Exo : Cadavre mais pas exquis

J'ai envie de m'amuser...
Peut-être que c'est parce que je suis nouvelle ici. J'ai besoin d'exercices simples et limites nunuches pour me dégourdir le cerveau.
Serait-il possible de faire une chaîne de textes avec «je me souviens...» et chacun peut raconter un souvenir (vrai, faux, on s'en fout).
Comme ça je vais mieux vous connaître (encore plus si vous écrivez des folies!)
Alors?
La photo n'a aucun rapport, mais j'avais envie de mer, de soleil et de chaleur car il fait froid à Montréal!!!

https://servimg.com/view/15790680/5

Bonne idée, Mariemousse!
Je me souviens que j'avais toujours envie de me souvenir, avant. Maintenant, je m'en fiche.
Je me souviens des taxis à ailes.
Je me souviens d'avoir eu froid.
Je me souviens du petit chat rose que j'habillais de baisers. Et des puces que j'ai grattées.
Je me souviens de ma première nuit d'amour. j'étais plutôt fière de moi.
Je me souviens du cabaret du Néant. C'est intéressant comme prélude.
Je me souviens d'un nuage étonnant.
Je me souviens d'un vélo qui s'appelait coccinelle
Je me souviens des jeux que j'inventais et des règles interminables
Je me souviens avoir eu mal au coeeeeeur en voiture
Je me souviens d'un trombone sans coulisse et de coulisses sans trombone
Je me souviens d'un trombonne à tout faire
Je me souviens d'un arbre perché.

Et je me souviens de plus en plus moins.

Et toi ?
Mais je ne suis pas sûre d'avoir répondu à ce que tu proposais....

D

Je me souviens, je t'avais parlé d'un souvenir que j'avais totalement oublié mais retrouvé récemment sur un journal intime...je t'avais dit ...."il te ferait rire je crois" ....je te fais un petit condensé :

......Toute la récréation, il l'a regardée , il n'a cessé de la suivre des yeux ...elle ...Evelyne Meuriot...visage que je trouve ingrat mais évoluant avec grâce dans la cour si impliquée dans sa conversation avec l'amie qu'elle tient par le bras qu'elle ne se doute de rien...Habillée légère vêtue d'un jupon blanc et d'un foulard indien et chaussée de sabots noirs ....Et c''était amusant assez joli je trouve ...lui qui ne la quitte pas du regard et elle si indifférente inconsciente de l'intérêt qu'elle suscite...Et moi je l'ai regardé la regarder , je l'observais sans qu'il ne se doute de rien .. . ...il doit être en terminale...cheveux noirs et yeux sombres beau ...... j'aimais bien sa posture solitaire sur ces marches et comment il l'a regardée...il a l'air moins bête que la moyenne des garçons ici....mais ça ne veut rien dire...

Je me souviens….Quand je t'ai écrit la première fois, je n'avais pas relu ça encore ( Evelyne Meuriot !!! Je n'aurai jamais imaginé la retrouver au générique d'une histoire que je ne réécrirai que pour toi...j'avais oublié jusqu à l'existence de cette fille et pourtant quand j'ai retrouvé son nom écrit, ça m'est revenu comme une évidence , nous étions dans la même classe, elle avait mon âge et je me souviens d'elle ...brune nez pointu dents un peu chevalines ...décidément, dear, tu t'intéressais vraiment à des filles jeunes , des jeunes filles encore en bouton... de fleurs)

J’étais convaincue que je ne t'avais remarqué que lorsque tu m'avais adressé la parole pour la première fois! C'est drôle de me dire qu’en réalité je t'avais déjà repéré et que je t'épiais en cachette...tandis que tu observais mes petites camarades…C’est drôle les souvenirs que l'on garde et ceux qu'on préfère occulter...Et comme il suffit de quelques mots d'époque griffonnés sur un papier pour que tout vous revienne en mémoire...

