Exo live lundi 31 octobre 2011 à (partir de) 20h

Valse, mazurka, twist
Car c’est double plaisir de tromper le trompeur
Mission à Tanger - Mélodie en sous-sol - Toutes folles de lui - Répète un peu ce que tu viens de dire - Pourquoi viens-tu si tard ? - Trois jours à vivre


Il disait avoir un métier secret, un du genre dont on ne ressort pas vivant si on vous l’avoue. « Ne pose pas de questions petite, si je réponds, je devrais te supprimer » ! La phrase type qu’il devait sortir de sa poche pour épater les minettes, toutes folles de lui. Pourtant il n’en avait pas besoin avec moi, j’étais dans un tel Big Bang affectif quand je l’ai rencontré que j’aurais dit oui à n’importe qui pourvu qu’il semble intéressé.
Le dîner s’était conclu à l’horizontale, faut croire que je n’étais pas farouche et qu’il avait de solides arguments pectoraux à défaut d’intellos. Le lit ne s’était pas remis de notre twist endiablé, mes genoux non plus. Et puis, par lassitude d’être seule, par envie de me consumer les soirs de grand froid alors que je n’avais pas de cheminée, j’avais accepté de devenir son officielle.
J’adorais danser, mais je ne savais pas à quel point il allait mener le bal, pas en valse pépère non, plutôt genre mazurka à couper le souffle et les jambes avec.
Je suppose qu’une relation basée sur la bagatelle ce n’est pas destiné à durer. On a fait mentir toutes les statistiques. Et rendu fous tous nos voisins, parce que nos ébats n’étaient pas du genre mélodie en sous-sol. Il partait souvent en mission, « mission à Tanger », c’était son nom de code pour m’avertir qu’il allait s’absenter une semaine, ou trois, ou deux mois, selon les cas. Revenant souvent en pleine nuit se glisser dans nos draps avec une odeur excitante de vieille sueur. « Pourquoi viens-tu si tard ? », « pas de questions baby, rappelle-toi, c’est pour te protéger ». Et on fêtait les retrouvailles comme il se doit.
Au petit matin, les jambes tremblantes d‘orgasmes répétés, je lui préparais un café serré pour qu’il « tienne le coup ». J’imaginais un débriefing en salle obscure, dans les sous-sols d’un ministère fantôme, au milieu de barbouzes au crâne rasé, aux muscles saillants et mâchoires assorties. Comme au cinéma. La bande-son en moins. Et la voix-off tournant en boucle dans ma tête.
Cinq ans ça a duré. Cinq ans à rester seule la moitié du temps en l’imaginant dans des missions dangereuses mais d’utilité publique au minimum, vitales au mieux. Cinq ans à compulser l’actualité géopolitique pour tenter de deviner où il avait bien pu être envoyé. Et à sursauter à chaque bruit, crevant de peur du costume officiel s’encadrant dans la porte pour m’annoncer le pire. Sans même avoir eu droit au meilleur.
J’ai renoncé à avoir des enfants « petite, ce ne serait pas raisonnable ». J’ai fait une croix sur le mariage « pour ma retraite, je la prendrais jeune, tu sais…. ». Je ne sortais même pas pendant ses absences, de peur de louper ses retours. Tous les soirs je choisissais un ensemble de lingerie différent ou neuf, pour le surprendre. Ils ont fini bouffés par les mites.
Et puis un jour, ce n’est pas un costume sombre qui s’est pointé dans l’entrée mais une femme avec quatre enfants à la main, deux dans chaque. Elle ne m’a pas fait de long discours, pas d’insultes non plus, je crois qu’à mon air ahuri elle a compris que je tombais autant des nues qu‘elle. Il n’était pas au courant qu’elle savait. Il était démonstrateur, toujours sur la route. Les missions c’était le retour au foyer avec bobonne et les mioches, je n’avais pas remarqué qu’elles coïncidaient toujours avec les vacances scolaires.
J’ai attendu qu’il revienne. Il m’a royalement laissé deux semaines pour peaufiner ma surprise. Quant il est apparu dans la chambre, il a été étonné de me voir en pyjama de pilou-pilou, et encore plus que je lui refuse le lit. Je lui ai annoncé qu’il ne lui restait plus que trois jours à vivre, que j’avais cherché et trouvé un tueur à gages, un vrai et que j’avais mis un contrat sur sa tête. « Répète un peu ce que tu viens de dire ». J’ai pris un plaisir fou (et mesquin) à l’observer se liquéfier sur place, se mettre à trembler, devenir plus pâle que les draps verts eau en satin que je venais d’acquérir. Il avait une sale tête l’agent secret, une tête à avoir envie de se débiner devant une araignée, le courage de bouger en moins. Il a bégayé un « tu, tu, tu… » qui n’en finissait pas, a compris que je ne plaisantais pas et s’est effondré en loque contre la porte. J’ai joui de la situation comme jamais, car c'est double plaisir de tromper le trompeur.

