Exo live, le 14-11-2010
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Re: Exo live, le 14-11-2010
sers-toi chako !Chako Noir a écrit:J'arrive tout juste, ça a l'air énorme !
Grieg, tu me filerais des consignes (celle d'un membre au pif) ? Je garantis pas de rendre ça ce soir, mais je voudrais vraiment participer à cet exo-là !
grieg- Nombre de messages : 6156
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Re: Exo live, le 14-11-2010
idemLordstan a écrit:Idem que Chako ! L'idée me plait à mort ! Puis-je participer?
pioche dans les contraintes
grieg- Nombre de messages : 6156
Localisation : plus très loin
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo live, le 14-11-2010
ah bon. c'est que le menu est très varié. comme au resto, quand j'sais pas quoi prendre, je demande toujours la suggestion du chef...??? :o)))
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 34
Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
Re: Exo live, le 14-11-2010
Mes contraintes :
La Grande Muraille de Chine
Institutrice
prédire les résultats de la bourse
Une jeune Anglaise
l'égalité
se droguer
La Grande Muraille de Chine
Institutrice
prédire les résultats de la bourse
Une jeune Anglaise
l'égalité
se droguer
Re: Exo live, le 14-11-2010
Et je m'excuse pour l'oubli de la ligature de "œ" pour Procuste !
Invité- Invité
Re: Exo live, le 14-11-2010
Pas si raté que ça ! Un peu éclaté, oui, et nébuleux ; moraliste, j'en conviens, mais difficile de faire autrement avec tes contraintes. Je trouve que tu tires pas mal ton épingle du jeu, mais, si j'avais un reproche à faire, ce serait surtout celui du manque de clarté. Très bon début désabusé, je trouve.
Procuste- Nombre de messages : 482
Age : 62
Localisation : œ Œ ç Ç à À é É è È æ Æ ù Ù â  ê Ê î Î ô Ô û Û ä Ä ë Ë ï Ï ö Ö ü Ü – —
Date d'inscription : 16/10/2010
Re: Exo live, le 14-11-2010
Je ne te sens pas du tout hors-sujet, en ce qui me concerne. Alors oui, tu as eu de la chance avec les contraintes "bibliothèque" et "philosophe", par exemple. Mais tu as su en jouer et les détourner de façon tout à fait satisfaisante (je pense surtout à "l'ubiquité", j'ai trouvé ça bien vu !).
Dans l'ensemble, tout se tient, tout est cohérent, et le texte ne tombe pas dans la parodie dangereuse que présente ce genre de sujets à la sauce "super-héros". Bref, du tout bon à mes yeux.
Dans l'ensemble, tout se tient, tout est cohérent, et le texte ne tombe pas dans la parodie dangereuse que présente ce genre de sujets à la sauce "super-héros". Bref, du tout bon à mes yeux.
Invité- Invité
Re: Exo live, le 14-11-2010
Je voulais tellement souhaiter bon courage à elea pour ses consignes ultra corsées que je lui en ai pris deux, l'une des plus hard et la plus facile.
Ce qui donne donc :
- une douche
- se remet au sport, footing tous les matins à six heures
- fleuriste
- la réalisation de soi
- télékinésie
- pédophilie
Ce qui donne donc :
- une douche
- se remet au sport, footing tous les matins à six heures
- fleuriste
- la réalisation de soi
- télékinésie
- pédophilie
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 34
Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
Re: Exo live, le 14-11-2010
Pff, c'est n'importe quoi, je ne relis pas sinon je ne poste pas !
Invité- Invité
Re: Exo live, le 14-11-2010
je me suis piégé à mon petit jeu... je sens que je vais traîner un peu ce soir.
je rame et c'est pas facile pour un manchot.
je rame et c'est pas facile pour un manchot.
grieg- Nombre de messages : 6156
Localisation : plus très loin
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo live, le 14-11-2010
Contraintes :
Une douche
Institutrice
invincible
betty boop
pacifisme
fétichisme
Béatrice passait sous la douche des heures indues.
L’eau ruisselant sur son corps la délassait, il faut dire aussi qu’elle était coquette, mais au fond, si elle y passait autant de temps, c’est que in fine, c’était le seul endroit où elle réussissait vraiment à réfléchir.
Parfois, à la faveur d’un nuage qui tamisait la lumière tombant du velux ou de l’ombre d’un repli du rideau, naissait une forme effrayante ; ça aurait pu être celle d’un dangereux inconnu ayant pénétré chez elle par effraction, armé d’un couteau. Elle s’imaginait la scène, comme dans un de ces films d’horreur qu’elle adorait regarder dans des bras cajolants en faisant semblant de trembler.
Mais rien à faire, ça ne lui faisait pas peur. Même l’eau un peu fraîche ne lui donnait pas la chair de poule. Pourtant Betty, comme elle se faisait appeler par ses amis, ne payait pas de mine. C’était un poids plume. Et elle était loin d’être experte en arts martiaux. La seule fois où elle avait voulu s’inscrire à un cours d’autodéfense, le prof qui devait simuler sur elle la première attaque s’était fait un tour de rein. Les autres filles s’étaient moqué et le cours avait été annulé.
Le portable sonna alors qu’elle était en train de se maquiller.
— Je passe te chercher à quelle heure ?
C’était Ben. Ben s’appelait Daniel mais on le surnommait comme ça à cause de son goût pour les vieilles Mercedes-Benz. Ben était aussi le copain avec lequel elle sortait le vendredi soir, quand la semaine de cours était finie. Apprendre à lire à des gamins de sept ans, c’était épuisant, et ça valait bien cette récompense.
— Et au fait... Millie, ça va mieux ?
— Non. Toujours pareil...
— Ah... Désolée. Je suis prête dans une heure, ça te va ?
— Dans une heure, pas de souci.
Betty se demandait parfois si ça n’était pas un peu de cruauté de sa part de prendre toujours des nouvelles de Millie auprès de Ben. Elle était dans le coma depuis plus d’un an, et pratiquement sans espoir d’amélioration. C’était aussi sa façon de lui faire comprendre qu’ils ne seraient jamais plus qu’amis.
Mais il fallait qu’elle se dépêche : une heure c’était juste assez pour finir son maquillage, étirer excessivement ses cils, passer une jupe décidément un peu trop courte, lacer aux chevilles ses hauts talons et prendre au passage son tout petit sac avant de se précipiter dehors, là où la berline ronronnante de Ben l’attendait depuis dix minutes.
Elle aurait aimé parfois s’habiller autrement, en jeans, en pulls, elle en exprimait intellectuellement le désir, mais chaque fois cédait à la pulsion. L’envie de séduire, de fasciner, revêtir son costume de provocation, c’était son besoin. Irrépressible.
Ben avait l’air préoccupé ce soir-là. Sans doute encore un peu à cause de Millie et probablement surtout à cause d’autre chose que Betty n’arrivait pas à savoir. Il avait à peine jeté un oeil sur ses cuisses que la position assise dénudait un peu trop. C’était un signe !
— T’as encore acheté une nouvelle voiture ?
— C’est une nouvelle, oui...
— Encore une «Benz» ?
— Et oui, encore...
— Elle est confotable
— Elle est pas récente.
— Elle a quel âge ?
— Je sais pas. Même le compteur ne marche plus !
Ben restait les yeux fixés sur la route et arrêta de parler. Il conduisait sereinement, la voiture avait l’air de survoler la ville, sans à-coups.
— Tu es sur que tout va bien ? l’avait relancé Betty.
— Ca va ne t’inquiète pas, il avait répondu.
Au bar, ils s’étaient mis un peu à l’écart et là, Ben, encouragé par les regards inquisiteurs de son amie avait décidé de parler.
— Il faut que je te dise quelque chose Betty.
— Quoi ?
— Attends... Je dois d’abord aller nous chercher à boire, sinon ça n’arrivera jamais ! Et avec ce que j’ai à te dire, il vaut mieux avoir de quoi boire !
Intriguée, Betty avait à peine remarqué ce mastodonte qui avait trop bu et parlait plus haut que tout le monde, et puis qui était venu s’installer à côté d’elle. Ce qui tombait assez mal puisque Betty avait remarqué ce petit brun au fond de la salle qui lui faisait de l’oeil, l’homme en costume qui était venu avec sa jeune secrétaire, ou sa jeune femme, qu’importe, et même la serveuse.
A la troisième fois qu’il avait mis sa main sur ses genoux – Et Ben qui n’arrivait toujours pas –, elle lui en avait fait le reproche, assez fort pour que les tables alentours l’entende. Lui avait fait un geste de la main pour la giffler. Betty ne s’était même pas tendue. La main avait été arrêtée par Ben. Lequel pris une gauche qui l’assomma. Tout ça était allé très vite.
L’homme en colère se retourna vers Betty mais il heurta un porte manteau, se trouva déséquilibré et tomba lourdement. Sa tête heurta le coin d’une table.
Ben avait l’air d’aller, mais les pompiers avaient décidé de l’emmener aux urgences « pour une vérification de routine» avait-ils dit. L’autre avait l’air dans un état autrement critique.
— Je viens avez toi
— C’est pas la peine Betty, je peux y aller.
— Je viens te voir demain à l’hôpital
— C’est pas la peine, je serai sorti dès ce soir !
— Tiens-moi au courant !
— Promis...
Betty avait décidé de rentrer. Une soirée de fichue ! En revenant chercher ses affaires à la table un étranger lui donna une clé. C’était celle de la Mercedes de Ben.
— C’est la vôtre ?
— Euh... C’est à mon ami, oui, merci.
Elle eut l’idée de ramener la voiture de Ben, il serait content de la trouver à sa sortie d’hôpital. Elle s’installa au volant, un peu fébrile. Elle rapprocha le siège pour pouvoir atteindre les pédales. Elle tourna la clé de contact. Rien. A nouveau. Rien.
Un peu affolée, elle jeta un oeil sur le trottoir. Un homme se présentait déjà pour l’aider.
— Je suis désolé monsieur, mais elle ne veut pas démarrer.
— Je vais regarder ça. Vous voulez bien ?
L’homme pris la place du conducteur. Echoua à son tour à démarrer la voiture. Il trifouilla un moment sous le tableau de bord, sortit et ouvrit le capot.
— Vous vous fichez souvent des passants comme ça mademoiselle ?
— Comment ?
— Je vous demande si vous aimez vous moquer des passants ?
— Mais je vous jure...
