Petite soeur
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Petite soeur
Comme une étrange fleur sur sa tige dressée
Eclose du chiendent, au pavé de la rue
Petite sœur, tu parlais à nos chagrins d'enfant
Murmurant des mots tendres les soirs de vent mauvais
Ta main dans nos cheveux, renouant notre écharpe
Et nos secrets celés au creux de l’innocence
De tes propres malheurs nous ne vîmes jamais
Morsures de la vie assombrir ton regard
Les froids matins d’hiver tu ravivais le feu
La bouilloire chantait dans un doux gazouillis
Dans notre lit douillet tu venais réveiller
Nos rêves ébouriffés et nos frayeurs nocturnes
Comme une sainte vierge désertant les églises
Tu partageais le pain avec ceux de la cloche
Laissant la part des anges au bord de la fenêtre
Que volée de moineaux venait nous dérober
Enfourchant ton vélo tu partais à l’usine
Martyriser ton corps pour un gain de misère
Le soir, quand nous rentrions barbouillés de couleurs
Tu racontais ta vie comme un jour de bonheur
Il y eut bien ce cueilleur venu d’Andalousie
Qui t’emmena danser aux feux de la Saint Jean
Et puis ton regard triste à la fin des vendanges
Ce foulard de soie rouge à ton cou enroulé
Le temps fit son affaire et la maison fut vide
Découvrant ces ailleurs où tu étais absente
De ta belle écriture à chacun tu écrivis
Heureuse de savoir nos bonheurs si lointains
Aujourd’hui,
Dans ce vase oublié, à l’ombre d’une croix
Je pleure,
Comme une étrange fleur sur sa tige dressée
Eclose du chiendent, au pavé de la rue
Petite sœur, tu parlais à nos chagrins d'enfant
Murmurant des mots tendres les soirs de vent mauvais
Ta main dans nos cheveux, renouant notre écharpe
Et nos secrets celés au creux de l’innocence
De tes propres malheurs nous ne vîmes jamais
Morsures de la vie assombrir ton regard
Les froids matins d’hiver tu ravivais le feu
La bouilloire chantait dans un doux gazouillis
Dans notre lit douillet tu venais réveiller
Nos rêves ébouriffés et nos frayeurs nocturnes
Comme une sainte vierge désertant les églises
Tu partageais le pain avec ceux de la cloche
Laissant la part des anges au bord de la fenêtre
Que volée de moineaux venait nous dérober
Enfourchant ton vélo tu partais à l’usine
Martyriser ton corps pour un gain de misère
Le soir, quand nous rentrions barbouillés de couleurs
Tu racontais ta vie comme un jour de bonheur
Il y eut bien ce cueilleur venu d’Andalousie
Qui t’emmena danser aux feux de la Saint Jean
Et puis ton regard triste à la fin des vendanges
Ce foulard de soie rouge à ton cou enroulé
Le temps fit son affaire et la maison fut vide
Découvrant ces ailleurs où tu étais absente
De ta belle écriture à chacun tu écrivis
Heureuse de savoir nos bonheurs si lointains
Aujourd’hui,
Dans ce vase oublié, à l’ombre d’une croix
Je pleure,
Comme une étrange fleur sur sa tige dressée
mitsouko- Nombre de messages : 560
Age : 64
Localisation : Paris
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Petite soeur
Très bon. Les deux derniers couplets me plaisent moins, mais le début est intéressant.
Vcresp- Nombre de messages : 26
Age : 35
Localisation : Marseille
Date d'inscription : 17/09/2010
Re: Petite soeur
Lorsque je lis un poème, je ne m'attache ni aux nombres de pieds, ni aux rimes, mais à la musique jouée par les mots et aux images qu'il suscite.
Malgré quelques maladresses, j'ai trouvé la musique intéressante et aimé les images un peu jaunies.
Cela me fait penser à la chanson d'Hugues Aufray.
J'ai moins aimé l'avant dernière strophe.
Malgré quelques maladresses, j'ai trouvé la musique intéressante et aimé les images un peu jaunies.
Cela me fait penser à la chanson d'Hugues Aufray.
J'ai moins aimé l'avant dernière strophe.
mir0ir0bscur- Nombre de messages : 91
Age : 59
Date d'inscription : 05/11/2010
Re: Petite soeur
Je ne retrouve pas la force, l'incisif de certains de tes textes ; après tout, le sujet ne s'y prête sûrement pas. Cela reste beau, très tendre, on erre du côté de la mièvrerie, de la complaisance, sans y tomber vraiment. Doux-amer, un peu guimauve, un sentiment de vague à l'âme. Jusqu'à cette dernière strophe qui vient remettre les pendules à l'heure de ton écriture habituelle. Sans prétendre percuter le poème ne laisse pas indifférent.
Invité- Invité
Re: Petite soeur
Les images suscitées par cette fin de texte me parlent : je me prend soudain à voir cette petite fille devenue grande,vieillissante, à sentir l'absence dans son regard, à deviner son âme simple, pure.
Il y eut bien ce cueilleur venu d’Andalousie
Qui t’emmena danser aux feux de la Saint Jean
Et puis ton regard triste à la fin des vendanges
Ce foulard de soie rouge à ton cou enroulé
Le temps fit son affaire et la maison fut vide
Découvrant ces ailleurs où tu étais absente
De ta belle écriture à chacun tu écrivis
Heureuse de savoir nos bonheurs si lointains
Aujourd’hui,
Dans ce vase oublié, à l’ombre d’une croix
Je pleure,
Comme une étrange fleur sur sa tige dressée
Je ne sais pas pourquoi, j'ai pensé à plusieurs reprises à Balzac (j'espère ne pas choquer par cette comparaison) et à ses descriptions, ses histoires de vie tristes, un peu idéalisées, mais qui n'en ont pas moins encore beaucoup de charme.
Peut-être y a t-il ici, dans le monde que tu fais surgir autour de ton personnage, quelque chose de suranné, qui me rappelle ces romans, cette époque. J'ai beaucoup aimé.
Loreena Ruin- Nombre de messages : 1071
Age : 35
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008
Re: Petite soeur
Il y eut bien ce cueilleur venu d'Andalousie
Qui t'emmena danser aux feux de la St jean...
Et le feu se fit braise et cendre, tout prêt d'être étincelle au fond du souvenir.
Emouvant
Qui t'emmena danser aux feux de la St jean...
Et le feu se fit braise et cendre, tout prêt d'être étincelle au fond du souvenir.
Emouvant
Maryse- Nombre de messages : 811
Age : 81
Localisation : Montélimar
Date d'inscription : 22/09/2010
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