Lyra will a écrit:

Gobu a écrit:

bertrand-môgendre a écrit:C'est un jeu que les enfants gagnent toujours ! Je les hais !

T'as bien raison. Qui n'aime pas les animaux ni les enfants ne peut être foncièrement mauvais (W.C. Fields)

hihi !

Pas la bonne citation

Je ne suis pas très jeux Bertrand, mais dans le genre j'adore le jungle speed !
Bon, c'est un peu plus violent :0))

l'écriture est en cours (un ptit début et pas trop de suite), je rends la plume et le tablier pour ce soir, et essaierai de finaliser un qqchose demain matin

lu les premiers
mais j'ai la tête dans le guidon, au bord du nervouze brakedowm
qu'est-ce que tu veux, c'est les misères de l'âge
bises à tous
et standing ovation au MC Iris

1 Le fauve est lâché
3 Mélodie en sous-sol
5 Toutes folles de lui
7 Le corps de mon ennemi
9 Répète un peu ce que tu viens de dire
11 Trois jours à vivre


"La raison du plus fort est toujours la meilleure"
Samba-Twist-Tango

Il était fort, Miguel.
On avait eu une histoire ensemble deux ans auparavant, mais ça n’avait pas collé ; j’étais peut−être devenue trop indépendante et puis douze ans d’écart, ça compte, surtout dans ce sens là. Les hommes vieillissent, mochissent, on les aime quand même alors que nous…
Mais on était restés copains. Surtout lui.
J’avais toujours le même plaisir à me glisser dans ses bras, à obéir à ses ordres muets, à ses mains de fille, mais qui commandaient si bien chacun de mes gestes… Il savait placer mon corps avec une précision infernale et à chaque fois, nous atteignions ensemble une apothéose. On était presque toujours applaudis.
Oui, il était fort. Le tango. La samba aussi, ça cartonnait.
Mais, ah le tango …
Saudade.
Oui.
Miguel, il suffit qu’il entende « tango » et ça y est, le fauve est lâché ! Il peut être en bleu, avec les mains encore toutes crades, il se redresse et vous avez l’impression qu’il a ce costume cintré, cette irrésistible cravate blanche qu’il noue sur sa chemise de soie noire, ses yeux prennent un velouté à faire frissonner. Les filles sont toutes folles de lui, les belles, les moches, les jeunes, les autres…Pourtant c’est moi qu’il serre contre son ventre plat, qu’il enroule dans son pas, qu’il ploie et regarde avec l’intensité d’une grande passion. La passion de la danse.
Enfin, je devrais mettre la phrase au passé : nous dansons moins souvent depuis qu’il a cette petite, une Portoricaine, je crois. Qui ne doit pas avoir beaucoup plus de dix−huit ans.
Alors lorsque je l’ai appelé pour savoir s’il avait vu l’annonce, il a eu un temps d’incrédulité
− Répète un peu ce que tu viens de dire…
− Un gros paquet, je te dis ! Mais c’est un truc de dingue ! C’est bien les américains ! T’imagine ? Trois jours à vivre sur une piste de danse ?
J’aurais dû lui parler d’Horace Mac Coy, de cette fin lamentable … Mais je ne sais quel démon m’en a empêchée. Et puis Miguel, il s’en fout, de la littérature. C’est peut−être aussi un peu ce qui nous a séparés.
Il a appris la milonga à Asuncion. La raison du plus fort …

J’ai marché vite en passant devant le Fever ; pas assez pour ne pas entendre la mélodie en sous-sol.
Alors, ça a été plus fort que moi : je suis entrée. Depuis le haut des marches, j’ai senti l’odeur aigre des corps martyrisés. Il ne restait plus grand monde sur la piste. Dans les bras de Miguel, une chose molle : le corps de mon ennemie.
Il est fort, Miguel, mais elle n’a pas la classe…
Sous les lueurs mauves des enseignes, la rue avait des allures infernales. Au Paradiso, une musique nouvelle m’a attirée. Cela vient d’Amérique : le twist.
On ne se touche pas.
Je crois que je vais aimer ça.

Contraintes :
Le fauve est lâché, Mission à Tanger, Mélodie en sous-sol, Sous le signe du taureau, Les dents longues, Trois jours à vivre
le héron au long bec emmanché d'un long cou
le slow; le tango; la salsa

Grand-pére Gino

Il était une fois, Jennifer qui était triste de savoir son grand-père Gino enfermé à l'hôpital. Son aïeul était très malade et sa réputation de fauve lâché s'était métamorphosée en loche lavée. Il ne lui restait plus que trois jours à vivre.
Jennifer, petite fille aimante née sous le signe du taureau décida de lui rendre visite.

Mais, pas de chance, le docteur Matuvu refusait l'entrée des petits enfants. Le médecin était le descendant direct de la famille des grands échassiers, une espèce de héron au long bec percé de dents longues et emmanché d'un long cou. Matuvu dominait le service gériatrie en imposant une discipline d'enfer.

