Harry le fou
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Lifewithwords
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Harry le fou
Harry n’aimait pas que je le touche. Ni ses joues ni son torse, ni son dos ni sa queue. Harry était un visuel. Quand il avait besoin de jouir, je devais me donner en spectacle. Lui-même ne se touchait pas une seule fois. Lorsque l’orgasme venait, de voir mon expression le mettait en transe, et il relâchait tout.
Lorsque j’avais fait sa connaissance dans un bowling de ma ville natale, il m’avait interdit de poser la main sur lui, quoiqu’il arrive.
« Comment baises-tu si personne ne peut te toucher ? lui avais-je demandé.
- Je regarde les filles jouir, et ça me suffit bien. Elles ont un beau visage.
- Je ne pense pas être belle lorsque je viens, cela signifie que rien ne sera jamais possible entre nous ?
- Je ne sais pas. Nous sommes souvent mauvais juges de nous-même. »
Il m’avait souri, et emmené chez lui. Aucun contact ne s’était établi. Il m’avait demandé de lui montrer, je m’étais exécuté, et le contact s’était lié.
« Tu es absolument magnifique » me dit-il, le souffle court, avant de se laisser tomber sur l’oreiller.
Je posai la main sur sa poitrine, il la retira immédiatement, et m’ordonna de cesser de tout gâcher. Je trouvai cela extrêmement excitant, et décidai que Harry serait l’homme de ma vie. Toute vierge que j’étais, les principes du garçon me permettraient de me garder blanche, peut être jusqu’à ma mort. Pas de déchirure, pas d’hymen troué, pas de sang sur les draps : l’idée me plaisait assez. Nous nous mariâmes dans l’année.
J’ignorais cependant ce qu’il trouvait de beau à ma jouissance. Je décidai donc un jour de filmer mon visage alors que je m’adonnais au plaisir, curieuse de savoir de quoi je pouvais bien avoir l’air en pareil moment. Je me découvris rouge, le cou tendu et veineux, les yeux plissés, les narines dilatées, la bouche ouverte dans un « ô » ridicule, et je me sentis si laide que je voulus tout arrêter.
« Je ne veux plus faire l’amour de cette manière là, dis-je à Harry les larmes aux yeux, je ne veux plus que tu me regardes quand je suis aussi moche. »
Je débitai tout ce que j’avais sur le cœur. Je pouvais bien lui dire ce que je voulais, pour rien au monde il n’aurait levé la main sur moi, c’eut été établir un contact tactile, et rompre le lien amoureux entre nos deux personnes.
« Comment sommes-nous censés faire, si je ne peux plus te voir ? me demanda Harry, est-ce que c’est la fin de notre heureux mariage ?
- Peut-être peux-tu jouir en m’entendant ? En me reniflant ?
- Jusqu’au jour où tu te rendras compte que tes bruits sont animaux et sans grâce, et que ton odeur est puissante et violente ! Tu trouveras toujours des excuses.
- C’est que l’acte amoureux est affaire de touché.
- Ne dis pas des choses pareilles ! »
Pour la toute première fois depuis notre rencontre, j’attrapai sa main droite et embrassai ses lèvres. J’introduisis ma langue dans sa bouche, et caressai ses épaules. Je le rendis fou furieux. Il ne pouvait rien me faire, on ne blesse pas sans toucher. Je m’assis sur ses cuisses, et le déshabillai. Quand nous fîmes l’amour pour la toute première fois, il hurla de colère. Partout où mes mains se posaient, elles semblaient le brûler. Je remuai sur lui, et il devint dément. Il rassembla ses forces pour se libérer de mon emprise, courut nu à travers la maison, se cognant dans les murs comme un poulet sans tête, et finit par décider d’arracher de ses dents toute la surface de peau que j’avais pu lui toucher. Se dévorant lui-même, il finit par tomber au sol, abasourdi, et se laissa mourir doucement.
Je ressentis une once de culpabilité. Aussi, tant que ses yeux, ses yeux sublimes qui lui tenaient lieu de sexe, restaient ouverts à me regarder, je lui offris une dernière fois le spectacle de mon orgasme si laid, et laissai échapper un râle au moment même où il expira.
Lorsque j’avais fait sa connaissance dans un bowling de ma ville natale, il m’avait interdit de poser la main sur lui, quoiqu’il arrive.