— C’est la caméra cachée, c’est ça ?
—Mais ... euh...
— Elle a pas de moteur votre voiture !
Et en claironnant, d’un oeil cherchant aux alentours où pouvait bien être planquée la caméra cachée, il s’écria au milieu de la rue :
— Elle n’a pas de moteur !
.
Une douche
Institutrice
invincible
betty boop
pacifisme
fétichisme
Béatrice passait sous la douche des heures indues.
L’eau ruisselant sur son corps la délassait, il faut dire aussi qu’elle était coquette, mais au fond, si elle y passait autant de temps, c’est que in fine, c’était le seul endroit où elle réussissait vraiment à réfléchir.
Parfois, à la faveur d’un nuage qui tamisait la lumière tombant du velux ou de l’ombre d’un repli du rideau, naissait une forme effrayante ; ça aurait pu être celle d’un dangereux inconnu ayant pénétré chez elle par effraction, armé d’un couteau. Elle s’imaginait la scène, comme dans un de ces films d’horreur qu’elle adorait regarder dans des bras cajolants en faisant semblant de trembler.
Mais rien à faire, ça ne lui faisait pas peur. Même l’eau un peu fraîche ne lui donnait pas la chair de poule. Pourtant Betty, comme elle se faisait appeler par ses amis, ne payait pas de mine. C’était un poids plume. Et elle était loin d’être experte en arts martiaux. La seule fois où elle avait voulu s’inscrire à un cours d’autodéfense, le prof qui devait simuler sur elle la première attaque s’était fait un tour de rein. Les autres filles s’étaient moqué et le cours avait été annulé.
Le portable sonna alors qu’elle était en train de se maquiller.
— Je passe te chercher à quelle heure ?
C’était Ben. Ben s’appelait Daniel mais on le surnommait comme ça à cause de son goût pour les vieilles Mercedes-Benz. Ben était aussi le copain avec lequel elle sortait le vendredi soir, quand la semaine de cours était finie. Apprendre à lire à des gamins de sept ans, c’était épuisant, et ça valait bien cette récompense.
— Et au fait... Millie, ça va mieux ?
— Non. Toujours pareil...
— Ah... Désolée. Je suis prête dans une heure, ça te va ?
— Dans une heure, pas de souci.
Betty se demandait parfois si ça n’était pas un peu de cruauté de sa part de prendre toujours des nouvelles de Millie auprès de Ben. Elle était dans le coma depuis plus d’un an, et pratiquement sans espoir d’amélioration. C’était aussi sa façon de lui faire comprendre qu’ils ne seraient jamais plus qu’amis.
Mais il fallait qu’elle se dépêche : une heure c’était juste assez pour finir son maquillage, étirer excessivement ses cils, passer une jupe décidément un peu trop courte, lacer aux chevilles ses hauts talons et prendre au passage son tout petit sac avant de se précipiter dehors, là où la berline ronronnante de Ben l’attendait depuis dix minutes.
Elle aurait aimé parfois s’habiller autrement, en jeans, en pulls, elle en exprimait intellectuellement le désir, mais chaque fois cédait à la pulsion. L’envie de séduire, de fasciner, revêtir son costume de provocation, c’était son besoin. Irrépressible.
Ben avait l’air préoccupé ce soir-là. Sans doute encore un peu à cause de Millie et probablement surtout à cause d’autre chose que Betty n’arrivait pas à savoir. Il avait à peine jeté un oeil sur ses cuisses que la position assise dénudait un peu trop. C’était un signe !
— T’as encore acheté une nouvelle voiture ?
— C’est une nouvelle, oui...
— Encore une «Benz» ?
— Et oui, encore...
— Elle est confotable
— Elle est pas récente.
— Elle a quel âge ?
— Je sais pas. Même le compteur ne marche plus !
Ben restait les yeux fixés sur la route et arrêta de parler. Il conduisait sereinement, la voiture avait l’air de survoler la ville, sans à-coups.
— Tu es sur que tout va bien ? l’avait relancé Betty.
— Ca va ne t’inquiète pas, il avait répondu.
Au bar, ils s’étaient mis un peu à l’écart et là, Ben, encouragé par les regards inquisiteurs de son amie avait décidé de parler.
— Il faut que je te dise quelque chose Betty.
— Quoi ?
— Attends... Je dois d’abord aller nous chercher à boire, sinon ça n’arrivera jamais ! Et avec ce que j’ai à te dire, il vaut mieux avoir de quoi boire !
Intriguée, Betty avait à peine remarqué ce mastodonte qui avait trop bu et parlait plus haut que tout le monde, et puis qui était venu s’installer à côté d’elle. Ce qui tombait assez mal puisque Betty avait remarqué ce petit brun au fond de la salle qui lui faisait de l’oeil, l’homme en costume qui était venu avec sa jeune secrétaire, ou sa jeune femme, qu’importe, et même la serveuse.
A la troisième fois qu’il avait mis sa main sur ses genoux – Et Ben qui n’arrivait toujours pas –, elle lui en avait fait le reproche, assez fort pour que les tables alentours l’entende. Lui avait fait un geste de la main pour la giffler. Betty ne s’était même pas tendue. La main avait été arrêtée par Ben. Lequel pris une gauche qui l’assomma. Tout ça était allé très vite.
L’homme en colère se retourna vers Betty mais il heurta un porte manteau, se trouva déséquilibré et tomba lourdement. Sa tête heurta le coin d’une table.
Ben avait l’air d’aller, mais les pompiers avaient décidé de l’emmener aux urgences « pour une vérification de routine» avait-ils dit. L’autre avait l’air dans un état autrement critique.
— Je viens avez toi
— C’est pas la peine Betty, je peux y aller.
— Je viens te voir demain à l’hôpital
— C’est pas la peine, je serai sorti dès ce soir !
— Tiens-moi au courant !
— Promis...
Betty avait décidé de rentrer. Une soirée de fichue ! En revenant chercher ses affaires à la table un étranger lui donna une clé. C’était celle de la Mercedes de Ben.
— C’est la vôtre ?
— Euh... C’est à mon ami, oui, merci.
Elle eut l’idée de ramener la voiture de Ben, il serait content de la trouver à sa sortie d’hôpital. Elle s’installa au volant, un peu fébrile. Elle rapprocha le siège pour pouvoir atteindre les pédales. Elle tourna la clé de contact. Rien. A nouveau. Rien.
Un peu affolée, elle jeta un oeil sur le trottoir. Un homme se présentait déjà pour l’aider.
— Je suis désolé monsieur, mais elle ne veut pas démarrer.
— Je vais regarder ça. Vous voulez bien ?
L’homme pris la place du conducteur. Echoua à son tour à démarrer la voiture. Il trifouilla un moment sous le tableau de bord, sortit et ouvrit le capot.
— Vous vous fichez souvent des passants comme ça mademoiselle ?
— Comment ?
— Je vous demande si vous aimez vous moquer des passants ?
— Mais je vous jure...
— C’est la caméra cachée, c’est ça ?
—Mais ... euh...
— Elle a pas de moteur votre voiture !
Et en claironnant, d’un oeil cherchant aux alentours où pouvait bien être planquée la caméra cachée, il s’écria au milieu de la rue :
— Elle n’a pas de moteur !
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Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Localisation : loupbleu@vosecrits.com
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Re: Exo live, le 14-11-2010
Un peu à l'arrache, mais je voulais poster ce soir.
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: Exo live, le 14-11-2010
Contraintes :
un scientifique
un jardin
Télépathie
Minnie
Foi
Viol
" Vous voulez asservir des populations ? Donnez-leur de médiocres idéaux et le culte des victimes ! "
Minnie posa le livre et alla boire un lait de poule en réfléchissant
Les médiocres idéaux, ça se discutait : faire des jardins sur tous les toits, c’était quand même une belle idée. Y faire pousser des fruits dix fois plus gros que la normale au nom des victimes de la faim… mmm, déjà plus tendancieux.
Appeler ça Röntgen fruits, carrément cynique.
Mais ce qui tracassait Minnie, c’était l’idolâtrie qui avait fait de Goern un concurrent sérieux pour le vrai Dieu dans les pays sous développés. Déjà qu’Allah avait failli prendre la tête dans les sondages…
Ce qui est bien avec la télépathie, c’est que personne ne peut soupçonner quoi que ce soit : un soir vous vous couchez bouddhiste, paf, le lendemain matin, c’est un vrai croyant qui se réveille et loue le Seigneur !
Evidemment ça demande une énergie titanesque, mais la Foi soulève les montagnes c’est bien connu. Et Minnie avait réussi à mettre au point des techniques lui permettant de convertir quarante-quatre personnes à la fois.
Ce qui gagnait du temps, mais quand même ! Elle devait chaque jour demander à Dieu l’énergie nécessaire, la population ne cessant de s’accroître à mesure que Goern la nourrissait plus abondamment, et c’était décourageant, à la longue ! Même pour une aussi fervente servante du Seigneur. Et puis, il y avait des brouillages : à certains moments en lieu et place de fidèles, elle fabriquait à son corps défendant des adorateurs de l’Oignon, une église de Fientologie, quelques ananabaptistes… ce qui la plongeait dans des affres et des abîmes de désespoir (qui lui foutaient les jetons, car il est dit que l’espérance est une Vertu Cardinale .)
Goern avait raflé tous les programmes internationaux d’aide au développement avec cette simple idée : cultiver les villes. La terre avait une gueule un peu plus verte, vue de l’espace. La couche d’ozone souriait bleu, les vers se régalaient, les Verts également ( quoique… Goern leur avait proprement coupé l’herbe sous le pied ! Allez donc faire une campagne quand la campagne est déjà réalisée !)
Cet ancien scientifique reconverti dans la politique prenait pour Minnie les traits de Belzébuth en personne.
Minnie était une petite personne replète, d’une intelligence conforme à la moyenne, dotée d’une énergie tenace, d’une gourmandise effrénée et d’un Super Pouvoir qu’elle avait découvert tardivement, à la mort de son époux, lorsqu‘elle avait souhaité de toutes ses forces que sa riche belle sœur renonce à sa part d’héritage pour la consacrer au denier du culte. A cette époque, le super pouvoir ne marchait qu’ à une distance de soixante-dix sept centimètres, mais elle n’avait pas tardé à s’améliorer. Elle parvenait maintenant à instiller ses idées dans le cerveau de n’importe qui à plus d’un mètre, ce qui devait faciliter son plan.
