Une vraie jeune-fille
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Une vraie jeune-fille
En ce temps-là, ni tampons ni Tampax. Sous le lavabo de la salle de bains, ma mère trempait périodiquement la pourpre de lessives effrayantes que je contemplais le cœur au bord des lèvres.
En ce temps-là, Claire Brétecher n'avait pas encore inventé les ragnagnas pour l'Echo des Savanes. "Les Anglais débarquaient" en uniforme vermillon dans les rangs serrés des adolescentes de mon âge. Celles-ci usaient et abusaient de l'expression consacrée avec une espèce de fierté que je ne partageais pas. J'avais eu treize, quatorze ans, la perfide Albion refusait de m'envoyer ses troupes.
Je grandissais sans m'épanouir. Toute en jambes, cou, et front démesurés. Anatomie d'asperge que je m'appliquais à dissimuler au mieux en tirant sur mes jupes, m'entortillant dans des foulards et m'abritant sous une frange impénétrable qui me picotait les cils. J'enviais bien entendu les rondeurs appétissantes qui tressautaient dans les corsages de mes petites copines … Elles m'avaient délicatement surnommée "La Planche" et je faisais honneur à leur sagacité.
J'étais sur le point de souffler mes quinze bougies, lorsqu'un matin de Pâques je fus enfin touchée par la disgrâce.
Poisseuse et humiliée j'allai, dès mon réveil, confier mon désarroi à ma génitrice qui para au plus pressé, partageant généreusement avec moi le stock de serviettes-éponges-tout-coton qu'elle taillait et réservait à sa féminité martyrisée.
Mes grands parents qui avaient été conviés au repas dominical arrivèrent peu après. Nous n'attendions plus que le curé de la paroisse qui devait également être de la fête.
Nous rejoignant à la cuisine où ma mère et moi préparions les amuse-gueules, ma grand'mère fut mise au parfum dès son arrivée :
―Tu as tes fleurs, ma grande ! Quel bonheur, te voilà une vraie jeune-fille maintenant !
La vraie jeune-fille, se déplaçant comme un canard pour cause de garnitures encombrantes, trouvait l'évènement suffisamment déplorable pour qu'on n'ameute pas jusqu'au grand-père qui, lui, parla plus prosaïquement d'ours et de l'humeur massacrante du plantigrade inspirateur de cette curieuse métaphore. Il déclara que sa petite-fille était désormais bonne à marier.
Emballé, c'était pesé.
Je m'étais couchée, la veille, naïve enfançonne impubère et voilà que je me réveillais promue en quelques minutes au grade de jeune fille en fleurs puis à celui d'épouse, voire de mère de famille !
Un vrai cauchemar !
Je me jurai aussitôt de rester définitivement vierge et célibataire, rêvant d'une précoce et salvatrice ménopause.
Mais le supplice ne faisait que commencer.
Ma mère attendait le dessert pour achever ma crucifixion.
Le repas s'était déroulé sans surprise autour du curé qui n'était en fait qu'un nouveau vicaire chargé de seconder dans sa charge notre pasteur poussif. Tout frais pondu de son séminaire, le jeune ensoutané avait le profil idéal pour affoler les Lolita de quartiers et leurs mères. La mienne, comme les autres, lui faisait les yeux doux, lui offrant les délices de notre table familiale à défaut de se risquer à de moins innocentes propositions.
Comme je me levais un peu trop lentement à son goût pour l'aider à desservir, mielleuse, la traîtresse se tourna vers son hôte :
―Vous ne lui trouvez pas un petit air languide à notre Arielle, aujourd'hui, monsieur l'abbé ?
L'abbé, qui ne devait pas m'avoir aperçue plus de trois fois avant ce jour mémorable, bredouilla une vague réplique dont ma mère, de toute façon, n'avait cure. Elle était lancée, je sentais les clous pénétrer mes paumes …
L'œil humide, elle me contemplait, fondante, confite en minauderies :
―Elle s'en souviendra de ce dimanche de Pâques, vous savez, c'est un grand jour pour elle. Depuis ce matin la voilà devenue une vraie jeune-fille et nous sommes tous très fiers d'elle !
Du séminariste ou de la vraie jeune-fille je ne sais pas qui a rougi le plus. Nous partagions la couronne d'épines tandis que mon frère, armé d'une cuiller négligente, s'appliquait à égoutter son coulis de framboise sur ses œufs-en-neige en me gratifiant d'un sourire narquois !