« Comment baises-tu si personne ne peut te toucher ? lui avais-je demandé.
- Je regarde les filles jouir, et ça me suffit bien. Elles ont un beau visage.
- Je ne pense pas être belle lorsque je viens, cela signifie que rien ne sera jamais possible entre nous ?
- Je ne sais pas. Nous sommes souvent mauvais juges de nous-même. »
Il m’avait souri, et emmené chez lui. Aucun contact ne s’était établi. Il m’avait demandé de lui montrer, je m’étais exécuté, et le contact s’était lié.
« Tu es absolument magnifique » me dit-il, le souffle court, avant de se laisser tomber sur l’oreiller.
Je posai la main sur sa poitrine, il la retira immédiatement, et m’ordonna de cesser de tout gâcher. Je trouvai cela extrêmement excitant, et décidai que Harry serait l’homme de ma vie. Toute vierge que j’étais, les principes du garçon me permettraient de me garder blanche, peut être jusqu’à ma mort. Pas de déchirure, pas d’hymen troué, pas de sang sur les draps : l’idée me plaisait assez. Nous nous mariâmes dans l’année.
J’ignorais cependant ce qu’il trouvait de beau à ma jouissance. Je décidai donc un jour de filmer mon visage alors que je m’adonnais au plaisir, curieuse de savoir de quoi je pouvais bien avoir l’air en pareil moment. Je me découvris rouge, le cou tendu et veineux, les yeux plissés, les narines dilatées, la bouche ouverte dans un « ô » ridicule, et je me sentis si laide que je voulus tout arrêter.
« Je ne veux plus faire l’amour de cette manière là, dis-je à Harry les larmes aux yeux, je ne veux plus que tu me regardes quand je suis aussi moche. »
Je débitai tout ce que j’avais sur le cœur. Je pouvais bien lui dire ce que je voulais, pour rien au monde il n’aurait levé la main sur moi, c’eut été établir un contact tactile, et rompre le lien amoureux entre nos deux personnes.
« Comment sommes-nous censés faire, si je ne peux plus te voir ? me demanda Harry, est-ce que c’est la fin de notre heureux mariage ?
- Peut-être peux-tu jouir en m’entendant ? En me reniflant ?
- Jusqu’au jour où tu te rendras compte que tes bruits sont animaux et sans grâce, et que ton odeur est puissante et violente ! Tu trouveras toujours des excuses.
- C’est que l’acte amoureux est affaire de touché.
- Ne dis pas des choses pareilles ! »
Pour la toute première fois depuis notre rencontre, j’attrapai sa main droite et embrassai ses lèvres. J’introduisis ma langue dans sa bouche, et caressai ses épaules. Je le rendis fou furieux. Il ne pouvait rien me faire, on ne blesse pas sans toucher. Je m’assis sur ses cuisses, et le déshabillai. Quand nous fîmes l’amour pour la toute première fois, il hurla de colère. Partout où mes mains se posaient, elles semblaient le brûler. Je remuai sur lui, et il devint dément. Il rassembla ses forces pour se libérer de mon emprise, courut nu à travers la maison, se cognant dans les murs comme un poulet sans tête, et finit par décider d’arracher de ses dents toute la surface de peau que j’avais pu lui toucher. Se dévorant lui-même, il finit par tomber au sol, abasourdi, et se laissa mourir doucement.
Je ressentis une once de culpabilité. Aussi, tant que ses yeux, ses yeux sublimes qui lui tenaient lieu de sexe, restaient ouverts à me regarder, je lui offris une dernière fois le spectacle de mon orgasme si laid, et laissai échapper un râle au moment même où il expira.
Re: Harry le fou
J'adore. A la première lecture je me suis demandé si ce n'était pas trop court, et puis finalement non, tout y est, y compris entre les lignes, sans besoin de développer plus. Et j'aime ta cruauté finale.
Je me demande juste comment ils ont réussi à se passer les alliances lors du mariage :-)
Je me demande juste comment ils ont réussi à se passer les alliances lors du mariage :-)
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Harry le fou
Je trouve que tu aurais pu essayer de développer ce texte, pas forcément en longueur, mais expliquer un tout petit peu plus. Ce que Harry ressent, ce que cette folle-dingue ressent aussi.