Pas bête, Jennifer se déguisa en infirmière avec une blouse blanche, une calotte sur la tête et poussa devant elle un fauteuil roulant.
Jennifer arriva dans la chambre de son grand-père numérotée 118.
Gino la reconnu tout de suite. Ils s'étreignirent.
Elle lui demanda de s'asseoir sur la chaise roulante.
Ils partirent se promener dans le parc de l'hôpital.
Le grand-père et sa petite fille étaient heureux.
En fin d'après midi, Jennifer raccompagna Gino dans sa chambre.
Le docteur Matuvu n'avait rien vu.
Jennifer et Gino s'embrassèrent et se quittèrent trop content de la farce jouée.

Gino promit à l'infirmière de service de lui offrir sa collection complète 33 tours de tango et de salsa si elle tenait sa langue. Celle-ci revenait de Mission à Tanger et ne se laissa pas conter fleurette . Comme elle préférait les mélodies en sous-sol et danser le slow avec le docteur Matuvu, elle dénonça Gino. Matuvu, rouge de colère, priva le grand-père de son soin quotidien.
Le comité de gestion de l'hôpital félicita Matuvu d'avoir libéré une place plus tôt que prévu.
Jennifer sombra dans une profonde déprime et s'immola au milieu du parc de l'hôpital.

Heureusement, la sécheresse était terminée ; la pelouse et les arbres restèrent bien verts.

Cha-cha. Twist6. Danse punk
Est bien fou du cerveau qui prétend contenter tout le monde et son père
Mélodie en souSous le signe du taureau. Les denst longues. Répète un peu ce que tu viens de dire. Pourquoi viens-tu si tard ?

Ambiance rétro

Assise sur un tabouret recouvert de velours rose devant sa coiffeuse à miroir biseauté , elle dénoue son chignon en retirant une à une les épingles métalliques. Au fond de la pièce, le pick-up pleure « The peacocks » de Stan Getz. Elle s’approche du miroir. .Encore une ride de plus qu’hier .
Et Lino qui n’arrive pas ...Sûr que quand il reviendra, elle sera complètement momifiée !
Ma môme, qu’il lui disait …Encore cinq plombes à tirer.
A quoi ça ressemblera, la vie, après ?
Et ce saxo, et ce piano…qui tireraient un torrent de larmes au pire des truands !
Sûr qu'il n'en croirait pas se yeux, le Lino, s'il voyait à la télé toutes ces donzelles se trémousser en dansant ces danses de punks à crêtes. Danses de sauvages, oui! Rien à voir avec nos mélodies en sous-sol. Ah ! Les caves de St Germain des Prés ... Enfin ... le Lino, il aura fait l'impasse sur le cha-cha et sur le twist.
Elle se sert un whisky.Le dernier d’la journée .Quand il sera là, promis, elle arrêtera. .Les glaçons tintent contre le cristal.
Son peignoir de satin glisse à terre sur ses mules décorées de duvet rose. Elle pose le verre et se glisse dans ses draps. Encore une nuit à gamberger.
Sans le Cave, ils s'en seraient sortis avec quoi, dix ou vingt ans de moins. Oui mais voilà, le Cave, il avait les dents longues. Il lui disait toujours, Lino :
« -Mais toi, t'es né sous le signe du taureau, c'est pas possible ! Des comme toi, j'vais te dire, j'en ai pas vu beaucoup. En deux coups de cuiller à pot, tu serais capable de rétrécir ta propre famille pour gratter plus.
-Répète un peu ce que tu viens de dire ! »
Ca le fâchait toujours, le Cave, qu'on le contrarie sur ses ambitions. Les gagne-petit comme Lino ... c'était leur faire trop d'honneur que de les mettre au parfum de leur business.
« -Lino, tu vas te caler ce que j'ai à te dire entre les deux oreilles. J'ai les dents longues. D'accord. Je suis né sous le signe du taureau. D'accord. Mais sache, Monsieur, qu'on ne jacte pas de travers sur ma famille. »
« -N'empêche, dit Lino, ça ne te gêne pas beaucoup d'avoir asséché ta mère de toutes les larmes de son corps ! »
« -Ecoute-moi bien, mon p'tit gars. Ma mère, grâce à moi, ellle a pu se payer un cabanon au soleil. Et quand je dis un cabanon, c'est un euphémisme
un quoi ?
Un euphémisme, Monsieur.
Bon. Admettons. Et tu oublies de dire aussi qu'elle a pu se payer un avocat pour son diivorce.
Est bien fou du cerveau qui prétend contenter tout le monde et son père.
Môssieur a des lettres. En attendant, des lettres, c'est tout ce qu'on a , question relations humaines ! »
Elle jette un regard au réveil. Assez gambergé. Demain, c'est jour de visite. Elle aura encore sa petite mine. Sa petite mine fripée de femme qui attend, attend, attend.
Et lui, il lui dira comme à chaque fois : «  Pourquoi viens-tu si tard ? »

Je vois que de nombreux textes ont été écrits. Je vous remercie chaleureusement. Je vais commencer à lire un peu, et je poursuivrai demain matin.
Quelle expérience ! J'ai été stressée au point de ne plus comprendre mes propres consignes. Et à propos de consignes, j'ai oublié le dernier titre, je crois.