Ulcérée, prétextant un début de migraine, je me réfugiai dans ma chambre pour téter à loisir l'éponge imbibée de vinaigre, espérant qu'une lance ne tarderait pas à me percer le flanc, mettant un terme à mon calvaire.
Dans la pièce à côté j'entendais les rires et les lazzis de la troupe qui se partageait ma tunique ensanglantée.
En ce temps-là, Claire Brétecher n'avait pas encore inventé les ragnagnas pour l'Echo des Savanes. "Les Anglais débarquaient" en uniforme vermillon dans les rangs serrés des adolescentes de mon âge. Celles-ci usaient et abusaient de l'expression consacrée avec une espèce de fierté que je ne partageais pas. J'avais eu treize, quatorze ans, la perfide Albion refusait de m'envoyer ses troupes.
Je grandissais sans m'épanouir. Toute en jambes, cou, et front démesurés. Anatomie d'asperge que je m'appliquais à dissimuler au mieux en tirant sur mes jupes, m'entortillant dans des foulards et m'abritant sous une frange impénétrable qui me picotait les cils. J'enviais bien entendu les rondeurs appétissantes qui tressautaient dans les corsages de mes petites copines … Elles m'avaient délicatement surnommée "La Planche" et je faisais honneur à leur sagacité.
J'étais sur le point de souffler mes quinze bougies, lorsqu'un matin de Pâques je fus enfin touchée par la disgrâce.
Poisseuse et humiliée j'allai, dès mon réveil, confier mon désarroi à ma génitrice qui para au plus pressé, partageant généreusement avec moi le stock de serviettes-éponges-tout-coton qu'elle taillait et réservait à sa féminité martyrisée.
Mes grands parents qui avaient été conviés au repas dominical arrivèrent peu après. Nous n'attendions plus que le curé de la paroisse qui devait également être de la fête.
Nous rejoignant à la cuisine où ma mère et moi préparions les amuse-gueules, ma grand'mère fut mise au parfum dès son arrivée :
―Tu as tes fleurs, ma grande ! Quel bonheur, te voilà une vraie jeune-fille maintenant !
La vraie jeune-fille, se déplaçant comme un canard pour cause de garnitures encombrantes, trouvait l'évènement suffisamment déplorable pour qu'on n'ameute pas jusqu'au grand-père qui, lui, parla plus prosaïquement d'ours et de l'humeur massacrante du plantigrade inspirateur de cette curieuse métaphore. Il déclara que sa petite-fille était désormais bonne à marier.
Emballé, c'était pesé.
Je m'étais couchée, la veille, naïve enfançonne impubère et voilà que je me réveillais promue en quelques minutes au grade de jeune fille en fleurs puis à celui d'épouse, voire de mère de famille !
Un vrai cauchemar !
Je me jurai aussitôt de rester définitivement vierge et célibataire, rêvant d'une précoce et salvatrice ménopause.
Mais le supplice ne faisait que commencer.
Ma mère attendait le dessert pour achever ma crucifixion.
Le repas s'était déroulé sans surprise autour du curé qui n'était en fait qu'un nouveau vicaire chargé de seconder dans sa charge notre pasteur poussif. Tout frais pondu de son séminaire, le jeune ensoutané avait le profil idéal pour affoler les Lolita de quartiers et leurs mères. La mienne, comme les autres, lui faisait les yeux doux, lui offrant les délices de notre table familiale à défaut de se risquer à de moins innocentes propositions.
Comme je me levais un peu trop lentement à son goût pour l'aider à desservir, mielleuse, la traîtresse se tourna vers son hôte :
―Vous ne lui trouvez pas un petit air languide à notre Arielle, aujourd'hui, monsieur l'abbé ?
L'abbé, qui ne devait pas m'avoir aperçue plus de trois fois avant ce jour mémorable, bredouilla une vague réplique dont ma mère, de toute façon, n'avait cure. Elle était lancée, je sentais les clous pénétrer mes paumes …
L'œil humide, elle me contemplait, fondante, confite en minauderies :
―Elle s'en souviendra de ce dimanche de Pâques, vous savez, c'est un grand jour pour elle. Depuis ce matin la voilà devenue une vraie jeune-fille et nous sommes tous très fiers d'elle !