On va dire que mon impression est que tu es allée vite en besogne afin d'arriver à cette scène de cruauté finale qui en plus m'a paru légèrement ridicule du fait qu'elle est décrite trop rapidement à mon goût...
On va dire que mon impression est que tu es allée vite en besogne afin d'arriver à cette scène de cruauté finale qui en plus m'a paru légèrement ridicule du fait qu'elle est décrite trop rapidement à mon goût...
Lifewithwords- Nombre de messages : 785
Age : 32
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 27/08/2007
Re: Harry le fou
Bonsoir,
Je n'ai pas aimé du tout !
Bien sûr toutes les déviances sont dans la nature, mais à un tel degré, l'intérêt ne réside plus dans la description d'ailleurs trop rapide, mais dans l'explication des tenants et aboutissants d'un tel paroxysme !
Amicalement,
midnightrambler
Je n'ai pas aimé du tout !
Bien sûr toutes les déviances sont dans la nature, mais à un tel degré, l'intérêt ne réside plus dans la description d'ailleurs trop rapide, mais dans l'explication des tenants et aboutissants d'un tel paroxysme !
Amicalement,
midnightrambler
midnightrambler- Nombre de messages : 2606
Age : 71
Localisation : Alpes de Haute-Provence laclefdeschamps66@hotmail.fr
Date d'inscription : 10/01/2010
Re: Harry le fou
Un point de vue original, une narration diablement efficace, carrée. Un texte provocant qui m'a fait sourire. Je ne peux pas dire que ça m'a plu particulièrement, mais il y a là une virtuosité, une impudence aussi, qui n'est pas pour me déplaire.
Invité- Invité
Re: Harry le fou
Je me doutais que ce texte-ci ne ferait pas l'unanimité.
Lifewithwords, et Midnighttrambler aussi, j'ai l'impression que vous reprochez au texte de ne pas avoir été un essai sur la psychologie profonde de personnages perturbés... sauf que le but n'était pas là ! J'ai un peu de mal à saisir cette façon de dire "avec cette idée de base, plutôt que de faire ça tu aurais dû faire autre chose"... j'avais l'intention de raconter une histoire, pas de m'embourber dans des considérations psychologiques auxquelles je ne connais de toute manière rien à rien ! Est ce que vous auriez préféré un long texte dans lequel l'action n'avance pas et ou j'aurais raconté quel traumatisme Harry a subi dans son enfance pour ne pas supporter de se laisser toucher ? Je ne le connais malheureusement pas :-);
Lifewithwords, tu dis "Ce que Harry ressent, ce que cette folle-dingue ressent aussi.". A la lecture de cette phrase j'ai été très étonnée : pour moi, ce n'est pas la narratrice la plus tarée des deux, même si elle est quand même sacrément perturbée. Mais c'est ma façon de voir les choses.
En revanche je suis contre l'idée de mettre le "point de vue d'Harry", ce n'est pas lui qui raconte l'histoire, on ne change pas de point de vue comme bon nous semble dans un texte qui part sur un point de vue interne. A mon sens en tout cas.
Quant à la fin, si rapide qu'elle en est ridicule : tout dans ce texte est ridicule. Regardé de l'extérieur, l'acte sexuel est ridicule, le plaisir est ridicule, la peur et le suicide sont ridicules... je suis contente si cela est ressenti, j'apprécie le fait que les choses paraissent si dégagées qu'on ne sait pas trop si on doit rire ou être horrifié. Un peu comme dans le vieux cinéma d'épouvante en fait.
Easter(Island), ton commentaire me fait énormément plaisir. Que le texte ne t'ait pas plu, c'est tout à ton honneur bien sûr, mais tu parles d'efficacité, de provocation, de virtuosité et d'impudence, qui sont tout à fait les mots desquels, pour une fois, je qualifierai mon texte. J'en suis d'ailleurs extrêmement contente (pour une fois, encore), alors que je me doute que peu de personnes l'apprécieront.
Elea, je suis ravie qu'il t'ait plu :-)
Merci à tous mes commentateurs.