Encore une fois, mille merci et à demain !

Eh bien, ça a été inspirant, dis donc !
Plein de bonnes choses !
Mais pour ce soir, mon lit a des arguments irrésistibles !
Bonsoir à tous et merci, MC Iris, c'était un coup de maître, pas un coup d'essai !

Merci à toi Iris.

Trivial

— «Le septième jour Dieu créa… »
— La genèse, elle répond, et la dessus elle prend un camembert violet. Qu’elle met en place, qu’elle encastre, qu’elle glisse, qu’elle interstice dans la cavité prévu à cet effet.
J’en bave.
J’en bave d’autant plus, que question Trivial Pursuit, moi, j’en étais resté au marron section culture. Mais passons.
Passons, mais j’en bave et plus encore, vu que Miss est assise sur canapé, mini-jupe, elle croise les jambes, et je dirais « String blanc » et…
Mais ce n’est pas à moi de répondre alors je fouille les cartes espérant que le jeu cesse et qu’un autre commence.
— « Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats », dis-je.
— « Le renard et les raisins » Jean de La Fontaine ! T’as pas un truc plus dur ?
Oh si ! Juste en dessous de ma carte estampillée Trivial. Un peu comme si le nom du jeu ne correspondait qu’à ça.
Je me tais et j’enfile. Enfin peut-être :
— Mission à Tanger ?
— Réalisation : André Hunebelle, 1949.
— Pourquoi tu viens si tard ?
— Henry Decoin, 1959
Et comme ça jusqu’à n’en plus finir, ou plutôt jusqu’à définitivement réviser un siècle de cinéma, dix de peinture et un quatre-vingt cinq b, dans lequel, me semble-t-il, je plonge à mesure des réponse exactes.
— Blanc aussi, mais avec dentelles !
— Pardon ?
— Ce n’était pas une question, juste une supposition, et puis de tout façon t’as gagné.
— Comme toujours, elle fait. Et la dessus elle ramasse ses affaires, c’est-à-dire qu’elle se lève, c’est-à-dire que tout s'efface, c’est-à-dire qu’une femme debout plus rien ne passe parce que tout ce tend, fin de décolleté, fin de grain de beauté haut de cuisse, précisément celui qui flirte avec la couture de la culotte, blanche, mais ça je l’ai déjà dit et, fin de tout.
— Merci pour la soirée, elle dit.
— Merci pour la soirée, je répond. Et elle referme la porte dans un sourire à flinguer quelques anges de leur paradis.
Je ne lui demande pas son prénom, je l’entends descendre l’escalier tandis que je me sers un verre. À haute voix je m’entends poser une question :
— De toute façon, t’avais aucune envie de baiser Wikipédia ?
La minuterie du jeu s’enclenche.
Pas la peine que j’en attende la fin, je connais la réponse :
— Menteur !
J’ai plus qu’à m’endormir avec ma frustration et mon score de 1 à 6.
Un score de branleur.

Oui merci M Ciris :0)
Vous lis demain aussi.
(bien que lu Coline en travers, et déjà bien ri !)

Merci pour la soirée et cet exo sympathique.
Je vous commente demain, douce nuit et tournée de bises.

Ben c'était bien MCiyé.
Demain, c'est demain.
Ça c'est de la métaphore.
Salut les vieux (je cause juste de Grieg là) et
PLOP

Yali a écrit:IrIIIIIIIIIIIIIIIIIIiiiiiiiiiiiiiiiiiSSSSSSSS!!!!!!!!!!
Mc c'est un œil sur le compteur, un œil sur son texte et un œil sur VE :-)

oups, pardon ! je vous ai abandonnés, j'ai honte ?
Et sinon, tu as retrouvé le fil ?

Oui, mais tu me tutoies STP

J'ai lu Bertrand-Môgendre, Coline et Eléa. C'est fou ce que vous arrivez à trouver à partir de "quelques consignes" !
J'ai eu le sourire tout au long de la lecture. Mais je suis fatiguée, comme vous tous à c't'heure, je pense. Alors à demain pour les commentaires.
Et moi qui suis un peu timorée sur les bords, je fais des bises à tous.

Exo311011

Contraintes perso

Titres Audiard :
2) Mission à Tanger
4) Sale temps pour les mouches
6) Sous le signe du Taureau
Les dents longues
10) Pourquoi viens-tu si tard ?
12) La métamorphose des cloportes

Vers de La Fontaine :

« Tous approchaient du bord, l’oiseau n’avait qu’à prendre »

Danses :

Rock, Danse des canards, Polka.



Tous approchaient du bar, Loiseau n’avait qu’à prendre. Banco. Mais prendre quoi ? Wanda, Wanda, toi savoir quoi.