Le plus loin que je me souvenais avant, c'était ce jour où il avait plu et que je t'ai déjà raconté... Tu avais dix-huit ans et moi quatorze…Ma mère m'avait obligée à mettre mes bottes en caoutchouc et mon ciré jaune. Je me sentais si moche !
Dans la cour, les marches étaient libres, je m'y étais assise. Et j'avais eu la surprise de te voir venir t'assoir à côté de moi et entreprendre de me parler .Franchement, je me souviens que j' en avais été plutôt confuse et chagrinée d'abord, pour ne pas dire furax ! Pourquoi ce garçon se mêlait il de venir me parler et un jour pareil !!!
Ta conversation pourtant m'avait plu (bien qu'à l'époque pas encore émaillée de so sweet songs and nice pictures ) et à mon tour, j' avais eu envie de te plaire ou en tout cas envie de ne pas te décevoir
(j'étais un genre de gentille fille à ce moment et comme je n'avais pas encore lu Proust ni rien vécu je ne pouvais connaitre le dégoût de ce "monde ou l'amour n'est provoqué que par le mensonge" ...)
Je t'avais avoué donc sans délai ma passion de la lecture en général (et c'était tout à fait sincère) et de .....Proust en particulier ...! (Pauvre gamine qui ne s'était justement jamais vantée que d'une chose - elle n'avait jamais menti et ne mentirai jamais - ....et découvrait que le cœur a ses raisons que la raison ne connait pas, si innocente et ignorante qu'elle était jusque là des jeux de l'amour et du hasard)

C

Le plus drôle, Dimitri, c'est que sur une des photos que ma mère m'a données, celle de l'été qui suit cette année scolaire, je suis habillée en ....Evelyne Meuriot....Habillée légère vêtue d'un jupon blanc...
Une vraie jeune fille en fleur…

Dis moi, tu crois qu'un fantôme, un revenant comme moi, ça peut se gondoler de rire sous son drap blanc ? Crois le Dimitri crois le. En souvenir de moi.

Je me souviens, y'a des lurettes
j'étais luronne en p'tites socquettes
jouais à chat dans les lupins
avec un luron à lunettes
Lupin-lupine pour la rime
J'aimais beaucoup qu'on se lutine
dans les lupins

Je me souviens, y'a des lustres
que j't'ai pas lustré mon lapin
en p'tites socquettes
dans les lupins

La lune de miel s'est fanée
j'ai mis des rides à mes rimes
heureus'ment que sans tes lunettes
t'y vois plus rien

Mais si j'te dis "je me souviens"
Luron-luronne
tout nous revient
on joue à chat dessous la couette
comme au bon temps
dans les lupins

Je me souviens que je viens de perdre ta mémoire...

Je me souviens que...
Les mémoires mortes se ramassent à l'appel
De tes souvenirs vifs qui battent le rappel
D'une mémoire enterrée sous la pelle

Je me souviens de la brûlure du soleil sur ma peau nue, du sable chaud sur mes pieds, de la chaleur de la mer qui m'enveloppe...
Je me souviens d'avoir pensé que j'avais enfin trouvé le paradis.
Je me souviens de ton regard, vide, triste, torturé...
Et puis tout à coup, je me souviens que les nuages ont caché le soleil, que le sable est devenu froid et humide, que la mer a été traversée par un courant glacé.
Je me souviens que le paradis est devenu un enfer de froid et de vent.
Je me souviens que ton seul regard posé sur moi a réussi à tout détruire.
Je me souviens d'avoir eu l'impression de plonger, de sombrer dans tes yeux, de me laisser submerger par le néant.
Je me souviens d'être sortie de l'eau, la peau pleine de frissons et le coeur en petits morceaux.
Tu m'attendais, tu me regardais. Tu voulais savoir si j'allais te suivre, si j'allais être près de toi.
Je me souviens de mon hésitation.
Je me souviens de vouloir te retrouver comme avant. Avant que tout cela ne vienne détruire notre bonheur.
Je me souviens de ma main dans la tienne. De ma bouche sur ta bouche. De mon corps glacé contre ton corps brûlant.
Je me souviens de notre départ.

Je me souviens que dans mon porte-feuille ne me restaient que trois feuilles d'automne, mon sac à demains contenait un hiver, j'avais échangé le tout contre un rouleau de printemps , m'étais-je fait rouler dans la farine ? L' été ayant déjà été, je me m'étais retrouvée fauchée comme les blés.

Je chantais "Les moulins de mon coeur "au carrefour des quat'saisons.
Je me souviens, c'est là que je t'ai rencontré.

Tu m'as dit : oublies tes souvenirs , vois mes sous venir et ça m'avait fait rire.

Je me souviens de ton ordeur de biscuit.
Je me souviens ton miniscule nez retroussé.
Je me souviens de ton minuscule corps, chaud, doux collé contre le mien.
Ton petit coeur qui battait la chamade.
Je me souviens d'avoir compté tes orteils.
Je me souviens d'avoir regardé ton père.
Il pleurait, assis dans un fauteuil. La tête dans les mains. Il n'en revenait pas.
Toi, petite chose fragile et sans défense qui venait de sortir de mon ventre.
Toi qui venait de me déchirer le corps avait de moi une autre femme.
Je m'en souviens comme si c'était hier.
Miantenant, je te regarde, presque les yeux dans les yeux.
Je me souviens de tout ça.
Je me souviens, c'était il y a dix ans.

