Nos haïkus

Toiles d'araignées
Plus profondes au soir venu
Ce miroir du temps

Il n'existe pas
Tueur de nos espoirs et
Notre peur : le temps

De Dieu ou des hommes
Création ou invention
Ce temps démoniaque

Clartés d'un ailleurs
Espoir d'un autre avenir
Errances d'étoiles

Terre si fragile
De lointaines galaxies
Ont un œil sur Toi

Nous ne sommes rien
Juste quelques souvenirs
Et un peu d'espoir

Terre si fragile
De lointaines galaxies
Ont un œil sur Toi

Celui-ci est mon préféré. C'est un vrai haïku.
Il respecte la règle de 5-7-5 syllabes et il traduit bien une simple image, comme un cliché photographique.
En principe, un haïku ne doit pas comporter de pensées ou d'idées philosophiques, comme dans les autres, néanmoins agréables à lire.
(un débat risque d'avoir lieu sur les critères d'un vrai haïku, comme à chaque édition de ces petits joyaux poétiques !)

Bonjour troupi2.
Pour info, il existe déjà dans la section poésie un fil "nos haïkus", qui avait un peu disparu dans les profondeurs.
Ces "petits essais" que nous allons fusionner au fil existant sont l'occasion de le faire remonter en première page et ainsi de peut- être le remettre en activité.
Merci de votre compréhension.

A modération : Bien sûr, vous avez eu raison de placer ces quelques essais dans le fil approprié, si ça pouvait permettre d'engager un débat sur ce thème j'en serais très content.
A Embellie : Merci pour l'appréciation, je savais que les vrais Haïkus ne devaient pas contenir de pensées ou d'idées philosophiques mais ne pourrait-il pas être intéressant en transgressant cette règle de faire émerger une variante.
Nous ne possédons pas la culture japonaise et rien ne nous interdit d'utiliser une forme codée tout en y incluant un fond différent. A propos de forme je pensais m'être appliqué à suivre la règle 5-7-5. Si par exemple j'avais voulu formuler 6-6-6- cela m'aurait été bien moins difficile.
Donc Embellie pourriez-vous prendre le temps de m'indiquer ces erreurs que je ne vois toujours pas.
Merci d'avance.

troupi2, je ne vais pas corriger tes erreurs, d'ailleurs alex n'en a trouvé qu'une au niveau de la métrique. Il faut dire que même à ce niveau beaucoup d'occidentaux ne la respectent pas. Moi je veux bien, de même que tu suggères de faire émerger une variante en introduisant des pensées philosophiques; d'accord c'est intéressant, mais alors il s'agit de "poèmes courts", il ne faut pas les appeler "haïku."
Je te mets ci-dessous ce que j'ai pu retenir d'investigations sur ce sujet, si tu veux t'essayer au "vrai haïku":

Le haïku comporte toujours une référence à la nature ou à une saison. Il exprime une sensation ténue, une impression ineffable, il rend compte d'une sorte d'étonnement éprouvé par le poète devant des choses banales: le bruit de la pluie, le reflet de la lune dans l'étang, un objet, un animal, etc. Le but du haïku est de nommer les choses directement, d'où l'absence caractéristique de la métaphore. Les choses dans le haïku ne sont pas là comme symboles, ne renvoient pas à une signification située au-delà du sens littéral, elles sont nommées pour elles-mêmes. Le haïku doit se lire à la lettre. La saisie de cet instant privilégié requiert une grande concision. Il ne faut pas faire de phrases construites, ni de rimes comme dans notre poésie occidentale. Il faut jeter des mots (bien choisis) sur la feuille, pratiquement sans articles ni petits mots de liaison, pour suggérer une image ou une sensation, une impression. La structure du haïku est généralement celle-ci: les deux premiers vers présentent un fait ou évoquent un lieu, un moment, puis au dernier vers il y a une chute, un élément inattendu qui étonne. L'effet de surprise est important: c'est lui qui donne au haïku son caractère insolite, fantaisiste et parfois humoristique.
Comme il est difficile (mais passionnant) pour nous de respecter tous ces critères, il est admis qu'on peut transgresser quelques règles en français. Mais plus on arrivera à se rapprocher du haïku japonais, plus nos petits poèmes seront réussis et plus nos tentatives auront de valeur.
A te lire encore.