Elle alla se laver soigneusement les mains avant de prendre un premier calisson. Phase suivante : peaufiner la rencontre du lendemain avec Goern. Il faudrait l’approcher au plus près, pour limiter au maximum les risque d’interférences. Goern devait absolument faire publiquement allégeance au seul vrai Dieu. Minnie passa la nuit fort concentrée.
Elle n’aurait pas pu imaginer un tel luxe. Ce Goern vivait dans une débauche intolérablement délicieuse. Un majordome vint accueillir Minnie au pied du grand escalier, l’introduisit dans un adorable salon, où il s’excusa au nom de Goern de l’avoir fait lever si tôt, pouvait-il lui servir une collation afin de la faire patienter ?
Ce qui fut placé devant la convoitise de Minnie dépassait les plus fabuleuses descriptions issues des contes de mille et une nuits. Le réveil matinal auquel elle s’était astreinte lui avait creusé l’appétit.
Dieu se leva de mauvaise humeur, avec le sentiment qu’il lui manquait quelque chose. Il recompta ses ouailles. Minnie s’était convertie au Goernisme tout récemment.
Merde, dit Dieu et il engloutit une boite de calissons, encore un Super Pouvoir passé à l’opposition !
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un scientifique
un jardin
Télépathie
Minnie
Foi
Viol
" Vous voulez asservir des populations ? Donnez-leur de médiocres idéaux et le culte des victimes ! "
Minnie posa le livre et alla boire un lait de poule en réfléchissant
Les médiocres idéaux, ça se discutait : faire des jardins sur tous les toits, c’était quand même une belle idée. Y faire pousser des fruits dix fois plus gros que la normale au nom des victimes de la faim… mmm, déjà plus tendancieux.
Appeler ça Röntgen fruits, carrément cynique.
Mais ce qui tracassait Minnie, c’était l’idolâtrie qui avait fait de Goern un concurrent sérieux pour le vrai Dieu dans les pays sous développés. Déjà qu’Allah avait failli prendre la tête dans les sondages…
Ce qui est bien avec la télépathie, c’est que personne ne peut soupçonner quoi que ce soit : un soir vous vous couchez bouddhiste, paf, le lendemain matin, c’est un vrai croyant qui se réveille et loue le Seigneur !
Evidemment ça demande une énergie titanesque, mais la Foi soulève les montagnes c’est bien connu. Et Minnie avait réussi à mettre au point des techniques lui permettant de convertir quarante-quatre personnes à la fois.
Ce qui gagnait du temps, mais quand même ! Elle devait chaque jour demander à Dieu l’énergie nécessaire, la population ne cessant de s’accroître à mesure que Goern la nourrissait plus abondamment, et c’était décourageant, à la longue ! Même pour une aussi fervente servante du Seigneur. Et puis, il y avait des brouillages : à certains moments en lieu et place de fidèles, elle fabriquait à son corps défendant des adorateurs de l’Oignon, une église de Fientologie, quelques ananabaptistes… ce qui la plongeait dans des affres et des abîmes de désespoir (qui lui foutaient les jetons, car il est dit que l’espérance est une Vertu Cardinale .)
Goern avait raflé tous les programmes internationaux d’aide au développement avec cette simple idée : cultiver les villes. La terre avait une gueule un peu plus verte, vue de l’espace. La couche d’ozone souriait bleu, les vers se régalaient, les Verts également ( quoique… Goern leur avait proprement coupé l’herbe sous le pied ! Allez donc faire une campagne quand la campagne est déjà réalisée !)
Cet ancien scientifique reconverti dans la politique prenait pour Minnie les traits de Belzébuth en personne.
Minnie était une petite personne replète, d’une intelligence conforme à la moyenne, dotée d’une énergie tenace, d’une gourmandise effrénée et d’un Super Pouvoir qu’elle avait découvert tardivement, à la mort de son époux, lorsqu‘elle avait souhaité de toutes ses forces que sa riche belle sœur renonce à sa part d’héritage pour la consacrer au denier du culte. A cette époque, le super pouvoir ne marchait qu’ à une distance de soixante-dix sept centimètres, mais elle n’avait pas tardé à s’améliorer. Elle parvenait maintenant à instiller ses idées dans le cerveau de n’importe qui à plus d’un mètre, ce qui devait faciliter son plan.
Elle alla se laver soigneusement les mains avant de prendre un premier calisson. Phase suivante : peaufiner la rencontre du lendemain avec Goern. Il faudrait l’approcher au plus près, pour limiter au maximum les risque d’interférences. Goern devait absolument faire publiquement allégeance au seul vrai Dieu. Minnie passa la nuit fort concentrée.
Elle n’aurait pas pu imaginer un tel luxe. Ce Goern vivait dans une débauche intolérablement délicieuse. Un majordome vint accueillir Minnie au pied du grand escalier, l’introduisit dans un adorable salon, où il s’excusa au nom de Goern de l’avoir fait lever si tôt, pouvait-il lui servir une collation afin de la faire patienter ?
Ce qui fut placé devant la convoitise de Minnie dépassait les plus fabuleuses descriptions issues des contes de mille et une nuits. Le réveil matinal auquel elle s’était astreinte lui avait creusé l’appétit.
Dieu se leva de mauvaise humeur, avec le sentiment qu’il lui manquait quelque chose. Il recompta ses ouailles. Minnie s’était convertie au Goernisme tout récemment.
Merde, dit Dieu et il engloutit une boite de calissons, encore un Super Pouvoir passé à l’opposition !
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Invité- Invité
Re: Exo live, le 14-11-2010
Contraintes :
Saint-Pierre, île de La Réunion
Boulanger
voler
un voleur
la sécurité
se droguer
A mon arrivée sur l’île de Saint Pierre, il y avait de cela une demi douzaine d'années, j'avais très rapidement acquis une réputation d’imposteur. J’étais le premier boulanger à installer mon commerce sur l’île, et jusqu’ici, tout un chacun achetait ses baguettes au supermarché le plus proche. Personne n’avait trouvé mes prix excessifs, puisque tout le monde pouvait se rendre compte la différence de qualité des produits. Les premiers jours, donc, je m’étais rapidement fait apprécier, et les clients venaient dans ma boutique davantage pour discuter que pour faire leurs commissions.
J’avouai un jour à un jeune homme, alors que la boulangerie était pleine à craquer :
« Moi, monsieur, je vole ! »
Certain d’avoir produit mon petit effet, j’attendis des réactions de tout ordre. Je n’entendis rien qu’une petite voix qui lança :
« Ca c’est vrai, ça c’est vrai !
- Tu m’as vu ? demandai-je au minot.
- Ma maman habite à Sainte Rose de l’autre côté de l’île. Quand je vais chez elle, on va à la boulangerie, et le pain est meilleur que le tien. Et il est moins cher aussi. »
Je ris de la méprise.
« Mais non voyons, je ne vole pas comme ça ! Je vole dans les airs ! »
Personne ne m’écouta, le gamin s’était vu accordée toute l’importance qui me revenait en temps normal, et l’on se précipita à Sainte Rose pour vérifier la véracité de ses dires. On jugea mes flûtes à sept euros trop chères (elles en valaient bien dix), et l’on ne mit plus un pied dans ma boutique. Je continuai néanmoins de faire mon pain chaque matin, et le mangeai dans le courant de la journée, en attendant des clients.
Tant d’ennui et de lassitude me conduisit à la drogue. Le shoot de six heures dans l’arrière boutique me ravissait : si un client entrait, il me verrait complètement stone, et mon commerce fermerait. C’était un danger exaltant !
Mes délires étaient incroyables : je fermais les yeux et sous le théâtre de mes paupières, un gamin mettait les doigts dans une prise, une femme prenait la voiture et n’attachait pas sa ceinture de sécurité, un séropositif s‘apprêtait à coucher avec une femme sans préservatif... et j’arrivais, je volais à leur rescousse. « La sécurité, madame, monsieur, mon petit ! La sécurité, c’est l’important ! La sécurité, c’est primordial ! »
Lorsqu’en plein trip, je vis chez un ami qui habitait tout près que sa femme, enceinte jusqu’aux yeux, allait se faire griffer par leur chat qui, après tout pourquoi pas, était peut être atteint de toxoplasmose, je n’hésitai pas un instant, abandonnai la boutique (les chances de cambriolage étaient moindres, et la caisse était vide) et volai jusqu’au lieu du crime.
« Attention au chat ! » lançai-je à la future maman qui berçait son animal comme en guise d’entraînement pour le bébé à naître.
Je saisis le félin par la peau du cou, et le lançai dans la cuisine. La bestiole détala en me hurlant dessus. Je ne lui en tins pas rigueur.
« La sécurité, madame ! La sécurité, ça c’est important !
- Comment avez-vous su ? » me demanda toute ébranlée celle qui avait frôlé la mort.
Je songeai alors à juste titre que la drogue avait sur moi un effet tout à fait inattendu : elle me permettait de sauver des vies ! des hommes ! des femmes ! des enfants !
« C’est parce que je suis un héros ! » dis-je en lui lançant un sourire ravageur.
Je retournai à mes shoots : désormais, aucun doute, j’allais bel et bien produire mon petit effet.
Pas sérieux du tout. Mais je voulais quand même tenter le coup ;-) !
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Saint-Pierre, île de La Réunion
Boulanger
voler
un voleur
la sécurité
se droguer
A mon arrivée sur l’île de Saint Pierre, il y avait de cela une demi douzaine d'années, j'avais très rapidement acquis une réputation d’imposteur. J’étais le premier boulanger à installer mon commerce sur l’île, et jusqu’ici, tout un chacun achetait ses baguettes au supermarché le plus proche. Personne n’avait trouvé mes prix excessifs, puisque tout le monde pouvait se rendre compte la différence de qualité des produits. Les premiers jours, donc, je m’étais rapidement fait apprécier, et les clients venaient dans ma boutique davantage pour discuter que pour faire leurs commissions.
J’avouai un jour à un jeune homme, alors que la boulangerie était pleine à craquer :
« Moi, monsieur, je vole ! »
Certain d’avoir produit mon petit effet, j’attendis des réactions de tout ordre. Je n’entendis rien qu’une petite voix qui lança :
« Ca c’est vrai, ça c’est vrai !
- Tu m’as vu ? demandai-je au minot.