Du séminariste ou de la vraie jeune-fille je ne sais pas qui a rougi le plus. Nous partagions la couronne d'épines tandis que mon frère, armé d'une cuiller négligente, s'appliquait à égoutter son coulis de framboise sur ses œufs-en-neige en me gratifiant d'un sourire narquois !
Ulcérée, prétextant un début de migraine, je me réfugiai dans ma chambre pour téter à loisir l'éponge imbibée de vinaigre, espérant qu'une lance ne tarderait pas à me percer le flanc, mettant un terme à mon calvaire.
Dans la pièce à côté j'entendais les rires et les lazzis de la troupe qui se partageait ma tunique ensanglantée.
Re: Une vraie jeune-fille
Cela me plait bien, j'adore les histoires de filles. Les yeux humides.
Un nouveau roman ? C'est drôle parfois :
Un nouveau roman ? C'est drôle parfois :
sans passer la limite du mièvre. Je vais tester cette histoire d'éponge au vinaigre sur la prochaine qui passe.La vraie jeune-fille, se déplaçant comme un canard pour cause de garnitures encombrantes
Invité- Invité
Re: Une vraie jeune-fille
Cela doit être un roman, il manque un grand nombre de virgules :
Mes grands parents qui avaient été conviés au repas dominical arrivèrent peu après. Nous n'attendions plus que le curé de la paroisse qui devait également être de la fête.
Nous rejoignant à la cuisine où ma mère et moi préparions les amuse-gueules, ma grand'mère fut mise au parfum dès son arrivée :
Invité- Invité
Re: Une vraie jeune-fille
Heureusement que tu as de l'humour Arielle, ça aide à faire passer la pilule :-)
La progression est très bonne, l'expression est très bonne et empreinte de dérision, juste la fin ... un peu abrupte il me semble.
La progression est très bonne, l'expression est très bonne et empreinte de dérision, juste la fin ... un peu abrupte il me semble.
Invité- Invité
Re: Une vraie jeune-fille
Une question : pour quoi le tiret entre jeune et fille ? Je vois bien où tu veux en venir, une entité, une expression toute faite, mais je ne pense pas que cela justifie le tiret.
Invité- Invité
Re: Une vraie jeune-fille
Retourne en poésie s'il te plaît, Arielle, il est du plus mauvais goût d'écrire avec finesse et talent.
La mienne, comme les autres, lui faisait les yeux doux, lui offrant les délices de notre table familiale à défaut de se risquer à de moins innocentes propositions.
Voyez vous ça ! Oblate elle-même, ou Madame d'une maison non seulement fort honorablement connue, mais pourvue en fruits juste à point ?
J'opine avec Easter, après la suavité du propos et l'allant de la conteuse, la fin tombe un peu abruptement, comme pour s'en débarrasser.
Mais c'est pour y trouver quelque chose à redire...
La mienne, comme les autres, lui faisait les yeux doux, lui offrant les délices de notre table familiale à défaut de se risquer à de moins innocentes propositions.
Voyez vous ça ! Oblate elle-même, ou Madame d'une maison non seulement fort honorablement connue, mais pourvue en fruits juste à point ?
J'opine avec Easter, après la suavité du propos et l'allant de la conteuse, la fin tombe un peu abruptement, comme pour s'en débarrasser.
Mais c'est pour y trouver quelque chose à redire...
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Une vraie jeune-fille
Superbement écrit, mais j'ai quand même du mal à m'intéresser aux premiers débarquements d'Anglais de l'histoire...
Mes remarques :
« les corsages de mes petites copines … Elles m'avaient délicatement surnommée » : typograhie, pas d’espace avant les points de suspension
« Mes grands-parents (trait d’union) qui avaient été conviés au repas dominical »
« une vraie jeune-fille maintenant » : à part si cela marque le parler de l’aïeule, je ne vois pas pourquoi l’expression « jeune fille » se muerait en mot composé
« La vraie jeune-fille » : idem, bien sûr
« pour qu'on n'ameute pas jusqu'au grand-père » : pourquoi écrire « grand’mère » et « grand-père » ?
