Féminité volée

FEMINITE VOLEE


Il était une fois dans le monde où je suis né
Des millions de femmes qui marchaient le dos courbé
Le corps emmailloté dans un morceau de tissu
Pour éviter aux autres de regarder leur peau nue

Je suis né dans un ventre qui a du supporter
Cette vie de prisonnière où l’on se sent enfermer
Elle n’a jamais pu dire, je pense donc je suis
Suivant le pas de son homme sans un mot sans un bruit

A toi ma mère qui fertilise à mort les chrysanthèmes
Je voulais te dire à quel point tu me manques et comme je t’aime
J’voulais te dire qu’les choses que tu m’as enseignées
Resteront au fond de moi comme une arme, un bouclier

Le linge, les gosses, la bouffe restaient sa seule destinée
Supporté par un corps déformé par ces années
Restait pour se distraire le mariage des cousines
Dans lequel elle pouvait retrouver toutes ses copines

Lorsqu’un moment de trêve lui était enfin dédié
Elle pouvait s’octroyer quelques minutes de liberté
Regardant par la fenêtre dans une des tours de la cité
Ses yeux tournaient sans cesse d’un bout à l’autre du quartier

Alors pour se défendre face à son monde « psychotisé »
Ses tiroirs étaient pleins de ses « médics » ordonnancés
La tête, le ventre, les genoux tout était bon à surveiller
Comme dans son territoire où elle était toujours épiée

J’lui ai dit un jour viens je vais t’apprendre l’alphabet
Comme ça tu s’ras capable de lire ou d’écrire sur le papier
Elle m’a répondu fils oh non je ne peux pas c’est trop galère
Ma vie est ainsi faite et il faut que j’écoute ton père

Et puis sans plus attendre, elle est repartie dans sa cuisine
Chantant ses mélopées tout en astiquant ses bassines
Combien d’années encore faudra t-il donc le supporter
De voir nos mères meurtries par le pouvoir de ces geôliers

Il était une fois dans le monde où je suis né
Des millions de femmes qui marchaient le dos courbé
Le corps emmailloté dans un morceau de tissu
Pour éviter aux autres de regarder leur peau nue

Ben 77, je trouve ton slam émouvant, plein de vérité et de tendresse navrée. Courageux poème.

Je souhaite que tous les fils dans ce cas prennent conscience comme toi de la situation de ces femmes
et en tiennent compte dans leur comportement avec leur propre femme. Peu à peu, souhaitons le, un équilibre devrait se créer.

merci d'avoir aimé mon poème moi qui suis nouveau sur ce forum je trouve que certaines personnes sont agressives manquent-elles de poésie dans leur vie? encore merci embellie

je vous trouve un tantinet agressif je suis venu sur ce site non pas pour rejoindre les bancs d'une école pour comme vous le dites soigner mon orthographe mais pour échanger ma pensée avec d'autres merci pour votre morale modération je vais maintenant essayé de me modérer

De belles choses sont dites.

merci maryse la poésie est pour moi comme un orage d'averse, une réponse pour le camp adverse à bientôt je m'en vais de suite lire vos textes

Bonsoir,

Le thème est crucial et il y a un beau mérite à s'y risquer (d'ailleurs ce serait un vrai sujet de concours pour un site comme VosE).
Cependant le texte me semble trop démonstratif, un discours plus qu'un poème à mon avis, et sa longueur en est un symptôme. Une autre chose m'entrave, des passages comme "Je suis né dans un ventre" . Non seulement l'expression et l'image sont vilaines mais je les ressens comme dégradantes: je ne dirais pas que je suis né dans un ventre, je suis né d'une mère et d'une femme. Cela me permet de cerner ce qui me gêne au fond de ce texte : dans l'effort pour s'en libérer semble-t-il, il reste en fait prisonnier de cette vision "ventrale" de la femme (vue seulement comme mère) et conserve le point de vue de l'homme, voire des traces de machisme. Par exemple le "éviter aux autres de regarder leur peau nue" est insistant alors même qu'il ramène la femme ou la mère au seul statut d'objet d'un désir masculin.

Marvejols

merci pour votre analyse je tenais à préciser que ce que j'ai écrit n'est pas un discours mais plutôt une prise de conscience d'un territoire où malheureusement encore beaucoup de femmes dans ce monde sont prisonnières.
Quand au mot ventre, je ne reviens pas dessus car biologiquement la vie se construit dans "un ventre" même si l'origine de la conception est issue d'une union entre un homme et une femme salut marvejols à plus