- Ma maman habite à Sainte Rose de l’autre côté de l’île. Quand je vais chez elle, on va à la boulangerie, et le pain est meilleur que le tien. Et il est moins cher aussi. »
Je ris de la méprise.
« Mais non voyons, je ne vole pas comme ça ! Je vole dans les airs ! »
Personne ne m’écouta, le gamin s’était vu accordée toute l’importance qui me revenait en temps normal, et l’on se précipita à Sainte Rose pour vérifier la véracité de ses dires. On jugea mes flûtes à sept euros trop chères (elles en valaient bien dix), et l’on ne mit plus un pied dans ma boutique. Je continuai néanmoins de faire mon pain chaque matin, et le mangeai dans le courant de la journée, en attendant des clients.
Tant d’ennui et de lassitude me conduisit à la drogue. Le shoot de six heures dans l’arrière boutique me ravissait : si un client entrait, il me verrait complètement stone, et mon commerce fermerait. C’était un danger exaltant !
Mes délires étaient incroyables : je fermais les yeux et sous le théâtre de mes paupières, un gamin mettait les doigts dans une prise, une femme prenait la voiture et n’attachait pas sa ceinture de sécurité, un séropositif s‘apprêtait à coucher avec une femme sans préservatif... et j’arrivais, je volais à leur rescousse. « La sécurité, madame, monsieur, mon petit ! La sécurité, c’est l’important ! La sécurité, c’est primordial ! »
Lorsqu’en plein trip, je vis chez un ami qui habitait tout près que sa femme, enceinte jusqu’aux yeux, allait se faire griffer par leur chat qui, après tout pourquoi pas, était peut être atteint de toxoplasmose, je n’hésitai pas un instant, abandonnai la boutique (les chances de cambriolage étaient moindres, et la caisse était vide) et volai jusqu’au lieu du crime.
« Attention au chat ! » lançai-je à la future maman qui berçait son animal comme en guise d’entraînement pour le bébé à naître.
Je saisis le félin par la peau du cou, et le lançai dans la cuisine. La bestiole détala en me hurlant dessus. Je ne lui en tins pas rigueur.
« La sécurité, madame ! La sécurité, ça c’est important !
- Comment avez-vous su ? » me demanda toute ébranlée celle qui avait frôlé la mort.
Je songeai alors à juste titre que la drogue avait sur moi un effet tout à fait inattendu : elle me permettait de sauver des vies ! des hommes ! des femmes ! des enfants !
« C’est parce que je suis un héros ! » dis-je en lui lançant un sourire ravageur.
Je retournai à mes shoots : désormais, aucun doute, j’allais bel et bien produire mon petit effet.
Pas sérieux du tout. Mais je voulais quand même tenter le coup ;-) !
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Re: Exo live, le 14-11-2010
acquis, bien sûr... pas acquéri...
corrigé gracieusement par l'administrateur :-)
corrigé gracieusement par l'administrateur :-)
Re: Exo live, le 14-11-2010
Contraintes :
Dans une agence immobilière
Taxi
Capacité de retourner changer des petits détails du passé
Jeune fille
Pureté
Alcoolique
Et Fermez-la ! faillit-elle ajouter, mais l’homme conduisait à présent sans plus se soucier d’elle. Les clients lunatiques, ça ne devait pas le troubler pas plus que ça.
Elle jeta un coup d’œil à son portable, ferma les yeux, il ne lui restait plus que 13 minutes. Une question ! Vite une bonne question ! Liège… l’agence immobilière de son père, ça ne pouvait être que... Elle fit glisser le coquillage hors de sa housse et le tint dans ses mains jointes, puis elle lui chuchota le mot et formula sa question.
Trois heures et demi plus tard, Gare du Nord, Olympe montait dans le Thalys pour Liège. Le train était bondé. Elle dut faire dégager le jeune allemand qui occupait sa place numérotée. En se levant un peu de bière gicla de la cannette qu’il tenait à la main. Elle épongea le siège avec un paquet entier de mouchoirs en papier, tira la tablette pour installer son ordinateur et se mit au travail.
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Dans une agence immobilière
Taxi
Capacité de retourner changer des petits détails du passé
Jeune fille
Pureté
Alcoolique
Ressac, once again
Prologue
Comme la jeune femme fouillait dans son sac, le taximan toussota pour attirer son attention. Elle croisa son regard dans le rétro. Roulez ! dit-elle. Il démarra puis se tournant à demi : C’est pas que ça me regarde, mais elle va où, la pt’ite dame ? Je ne sais pas encore, dit-elle. Roulez, c’est tout ce que je vous demande. Prologue
Et Fermez-la ! faillit-elle ajouter, mais l’homme conduisait à présent sans plus se soucier d’elle. Les clients lunatiques, ça ne devait pas le troubler pas plus que ça.
Elle jeta un coup d’œil à son portable, ferma les yeux, il ne lui restait plus que 13 minutes. Une question ! Vite une bonne question ! Liège… l’agence immobilière de son père, ça ne pouvait être que... Elle fit glisser le coquillage hors de sa housse et le tint dans ses mains jointes, puis elle lui chuchota le mot et formula sa question.
Trois heures et demi plus tard, Gare du Nord, Olympe montait dans le Thalys pour Liège. Le train était bondé. Elle dut faire dégager le jeune allemand qui occupait sa place numérotée. En se levant un peu de bière gicla de la cannette qu’il tenait à la main. Elle épongea le siège avec un paquet entier de mouchoirs en papier, tira la tablette pour installer son ordinateur et se mit au travail.
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Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo live, le 14-11-2010
Bon, trop bref évidemment l'espace d'un exo-live pour un sujet aussi alléchant. M'a fallu tout ce temps pour déployer mon imaginaire et donc le texte est riquiqui, mais qu'est-ce que je gamberge.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Julien des bunkers
Contraintes :
Une cave
Un éboueur
transformer le métal en eau.
Julien se remet au sport, footing tous les matins à six heures
l'égalité
l'obsession sexuelle
Tous les matins, footing à six heures. Derrière la benne à ordure , je zigzague du caniveau au trottoir, je vide les poubelles , sur j’aimerai mieux à cette heure ci me vider dans les plus belles. Mais celles qu’on trouve sur le trottoir à cette heure ci ont l’air défraichies des petits matins blêmes. Elles se hâtent pour aller faire les ménages dans les bureaux des gratte-ciels et j’ai pas le temps de monter avec elles au septième ciel. Et puis je n’aurai pas l’énergie…Faut pas croire c’est sportif, je me suis fait embaucher pour ça, me maintenir en forme….et puis agir sur la propreté des mœurs. Sur mon territoire ya du boulot, tous des pourris, c’est comme ça qu’ils envisagent l’Egalité la liberté et la fraternité.
Non les filles c’est à la nuit tombée que je les ramasse. Sur les trottoirs mais une fois que je me suis occupé des ordures. Pas celles que vous croyez. Je les trouve toutes attirantes, les gonzesses. Entre toutes , mon cœur balance. Ya pas que lui qui balance. Dommage qu’elles s’en balancent.
En fait je m’en fous qu’elles soient belles, ou pas belles, je suis pour l’Egalité moi. L’Egalité des sexes voilà une idée qui me tient à cœur. Une femme est une femme il n’y en a pas d’infâmes….et si la nuit tous les chats sont gris, la nuit, toutes les chattes me grisent .
Le problème c’est qu’elles ne voient pas la chose comme ça. Pour elle un mec est éboueur ou PDG il roule en Lamborghini ou en camion- benne, il a un compte en suisse, ou il compte ses petits suisses. Moi j’suis éboueur, enfin agent de propreté urbaine, et si pour sur j’fais pas partie des ordures, l’or dur je sais le retraiter.
Ah j’vous l’avais pas dit ? L’or ne me résiste pas . Pas comme ces nanas qui se croient trop bien carrossées pour moi….J’ai pas besoin de scie pour mettre Paris en bouteilles…Le métal , n’importe lequel , je peux le changer en eau…
En eau ferrugineuse …ma façon de participer au recyclage des métaux…
Certes longtemps je me suis demandé à quoi pouvait me servir ce superpouvoir, j’me disais j’suis pas béni des dieux quand même, j’fais figure de parent pauvre. Moi j’aurai rêvé d’avoir une cape d’invisibilité ! Ah je m’en serai donné à cœur joie. Pouvoir rentrer partout dans les maisons, les boudoirs, les vestiaires de filles, les salles de bain, et pouvoir toutes les regarder , en lousdé, se trémousser sous la douche, essayer leurs bas résilles, se faire du bien avec leur copain coin-coin.
A part faire fondre les lunettes de mon prof de français ou les armatures du parapluie de ma mère, et celles du soutien gorge de Geogette, ma voisine, j’savais pas trop à quoi me servirait ce talent particulier.
Mais fini de rigoler . J’ai décidé d’en profiter pour mettre en pratique mes principes. D ’Egalité. On devrait inscrire mon nom au frontispice des mairies plutôt que sur une obscure et misérable feuille de paye, dans un anonyme bureau municipal. Mais je suis sur qu’un jour ma mission sera reconnue d’utilité publique et qu’on me portera aux nues. J’aime bien cette idée tiens d’être porté aux nues !
En attendant , j’ai concilié mon métier avec mes principes les plus nobles. Egalité Hygiène Environnement. C’est mon credo. Alors je préserve l’environnement et je pratique l’hygiène sociale. J’ai pas de difficulté à réduire l’émisssion nocive des gaz polluants d’une Lamborghini, croyez-moi. J’adore la tête des mecs quand ils sortent de chez leur copine au petit matin et qu’à la place de leur bagnole, il n’y a plus qu’un ruissellement qui finit de s’écouler dans le caniveau. Les sièges et autres accessoires, mes copains les clodos les ont déjà fait disparaitre au plus vite et ils se sont fondus dans la nuit.
J’adore leur tête aussi quand la menue monnaie qu’ils ont dans les poches se transforme en humidité le long de leur pantalon ! J’en pisse dans mon froc de rire rien que d’y penser. Egalité !
Après gourmettes, chevalières et Rollex y passent aussi. Un jour, les nanas me regarderont autrement et elles verront un mec sans peur ni reproche dont les attributs ne fondent pas dés qu’elles approchent !
Bon c’est pas tout. J’vous laisse. J’dois vider ce local à poubelles. Putain, il fait noir comme dans une cave ! Ah j’vous jure j’ai hâte d’être à la retraite. C’est là que commencera ma vraie carrière. Robin des bois version Julien des bunkers ! Super héros des spoliés bancaires ! Mieux que super zéro avec de l’urticaire !
