petits textes

Deux petits textes, tout mini promis!!

caravanes de bambous

Se frayant un passage parmi le large, elles arrivent. Elles n'ont ni ports d'attaches, ni guide. Une mince ficelle de lin retient le tout. Cet ensemble voguant vers le large, vers les hommes.
"Maman, maman elles sont là ! Regarde !"
Une petite tête brune, ébourrifée, traverse la berge. Ses yeux immenses éclairent l'eau. Sa peau se fond dans les feuillages. Impressionné par cet animal flottant, l'enfant attend avec impatience que la brume s'échappe enfin vers les nuages pour pouvoir comtempler la caravane de bambous.

Les cartes

Un quartier de lune. Un bout de route. Une moitié de fleur. Un demi coeur.
Les cartes sont épinglées au mur.
Des paysages et puis celles que l'on connaît :
As, trèfle, carreaux...
Un croissant lunaire sourit dans l'embrasure de la fenêtre.
Rien n'est trié. Plusieurs aiguilles perçent une même carte. De la triche en somme.
Le désordre ambiant limite l'accès aux portes.
A quoi bon sortir ?
Un tel chaos dans un taudis : c'est insoutenable.
Sale et sombre à la fois.
Seules les cartes relèvent un peu l'éclat de la pièce.
Des ongles viennent grattés le plancher.
En quête de réponse.

Les cartes voulaient t’elles
Présager en tutelle
Un horoscope en ritournelle
Afin de te faire venir à l’autel
Du sacrifice rituel
Quand se lève de l’arc en ciel
La chair du bel
Homme charnel
Qui brille animal artificiel
Sur votre âme au carrousel
Des illusions immortelles
Quand le monstre sensuel
De son éclat vous ensorcelle.
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Amitié poétique

Quelques images fortes et un angle de vue intéressant... mais tout ça me semble quand même un peu bancal.
Il y a souvent beaucoup de non-dits dans tes lignes Mya, et si d'une manière générale j'apprécie la dimension elliptique, là il me manque vraiment quelque chose. Je crois qu'il ne suffit pas d'être allusif, vague ou enigmatique pour donner une force suggestive à un texte.

Je préfère le second texte au premier, pour la gravité qu'il dégage, même si j'apprécie la légèreté quasi aérienne du premier. Tu n'as pas assez joué sur l'émotion dans le premier, te contentant de fixer sur pellicule un instant fugace, petit rien de l'éphémère, sans arriver à lui donner suffisamment de consistance.
Ce que tu arrives à faire avec le deuxième texte. Pour lequel j'ai cependant un petit bémol: la phrase sur les ongles qui grattent me paraît superflue et n'apporte pas grand-chose.

Le premier est trop léger à mon goût, tu aurais peut-être du le "densifier" un peu…

Par contre, j’aime beaucoup le ton, l’ambiance que tu crées dans le deuxième ! Même si le lien est tout de même un peu trop ténu pour rentrer pleinement à l'intérieur…