« je sentais les clous pénétrer mes paumes … » : typographie, pas d’espace avant les points de suspension
« la voilà devenue une vraie jeune-fille » : cf. plus haut, d’autant qu’à un moment tu écris « au grade de jeune fille en fleurs » (où je pense d’ailleurs qu’un « fleur » serait préférable)
« Du séminariste ou de la vraie jeune-fille » : pareil
Mes remarques :
« les corsages de mes petites copines … Elles m'avaient délicatement surnommée » : typograhie, pas d’espace avant les points de suspension
« Mes grands-parents (trait d’union) qui avaient été conviés au repas dominical »
« une vraie jeune-fille maintenant » : à part si cela marque le parler de l’aïeule, je ne vois pas pourquoi l’expression « jeune fille » se muerait en mot composé
« La vraie jeune-fille » : idem, bien sûr
« pour qu'on n'ameute pas jusqu'au grand-père » : pourquoi écrire « grand’mère » et « grand-père » ?
« je sentais les clous pénétrer mes paumes … » : typographie, pas d’espace avant les points de suspension
« la voilà devenue une vraie jeune-fille » : cf. plus haut, d’autant qu’à un moment tu écris « au grade de jeune fille en fleurs » (où je pense d’ailleurs qu’un « fleur » serait préférable)
« Du séminariste ou de la vraie jeune-fille » : pareil
Invité- Invité
Re: Une vraie jeune-fille
Il paraît qu'on ne " naît pas femme " n'est-ce pas ? Sinon la plume trempée dans le décor du christ avec sa petite éponge, joli trait.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Une vraie jeune-fille
"la perfide Albion refusait de m'envoyer ses troupes."
Hahaha. J'adore cette façon de dire. Un texte agréablement écrit qui se lit d'une traite, d'une salve devrai-je dire, la fleur au fusil, ou plus exactement le sourire aux lèvres.
Hahaha. J'adore cette façon de dire. Un texte agréablement écrit qui se lit d'une traite, d'une salve devrai-je dire, la fleur au fusil, ou plus exactement le sourire aux lèvres.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Une vraie jeune-fille
Quelle histoire ces Anglais qui débarquaient dans nos vies d'adolescentes ! Est-ce que les mères de jeunes filles éprouvent toujours la même fierté ce jour précis ?
Comme c'est délicieusement raconté, juste comme j'aime. Merci Arielle.
Comme c'est délicieusement raconté, juste comme j'aime. Merci Arielle.
Perfide Arielle...
Magnifique style et observation tout à fait pertinente, impitoyable, d'une certaine bourgeoisie hypocrite et toute en contradictions. Le personnage du charmant ecclésiaste est là pour apporter une indiscutable touche de vérité. Tout cela est fort bien vu et traité de façon magistrale, avec ce qu'il faut de férocité et de retenue mêlées. Chapeau !
Ubik.
Ubik.
Re: Une vraie jeune-fille
Superbe ! le sujet est bien banal mais traité avec une aisance de style, un humour et une finesse remarquables !
alinea- Nombre de messages : 10
Age : 35
Date d'inscription : 04/06/2010
Re: Une vraie jeune-fille
Les mémoires d’une jeune fille… réglée, au style rangé, beau et sage, peut-être un peu trop sage.
Louis- Nombre de messages : 458
Age : 69
Date d'inscription : 28/10/2009
Re: Une vraie jeune-fille
Une histoire banale qui a le mérite de se lire comme le récit épique de l'aventure unique d'une jeune pubère. Je ne connaissais pas cette référence aux Anglais et comprends dès lors cette expression coutumière que j'ai entendu sans chercher à comprendre.
Le texte est vivant dans les images qu'il renvoie.
Le texte est vivant dans les images qu'il renvoie.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Une vraie jeune-fille
Merci à ceux et celles que les règles de cette histoire n'ont pas rebutés et qui ont bien voulu la lire et la commenter.
Re: Une vraie jeune-fille
Je ne la trouve pas banale cette histoire, dans le sens ou c'est un sujet traité très rarement au final.
"Les anglais débarquent" ça me fait toujours rire! Bien qu'il me semble qu'on ne l'utilise plus vraiment aujourd'hui ? Enfin je l'ai entendu dans un film il n'y a pas très longtemps, mais je ne sais plus lequel
Du coup la reprise plus bas avec les troupes et les soldats, ça marche bien!
Bref, c'est bien écrit, de l'humour, le malaise est bien retranscrit, on sent une certaine gène face à ce monde qui en fait tout un plat. (J'ai toujours trouvé ridicule l'entourage lourd qui attend ça comme le messie!)
D'ailleurs, le parallèle avec le christ, surprenant, j'aime assez l'idée d'une jeune fille qui se sent presque clouée par cette subite attention oppressante
Et puis la réflexion sur cette impression que les autres renvoient tout à coup, sur le fait d'être devenue une femme du jour au lendemain, enfin prête pour procréer :0)) et sur la hâte d'une ménopause précoce
Il y a pas mal de choses finement observées, remémorées!