Lifewithwords, et Midnighttrambler aussi, j'ai l'impression que vous reprochez au texte de ne pas avoir été un essai sur la psychologie profonde de personnages perturbés... sauf que le but n'était pas là ! J'ai un peu de mal à saisir cette façon de dire "avec cette idée de base, plutôt que de faire ça tu aurais dû faire autre chose"... j'avais l'intention de raconter une histoire, pas de m'embourber dans des considérations psychologiques auxquelles je ne connais de toute manière rien à rien ! Est ce que vous auriez préféré un long texte dans lequel l'action n'avance pas et ou j'aurais raconté quel traumatisme Harry a subi dans son enfance pour ne pas supporter de se laisser toucher ? Je ne le connais malheureusement pas :-);
Lifewithwords, tu dis "Ce que Harry ressent, ce que cette folle-dingue ressent aussi.". A la lecture de cette phrase j'ai été très étonnée : pour moi, ce n'est pas la narratrice la plus tarée des deux, même si elle est quand même sacrément perturbée. Mais c'est ma façon de voir les choses.
En revanche je suis contre l'idée de mettre le "point de vue d'Harry", ce n'est pas lui qui raconte l'histoire, on ne change pas de point de vue comme bon nous semble dans un texte qui part sur un point de vue interne. A mon sens en tout cas.
Quant à la fin, si rapide qu'elle en est ridicule : tout dans ce texte est ridicule. Regardé de l'extérieur, l'acte sexuel est ridicule, le plaisir est ridicule, la peur et le suicide sont ridicules... je suis contente si cela est ressenti, j'apprécie le fait que les choses paraissent si dégagées qu'on ne sait pas trop si on doit rire ou être horrifié. Un peu comme dans le vieux cinéma d'épouvante en fait.
Easter(Island), ton commentaire me fait énormément plaisir. Que le texte ne t'ait pas plu, c'est tout à ton honneur bien sûr, mais tu parles d'efficacité, de provocation, de virtuosité et d'impudence, qui sont tout à fait les mots desquels, pour une fois, je qualifierai mon texte. J'en suis d'ailleurs extrêmement contente (pour une fois, encore), alors que je me doute que peu de personnes l'apprécieront.
Elea, je suis ravie qu'il t'ait plu :-)
Merci à tous mes commentateurs.
Re: Harry le fou
Bonjour,
Concernant ma phrase où j'ai parlé de "ridicule", j'a hésité à la changer car j'avais peur que cela soit blessant. Ce que je voulais exprimer, c'est que j'ai eu l'impression d'un enchaînement surréaliste et très rapide et j'ai ri à ce passage. Cela m'a fait penser un un mauvais scary movie... Je me doute que c'est assez dur à recevoir comme critique.
Quant à "faire ça à la place d'autre chose", non, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. J'ai juste pensé que quelques "précisions", enfin une ou deux phrases qui auraient donné de la profondeur sans raconter une autre histoire, auraient été les bienvenues.
Enfin oui, la narratrice est à mon goût beaucoup plus folle que Harry. Celui-ci est visiblement très perturbé mais elle, ça la fascine et l'amuse. Cette "légèreté" révèle pour moi une plus grande folie. En cela, j'ai trouvé le processus intétessant.
Concernant ma phrase où j'ai parlé de "ridicule", j'a hésité à la changer car j'avais peur que cela soit blessant. Ce que je voulais exprimer, c'est que j'ai eu l'impression d'un enchaînement surréaliste et très rapide et j'ai ri à ce passage. Cela m'a fait penser un un mauvais scary movie... Je me doute que c'est assez dur à recevoir comme critique.
Quant à "faire ça à la place d'autre chose", non, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. J'ai juste pensé que quelques "précisions", enfin une ou deux phrases qui auraient donné de la profondeur sans raconter une autre histoire, auraient été les bienvenues.
Enfin oui, la narratrice est à mon goût beaucoup plus folle que Harry. Celui-ci est visiblement très perturbé mais elle, ça la fascine et l'amuse. Cette "légèreté" révèle pour moi une plus grande folie. En cela, j'ai trouvé le processus intétessant.
Lifewithwords- Nombre de messages : 785
Age : 32
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 27/08/2007
Re: Harry le fou
Le terme de "ridicule" ne me choque pas, je le trouve même approprié. Ce que je regrettais dans mon précédent message, c'était que l'on estime le ridicule déplacé là ou il est presque toujours présent dans la vie réelle. Je suis contente que tu aies ri. Moi aussi j'ai ri en l'écrivant.