Ouais , parce si je ne m’abuse, les comptes des pourris y reposent dans des coffres blindés, non ? Vivement les caves de la banque de France ! Et d'ailleurs ! A moi Fort Knox !
Une cave
Un éboueur
transformer le métal en eau.
Julien se remet au sport, footing tous les matins à six heures
l'égalité
l'obsession sexuelle
Tous les matins, footing à six heures. Derrière la benne à ordure , je zigzague du caniveau au trottoir, je vide les poubelles , sur j’aimerai mieux à cette heure ci me vider dans les plus belles. Mais celles qu’on trouve sur le trottoir à cette heure ci ont l’air défraichies des petits matins blêmes. Elles se hâtent pour aller faire les ménages dans les bureaux des gratte-ciels et j’ai pas le temps de monter avec elles au septième ciel. Et puis je n’aurai pas l’énergie…Faut pas croire c’est sportif, je me suis fait embaucher pour ça, me maintenir en forme….et puis agir sur la propreté des mœurs. Sur mon territoire ya du boulot, tous des pourris, c’est comme ça qu’ils envisagent l’Egalité la liberté et la fraternité.
Non les filles c’est à la nuit tombée que je les ramasse. Sur les trottoirs mais une fois que je me suis occupé des ordures. Pas celles que vous croyez. Je les trouve toutes attirantes, les gonzesses. Entre toutes , mon cœur balance. Ya pas que lui qui balance. Dommage qu’elles s’en balancent.
En fait je m’en fous qu’elles soient belles, ou pas belles, je suis pour l’Egalité moi. L’Egalité des sexes voilà une idée qui me tient à cœur. Une femme est une femme il n’y en a pas d’infâmes….et si la nuit tous les chats sont gris, la nuit, toutes les chattes me grisent .
Le problème c’est qu’elles ne voient pas la chose comme ça. Pour elle un mec est éboueur ou PDG il roule en Lamborghini ou en camion- benne, il a un compte en suisse, ou il compte ses petits suisses. Moi j’suis éboueur, enfin agent de propreté urbaine, et si pour sur j’fais pas partie des ordures, l’or dur je sais le retraiter.
Ah j’vous l’avais pas dit ? L’or ne me résiste pas . Pas comme ces nanas qui se croient trop bien carrossées pour moi….J’ai pas besoin de scie pour mettre Paris en bouteilles…Le métal , n’importe lequel , je peux le changer en eau…
En eau ferrugineuse …ma façon de participer au recyclage des métaux…
Certes longtemps je me suis demandé à quoi pouvait me servir ce superpouvoir, j’me disais j’suis pas béni des dieux quand même, j’fais figure de parent pauvre. Moi j’aurai rêvé d’avoir une cape d’invisibilité ! Ah je m’en serai donné à cœur joie. Pouvoir rentrer partout dans les maisons, les boudoirs, les vestiaires de filles, les salles de bain, et pouvoir toutes les regarder , en lousdé, se trémousser sous la douche, essayer leurs bas résilles, se faire du bien avec leur copain coin-coin.
A part faire fondre les lunettes de mon prof de français ou les armatures du parapluie de ma mère, et celles du soutien gorge de Geogette, ma voisine, j’savais pas trop à quoi me servirait ce talent particulier.
Mais fini de rigoler . J’ai décidé d’en profiter pour mettre en pratique mes principes. D ’Egalité. On devrait inscrire mon nom au frontispice des mairies plutôt que sur une obscure et misérable feuille de paye, dans un anonyme bureau municipal. Mais je suis sur qu’un jour ma mission sera reconnue d’utilité publique et qu’on me portera aux nues. J’aime bien cette idée tiens d’être porté aux nues !
En attendant , j’ai concilié mon métier avec mes principes les plus nobles. Egalité Hygiène Environnement. C’est mon credo. Alors je préserve l’environnement et je pratique l’hygiène sociale. J’ai pas de difficulté à réduire l’émisssion nocive des gaz polluants d’une Lamborghini, croyez-moi. J’adore la tête des mecs quand ils sortent de chez leur copine au petit matin et qu’à la place de leur bagnole, il n’y a plus qu’un ruissellement qui finit de s’écouler dans le caniveau. Les sièges et autres accessoires, mes copains les clodos les ont déjà fait disparaitre au plus vite et ils se sont fondus dans la nuit.
J’adore leur tête aussi quand la menue monnaie qu’ils ont dans les poches se transforme en humidité le long de leur pantalon ! J’en pisse dans mon froc de rire rien que d’y penser. Egalité !
Après gourmettes, chevalières et Rollex y passent aussi. Un jour, les nanas me regarderont autrement et elles verront un mec sans peur ni reproche dont les attributs ne fondent pas dés qu’elles approchent !
Bon c’est pas tout. J’vous laisse. J’dois vider ce local à poubelles. Putain, il fait noir comme dans une cave ! Ah j’vous jure j’ai hâte d’être à la retraite. C’est là que commencera ma vraie carrière. Robin des bois version Julien des bunkers ! Super héros des spoliés bancaires ! Mieux que super zéro avec de l’urticaire !
Ouais , parce si je ne m’abuse, les comptes des pourris y reposent dans des coffres blindés, non ? Vivement les caves de la banque de France ! Et d'ailleurs ! A moi Fort Knox !
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Exo live, le 14-11-2010
Oup's, j'ai un "pas" de trop ici: "Les clients lunatiques, ça ne devait pas le troubler pas plus que ça."
merci à çui qui mis mes contraintes en exergue.
merci à çui qui mis mes contraintes en exergue.
Kilis- Nombre de messages : 6085
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo live, le 14-11-2010
Loupbleu, pour moi le texte appelle une suite ! Je l'ai trouvé vraiment intéressant, j'ai envie de connaître le devenir de ces gens...
Procuste- Nombre de messages : 482
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Localisation : œ Œ ç Ç à À é É è È æ Æ ù Ù â  ê Ê î Î ô Ô û Û ä Ä ë Ë ï Ï ö Ö ü Ü – —
Date d'inscription : 16/10/2010
Re: Exo live, le 14-11-2010
Bon, j'ai lu tout le monde (sauf le texte de Rebecca qui vient de surgir !), admiratif, mais je ne me sens pas la force d'écrire des commentaires décents ce soir. Cela dit, vu les consignes, respect.
Invité- Invité
Re: Exo live, le 14-11-2010
coline Dé, une très bonne idée ! La chute m'a beaucoup plu. L'ensemble du texte est peut-ête un peu trop esquissé, mais enfin, en disant ça, je me donne l'imperssion de l'hôpital qui se fout de la charité...
Procuste- Nombre de messages : 482
Age : 62
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Date d'inscription : 16/10/2010
Re: Exo live, le 14-11-2010
Contraintes :
Un hall de gare
Médecin
Télékinésie
Un mammouth
Paresse
Pédophilie
Mammouthman
Kevin regarde le mammouth avec un mélange de dégoût et de curiosité. Il n’a jamais vu une masse aussi énorme, faite de plis et de replis. Un cou boursoufflé entourant la tête comme une bouée. Deux énormes seins posés à plat sur le premier des trois gigantesques bourrelets ventraux affalés les uns sur les autres dans une cascade de chairs flasques et dont le dernier cache les cuisses jusqu’aux genoux. Les bras paraissent écartés du reste du corps dans une crucifixion perpétuelle, la graisse des mollets recouvre les pieds jusqu’aux orteils et deux mains rondes aux doigts saucissonnés tentent de se rejoindre sur la poitrine sans y parvenir, dans une ébauche bizarre de bras croisés.
Mais le plus phénoménal ce sont les poils, noirs, fournis, qui mangent le visage dans une barbe pantagruélique, avalant les joues et rejoignant deux sourcils sans espace barrant un front déjà à moitié recouvert des frisures d’une chevelure épaisse et plus noire encore.
Dès le premier regard, le surnom se justifie.
Le mammouth examine Kevin, il sait très bien que tous les gamins de la ville lui donnent ce surnom, tout comme il sait que les parents sont tous au courant et en rient sans chercher à sermonner leurs petites têtes blondes. Il s’en moque. L’essentiel c’est que c’est le meilleur pédiatre du coin et qu’ils ont beau rire, ils amènent tous leurs gosses au moindre bobo.
Il est mignon ce petit Kevin avec ses tâches de rousseur, ses cheveux en épis et ses lèvres roses entrouvertes sur l’étonnement.
Lui aussi il a été mignon petit, un vrai Lord Fauntleroy, tout le monde lui donnait le bon dieu sans confession, sage, discret, bon à l’école, jamais une seule bêtise, il faisait le bonheur de ses parents et personne n’a jamais découvert son secret.
Lui s’en est aperçu très tôt, tout en croyant que c’était normal et que tout le monde pouvait le faire. Aussi naturel que marcher et respirer même si l’apprentissage ne s’est pas fait en douceur au début : combien de jouets il s’est pris sur la tête avant de réussir à les poser en douceur sur le tapis de jeu. Mais il a vite appris. Tout comme il a vite compris qu’il était le seul à posséder ce don et quel bénéfice il pouvait tirer à ne pas le révéler. C’était surprenant et marrant de voir les adultes si sûrs de leur savoir et de leur supériorité devoir se lever pour aller chercher un objet et ployer sous son poids. Lui, il suffisait qu’il y pense et l’objet venait jusqu’à lui ou à l’endroit qu’il désirait. Avec beaucoup de concentration au début puis de plus en plus facilement, et désormais sans y penser.
Il ne sait pas trop ce qui a provoqué quoi, un peu comme l’histoire de l’œuf et de la poule : était-il paresseux de nature ou bien est-ce à force de n’avoir aucun effort à faire qu’il l’était devenu ?
Il ne saurait pas dire, en revanche ce qu’il sait maintenant c’est qu’il ne renoncerait à la paresse pour rien au monde. Quoi de plus jouissif que de ne plus bouger et de laisser l’esprit faire les choses à la place du corps. Mieux encore, il a envie de la partager, de l’ériger en principe, de la glisser insidieusement dans tous les esprits. Et il a ses petits trucs pour ça.