- Tu m’as causé, mon Loiseau sans tête ?
- Euh non je gambergeais tout haut…Et d’abord pourquoi tu te rappliques si tard ?
- J’étais charrette. Avec un gazier embringué dans la danse des cornards. Y voulait savoir le nom du vicelard qui lui bricolait une tronche sous le signe du Taureau. N’avec les cornes à rayer le toit par en dessous.
- Tu lui as dit ?
- Eh, je suis voyante, pas balance, faut pas confondre. Qu’est-ce tu m’offres ?

Ce soir-là, c’était vraiment rock’n roll au Trompe-l’œil. Hassan avait fait rappliquer le ban, l’arrière-ban et le ban public de sa smala berbère. Autant dire que l’ambiance reniflait mission à Tanger. Anisette givrée, kémia polychrome et polka des mandibules. Sans parler de la danse du ventre de la cousine Aïcha. Faut ce qu’y faut.

- Dis donc, mon Loiseau sans tête mais avec une bite, t’as pas bientôt fini de reluquer la moukère qui tortille du firek à en lustrer le carrelage ? J’suis pas bégueule, tu sais bien mais y a des limites à ma tolérance. Y a des maisons pour ça, et je les fréquente pas.
- Comme dirait…euh, j’sais plus qui…
- Claudel, y s’appelait. Pour un Loiseau, tu manques singulièrement de plume.

Sale temps pour les mouches. Quand Wanda se lançait sur le sentier de la guéguerre sentimentale, valait mieux opter pour le profil bas. Façon canard, comme la danse du même nom.

- Pax, Wanda, qu’est-ce tu veux boire ?
- Laisse béton. Longues Cornes m’a laissé de quoi te rincer jusqu’à l’andropause. Je pense que c’est pas pour cette nuit, si j’en crois la rythmique de ton bassin en phase avec celui d’Aïcha. Mais moi aussi j’ai les quenottes qui rayent le parquet, et je crois que ce soir, la métamorphose des cloportes, c’est dans ton caleçon qu’elle aura lieu. Tu me suis ?

Et comment ne pas la suivre, même en mission périlleuse à Tanger ? Advienne que pourra. C’est le métier de détective privé qui rentre…

Gobu

Yali a écrit:Oui, mais tu me tutoies STP

Voilà.
Et belle nuit et bon tout à toutes et tous

Admin a écrit:Oui, mais tu me tutoies STP

Oui, mais c'est un vous collectif. la preuve : le s à oubliés

L’entourloupe


-Je m’appelle Mélody. Mélody Fa et comme tous les autres enfoirés t’as pas pu t’empêcher de me charrier. Fallait pas te laisser tenter, tu vois j’ai du répondant. J’suis pas née de la dernière pluie, j’connais mes classiques pauv mec : « Dans les situations tendues, quand tu parles fermement avec un calibre en pogne, personne ne conteste. Y’a des statistiques là-dessus. » Je suis d’accord avec ça . Toi aussi non ? Ah ouais tu peux pas répondre.

-Hmfff

-Ok je pose mon flingue. Tu vois, je suis née sous le signe du taureau mais je suis pas vache. Allez tiens je te retire ton baillon. Mais gaffe hein, va pas te mêler de pouffer ou de t’esclaffer encore en sussurant "Mélodie en sous sol ?" Parce que ça fait longtemps que ça ne me fait plus marrer . Et quand je me marre pas c’est que je suis de très mauvaise humeur. Tu voudrais pas que tes valseuses dansent la rumba et ton dentier le mambo ? Note que je tiens pas à abimer le corps de mon ennemi. Pas avant de l’envoyer bouffer les pissenlits par la racine.

- Nan, j’vais pas te charrier, juste te dire ce que tout le monde raconte sur toi : « Elle boit pas, elle fume pas, elle cause » .

- Hein, répète un peu ce que tu viens de dire ?

- Elle cause, elle cause..

-Ahahah ! Moi je te le dis, elle cause plus elle flingue! Gaffe au retour de manivelle ! Tu pourrais bien connaitre les égoûts du paradis plus tôt que tu voudrais, c’est pas que j’ai les dents longues et je sais qu’il ne faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages mais franchement entre nous, qui regrettera la mort d’un pourri ?

-De toute façon, Mélody, on ne meurt que deux fois.

- Oh ! Va raconter ça aux vieux de la vieille, moi on me la fait pas. Je suis sure que tu trembles au fond de ton froc !

-Comme un singe en hiver !

- Tu débloques grave toi

-Pas plus que toi qui écoutes le cri du cormoran le soir au dessus des jonques ! Et ne tente pas de nier ! Je t'ai bien observée!

-Tu débloques sec mais t’es marrant. Espèce de fumier! Tu t’es foutu de mon nom, Mélody Fa, et en plus t’as essayé de me faire chanter !

-J’suis joueur, c’est tout.

