avis une phrase de trop, la dernière : « Fred, mon gars ! Toi t’as trop de Maes dans le sang ! ». (On avait compris...)

Aire__Azul : A la place d'"envergure" je me serais montré plus classique et aurais simplement écrit "carrure". Ton convoyeur, comme celui de yellow, est un homme du renoncement, réalité que tu transcris très bien...

Plotine : Rhaaaa ce que c'est rageant, à mes yeux, lorsque le texte est très bon et que la chute vous déçoit, alors même qu'elle est à un poil de...
Enfin...je vais peut-être rajouter une grivoiserie inutile à une chute peut-être excellente en état mais...au vu de ton texte, de ton envie de faire figurer la couleur "Violet" en conclusion, d'un convoyeur qui s'échauffe en rêvant aux belles naïades, nymphes et autres Dryades,
il me semble inutile que le convoyeur soit "entièrement congestionné" mais seulement une partie de son anatomie...
(ok je sors)

abstract : tiens donc, la lecture d'abstact juste après celle de plotine...drôle de coïncidence ;o)
Vraiment trash pour le coup ! J'ai beaucoup aimé le premier paragraphe. Pas été convaincu par le second, car le ton réaliste du premier paragraphe ne m'a pas préparé à une réalité à laquelle je ne crois pas : je ne crois pas que l'argent, ou une masse d'argent, puise physiquement, juste en
l'état, faire bander un homme. Oui cela peut "exciter" dans le sens "rendre frénétique", faire faire des folies, mais déclencher des érections ? Le dernier paragraphe, lui, est d'autant plus immonde qu'il est réussi...quelle horreur !!!

alex : Une fixation sur le jaune donc...une contrainte pour le coup bien respectée.

socque :

J’aime ce petit côté poétique mais rude à la fois. Je ressens bien l’amertume du héros qui se marie bien avec celui du paysage. Un texte très plaisant.

mentor :

Texte très vivant, joyeux, plein de mouvement, agréable à lire, j’ai adoré la chute ! On l’aurait cru parti cambrioler le fourgon, mais non ! la sucette !

Yellow_submarine :

Texte bien écrit, histoire bien contée en un minimum de lignes. J’aime ce personnage qui se prend de passion pour les plantes jusqu’à les préférer aux billets.

Demi-lune :

Je n’ai pas repéré la couleur mais j’aime le côté « adrénaline » du texte, comme une série de flash, jusqu’à la chute où le narrateur choisit Lucie à l’argent.

bertrand-môgendre :

Une tentative de vol qui tourne mal : Lucette qui meurt dans un accident et le narrateur qui se retrouve seul dans sa cellule à ressasser le passé. J’aime l’histoire, bien pensée en peu de temps et bien contée, je sens le regret dans l’expression.

Aire_Azul :

Oui, le tas d’argent qu’on sait se trouver derrière soi et la solitude à conduire sa camionnette se prête bien à la mélancolie. J’ai aimé ce texte, et surtout la dernière phrase.

Plotine :

J’aime bien le narrateur qui se met à rêver de tout ce qui pourrait faire avec cet argent jusqu’à en devenir tout congestionné au moment de le remettre ! Très marrant et bien vu !

Abstract :

Sympa ce texte finalement très cru, dur, premier degré, mais en même temps avec une petite mélancolie, un brin de désespoir et de sensibilité qui persistent l’air de rien dans la dernière phrase.

Alex :

Les règles sont faites pour être enfreintes, t’as bien fait. La couleur jaune est vraiment bien présente et déclinée dans le texte et j’ai rigolé à la fin quand le narrateur décide de se casser avec le pognon, allume la radio et, tout souriant, fonce dans le premier poteau venu. Bien vu !

elea :

Très bonne chute, bonne histoire, bien vu ! Si c’est pas le noir ta couleur, je n’y comprends plus rien !

Gobu :

Très fort les jeux de mots ! Et en plus, en parvenant à bien les incérer pour qu’ils gardent tout leur sens et que l’histoire tienne bien la route, excellent !

Bobc21fr :

Bonne trouvaille les jeux de mots avec Louis. Et puis, je trouve le texte très coloré, bourré d'images, l’histoire bien vue, j’ai aimé !

Pili :

Sensuel les sacs de toile qui tout à coup donnent des idées érotiques au narrateur pour qu’il ne pense plus à l’argent et s’empresse de finir son service pour rejoindre sa douce ! Un moment de douceur avec la femme qu’on aime vaut certainement plus que 12 millions d’euros !



Pour résumer, j'ai aimé tous les textes. C'est bizarre tout de même qu'à partir d'une même situation, avec juste une couleur imposée différente pour chacun, on ait écrit des textes si différents les uns des autres... Très intéressant.

Merci à tous pour les com's et la soirée était très sympa. Je dis : à remettre bientôt !

mentor a écrit:juste un truc : se vautrer dans des piscines, même de luxe, quand on a pu s'acheter toutes les îles des Caraïbes ou d'ailleurs, franchement, tu veux vraiment laisser l'océan aux poissons ?!! :-))

J'y ai pensé, un moment... Le problème, mentor, c'est qu'un océan, même pour un esprit délirant, on ne s'imagine pas pouvoir le remplir de bière ! :-)))

socque : parme.
Exercice rapide et efficace, dans lequel le passage du désir à la déception est bien colorisé. La phrase finale est portée comme un coup-de-poing rageur. Bien joué.
Une répétition facile à corriger ( il déteste se lever avant le soleil, c’est pas naturel. Voir se lever l’aurore ) souligne la spontanéité de l'exercice et c'est, je pense, une grande qualité.

mentor : citron vert.
Ah ! Le rêve des îles... Je trébuche devant ça... C’est ici, toujours là cet épicier… Dommage.
Une précision, si tu tournes à droite après le feu tricolore, il n'y a pas un garage peint en rose et bleu ?

Yellow_Submarine : Fushia.
Aussi rapide que les précédents candidats, tu réussis à couper court à un rêve d'évasion basé sur la futilité. Pauvre homme.
Tu réussis à installer un message de poésie fugace certes, mais plaisant. Brave homme. J'espère qu'il a bien acheté des fushia vivaces dans cette jardinerie.

Demi-lune : rouge.
Belle déclinaison de la couleur imposée. (les tripes, fallait oser). Rapidité de la réponse provoque cette rapidité dans les phrases, dans la prise de décision de ce chauffeur. Une belle performance qui, à la relecture apporterait, j'imagine, quelques modifications dans le rythme. Bravo.

Merci à tous les participant, j'espère que vous avez passé une bonne soirée. J'irai de mon commentaire dés que j'aurai un moment.