Peu à peu il a grossi, c’est sans douter le prix à payer quand on est adepte du moindre mouvement. Même pas besoin de lever le petit doigt, il suffit de le vouloir et de le visualiser pour que les aliments s’engouffrent dans sa bouche, que le ciseau vienne lui tailler la barbe ou que le livre reste en lévitation devant ses yeux en tournant les pages tout seul.
Des années qu’il n’a pas levé un bras, il se douche en fauteuil, les vêtements s’effeuillent d’eux-mêmes et le pommeau fait son œuvre de rinçage des endroits frottés par la savonnette.
Aller faire des courses est simple comme penser, les aliments se jettent dans la gueule du caddy qui les vomi ensuite sur le tapis de caisse, pas besoin de s’inquiéter que quiconque le voit faire, tous ont les yeux rivés sur lui, comme magnétisés et ne remarquent rien d’autre.
Mais ce qu’il adore c’est sauver les gens malgré eux. Les soirs de tempête, d’un coup d’œil, il amorti la chute des branches et les pose délicatement là où personne ne risque d’être blessé. Le lendemain les habitants les retrouvent tronçonnées dans leurs réserves à bois et prêtes à se glisser dans les cheminées. Sur son passage plus d’accidents : les voitures freinent à temps pour éviter la grand-mère du passage clouté ou le chien errant qui déboule. Les portes stoppent avant de coincer les doigts, et les robinets giclent pour éteindre les feux.
Quand il ne travaille pas à se régaler dans son cabinet, le mammouth passe son temps à sillonner sa ville en fauteuil électrique pour redresser les barrières, colmater les brèches, combler les trous, mieux garer les voitures avant que la fourrière ne passe, vider les poubelles, nettoyer les rues, enlever les feuilles mortes et les crottes de chien sur les trottoirs, fermer les portes oubliées pour éviter la tentation aux voleurs, réparer les volets, repeindre les devantures.
Peu à peu ce sont tous les corps de métier de la ville qui ont appris à se laisser vivre, à flemmarder pendant les heures de travail, n’ayant plus rien à faire. Et les particuliers s’y mettent, à sa plus grande satisfaction.
Le petit Kevin commence à se sentir pousser des envies de déguerpir à rester planté là sous le regard déshabilleur du mammouth.
Il se dandine sur place comme s’il avait envie d’uriner, les mains crispées sur son jean quand tout à coup un tensiomètre roule vers lui, la manche de son t-shirt se retrousse toute seule, le tensiomètre s’enroule autour de son bras, serre et s’arrête dans un bip en desserrant son étreinte.
Puis son jean se fait la malle et un petit marteau vient lui faire le test du réflexe. Kevin ahuri regarde le mammouth qui sourit.
Et qui bande aussi de voir ce petit corps dénudé, mais ça Kevin ne le saura jamais, protégé de la vision de l’appendice dressé par la graisse qui l’enfouie.
Et l’examen continue sans que jamais il ne le touche, les objets virevoltent dans la pièce, dansent une valse fascinante sous les yeux émerveillés du petit : « le mammouth est un magicien » !
Il comprend mieux pourquoi tous ses copains de classe s’inventent toujours une excuse pour aller lui rendre visite.
L’auscultation se termine sur un bocal de bonbons qui quitte son étagère pour flotter dans les airs avant de déverser une partie de son contenu dans ses poches. Ses vêtements se remettent en place et le mammouth d’une voix essoufflée lui promet d’autres scènes de magies si il tient sa langue. Et comment qu’il ne va pas la tenir !
Le mammouth le sait pertinemment, c’est d’ailleurs ce qui lui garantit une clientèle éternelle de petits patients avides de découvrir ce qui se passe dans ce grand bureau aux volets fermés dont les parents ont interdiction de franchir le seuil. Et il ne désespère pas d’arriver à leur inculquer le goût de la paresse et de former ainsi des générations de glandeurs futurs militants de canapé.
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Un hall de gare
Médecin
Télékinésie
Un mammouth
Paresse
Pédophilie
Mammouthman
Kevin regarde le mammouth avec un mélange de dégoût et de curiosité. Il n’a jamais vu une masse aussi énorme, faite de plis et de replis. Un cou boursoufflé entourant la tête comme une bouée. Deux énormes seins posés à plat sur le premier des trois gigantesques bourrelets ventraux affalés les uns sur les autres dans une cascade de chairs flasques et dont le dernier cache les cuisses jusqu’aux genoux. Les bras paraissent écartés du reste du corps dans une crucifixion perpétuelle, la graisse des mollets recouvre les pieds jusqu’aux orteils et deux mains rondes aux doigts saucissonnés tentent de se rejoindre sur la poitrine sans y parvenir, dans une ébauche bizarre de bras croisés.
Mais le plus phénoménal ce sont les poils, noirs, fournis, qui mangent le visage dans une barbe pantagruélique, avalant les joues et rejoignant deux sourcils sans espace barrant un front déjà à moitié recouvert des frisures d’une chevelure épaisse et plus noire encore.
Dès le premier regard, le surnom se justifie.
Le mammouth examine Kevin, il sait très bien que tous les gamins de la ville lui donnent ce surnom, tout comme il sait que les parents sont tous au courant et en rient sans chercher à sermonner leurs petites têtes blondes. Il s’en moque. L’essentiel c’est que c’est le meilleur pédiatre du coin et qu’ils ont beau rire, ils amènent tous leurs gosses au moindre bobo.
Il est mignon ce petit Kevin avec ses tâches de rousseur, ses cheveux en épis et ses lèvres roses entrouvertes sur l’étonnement.
Lui aussi il a été mignon petit, un vrai Lord Fauntleroy, tout le monde lui donnait le bon dieu sans confession, sage, discret, bon à l’école, jamais une seule bêtise, il faisait le bonheur de ses parents et personne n’a jamais découvert son secret.
Lui s’en est aperçu très tôt, tout en croyant que c’était normal et que tout le monde pouvait le faire. Aussi naturel que marcher et respirer même si l’apprentissage ne s’est pas fait en douceur au début : combien de jouets il s’est pris sur la tête avant de réussir à les poser en douceur sur le tapis de jeu. Mais il a vite appris. Tout comme il a vite compris qu’il était le seul à posséder ce don et quel bénéfice il pouvait tirer à ne pas le révéler. C’était surprenant et marrant de voir les adultes si sûrs de leur savoir et de leur supériorité devoir se lever pour aller chercher un objet et ployer sous son poids. Lui, il suffisait qu’il y pense et l’objet venait jusqu’à lui ou à l’endroit qu’il désirait. Avec beaucoup de concentration au début puis de plus en plus facilement, et désormais sans y penser.
Il ne sait pas trop ce qui a provoqué quoi, un peu comme l’histoire de l’œuf et de la poule : était-il paresseux de nature ou bien est-ce à force de n’avoir aucun effort à faire qu’il l’était devenu ?
Il ne saurait pas dire, en revanche ce qu’il sait maintenant c’est qu’il ne renoncerait à la paresse pour rien au monde. Quoi de plus jouissif que de ne plus bouger et de laisser l’esprit faire les choses à la place du corps. Mieux encore, il a envie de la partager, de l’ériger en principe, de la glisser insidieusement dans tous les esprits. Et il a ses petits trucs pour ça.
Peu à peu il a grossi, c’est sans douter le prix à payer quand on est adepte du moindre mouvement. Même pas besoin de lever le petit doigt, il suffit de le vouloir et de le visualiser pour que les aliments s’engouffrent dans sa bouche, que le ciseau vienne lui tailler la barbe ou que le livre reste en lévitation devant ses yeux en tournant les pages tout seul.
Des années qu’il n’a pas levé un bras, il se douche en fauteuil, les vêtements s’effeuillent d’eux-mêmes et le pommeau fait son œuvre de rinçage des endroits frottés par la savonnette.
Aller faire des courses est simple comme penser, les aliments se jettent dans la gueule du caddy qui les vomi ensuite sur le tapis de caisse, pas besoin de s’inquiéter que quiconque le voit faire, tous ont les yeux rivés sur lui, comme magnétisés et ne remarquent rien d’autre.
Mais ce qu’il adore c’est sauver les gens malgré eux. Les soirs de tempête, d’un coup d’œil, il amorti la chute des branches et les pose délicatement là où personne ne risque d’être blessé. Le lendemain les habitants les retrouvent tronçonnées dans leurs réserves à bois et prêtes à se glisser dans les cheminées. Sur son passage plus d’accidents : les voitures freinent à temps pour éviter la grand-mère du passage clouté ou le chien errant qui déboule. Les portes stoppent avant de coincer les doigts, et les robinets giclent pour éteindre les feux.
Quand il ne travaille pas à se régaler dans son cabinet, le mammouth passe son temps à sillonner sa ville en fauteuil électrique pour redresser les barrières, colmater les brèches, combler les trous, mieux garer les voitures avant que la fourrière ne passe, vider les poubelles, nettoyer les rues, enlever les feuilles mortes et les crottes de chien sur les trottoirs, fermer les portes oubliées pour éviter la tentation aux voleurs, réparer les volets, repeindre les devantures.
Peu à peu ce sont tous les corps de métier de la ville qui ont appris à se laisser vivre, à flemmarder pendant les heures de travail, n’ayant plus rien à faire. Et les particuliers s’y mettent, à sa plus grande satisfaction.
Le petit Kevin commence à se sentir pousser des envies de déguerpir à rester planté là sous le regard déshabilleur du mammouth.
Il se dandine sur place comme s’il avait envie d’uriner, les mains crispées sur son jean quand tout à coup un tensiomètre roule vers lui, la manche de son t-shirt se retrousse toute seule, le tensiomètre s’enroule autour de son bras, serre et s’arrête dans un bip en desserrant son étreinte.
Puis son jean se fait la malle et un petit marteau vient lui faire le test du réflexe. Kevin ahuri regarde le mammouth qui sourit.
Et qui bande aussi de voir ce petit corps dénudé, mais ça Kevin ne le saura jamais, protégé de la vision de l’appendice dressé par la graisse qui l’enfouie.
Et l’examen continue sans que jamais il ne le touche, les objets virevoltent dans la pièce, dansent une valse fascinante sous les yeux émerveillés du petit : « le mammouth est un magicien » !
Il comprend mieux pourquoi tous ses copains de classe s’inventent toujours une excuse pour aller lui rendre visite.