J'aime bien les haïku, amusons-nous ! (pas sûre qu'ils soient très bons)

Orage de grêle
Furie dans le ciel d'été
Mon toit est percé

Grasse matinée
Orange à demi-pelée
Clin d'œil de l'été

Douce pluie d'octobre
Silence et mélancolie
Ton pied dans la flaque

Merci Embellie pour cette réponse assez complète, j'avais un peu lu auparavant mais tes explications claires me sont précieuses. J'aime bien introduire un peu d'idées dans mes poésies mais il me sera difficile de convaincre des vrais amateurs de Haïkus ; donc il s'agit de poèmes courts j'ai bien compris, d'autre part je tenterai d'autres "Haïkus" et j'espère que tu pourras prendre le temps de me dire s'ils correspondent mieux à ce qu'ils doivent être.
Excellente soirée.

Feu de l'horizon
dans la brise de septembre
un vol d'hirondelle

Oui troupi2, tes derniers haïku me paraissent être plus conformes à ce qu'ils doivent être. Tes mots sont évocateurs, il y a peu de concessions aux règles établies, pas de saisons mais la nature omniprésente, j'ai beaucoup aimé.
Celui de Pascal-Claude est très chouette aussi. Souhaitons que d'autres véliens s'y intéressent aussi.

T'as vu Embellie, j'apprends vite. Moi aussi je trouve superbe celui de PCP.
Allez hop on renvoie tout ça en haut de page pour harponner d'autres imprudents véliens. A bientôt.

Silence des feuilles
Ocre rouge tordues sous
Les coups de l'hiver


Hiver soleil froid
Quand la vie se blottit et
Attend le printemps


L'air frémit, odeur
Bleue et soleil conquérant
Enfin le printemps


À l'été vaincu
Qu'il est doux de prévoir les
Caresses d'automne



Un ciel de feu, blanc
Écrase de chaleur les
Vies du fol été

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(textes déplacés à la demande de l'auteur)

Jolie brochette des quatre saisons
Le premier haïku est très visuel
bravo

En effet, les enjambements donnent au vers 2 et 3 concernés un rythme familier à nos oreilles (7 + 5 = 12)
Je l'avais ressenti, mais sans chercher à comprendre.

Ouais, c'est très bien tout ça, haïkudons donc !

"Aïe, cou!" a dit Louis XVI

Adossées aux barres
Le long sifflement du train
Vague aspiration


Sur le raidillon
Face aux jardins ouvriers
Travail de mémoire


Froidures de novembre
Souvenirs en dominos
Dentelle aux carreaux

des jours de lenteur
dans un écrin, où vitesse,
meurt à petit feu

en vitesse Simone
votre lenteur manifeste
n'est en rien prouesse

Soleil et vent
Sur les maïs
Tu n'es plus là

J'aime beaucoup, on s'y voit.
J'ai cru comprendre qu'un haïku traditionnel ne doit pas comporter de notation psychologique, mais je ne suis pas une spécialiste. Et puis peut-être l'esprit occidental est toujours un peu différent de ce qui inspirait les auteurs japonais.

Merci, seyne.
Je ne savais pas qu'un haïku ne devait pas comporter de connotation psychologique.
De toute façon, ce n'est pas un haïku : juste 3 vers postés ici plutôt que là.

flocons ou flonflon
l'hiver, une danse enfantine
magie de Noël

Votre haïku me plait, on ressent bien l'atmosphère de Noël.

J'en essaie un à mon tour :

neige par la fenêtre
prépare la ville à une nuit blanche
je vais me coucher

Le temps passe...
Un flocon de neige
Dans un ciel d'été.

Alors celui-là, je ne m'y attendais pas. Moi aussi je me suis pris une pomme sur la tête !

La branche d'un tilleul
secoue ses pellicules de neige
un train va passer

Au sein d’un lac bleu
Vit le beau poisson volant
Plongeant dans le ciel

Joli !

Blanc manteau raconte
les arabesques hivernales
aïeul sur un banc

C'est très évocateur, merci pour ce partage.
Mais j'espère quand même qu'il a pris une laine, ce vénérable aïeul !

appelé Noël
il y avait un sapin
fôret en deuil

froid glacial mordant
âtre crépite flammes dansent
néons illuminent