Je me souviens de ce texte :
Je sais que j’ai perdu quelque chose, mais j’ai oublié ce que j’ai perdu.
Ce matin, tôt avant le décrochage de la lune, je clouais mon insomnie à la patère en forme d’idée fixe, entêtante. J’avais l’impression d’un manque de quelque chose. Le plus difficile était de retenir cette image creusant lentement son propre vide.
Je pensais à une chose égarée : était-ce une dent ?
Un objet perdu : était-ce une chaussette, ou ma carte de fidélité à la librairie ?
Une personne effacée : était-ce ma concubine ?

Plus je fixais mon attention sur ce besoin d’identifier ce manque, plus je prenais conscience que j’oubliais de l’avoir perdu. Cette perte était-elle bien réelle ? N’avait-elle jamais existée ailleurs que dans mon imagination ? Il suffisait me direz-vous, de vérifier visuellement ce à quoi je pensais, mais encore eut-il fallu que je sache que je l’avais oublié, car à présent, le flou s’installait inexorablement.

Le soleil se pointa avec sa cohorte de brumes effilochées. La clarté se fit jour quand enfin, sur la carpette, je posais le pied. Lorsque, les sangles bien serrées, je pus enfiler sereinement mes chaussons, je fus rassuré de constater la présence de ma prothèse.

Je me souviens d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître: Montmartre en ce temps-là accrochait ses lilas jusque sous nos fenêtres et si l'humble garni qui nous servait de nid ne payait pas de mine,c'est là qu'on s'est connu: moi qui criait famine et toi qui posais nue.

Je me souviens dans les cafés voisins: nous étions quelques-uns qui attendions la gloire, et bien que miséreux, avec le ventre creux, nous ne cessions d'y croire et quand quelque bistro,contre un bon repas chaud, nous prenait une toile: nous récitions des vers groupés autour du poêle en oubliant l'hiver

Je me souviens il m'arrivait, devant mon chevalet, de passer des nuits blanches, retouchant le dessin de la ligne d'un sein du galbe d'une hanche et ce n'est qu'au matin qu'on s'asseyait enfin devant un café-crème; épuisés mais ravis: fallait-il que l'on s'aime ou qu'on aime la vie ?

Quand au hasard des jours je m'en vais faire un tour à mon ancienne adresse, je ne me souviens plus ni des murs, ni des rues qui ont vu ma jeunesse; en haut d'un escalier, je cherche l'atelier dont plus rien ne subsiste dans son nouveau décor, Montmartre semble triste et les lilas sont morts.

https://www.youtube.com/watch?v=nZvehG_Lgls

Merci Arielle
Cette chanson me donne des frissons chaque fois...

fascinante.

oui!

Moi aussi...

Quand on voit défiler les dates sans mnèse
On se dit que la mémoire est une sacrée visiteuse du noir.

Je me souviens du vert lumineux et profond des mousses qui recouvrent les grosses pierres en forêt bretonne.
Je me souviens que leur parfum noua en moi un pacte avec le jour.
Je me souviens des filigrannes dorés du soleil à travers les feuillages, suspendant à jamais mon âme simple à un rameau.
Je me souviens qu'un jour mon chat s'était roulé dans les violettes et son pelage souffle de lune me révéla le bonheur.J'avais 6 ans.
Je me souviens du jour où mon grand frère pleura d'avoir croisé un chien aveugle, quémandant. La noblesse de ses larmes cachées.

oups, filigrane. Pardon.

Je me souviens de l'étrange émotion qui s'empara de moi lorsque pour la première fois je découvris un livre aux pages non encore découpées . Leur papier, justement, comportait des filigranes .Je croyais entrer dans un monde d'initiés!

Je me souviens du vert paradis des amours séniles.

Je me souviens de m'être morfondue dans les bras de Morphée.

Je me souviens du prénom d'Alzheimer, enfin je crois.

Je me souviens du regard d'un chien qui avait pris le parti de capituler.

Je me souviens des odeurs qui ont jalonnées ma vie au gré de mes déplacements.