Est ce que je suis folle ? Je pense que moi aussi je serais fascinée par un être aussi étrange que ce Harry ! L'histoire se veut poussée dans un degré extrême, parce que j'aime bien que les histoires se terminent dans une apothéose (quoi de mieux que la violence ou le sexe pour une apothéose ?). Mais si elle est un peu folle, je continue de ressentir une profonde compréhension à son égard.
(Après ça je me tais, mille pardons d'intervenir à la modération :-))
Est ce que je suis folle ? Je pense que moi aussi je serais fascinée par un être aussi étrange que ce Harry ! L'histoire se veut poussée dans un degré extrême, parce que j'aime bien que les histoires se terminent dans une apothéose (quoi de mieux que la violence ou le sexe pour une apothéose ?). Mais si elle est un peu folle, je continue de ressentir une profonde compréhension à son égard.
(Après ça je me tais, mille pardons d'intervenir à la modération :-))
Re: Harry le fou
Après plusieurs lectures, je reste quand même très partagé. Je trouve l'idée proprement excellente, loufoque et absurde au possible. En revanche, j'ai l'impression qu'une fois que tu as trouvé ton thème fort, tu en fais toujours la même chose. Quelques lignes, un enchaînement mécanique des situations sur le mode d'un conte cruel et patatra ! Une méchante chute, qui ne me surprend plus tellement par habitude. C'est efficace mais peut-être trop bien rôdé.
Invité- Invité
Re: Harry le fou
Ça fait un moment que je lis à peu près tous les textes que tu postes et, même si c'est toujours agréable, depuis quelque temps ça ne me surprend plus. Ainsi, comme alex, je pense que tu devrais renoncer quelque peu à cette efficacité systématique dans la construction, voire dans le style — car dans ton cas particulièrement les deux me semblent plus qu'intimement liés, comme si c'était l'écriture seule qui engageait tacitement ce système de narration. T'essayer au changement, en somme. Je pense vraiment que ta rigueur, cette superbe qualité, peut tout doucement se muer en automatisme castrateur. Mais ceci constitue une remarque d'ordre général et continu ; plus que le texte, c'est ton évolution en tant qu'auteur qu'elle concerne ; je la mets donc entre parenthèses.
Pour cette production précisément, j'ai été cette fois assez déçu. L'idée est bonne, comme d'habitude, quoique pas si originale, je trouve — un idéal amoureux détaché du corps, uniquement centré sur l'âme (malgré le regard qui entraîne l'éjaculation, car dans l'imaginaire collectif, les yeux restent "les miroirs de l'âme", hein), grosso modo, ça date de Socrate, c'est limite éculé — heureusement, pour reprendre cette idée flaubertienne, je reste persuadé qu'il n'y a pas de bon ou de mauvais sujet, le style, ou plutôt le traitement en l'occurrence, étant en lui-même une manière absolue de voir les choses. Seulement, je trouve justement que le thème n'est pas bien exploité. C'est purement personnel, mais au-delà des remarques diégétiques, de construction, susdites dans le premier paragraphe, je trouve que le sujet aurait mérité une approche plus angoissante, plus absolue peut-être (pour éviter justement la banalité a priori du traité). Il aurait fallu selon moi insister sur le besoin de pureté (qui est plus puissant et plus global que celui, local, de chasteté), sur la délectation ontologique, toute chrétienne, qu'on peut trouver dans la propreté, dans la blancheur, dans tout ce qui est immaculé, ni noir, ni rouge, mais éclatant, induire ainsi une idée de l'origine, de la perfection, voire de l'ordre — jouer sur les clichés, ceux-ci sont particulièrement modernes dans le traumatisme et le malsain qu'ils véhiculent, on pense sitôt à une métaphysique qui met mal à l'aise, à une vision grandiose mais dangereuse de l'humanité, les saignements menstruels renvoyant aux stigmates christiques, la pureté, donc, comme le terreau propice aux folies les plus grandes où se mélangent sexualité et mort, à l'instar des purifications ethniques, nombreuses au XXème siècle...