Sinon pour répondre à Croizic, il n'y a pas très longtemps de ça, j'entendais une femme dire à une autre que sa nièce avait vu récemment les anglais (:0)) et d'ajouter "j'étais fièèèèèèère" avec un grand signe de main, comme si elle avait décroché son bac +8.
Je n'ai jamais compris quelle espèce de fierté il y avait bien dans tout ça, mais enfin
Je trouve que tu t'en es bien sortie, sur ce sujet quelque peu casse-gueule. Juste pas trop aimé le terme "garniture" pour l'avoir lu une fois dans les toilettes publiques et trouvé la formulation condescendante et oui, presque dégradante.
"Les anglais débarquent" ça me fait toujours rire! Bien qu'il me semble qu'on ne l'utilise plus vraiment aujourd'hui ? Enfin je l'ai entendu dans un film il n'y a pas très longtemps, mais je ne sais plus lequel
Du coup la reprise plus bas avec les troupes et les soldats, ça marche bien!
Bref, c'est bien écrit, de l'humour, le malaise est bien retranscrit, on sent une certaine gène face à ce monde qui en fait tout un plat. (J'ai toujours trouvé ridicule l'entourage lourd qui attend ça comme le messie!)
D'ailleurs, le parallèle avec le christ, surprenant, j'aime assez l'idée d'une jeune fille qui se sent presque clouée par cette subite attention oppressante
Et puis la réflexion sur cette impression que les autres renvoient tout à coup, sur le fait d'être devenue une femme du jour au lendemain, enfin prête pour procréer :0)) et sur la hâte d'une ménopause précoce
Il y a pas mal de choses finement observées, remémorées!
Sinon pour répondre à Croizic, il n'y a pas très longtemps de ça, j'entendais une femme dire à une autre que sa nièce avait vu récemment les anglais (:0)) et d'ajouter "j'étais fièèèèèèère" avec un grand signe de main, comme si elle avait décroché son bac +8.
Je n'ai jamais compris quelle espèce de fierté il y avait bien dans tout ça, mais enfin
Je trouve que tu t'en es bien sortie, sur ce sujet quelque peu casse-gueule. Juste pas trop aimé le terme "garniture" pour l'avoir lu une fois dans les toilettes publiques et trouvé la formulation condescendante et oui, presque dégradante.
Re: Une vraie jeune-fille
De bleu, même au curé on le dit... haaaa que je partage volontiers certaines impressions si justement restituées dans ce texte, à propos de la honte voire carrément de l'humiliation ressentie en un si BEAU jour que l'on vit comme un passage important du côté des adultes et qui est surtout le début d'un tas de jours d'inconfort dans la vie :-)
Oui, tout est là, efficacement et plaisamment raconté de surcroît.
Rhaaaaa non mais... t'en ficherais moi d'être devenue grande :-)))
Oui, tout est là, efficacement et plaisamment raconté de surcroît.
Rhaaaaa non mais... t'en ficherais moi d'être devenue grande :-)))
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Une vraie jeune-fille
(et le titre est exactement ce qu'un tas de mamans ont dû dire à leurs filles... la mienne par exemple... mamouche, je t'aime où que tu sois :-)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Une vraie jeune-fille
Le texte est magnifiquement écrit, avec un certain humour qui nous permet de digérer le thème, qui n'est pas forcément facile ni traité avec pudeur.
Le thème, justement, est intéressant, je ne me souviens pas avoir lu de texte là-dessus. La chute est forte, peut-être un peu trop. Est-ce vrai qu'on pouvait se passer le drap maculé de mains en mains? J'imaginais plus de pudibonderie`, mais bon c'est vous qui l'avez vécue cette période, bien entendu.
Le thème, justement, est intéressant, je ne me souviens pas avoir lu de texte là-dessus. La chute est forte, peut-être un peu trop. Est-ce vrai qu'on pouvait se passer le drap maculé de mains en mains? J'imaginais plus de pudibonderie`, mais bon c'est vous qui l'avez vécue cette période, bien entendu.
Invité- Invité
Re: Une vraie jeune-fille
Là, je crois bien que je vais écrire l'histoire du gamin d'en face, celui qui pour la première fois…
Je regrette le côté fin 18e dans le style, d'autant que le traitement, l'angle de vue valent vraiment la peine.
