Toile Humaine

Ce soir je suis une toile humaine
Je souhaite que mon corps t'appartienne
Dans les confins d'une chambre colorée
Et les odeurs de cigarettes consommées

Ne vous méprenez pas, je ne suis pas une catin
Je suis une toile faite de peau et non de lin
Je suis ta muse, ton inspiration, ton modèle
Une matière charnue, un support corporel

Les pinceaux caressent mon corps brulant
La peinture se l'approprie et s'infiltre dans mon sang
Ma peau blanche ne sera plus le temps d'un soir
Mon corps immobile vous racontera une histoire

Tu es l'artiste je te fais confiance
Tu seras concilier ma chaire et l'élégance
Ton univers est mien pendant quelques heures
Me voici sous l'emprise de mille et une couleurs

Patiente momentanée d'une chirurgie artistique
J'adhère à ton univers psychédélique
Ce soir je serais quelqu'un d'autre
Exposée aux regards que seront les vôtres

Et demain je marcherais dans la rue
Longeant les trottoirs et passant inaperçue

J'ai du mal à dépasser l'anecdote de ce corps offert aux pinceaux.
S'il s'agit d'une métaphore de l'abandon amoureux, je n'y adhère pas et ne peux donc émettre un avis constructif.
L'alternance du vous et du tu fait en outre qu'on ne sait pas très bien à qui s'adresse la narratrice.

Et les odeurs de cigarettes consommées
n'est-ce pas plutôt consummées?

Tu seras concilier ma chaire et l'élégance
Tu sauras concilier ma chair et l'élégance ?

Ceci me paraît trop explicatif pour réellement fonctionner. Tout est dit, expliqué, répété, afin que chacun comprenne ce qu'il en est de ce corps offert et tant pis si le lecteur n'y retrouve aucune suggestivité ou forme de magie. A cela, si j'ajoute certaines rimes et la longueur du texte, cela contribue à l'essoufflement de l'ensemble et à sa non-réussite à mes yeux, désolée.