Je me souviens de la partie de badmington que faisait mon père avec ma mère avant de partir au travail.
Je me souviens des charades.
Je me souviens de mon frère récitant un poème d’Aragon :
Et si c’était à refaire
Je referai ce chemin
Une voix qui monte des fers
Parle pour les lendemains.
Je me souviens de l’émission du Jeu des 1000 francs à 12h45, juste avant de repartir pour l’école l’après-midi.
Je me souviens de Raymond Poulidor arrivant toujours 2e au Tour de France.
Je me souviens avoir embrassé une morte. Froide comme une statue.
Je me souviens de la voix éraillée de mon grand-père suite à un éclat d’obus qui lui avait tranché le larynx.
Je me souviens des sucres à l’alcool de menthe pour combattre les nausées en voiture.

Je me souviens, on était gosse. On était vraiment gosse. On se foutait de tout, on se croyait les plus fortes au monde. On croyait pas au temps, on était tout le temps contente, on se sentait libre, et on pensait faire des choses très importantes. C'était le temps où le monde tournait autour de nous. On était terriblement conne, mais c'était tellement bon. On a bu beaucoup d'alcool, hein. Et on a dragué tout ce qui bouge. On a rougis devant des vieillards, on a transpiré sur des enceintes aux notes grasses,on a vomi sur nos jeans troués. On a sali nos baskets à deux balles. J'étais fière de ce qu'on accomplissais. On coupait le cordon dégueulasse qui nous enchaînait à nos mères. A cet époque on pensait qu'on ne les remercierait jamais.
Je me souviens que jamais je n'aurais pensé dire ça un jour.
Je me souviens des claques qu'on a pris dans la gueule aussi.
Et aujourd'hui, je sais pas si ça nous a servi à grand chose, tu vois.
J'me souviens à cet époque on aurait dit.. On recommence?

Je me souviens de Belle et Sébastien, de Fifi Brin d'Acier, Rintintin, Zorro, Au nom de la loi... De cette télé en noir et blanc que mes parents ont achetée pour voir le premier homme marcher sur la lune.

Je me souviens de la neige qu'il fallait balayer avant d'aller à l'école, pour que la 2CV puisse sortir de la cour de la maison.

Je me souviens de la traversée de la France pour "descendre" dans le sud par la nationale 7.

Je me souviens du facteur que je guettais au bout du chemin, attendant une lettre, coeur battant.

Je me souviens du hit parade à la radio.

Je me souviens de mes bavardages à l'école primaire et de mes si longs silences à l'adolescence.

Je me souviens du jukebox dans le troquet enfumé à côté du lycée, et du plaisir de pouvoir faire entendre LA chanson qu'on avait envie de partager en jouant au flipper ou au babby foot

Et je m'arrête là, parce que si je commence à plonger dans cette période, plus je me souviens, plus je me souviens...

Je me souviens quand Marie mousse est arrivée ici. Elle était sympa. Elle avait créé ce fil parce qu'elle voulait nous connaitre mieux...Je me souviens, elle voulait qu'on écrive des folies, je me souviens elle est repartie aussi vite qu'elle était arrivée ; non, je ne me souviens plus quand.
Sinon je me souviens tout pareil que Phylisse.

Je me souviens de l’épicier qui passait en "estafette" et du boulanger qui livrait en "traction" : qui une couronne, qui une miche, qui une baguette, qui une flûte.
Je me souviens des strapontins au cinéma.
Je me souviens du gymnase neuf où il fallait montrer semelles-de-baskets-impeccables pour entrer chaussés. Sinon, en chaussettes !
Je me souviens de la « demoiselle des piqûres ».
Je me souviens de l’armoise qu’on buvait en infusions contre les règles douloureuses.
Je me souviens de la pêche à la traîne dans le Midi…
Je me souviens des congères qui cachaient la route en hiver.
Je me souviens des oranges et des boules de chocolat à Noël.

Je me souviens de ce moment où je passais près du hangar à vélos du collège en pensant au temps et à l'oubli, quand je me suis dit, comme ça : "Je n'oublierai jamais ce moment."
Je me souviens des nombreuses fois où ce moment m'est revenu en mémoire, et de ma colère car c'était vraiment un moment sans intérêt d'une année que je ne revivrais à aucun prix.
Je ne me souviens pas d'un moment précis où ma colère contre ce souvenir serait partie.
Je me souviens de ma solitude.
Je me souviens de grosses gouttes de pluie sur le toit de tôle du hangar à vélos, et qu'il ne s'est pas vraiment mis à pleuvoir.