-T’as joué, t’as perdu. Tu croyais profiter de mes cent mille dollars au soleil ? Tu croyais te faire une veuve en or ? T’as récolté le désordre et la nuit.

-Ecoute, je sais que tu es joueuse, toi aussi. Allez on va le jouer aux dés, pile ou face . Pile tu me détaches, c’est une histoire d’amour, et on arrête là la série noire, tout se termine par des chansons et un baiser.

-Face ?

- Face, t’appelle tes tontons flingueurs et on se la joue méga mort rose et métamorphose d’un cloporte.

Mélody descendit en son sous sol pour réfléchir à cette honnête proposition. Elle examina l’histoire d’amour sous toutes ses coutures (pourquoi viens tu si tard ?) imagina un long lent et langoureux baiser , se demanda cependant si elle ne préférait pas une mortelle randonnée. Elle avait toujours aimé les sensations fortes.

-Ok les dés décideront.

Elle se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue.





Contraintes :
3 Mélodie en sous-sol
6 Sous le signe du taureau
9 Répète un peu ce que tu viens de dire
8 Les dents longues
10 Pourquoi viens-tu si tard ?
12 La métamorphose des cloportes
se trouva fort depourvue
mambo
rumba
valse
+19 titres de films dialogués par Audiard

et bonne nuit !
je lirai demain, me suis bien amusée

Bonne nuit everybody et merci MC Iris. C'était marrant.
Je vais commencer à vous lire ce soir et vous commenterai demain.
Je vous kiss.

Un coup de fil impromptu m'a déstabilisée. Je tente quand même.


Danse devant le buffet

Le coq n’avait plus que trois jours à vivre. C’est ce qu’il l’avait entendu de ses maitres hier matin, après avoir lancé son chant claironnant. Mais au diable les menaces, au diable les chantages, il était bien décidé à faire la fête. Ses poules et poulettes étaient toutes folles de lui. Elles s’entrainaient du soir au matin à leurs parades d’amour sur les musiques du voisinage : twist tout en tiraillant sur les vers, mazurka pour virer et sautiller autour des grains de maïs, valse pour jouer de l’entre-patte avec tremolos des ailes aux heures d’allegro.
Ce matin, le plan s’annonçait plutôt bien. Le père avait dû partir d’urgence en mission à Tanger. Avec ses bruyantes allées et venues, c’est tout le quartier qui était informé. La mère avait invité quelques copines à écouter des mélodies en sous-sol et les gloussements allaient bon train. Dans la basse-cour, on allait pouvoir s’en donner à cœur joie. Les conditions idéales ! Enfin presque… Car l’auge était vide. Sans son, sans graines, sans pitance, les voilà condamnés à danser devant le baquet! Elles essayaient bien de se trémousser, mais le cœur n’y était pas. Le coq ne parvenait même plus à se pavaner.
Soudain la silhouette du fiston qui se faufile dans l’entrée, suivi d’un tonitruant :
- Pourquoi viens-tu si tard ?
Il mâchouille une réponse nerveuse tandis que la mère s’emballe :
- Répète un peu ce que tu viens de dire !
Dans un éclair d’esquive honorable, le fiston plante l’assemblée et lance :
-Zut ! J’ai oublié de nourrir la volaille. J’y cours, j’y vole.
Et dans son empressement, opération accomplie, il oublie la porte de la basse-cour grande ouverte. Les animaux se répandent dans la nature et courent parcourir le monde. Non sans avoir au préalable pilé leurs œufs, laissant une omelette…en souvenir.
Car c'est double plaisir de tromper le trompeur.

Mission à Tanger, Mélodie en sous-sol, Sale temps pour les mouches, Le corps de mon ennemi
Répète un peu ce que tu viens de dire, Trois jours à vivre
Ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés
Charleston, Gavotte, Kazachok

Le prélat des services spéciaux du Vatican m’avait rapidement convaincu d’accepter cette mission à Tanger.
- Cette opé c’est du nanan ! Vous n’avez qu’a contacter Frère Eusèbe qui vous remettra les documents que vous devrez nous rapportez. Sœur Mélodie vous accompagne. Il me tendit une liasse de billets de 500 euros, c’est pour vos frais.
Sœur Mélodie est encore novice mais elle pratique les arts martiaux, elle vous sera utile.
J’avais failli décliner cette aide. Mais devant la vision de la belle noire encornettée j’étais resté muet. Elle avait la bouche sensuelle, des traits fins, un regard de biche sous un teint de moka. J’en déduis qu’elle devait être de l’ethnie Mina, les missionnaires faisait bien leur boulot au Togo. Son scapulaire laissait deviner une poitrine à faire changer d’avis le très Saint Père sur le port des préservatifs.

Le vol pour Tanger se déroula sans encombre
- Mi va, mi va kpo Tanger ! je lui désignais la ville par le hublot pendant que l’avion amorçait son approche dans un virage sur l’aile.
- Vous parlez le mina ? s’exclama t’elle.
- Juste quelques restes de mon passage à l’instituts des langues africaines. Mentis-je.
Je ne pouvais lui débiter mon passé d’affreux au service de nombreux potentats africains.