Pour cette production précisément, j'ai été cette fois assez déçu. L'idée est bonne, comme d'habitude, quoique pas si originale, je trouve — un idéal amoureux détaché du corps, uniquement centré sur l'âme (malgré le regard qui entraîne l'éjaculation, car dans l'imaginaire collectif, les yeux restent "les miroirs de l'âme", hein), grosso modo, ça date de Socrate, c'est limite éculé — heureusement, pour reprendre cette idée flaubertienne, je reste persuadé qu'il n'y a pas de bon ou de mauvais sujet, le style, ou plutôt le traitement en l'occurrence, étant en lui-même une manière absolue de voir les choses. Seulement, je trouve justement que le thème n'est pas bien exploité. C'est purement personnel, mais au-delà des remarques diégétiques, de construction, susdites dans le premier paragraphe, je trouve que le sujet aurait mérité une approche plus angoissante, plus absolue peut-être (pour éviter justement la banalité a priori du traité). Il aurait fallu selon moi insister sur le besoin de pureté (qui est plus puissant et plus global que celui, local, de chasteté), sur la délectation ontologique, toute chrétienne, qu'on peut trouver dans la propreté, dans la blancheur, dans tout ce qui est immaculé, ni noir, ni rouge, mais éclatant, induire ainsi une idée de l'origine, de la perfection, voire de l'ordre — jouer sur les clichés, ceux-ci sont particulièrement modernes dans le traumatisme et le malsain qu'ils véhiculent, on pense sitôt à une métaphysique qui met mal à l'aise, à une vision grandiose mais dangereuse de l'humanité, les saignements menstruels renvoyant aux stigmates christiques, la pureté, donc, comme le terreau propice aux folies les plus grandes où se mélangent sexualité et mort, à l'instar des purifications ethniques, nombreuses au XXème siècle...
Invité- Invité
Re: Harry le fou
Mais, je précise, tout ce que je dis dans le deuxième paragraphe est vraiment subjectif. C'est peut-être moi qui ai une fascination trop grande pour les entités ! A la réflexion, tes textes, ta manière, ne vont pas dans ce sens : l'angoisse que tu injectes est toujours en situation et se suffit à elle-même. Je veux dire par là que ton absurdité est purement événementielle, et en aucun cas intégrale.
Invité- Invité
Re: Harry le fou
Alex et Lu-K,
En effet, le schéma adopté reste similaire dans la plupart de mes histoires. Ceci dit le "besoin de changement" que vous soulevez se fera à mon avis assez naturellement étant donné que j'ai maintenant trouvé à quelle histoire je destinais cette façon de se terminer abruptement.
A présent j'ai le sentiment d'en avoir fini avec ces fins qui se ressemblent : bonne chose sans doute ! Il va falloir cependant que je me débarasse du tic qui a fini par me prendre :-) !
Lu-K, en effet, ton second paragraphe, bien qu'extrêmement intéressant, est du toi tout craché (je ne dis cela qu'à travers les textes que j'ai lu de toi), et ne me ressemble en rien. Aussi même si j'ai apprécié ton commentaire, je n'en tiendrai pas compte (en tout cas pas à la lettre) dans les prochains textes que j'écrirai.
Merci pour ces commentaires vraiment instructifs :-)
En effet, le schéma adopté reste similaire dans la plupart de mes histoires. Ceci dit le "besoin de changement" que vous soulevez se fera à mon avis assez naturellement étant donné que j'ai maintenant trouvé à quelle histoire je destinais cette façon de se terminer abruptement.
A présent j'ai le sentiment d'en avoir fini avec ces fins qui se ressemblent : bonne chose sans doute ! Il va falloir cependant que je me débarasse du tic qui a fini par me prendre :-) !
Lu-K, en effet, ton second paragraphe, bien qu'extrêmement intéressant, est du toi tout craché (je ne dis cela qu'à travers les textes que j'ai lu de toi), et ne me ressemble en rien. Aussi même si j'ai apprécié ton commentaire, je n'en tiendrai pas compte (en tout cas pas à la lettre) dans les prochains textes que j'écrirai.
Merci pour ces commentaires vraiment instructifs :-)
Re: Harry le fou
Merci de confirmer ce que j'ai pensé (trop tard) ! J'écris ce qui ne m'a pas convenu, immédiatement, sans penser rationnellement au préalable que le problème vient de moi, et non du texte que je viens de lire...
Invité- Invité
Re: Harry le fou
J'aime la folie et la complexité de ce texte. M-arjolaine tu as abordé là un sujet extrêmement troublant. Je n'arrive même pas développer ma pensée !
Re: Harry le fou
Ps : par contre le titre, hein...
Faudrait faire quelque chose... il n'est vraiment pas à la hauteur.
Faudrait faire quelque chose... il n'est vraiment pas à la hauteur.
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