Je regrette le côté fin 18e dans le style, d'autant que le traitement, l'angle de vue valent vraiment la peine.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Une vraie jeune-fille
Dieu que cette fin est cruelle (sans déc, une culotte qui passe ainsi de mains en mains a bien de quoi rougir !)
C'est un peu inattendu en effet vu la sobriété pudique et de la pudeur sobre du début (très anglaise pour le coup), la décoince est violente.
Mais c'est intéressant de lire un texte sur ce thème... j'imaginais bien que ce put être troublant, mais pas à ce point !
C'est un peu inattendu en effet vu la sobriété pudique et de la pudeur sobre du début (très anglaise pour le coup), la décoince est violente.
Mais c'est intéressant de lire un texte sur ce thème... j'imaginais bien que ce put être troublant, mais pas à ce point !
Vas-y, fais-lui plaisir pour nous faire plaisir :-)Yali a écrit:Là, je crois bien que je vais écrire l'histoire du gamin d'en face, celui qui pour la première fois…
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 34
Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
.
Bonjour les gens !
Chako et Vincent M ne me faites pas dire ce que j'ai mal dit !
Dans ma vraie jeune fille, en prose, la dernière phrase
"Dans la pièce à côté j'entendais les rires et les lazzis de la troupe qui se partageait ma tunique ensanglantée."
Je ne fais qu'une allusion à la tradition voulant que les soldats qui l'ont crucifié jouent aux dés la tunique du Cloué (pas de petits bénefs!)
Je ne fais nulle allusion à une coutume barbare dans laquelle on se régalerait à flairer la petite culotte souillée de la malheureuse enfant... Pardon de vous décevoir ;-)
< Arielle : message replacé ici, cette réponse semblant assez proche, chronologiquement, du dernier message de Chako Noir. Et tenant compte du fait que vous n'êtes pas coutumière de l'"auto-remontée" de texte à l'envi.
La Modération >
.
Chako et Vincent M ne me faites pas dire ce que j'ai mal dit !
Dans ma vraie jeune fille, en prose, la dernière phrase
"Dans la pièce à côté j'entendais les rires et les lazzis de la troupe qui se partageait ma tunique ensanglantée."
Je ne fais qu'une allusion à la tradition voulant que les soldats qui l'ont crucifié jouent aux dés la tunique du Cloué (pas de petits bénefs!)
Je ne fais nulle allusion à une coutume barbare dans laquelle on se régalerait à flairer la petite culotte souillée de la malheureuse enfant... Pardon de vous décevoir ;-)
< Arielle : message replacé ici, cette réponse semblant assez proche, chronologiquement, du dernier message de Chako Noir. Et tenant compte du fait que vous n'êtes pas coutumière de l'"auto-remontée" de texte à l'envi.
La Modération >
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Re: Une vraie jeune-fille
Un compliment de plus pour ce texte si bien écrit. On a l'impression de participer à la scène.
( J'suis vraiment content d'être un garçon ...)
( J'suis vraiment content d'être un garçon ...)
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 55
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: Une vraie jeune-fille
j'ai tout compris au texte, sauf lazzis, mais je vais chercher dans un dictionnaire. C'est bien.
J'ai vu une faute, c'est lolita qui n'a pas de s, et je m'y connais en lolitas plus que tout le monde ici.
J'ai vu une faute, c'est lolita qui n'a pas de s, et je m'y connais en lolitas plus que tout le monde ici.
machoman- Nombre de messages : 6
Age : 35
Date d'inscription : 14/10/2010
Re: Une vraie jeune-fille
ouais, c'est faux :
Tout frais pondu de son séminaire, le jeune ensoutané avait le profil idéal pour affoler les lolitas du quartier et leurs mères.
c'est mieux comme moi.
Tout frais pondu de son séminaire, le jeune ensoutané avait le profil idéal pour affoler les lolitas du quartier et leurs mères.
c'est mieux comme moi.
machoman- Nombre de messages : 6
Age : 35
Date d'inscription : 14/10/2010
Re: Une vraie jeune-fille
Machoman, l'idée sur ce site - littéraire, soit dit en passant - est d'apporter des commentaires constructifs, pas de se laisser aller à des considérations oiseuses autant que personnelles. Merci.
Modération- Nombre de messages : 1362
Age : 18
Date d'inscription : 08/11/2008
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