Après une nuit réparatrice à l’hôtel, nous nous rendîmes au Fissa-Food près du Faucon Maltais où devait avoir lieu l’échange avec frère Eusèbe. Parmi les nombreux barbus de la salle, j’identifiais notre homme à sa tonsure apostolique. Il sirotait un fanta sur une table crasseuse. Je commandais un sherrycola et un nanagunpowder pour ma garde du corps. Pendant que le serveur nous apportait les boissons accompagnées d’un plat de pâtisseries orientales, elle s’esquivait aux toilettes. Frère Eusèbe me tendit une enveloppe.
- Voilà, ce sont les preuves de l’implication de la clique des généraux de Blida dans l’assassinat des moines de Thiberine. Ils avaient depuis longtemps infiltré le G.I.A.

Soudain tous les barbus fondirent sur nous avec des hurlements de sauvages.
- Allah Akbar !
Je crachais mon loukoum gluant à la figure haineuse du premier moudjahidin dont la vue se brouilla instantanément. Le mouvement du Kasachok me permit d’éviter le poignard du second assaillant et mon pied s’enfonça dans ses parties tendres. Son hurlement retint une seconde les deux autres barbus qui m’encadraient, grâce à la technique du Charleston en 78 tours je leur distribuais deux coups de pieds aux rotules. Il se plièrent en deux dans le mouvement de la Gavotte qui s’enroule. J’en profitais pour saisir leurs chèches et déséquilibrés ils se heurtèrent de front, ça résonna comme une grosse caisse.
Mélodie en sous-sol, attirée par le bruit tomba sur un troisième larron. Le mouvement de la Moukère lubrique lui permit d’atteindre le nez de son ennemi qu’il alla s’étaler sur le bar. Un autre larron, délesté de sa babouche, lui envoya son pied puant au visage. Sœur Mélodie répliqua par l’exécution parfaite du Sourire de croqueur de galettes saucisses et ses dents pointues sectionnèrent les orteils du djihadiste. Mais on lui tomba dessus par derrière, c’était la prise du Double-nelson Montfort. D’un coup de rein elle tenta de se dégager mais l’autre tenait bon. Elle essaya la méthode de la Girafe en chaleur mais l’autre se cramponnait. Alors elle se mit à courir en arrière et emporté par le poids il s’incrusta dans les pointes métalliques qui décoraient la porte. Elle rentra dans une folie furieuse et les coups qu'elle distribuaient n'avaient plus rien d'académique. Tous ne tombait pas mais tous étatit frappés. D’une bonne droite elle envoya le dernier assassin dingué dans la fenêtre en moucharabieh. Sale temps pour les mouches. J’enjambais le corps de mon ennemi pour m’enquérir de frère Eusèbe. Il avait un curieux sourire kabyle et certainement moins de trois jours à vivre.

Le soir même, après un thé à la menthe en terrasse de l’hôtel El Pacha, je découvrais avec ravissement le corps d’ébène de Sœur Mélodie constellée de gouttelettes en sortant de la piscine. Son maillot en élastane orange mettait bien en valeur ses formes généreuses.
- Doux Jésus ! ça fait un bien fou de se rafraîchir
- Sœur Mélodie je pense que nous devrions partager la même chambre, je me dois de dépenser avec parcimonie les deniers de l’église. De plus avec l’état de frère Eusèbe nous devrions arrêter les frais.
- Bien sur Yovo, je suis tout à fait d'accord.
- Amaïbo, répète un peu ce que tu viens de dire…

quasi tout lu... plein de bons trucs!
mais plus de wi-fi :0(
bonne nuit!

Yali a écrit:

Yali a écrit:Oui, mais tu me tutoies STP

Voilà.
Et belle nuit et bon tout à toutes et tous

belle nuit à vous papy

Lyra Will : Ben oui la vie ça rutile moins qu’un film avec Bruce Willis ; les héros ont moins d’arguments mais ils savent tirer parti de nos faiblesses. Un texte clairvoyant.
Par contre pour l’introduction du ver de La Fontaine, je n’ai pas suivi. Quelque chose m’échappe :
- Tu sais ce qu’on dit, la cigale ayant chanté tout l’été…
- Il faut bien que je m’entraîne.
- Je te connais, tu vas t’épuiser
Pourquoi il lui parle de la cigale, paresseuse imprévoyante et inconséquente dans la fable, alors qu’il la soupçonne de s’épuiser ? Et pourquoi lui répond elle cette phrase semblant à la fois indiquer qu’elle confirme être une cigale et en être l’antithése ?

Grieg : beaucoup aimé le ton de ce texte , apprécié ta façon très personnelle de disposer des contraintes : « la métamorphose des clopes à l’aorte » et cet humour caustique : « Tu dis rien ? Elle avait tendance à remarquer l’essentiel »

Elea : une histoire marrante, une excellente introduction des contraintes, une chute parfaite, que demande le peuple ?

