Verte prairie

Verte prairie

Les fleurs poussent en silence
Depuis plus de trente années
J'apprivoise ton absence.

Ton nom sonne faux Constance
Dans la terre retournée
Les fleurs poussent en silence.

Force est de prendre patience
En vain me suis je étonnée
J'apprivoise ton absence.

Rien ne trouble en apparence
La prairie désordonnée
Les fleurs poussent en silence.

Au petit bonheur la chance
D'imprévisibles journées
J'apprivoise ton absence.

Bleuets trèfle graminées
Les fleurs poussent en silence
De mes chansons fredonnées
J'apprivoise ton absence.
***

Constance est ma grand-mère, décédée en 1973.
Merci à Socques et à Arielle de m'avoir montré la villanelle.

Je suis ravie et touchée par cette villanelle qui oscille agréablement entre la légèreté et l'émotion. Une vraie réussite du genre à mon avis.

Entièrement d'accord ! Coup d'essai, coup de maître, etc.

("En vain me suis-je (trait d'union) étonnée", et mon pseudonyme c'est socque, non Socques.)

Une villanelle particulièrement réussie. Un grand plaisir de lecture pour moi.

C'est simplement beau, fond et forme.

Voilà qui est bien beau Annie, touchant et sobre et l'exercice me paraît plus que maîtrisé. J'aime la récurrence de Les fleurs poussent en silence qui ne se remarque pas trop tout en étant bien présente.

J'aime beaucoup ce poème, tout rempli d'une émotion contenue.

oui, je trouve ça sobre et beau. Les répétitions des sonorités et formules offrent un sentiment d'intemporalité, un côté "lithanie" (je ne sais pas si je m'explique correctement), qui vont tout à fait dans le sens du texte.

Jolie cette litanie annie

Rebecca a écrit:Jolie cette litanie annie

Aïe... Litanie sans H, bien sûr. Avec H, c'est pour désigner le blues des pays baltes. ^^ (Estonie, Lithanie, lettonie)

Rien à raturer. Joli tour de main pour d'autres lendemains.

C'est superbe, et là vraiment la forme choisie est au service de ton sujet! bravo.

Absolument magnifique... à en prendre de la graine !