Ton dernier chant

Toi qui vis et meurs
N'oublie pas que la nature
Est à toi supérieure:
Ecoute les arbres qui pleurent
Saccagés avec fureur

Jamais
Tes larmes n'atteindront les nues.
La pluie ruisselle toujours
Sur le sang répandu.

Le vent n'écoute aucune plainte.
Avec la rivière
Il murmure ton dernier chant
Bruissant sous l'azur...

J'aime bien, sauf les arbres qui pleurent ; je trouve l'image à la fois chargée de pathos et burlesque...

Emeraude a écrit: les arbres qui pleurent

ces arbres qui pleurent ne me dérangent aucunement, au contraire. Il y a d'abord certains saules dont un "pleureur", et puis les arbres sont comme des figures humaines, ils partagent avec nous la station debout et lancent des bras en l'air, qui parfois retombent. Il est possible que l'auteur fasse ici dire aux arbres qu'ils pleurent le saccage de la nature par les hommes, et qu'ils pleurent comme les hommes devraient pleurer eux-même ce dommage dont ils sont la cause. Les pleurs de la nature sont l'expression de sa meurtrissure et en même temps une invitation à un transfert de cette peine vers l'homme lui-même (pleure puisque la nature par toi pleure...).

En revanche je suis moins convaincu par le " Saccagés avec fureur " : "par la fureur" conviendrait peut-être mieux, mais ce saccage / fureur est trop brutal à mon avis par rapport aux pleurs de arbres qui comprend de la douceur.

Marvejols

Non, pas accroché du tout, désolé. Il y a un ton moraliste qui me déplait beaucoup au début, et puis des images que je trouve très peu originales.

Je trouve ce texte pas mal du tout !
le "saccagé avec fureur" en fait un peu trop mais contraste avec la douceur du reste.

je suggère juste un remodelage de la dernière strophe, pour la rendre plus fluide :

le vent n'écoute pas tes plaintes
Et murmure de concert
avec la rivière, ton tout dernier chant
celui qui bruisse sous l'azur ..

mais ce n'est qu'une suggestion ...

Mychelc

Merci, Procuste, pour votre commentaire. Pour moi, les arbres " pleurent " parce qu'ils sont tués. Je les identifie à des êtres humains, et dans ma tête, je les vois dégoulinant de sang.

Marvejols, j'ai apprécié votre commentaire parce qu'il rejoint le mien... Et je reconnais, comme vous, que j'ai beaucoup hésité en écrivant le mot " fureur ". je le trouve trop fort également. Peut-être devrais-je écrire:
" Saccagés avec ardeur " car je pense aux arbres coupés pour construire du béton à la place.
Merci de m'avoir comprise.

Je remercie aussi Mychelc pour sa suggestion plus fluide à la fin de mon texte. Je vais l'adopter, mais je trouve que " celui qui bruisse " est un peu lourd. Je garderais plutôt mon dernier vers.
Excusez-moi, Mychel.
Je vais écrire mon texte modifié comme suit :

Toi qui vis et meurs
N'oublie pas que la nature
Est à toi supérieure:
Ecoute les arbres qui pleurent,
Saccagés avec ardeur.

Jamais
Tes larmes n'atteindront les nues.
La pluie ruisselle toujours
Sur le sang répandu.

Le vent n'écoute pas tes plaintes
Et murmure de concert
Avec la rivière, ton tout dernier chant
Bruissant sous l'azur...
ou
Sous l'azur, bruissant.

Allons ! Le bruit des "arbres qui pleurent" et la fureur, bien sûr !
Bien aimé la dernière strophe ainsi étoffée, je la trouvais très faible dans la précédente version, l'épine dans le pied de ce plaisant poème. Et j'irais, à l'oreille, pour la fluidité des deux derniers vers, dans le sens de "Bruissant sous l'azur..."

Guère touché. Le côté donneur de leçon du début m'a franchement rebuté.

Je ne sais pas pourquoi Emeraude serait donneuse de leçon en disant :"La nature est à toi supérieure"
N'est ce pas une triste réalité?

Triste ? C'est vous qui le dites. (Et c'est çui qui l'dit qu'y est!)

C'est un jugement.
Je ne me positionne pas en termes de rapports de force avec la nature.
Le nuage est-il supérieur au roseau ? Quelle est la différence entre un corbeau, etc.

zenobi a écrit:Guère touché. Le côté donneur de leçon du début m'a franchement rebuté.

Je ne voulais pas donner de leçon: c'était une constatation, pour moi. Mais chacun peut ressentir à sa façon...

Une belle sensibilité dans ce texte qui prend la défense de la nature. Le début oppose trop l'homme à la nature alors qu'il en fait partie.

Oui, Jean Lé, l'homme fait partie de la nature, mais c'est lui qui la massacre.
Merci beaucoup de m'avoir lue.

Un texte banal, insipide, et néanmoins larmoyant, sur un sujet tellement consensuel qu'il n'appelle aucune réflexion personnelle, un vrai catéchisme.

NB: la nature ne m'est en rien supérieure parce que j'en suis une partie, j'en suis une parcelle - certes microscopique de la nature. La nature n'est ni au dessus, ni au dessous de moi ou de vous, elle est.

Comme on dit par politesse: ce n'est qu'une impression personnelle.

Ceci n'est pas un commentaire.
La Mag Modération

Attention de ne pas répondre. Pour une moindre fréquence, j'en connais qui se sont fait taper sur les doigts !

j'aurai aimé sentir l'écorce des arbres et entendre le fracas d'un chêne que l'on abat

je n'ai eu qu'une complainte de yann Arthus Bertrand....... sans les images

dommage..........une autrefois