Sang d'encre

Sencre Lun 19 Juil 2010 - 22:06

Qu'a-t-elle dit ce jour là ?
Comment est-ce arrivé ?

(Je relis ton papier :
"S'en est trop cette fois"
Et je pleure, sans honte
Je fixe ce corps que j'ai aimé
Abandonné, laissé pour compte.
Si Dieu existe, qu'il vienne m'aider.

L'attente du samu se prolonge
Mes souvenirs m'emportent
M'étouffent et me rongent
Tu ne peux pas être morte.

Ton sang ruisselle sur le parquet...
Ta bouche figée en un sourire
Et sur ton coeur ce carnet.
Tu n'as jamais cessé d'écrire.

Et dans ces flashs, à cet instant,
Je relis tous tes textes,
Toutes tes lettres dans le vent.

Ta vie est là, entre deux pages
Couchée en rimes
Et en images.)

Après cette nuit tu me hantais
Mes insomnies étaient fréquentes
Et mes sanglots monnaie courante
Une seule envie : te retrouver.

Les jours passent, je broie du noir.
J'écris pour te rappeler à ma mémoire
J'écris pour me raconter des histoires
J'écris pour tout ce que tu ne peux plus voir.

Ce feu me dévore peu à peu
J'ai vite compris ta passion
J'écris maintenant car je le veux
Mais toujours en ton nom.

Ce jour où tu mis fin aux tiens,
Le sang et l'encre se mélangèrent,
Ton sang fut d'encre...

Je serai Sencre.

Rebecca Lun 19 Juil 2010 - 22:17

Le passage, rapide, du "elle" au "tu" me gêne.
En établissant une proximité trop grande avec le lecteur paradoxalement il l'écarte... On se sent intrus alors que si le "elle" était maintenu, le lecteur pourrait avoir envie d'entendre la confidence. Il me semble.

Sencre Lun 19 Juil 2010 - 22:19

Mon erreur a été de commencer par "elle"... je parle ici d'une tierce personne, différente du "tu". Mais comme je suis maladroit, cela ne se voit pas.

Rebecca Lun 19 Juil 2010 - 22:28

ok je maintiens...je trouve que ce poème serait moins agressif et plus émouvant avec un "elle" permanent...

Son sang ruisselle sur le parquet...
Sa bouche figée en un sourire
Et sur son coeur ce carnet.
Elle n'a jamais cessé d'écrire

Ce jour où elle mit fin aux siens,
Le sang et l'encre se mélangèrent,
Son sang fut d'encre...

Bon je sais je n'ai pas à réécrire ton poème mais je le trouve plus élégant ainsi. Du reste il serait plus percutant un peu raccourci aussi.

Sencre Lun 19 Juil 2010 - 22:30

Non non ! Tu as raison, ta critique est justifiée et tu me donnes une bonne piste, pas de quoi s'excuser.

Invité Mar 20 Juil 2010 - 6:09

La remarque de Rebecca me paraît judicieuse... pour ma part, je trouve que, sur ce sujet délicat, vous n'évitez malheureusement pas le pathos.

Deux remarques :
« C'en est trop cette fois »
« Et sur ton cœur ce carnet »

Cythéria Mar 20 Juil 2010 - 18:01

Bonjour Sencre,

J'avais déjà lu votre poème sur un autre site et je l'avais trouvé très émouvant.
Je trouve dommage que vous ayez changé le début, je le trouve ainsi moins percutant.
Bonne continuation à vous !:)

Sahkti Mer 28 Juil 2010 - 14:00

Je suis passée à côté, mauvais public que j'ai été sur ce coup, dérangée par les JE trop présents et cette plainte s'apparentant à mes yeux davantage à une jérémiade qu'une véritable souffrance. Pourtant la douleur est là, on la devine, mais elle est sans doute diluée au milieu de détails explicatifs pas tout le temps utiles, de portes ouvertes et d'un narcissisme qui dévore tout sur son passage (je parle du narrateur et non de l'auteur, que ce soit entendu).

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