L’auscultation se termine sur un bocal de bonbons qui quitte son étagère pour flotter dans les airs avant de déverser une partie de son contenu dans ses poches. Ses vêtements se remettent en place et le mammouth d’une voix essoufflée lui promet d’autres scènes de magies si il tient sa langue. Et comment qu’il ne va pas la tenir !
Le mammouth le sait pertinemment, c’est d’ailleurs ce qui lui garantit une clientèle éternelle de petits patients avides de découvrir ce qui se passe dans ce grand bureau aux volets fermés dont les parents ont interdiction de franchir le seuil. Et il ne désespère pas d’arriver à leur inculquer le goût de la paresse et de former ainsi des générations de glandeurs futurs militants de canapé.
.
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Exo live, le 14-11-2010
M-arjolaine, j'aime bien la manière dont vous collez aux contraintes... mais le texte me laisse un petit goût de pas assez travaillé, un peu comme celui de coline Dé.
Procuste- Nombre de messages : 482
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Re: Exo live, le 14-11-2010
Kilis, c'est un début, clairement, et qui donne envie !
Procuste- Nombre de messages : 482
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Re: Exo live, le 14-11-2010
Rebecca, la gouaille du texte m'a paru forcée ; sinon, j'ai bien aimé l'idée.
Procuste- Nombre de messages : 482
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Re: Exo live, le 14-11-2010
Bon, je ne vais pas commenter ce soir, me sens toute vide... même si j'ai un peu fait semblant d'oublier certaines contraintes...
Mais je vais vous lire de ce pas !
Et merci au magicien qui a pallié mon oubli d'insérer mes contraintes avant le texte.
Mais je vais vous lire de ce pas !
Et merci au magicien qui a pallié mon oubli d'insérer mes contraintes avant le texte.
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Exo live, le 14-11-2010
Contraintes :
rue des deux gares
analyste
Se télétransporter
Un manchot
La tolérance
Fumer
Il va se mettre à chialer, comme à chaque fois, passé la demi-heure, il va chialer.
Et je me demande pourquoi je suis venu malgré tout ce matin. Pourquoi j’ai voulu honorer mon premier rendez-vous de la journée plutôt que de m’enfuir.
Il s’agite sur le divan, se passe la main dans les cheveux. Il hésite avant de me dire :
- Le pire, c’est que je ne la crois plus. Surtout quand elle dit la vérité.
Et il chiale comme une madeleine. Reste dix minutes. Dix minutes de pleurs. Il a passé ses premières vingt minutes à m’expliquer qu’il était dans tous ces états parce qu’il n’avait pas réussi à trouver les deux euros que lui coûte sa séance avec moi. Le mec est entièrement couvert par la sécu, mais cette stupide règle freudienne, m’oblige à lui demander quelque chose en paiement pour son analyse. Parfois, je hais Freud. Surtout quand mon client devient hystérique parce qu’il a oublié de se procurer l’obole. En plus, je ne peux rien pour ce mec. D’abord parce que dans très peu de temps, les flics vont venir frapper à ma porte pour m’embarquer. Je vais devoir m’éclipser avant. Ensuite, parce que c’est un cas désespéré : traité pour un cancer bénin, il a eu droit à une ordonnance pour venir me consulter. Il se fout complètement de sa maladie, l’idée ne l’a jamais effleuré qu’il aurait pu en crever, d’ailleurs il n’aurait, en tout état de cause, pas pu en crever. Il profite de sa prescription pour venir s’étendre sur le départ de sa femme.
Et mon problème, c’est que je ne peux rien pour lui, parce que ce mec n’a pas un défaut. Il est parfait. Physiquement, intellectuellement, professionnellement, moralement… Parfait. Il ne doit, j’en suis sûr, jamais pleurer ailleurs qu’ici. Je mettrais ma main à couper, si ce n’était déjà fait, qu’il ne ronfle pas. Alors, quand t’es un mec parfait et que ta femme te quitte quand même, tu dois te poser de drôles de questions, un paquet de pourquoi ; et jamais trouver aucune réponse, aucune. A la fin, tu n’as pas d’autre choix que de te dire juste que c’est toi. Rien que toi. Pas d’excuses. Juste toi. Elle ne pouvait plus te saquer, juste parce que t’es toi. Pas de bouée de sauvetage. Pas d’amant caché. Juste ton con de toi parfait… Et ce n’est pas du tout évident à gérer.
- Ça vous est arrivé comment ?
Il m’a surpris. La question en soi est légitime. C’est juste que je ne m’attendais pas à ce qu’il cesse ses pleurs pour me la poser. J’étais déjà, sur le toit, d’où je peux l’entendre, avec une cigarette au bec. J’en avais besoin. J’ai juste eu le temps de revenir à mon fauteuil.
Il se retourne. Il est gêné, comme tous ceux qui me posent la question - généralement après la douzième séance. « Ça vous est arrivé comment ? ». J’aimerais leur dire que c’est ma mère qui m’a coupé les bras parce qu’elle m’a surpris en train de me masturber, histoire de leur bousculer l’Oedipe ; j’aimerais leur dire n’importe quoi, surtout la vérité. Mais c’est encore une de ces choses que je ne peux pas faire. Je me vois mal leur annoncer que, au cours de ma première téléportation - alors que je n’avais aucune idée du fait que j’étais capable d’envoyer mon corps, n’importe où, n’importe quand, à la vitesse de la lumière -, je me suis retrouvé accroché à une ligne haute tension.
Hôpital. Et plus de chocolat.
- Je me suis électrocuté et brûlé les deux bras sur un compteur électrique défectueux en voulant changer des plombs. Il a fallu me les couper.
- C’est horrible.
- Je ne suis pas un animal…
- Non ! Pardon… Ce n’est pas ce que je voulais…
- Je plaisante. Ne vous excusez pas, je plaisante.
- J’aurais jamais dû…
Je n’ai pas le temps de le rassurer. J’aurais pu lui dire la vérité, parce qu’il va falloir que je disparaisse devant ses yeux. Je sais qui frappe à la porte. Je sais qu’ils sont au moins deux. Deux flics. Ils viennent à cause du gamin. Je suis bourré de remords et j’aimerais me rendre, les laisser m’enfermer. Mais je ne peux pas être enfermé. Je ne tiendrais pas. Un jour, je craquerais, je me télétransporterais ailleurs, c’est une évidence. Qui pourrait rester dans une cage sans barreaux ? Les barreaux n’existent pas plus pour moi que mes bras. J’espère que je n’ai pas tué le gamin. Ce petit con. Avec sa gueule de petit prince. Posté à côté de moi, au croisement de la rue des deux gares, à attendre que le feu passe au rouge. Je n’aurais jamais dû lui coller cette gifle quand il s’est mis à faire semblant de tousser, à agiter le bras en direction de ma fumée, avec son couillon de sourire intolérant. Je n’aurais jamais dû lui coller cette gifle, mais je l’ai imaginé plus grand, encore plus con, encore plus intolérant… Ça m’a énervé, vraiment énervé. J’aurais dû voir le bus lancé à toute vitesse…
Je dois partir, maintenant.
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rue des deux gares
analyste
Se télétransporter
Un manchot
La tolérance
Fumer
Il va se mettre à chialer, comme à chaque fois, passé la demi-heure, il va chialer.
Et je me demande pourquoi je suis venu malgré tout ce matin. Pourquoi j’ai voulu honorer mon premier rendez-vous de la journée plutôt que de m’enfuir.
Il s’agite sur le divan, se passe la main dans les cheveux. Il hésite avant de me dire :
- Le pire, c’est que je ne la crois plus. Surtout quand elle dit la vérité.
Et il chiale comme une madeleine. Reste dix minutes. Dix minutes de pleurs. Il a passé ses premières vingt minutes à m’expliquer qu’il était dans tous ces états parce qu’il n’avait pas réussi à trouver les deux euros que lui coûte sa séance avec moi. Le mec est entièrement couvert par la sécu, mais cette stupide règle freudienne, m’oblige à lui demander quelque chose en paiement pour son analyse. Parfois, je hais Freud. Surtout quand mon client devient hystérique parce qu’il a oublié de se procurer l’obole. En plus, je ne peux rien pour ce mec. D’abord parce que dans très peu de temps, les flics vont venir frapper à ma porte pour m’embarquer. Je vais devoir m’éclipser avant. Ensuite, parce que c’est un cas désespéré : traité pour un cancer bénin, il a eu droit à une ordonnance pour venir me consulter. Il se fout complètement de sa maladie, l’idée ne l’a jamais effleuré qu’il aurait pu en crever, d’ailleurs il n’aurait, en tout état de cause, pas pu en crever. Il profite de sa prescription pour venir s’étendre sur le départ de sa femme.
Et mon problème, c’est que je ne peux rien pour lui, parce que ce mec n’a pas un défaut. Il est parfait. Physiquement, intellectuellement, professionnellement, moralement… Parfait. Il ne doit, j’en suis sûr, jamais pleurer ailleurs qu’ici. Je mettrais ma main à couper, si ce n’était déjà fait, qu’il ne ronfle pas. Alors, quand t’es un mec parfait et que ta femme te quitte quand même, tu dois te poser de drôles de questions, un paquet de pourquoi ; et jamais trouver aucune réponse, aucune. A la fin, tu n’as pas d’autre choix que de te dire juste que c’est toi. Rien que toi. Pas d’excuses. Juste toi. Elle ne pouvait plus te saquer, juste parce que t’es toi. Pas de bouée de sauvetage. Pas d’amant caché. Juste ton con de toi parfait… Et ce n’est pas du tout évident à gérer.
- Ça vous est arrivé comment ?
Il m’a surpris. La question en soi est légitime. C’est juste que je ne m’attendais pas à ce qu’il cesse ses pleurs pour me la poser. J’étais déjà, sur le toit, d’où je peux l’entendre, avec une cigarette au bec. J’en avais besoin. J’ai juste eu le temps de revenir à mon fauteuil.
Il se retourne. Il est gêné, comme tous ceux qui me posent la question - généralement après la douzième séance. « Ça vous est arrivé comment ? ». J’aimerais leur dire que c’est ma mère qui m’a coupé les bras parce qu’elle m’a surpris en train de me masturber, histoire de leur bousculer l’Oedipe ; j’aimerais leur dire n’importe quoi, surtout la vérité. Mais c’est encore une de ces choses que je ne peux pas faire. Je me vois mal leur annoncer que, au cours de ma première téléportation - alors que je n’avais aucune idée du fait que j’étais capable d’envoyer mon corps, n’importe où, n’importe quand, à la vitesse de la lumière -, je me suis retrouvé accroché à une ligne haute tension.
