Seulement quand j'y pense

J'ai trouvé ça très beau (la première partie particulièrement ; les trois premiers vers..)


Le dernier vers : "Et ça m'embête un peu." m'a beaucoup plus, ne me demande pas pourquoi, j'ai beaucoup aimé cette conclusion.





Merci beaucoup !
J'espère te relire bientôt =)

Je ne sais pas trop si j'ai bien compris le texte mais votre vision d'un paradis - ou plutôt d'un enfer, c'est selon - bureaucratique me fait froid dans le dos. J'aime franchement.

Fort. Simple. Direct- et cruel.

Un jeudi ?
Tu connais l'histoire des deux poissons rouges d'aquarium d'appart", Robert et René ?
Y"a René qui tourne, qui tourné...
Robert- Mais qu'est-ce que t'as René ?
Renè- J'arrive pas à m'faire à l'idée qu'on soit Jeudi.

Bise



< Le mot jeudi étant "commun" ne prend pas de majuscule.
La Modération >
.

Salut Dé
C'est parceque vos chats sont sourds
Que leur néant est feutré
Et que leur pupille en fente
Laisse couler l'eau salée
Sur laquelle on peut flotter.

Je n'ai pas trop aimé l'avant-dernier vers sur l'impuissance, et "sans eau salée et sans pleureuse" est un joli vers mais que je trouve répétitif dans l'idée. A part ces menus accrocs, je trouve ce poème vraiment très bon, j'aime beaucoup également le dernier vers, assez ironique. Je trouve le rythme et la musicalité particulièrement frappants ici :

- l’au-delà sourd parfois de leur pupille en fente :

néant feutré, trou noir

un endroit où flotter

Voilà des pensées entre chats et loups qui traversent nos perspectives sans illusion. Partagées.

Un poème vrai, à faire lire pour éviter justement ces écrans et l'acharnement thérapeutique.
Les progrès de la médecine oublient parfois l'humain...qui a le droit de désirer s'éteindre tranquillement. (le plus tard possible, bien entendu !)

Et si cela pouvait être dans la semaine des 4 jeudis...j'aimerais mais personne n'est éternel malheureusement...

je pense que sourd c'était le verbe sourdre, non? très beau, léger. le "et ça m'embête un peu" est sympa pour le trait final.

Pour l'eau salée et les pleureuses, je pense que tu peux faire une croix dessus !
Pour le reste, choisir un pays plus évolué que la France ou aller en Somalie au plus vite.
Ton texte me plait Coline...

Je profite d'être en haut pour vous remercier, tous.


Bien sûr il s'agit du verbe sourdre ( j'aime bien, c'est un verbe lourd et lent !)

François, merci de remettre de la flotte dans mon verre ! ;-)

Intemporelle, c'est vrai l'eau salée et les pleureuses font un peu redondance. Un peu seulement car en bonnes professionnelles, elles usent plus de la voix que de leurs canaux lacrymaux !

En fait, je n'aime pas les deux mais ( mêê-mêe !) de la 2e partie, mais je ne sais par quoi remplacer. Suggestions, dans landerneau ?

Tu te dispenses du premier, et ça n'en fait plus qu"un.

Mais c'est biejn sûr, mais !

Comme toujours je suis touchée par l'accent de sincérité que tu donnes à tes textes avec des mots très simples et des images du quotidien qui deviennent bouleversantes quand c'est toi qui les manipules.
Une fois de plus tu nous offres un petit bijou d'équilibre entre l'émotion et la pudeur. Rien que ce titre et ce dernier vers qui se répondent, semblant presque s'excuser d'aborder un tel sujet mais le faisant quand même sans mièvrerie, sans redondance avec toute la liberté qui te caractérise.

Tu me réconcilierais presque avec ce

néant feutré, trou noir
un endroit où flotter

comme une bulle de savon... si seulement les tubes, les écrans n'en étaient pas le prix à payer !

C'est délicat, c'est fort, c'est pudique : tout ce que j'aime.

eh bien j'aime beaucoup...à la seconde lecture, et c'est vraiment la chute qui fait le taf., avec cette note qui ici illustre opportunément la définition de l'humour comme étant la politesse du désespoir.

Une prime particulière pour "des bruits aux angles bruts"


Ce message a été écrit au moyen d' une dictée vocale et n' a pu être corrigé par l' auteur en raison d' un handicap visuel, il peut donc éventuellement comporter des erreurs orthographiques.

Oh la douceur euphémistique de la fin ! Pourtant tu as raison : qu'y pouvons-nous ?
J'ai en tête depuis longtemps déjà, Coline, un scénario pas dissemblable du tien (dans la première strophe), c'est dire si je ploie sous l'émotion de tes mots.

Oui, l'un des rares vrais textes donné à lire ici.

"J'y pense et puis j'oublie, c'est la vie, c'est la vie" chantait Dutronc.

Un poème simple mais efficace sur l'angoisse des derniers jours.

j'aime cette poésie désabusé, de toutes façon à mon sens la poésie la plus belle est désabusée et démythifiée

Coline, vous avez le mérite, immense, de l’authenticité. Tout exercice critique semble presque inutile, tant votre poésie échappe à la posture, et c’est malgré la bonne parole et malgré soi souvent l’intention que l’on commente — c’est si rare, c’est si beau, un peu comme la rencontre fortuite avec une personne absolument entière (rappelez-vous le prince, l’idiot de Dostoïevski, en dehors du paraître et de l’apparat, n’est-ce pas alors lui qui est dans le vrai ?). La logique la plus pure voudrait que même cette sincérité soit un procédé littéraire, mais votre écriture est si douce, si simple, si touchante et si brute dans son évocation qu’elle évince la moindre dénonciation d’artifice voire de recherche. C’est fou : le monde a toujours l’occasion de se regarder, la personne échappe rarement à son personnage, il y a sans cesse une distanciation, un retour sur soi, qui opère donc nécessairement un jeu, un théâtre, une représentation, et par là même une destruction de la pureté. Votre poésie, elle, ne s’embarrasse de rien : elle est parfaitement, elle touche directement, car elle parvient à éviter la médiation. Il y a ici une sorte d’intimité confondante qui n’a besoin d’aucun recours, une nudité enfantine, comme ce derniers vers, percutant, fabuleux de franchise, ou cette métaphore de l’envolée de la bulle légère, qui pourrait sembler éculée ou mielleuse, mais qui se légitime tout à fait dans ce que je perçois comme un rappel à l’élémentaire, à la candeur, à la tendresse, à la bêtise même mais synonyme de libération, de rêve puéril, de renvoi féérique pour se protéger du désenchantement de la vie.

Bien vu Lu-k, un sens de l'épure et un refus de la posture qui déshabille, dépiaute et laisse le coeur à nu.