Hôpital. Et plus de chocolat.
- Je me suis électrocuté et brûlé les deux bras sur un compteur électrique défectueux en voulant changer des plombs. Il a fallu me les couper.
- C’est horrible.
- Je ne suis pas un animal…
- Non ! Pardon… Ce n’est pas ce que je voulais…
- Je plaisante. Ne vous excusez pas, je plaisante.
- J’aurais jamais dû…
Je n’ai pas le temps de le rassurer. J’aurais pu lui dire la vérité, parce qu’il va falloir que je disparaisse devant ses yeux. Je sais qui frappe à la porte. Je sais qu’ils sont au moins deux. Deux flics. Ils viennent à cause du gamin. Je suis bourré de remords et j’aimerais me rendre, les laisser m’enfermer. Mais je ne peux pas être enfermé. Je ne tiendrais pas. Un jour, je craquerais, je me télétransporterais ailleurs, c’est une évidence. Qui pourrait rester dans une cage sans barreaux ? Les barreaux n’existent pas plus pour moi que mes bras. J’espère que je n’ai pas tué le gamin. Ce petit con. Avec sa gueule de petit prince. Posté à côté de moi, au croisement de la rue des deux gares, à attendre que le feu passe au rouge. Je n’aurais jamais dû lui coller cette gifle quand il s’est mis à faire semblant de tousser, à agiter le bras en direction de ma fumée, avec son couillon de sourire intolérant. Je n’aurais jamais dû lui coller cette gifle, mais je l’ai imaginé plus grand, encore plus con, encore plus intolérant… Ça m’a énervé, vraiment énervé. J’aurais dû voir le bus lancé à toute vitesse…
Je dois partir, maintenant.
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grieg- Nombre de messages : 6156
Localisation : plus très loin
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo live, le 14-11-2010
Grand bravo, elea ! Avec ces contraintes impossibles, je trouve que vous êtes arrivée à quelque chose de très sympa...
Procuste- Nombre de messages : 482
Age : 62
Localisation : œ Œ ç Ç à À é É è È æ Æ ù Ù â  ê Ê î Î ô Ô û Û ä Ä ë Ë ï Ï ö Ö ü Ü – —
Date d'inscription : 16/10/2010
Re: Exo live, le 14-11-2010
Et re-oup's j'ai deux fois le mot portable pour signifier deux objet différents, le second étant un ordinateur.Kilis a écrit: Oup's, j'ai un "pas" de trop ici: "Les clients lunatiques, ça ne devait pas le troublerpasplus que ça."
merci à çui qui mis mes contraintes en exergue.
Si quelqu'un avait la gentillesse de modifier à la fin la dernière phrase: "tira la tablette pour installer son
Sinon: pas grave ;-)
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo live, le 14-11-2010
Merci Procuste et pardon d'avoir détourné votre mammouth !
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Exo live, le 14-11-2010
grieg, c'est vraiment bizarre : comment il flanque une gifle, le gars qui n'a pas de bras ? Sinon, très efficace, j'aime beaucoup le ton.
Procuste- Nombre de messages : 482
Age : 62
Localisation : œ Œ ç Ç à À é É è È æ Æ ù Ù â  ê Ê î Î ô Ô û Û ä Ä ë Ë ï Ï ö Ö ü Ü – —
Date d'inscription : 16/10/2010
Re: Exo live, le 14-11-2010
Bon, pas trop contente de moi...le coup de l'aveugle, une horreur !
Je poste avant de tout jeter dans la corbeille.
Contraintes :
La Grande Muraille de Chine
Fleuriste.
Pouvoir de mémorisation exceptionnel
Une jeune femme aveugle
La réalisation de soi
L'avidité
Sweet rose
Je poste avant de tout jeter dans la corbeille.
Contraintes :
La Grande Muraille de Chine
Fleuriste.
Pouvoir de mémorisation exceptionnel
Une jeune femme aveugle
La réalisation de soi
L'avidité
Sweet rose
Trop longtemps je suis restée assise dans l’arrière-boutique. La lumière ce n’est même plus un souvenir, juste une chaleur ou plutôt une longueur d’onde qui frappe ma peau. Des fleurs qui m’entourent, je connais tout. À la texture d’un pétale, à la rugosité d’une tige je peux donner leur nom, même celui en latin. Elles sont toujours de la plus belle couleur, la noire, celle qui nous pénètre même les yeux fermés, celle qui absorbe l’univers, celle qui nous met sur un pied d’égalité.
Assise derrière le rideau, j’écoute ma mère qui prépare les bouquets. Les clients je peux tous les reconnaître à leur voix, au bruit de leur trousseau de clés dans la poche de leur pardessus, à la tonalité de leur portable, au parfum de leur écharpe. Je mémorise les sons et les odeurs comme d’autres sont capables d’identifier un visage croisé une fois dans une foule.
Il y a dans le magasin un homme qui crie fort.
Il hurle que c’était un scandale, que ça ne se passera pas ainsi, qu’il doit absolument trouver cette douzaine de roses, des simply marvelous. C’est une question de vie de mort. J’entends ma mère s’excuser, comme elle sait si bien s’aplatir, le client c’est sacré. Mais vous comprenez monsieur, des simply marvellous nous n’en avons pas dans la région. Elles sont trop fragiles et ne supporteraient pas le voyage jusqu’ici. Il repart enfin avec six Valentine Heart emballées dans du cellophane. De toute façon, ça n’a aucune importance, sa femme ne lui pardonnera pas.
Enivrée de senteurs florales je passe les heures à rêvasser. J’imagine comme je dévorerai l’univers qui s’ouvre derrière la porte de la boutique. Avec quelle voracité je me jetterai dans l’inconnu. Le plaisir avec lequel j’échapperai à la vigilante protection de mes parents, à la dangereuse passion qui offrira ma vulnérabilité à un homme.
Alors arrive Marc, celui que je guette toute la journée, il vient chercher les livraisons Interflora. Il est étudiant en informatique et travaille pour s’offrir un voyage en Chine, son rêve de petit garçon. Pour lui, j’accepte de sortir de ma cachette. Il ne le sait pas encore, mais c’est à ses côtés que je vais découvrir le monde. Car, quand il apprendra que j’ai mémorisé toutes les librairies du langage java, ça ne fait aucun doute, il m’emmènera avec lui sur la grande muraille.
.Assise derrière le rideau, j’écoute ma mère qui prépare les bouquets. Les clients je peux tous les reconnaître à leur voix, au bruit de leur trousseau de clés dans la poche de leur pardessus, à la tonalité de leur portable, au parfum de leur écharpe. Je mémorise les sons et les odeurs comme d’autres sont capables d’identifier un visage croisé une fois dans une foule.
Il y a dans le magasin un homme qui crie fort.
Il hurle que c’était un scandale, que ça ne se passera pas ainsi, qu’il doit absolument trouver cette douzaine de roses, des simply marvelous. C’est une question de vie de mort. J’entends ma mère s’excuser, comme elle sait si bien s’aplatir, le client c’est sacré. Mais vous comprenez monsieur, des simply marvellous nous n’en avons pas dans la région. Elles sont trop fragiles et ne supporteraient pas le voyage jusqu’ici. Il repart enfin avec six Valentine Heart emballées dans du cellophane. De toute façon, ça n’a aucune importance, sa femme ne lui pardonnera pas.
Enivrée de senteurs florales je passe les heures à rêvasser. J’imagine comme je dévorerai l’univers qui s’ouvre derrière la porte de la boutique. Avec quelle voracité je me jetterai dans l’inconnu. Le plaisir avec lequel j’échapperai à la vigilante protection de mes parents, à la dangereuse passion qui offrira ma vulnérabilité à un homme.
Alors arrive Marc, celui que je guette toute la journée, il vient chercher les livraisons Interflora. Il est étudiant en informatique et travaille pour s’offrir un voyage en Chine, son rêve de petit garçon. Pour lui, j’accepte de sortir de ma cachette. Il ne le sait pas encore, mais c’est à ses côtés que je vais découvrir le monde. Car, quand il apprendra que j’ai mémorisé toutes les librairies du langage java, ça ne fait aucun doute, il m’emmènera avec lui sur la grande muraille.
abstract- Nombre de messages : 1127
Age : 55
Date d'inscription : 10/02/2009
Re: Exo live, le 14-11-2010
Ben, il valait mieux ! L'ensemble du texte est très cohérent, grâce à ce détournement.elea a écrit:Merci Procuste et pardon d'avoir détourné votre mammouth !
Procuste- Nombre de messages : 482
Age : 62
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Date d'inscription : 16/10/2010
Re: Exo live, le 14-11-2010
abstract, joli ! En quelques phrases touchantes, vous campez le personnage. Le texte est à la fois triste et énergique, j'aime beaucoup cette combinaison.
Procuste- Nombre de messages : 482
Age : 62
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Date d'inscription : 16/10/2010
Re: Exo live, le 14-11-2010
J'oublie cette épreuve et je vais dormir. Je vous lis et commente demain. Et merci au MC grieg pour la petite séance de torture.
Bonne nuit à tous les super héros de VE.
Bonne nuit à tous les super héros de VE.
abstract- Nombre de messages : 1127
Age : 55
Date d'inscription : 10/02/2009
Re: Exo live, le 14-11-2010
Merci, grieg ! C'était vachard, mais intéressant... Bonsoir à tous.
Procuste- Nombre de messages : 482
Age : 62
Localisation : œ Œ ç Ç à À é É è È æ Æ ù Ù â  ê Ê î Î ô Ô û Û ä Ä ë Ë ï Ï ö Ö ü Ü – —
Date d'inscription : 16/10/2010
Re: Exo live, le 14-11-2010
:-)))Procuste a écrit:grieg, c'est vraiment bizarre : comment il flanque une gifle, le gars qui n'a pas de bras ? Sinon, très efficace, j'aime beaucoup le ton.
on pourrait se demander aussi comment il fume
grieg- Nombre de messages : 6156
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo live, le 14-11-2010
Bonsoir à tous et merci grieg ! Les textes postés sont vraiment de belle tenue.
Invité- Invité
Re: Exo live, le 14-11-2010
Je finirai de vous lire et commenterai aussi plus tard. Bonne nuit tous et merci grieg, c'était super bien :-)
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
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