Coline dé : un vrai texte de tueuse : on achève bien les rivales. C’est du très bon.

Oh bertrand-môgendre : un petit conte cruel comme tout…heureusement tout est bien qui finit bien !

Iris : Ambiance ambiance. Oui on est bien dans l’ambiance Audiard. Dommage qu’à la fin ça devienne un peu brouillon dans les dernières phrases du dialogue. On est obligé de relire pour comprendre qui parle du Cave ou de Lino. Et je n’ai pas compris pourquoi cette phrase entre eux : « En attendant, des lettres, c'est tout ce qu'on a , question relations humaines » que j’aurai plutôt vue dans la bouche de la gonzesse qu’attend son Jules.
Sinon bravo pour t’être lancée en MC ce fut bien agréable.

Yali : Ahahah Mais c’est bien sur , triviale poursuite ! Toi je t’imagine pas sur les plages en mono poli mais plutôt matant les monokini. Dis donc tu respectes les consignes depuis quand toi ? Shais pas mais là c’est très réussi comme utilisation des contraintes. Pour cet exo en solitaire j’t’accorde un score de winner.

Janis : c’est cool c’est court et c’est bon. J’aurai même retiré la dernière phrase qui nianniantise un peu le tout à mon avis. « Et on ne m’a jamais plus revue », c’est vraiment parfait comme chuuuuuut. Drôle et surprenant comme un flash (back).

Gobu : Ton style c’est du rock !.... C’est épique ! Ca décape ! Que dis-je, ça décape ? Ca me décapsule !

Chrystie 12 : Un texte très malin et réjouissant. Seule la conclusion, le ver de La Fontaine, ne s’intègre pas très bien dans cette fable animalière. Je reste donc un peu sur ma soif.

Jean Lê : C’est excellent. Qu’ajouter ? Dommage qu’on quitte nos valeureux héros au moment de leur prière du soir ! Je suis sure que la suite aurait valu son pesant d’encens.

Bravo tout le monde franchement vous avez du talent. Y'a de l'ambiance dans tous ces textes.

Bonjour la compagnie !

Quel plaisir de lire vos textes !
L'heure étant aux commentaires j'ai un truc à vous proposer pour faciliter la chose. J'ai ouvert un blog éphémère dans le seul but de collecter tous vos textes. Pas de commentaires sur le blog. je les ai bloqués.
Si j'ai oublié quelqu'un, qu'il le dise.
Si quelqu'un ne veut pas que son texte y figure, qu'il le dise aussi.

Enfin, afin que nous restions entre nous, j'ai doté le blog d'un mot de passe que voici : VE2011.
Si ça ne marche pas, cliquez sur le bandeau avec titre.
http://13445.eklablog.com/

Bonne lecture. Je commenterai à un autre moment. Mais j'ai tout lu et me suis régalée. Bravo à tous.

Je ne fais aucune pub perso avec le blog. Il ne contient que nos textes d'hier



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La Modération >
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Lira will

Danser sur la métamorphose des cloportes ! morte de rire toute seule sur le canapé.
Super bien, drôle, léger, tout.

grieg

Super aussi, grave et drôle à la fois comme j'aime, et surtout cette façon de glisser du dialogue à la consultation, pour moi c'est bravo.

elea

excellent, avec les répliques de vieux navets. On a beau deviner comment ça va finir, on reste dans le truc jusqu'au bout. Un régal.

Coline

Joli et mélancolique, j'aime beaucoup.
ben dis donc quel crû !

Bertrand mogendre

Une bien triste histoire, snif. Non, vraiment drôle, décidément, et bien délirant, surtout la fin, et la façon d'introduire les contraintes (j'adore l'infirmière qui revient de mission à tanger et qui préfère danser le slow avec matuvu)

Iris

Joli et triste, la femme qui attend. Mais je ne sais pourquoi, je me suis un peu embrouillée pour comprendre qui est qui dans cette histoire, qui a fait quoi. Je vais refaire du café.

Yali

oh la bonne idée le trivial poursuite pour y fourrer les contraintes ! Pôv bête, j'espère qu'il s'en mis mis sous la douche et au lit ! très réjouissant aussi.

Janis

Bon ben ça c'est moi, j'ai un peu honte après ces bons textes mais j'avais un ado à passer à la moulinette avant de l'enfourner ! grrrr

Gobu

ah tous ces pôv gars qu'aboutissent pas ! j'ai adoré la métamorphose des cloportes dans le caleçon ! très drôle aussi, je rigole toute seule pendant qu'il pleut sur le sud.

Rebecca

Alors là, chapeau bas ! belle performance qui se lit toute seule !

Chrystie 12

chapeau aussi, bien ce petit mélange de fable et de moderne ! beaucoup aimé
bon, je commence à être à court d'adjectifs enthousiastes. J'espère qu'il va y avoir enfin un truc bien nul, que je puisse varier les plaisirs

Jean Lê

Ben non ! mais c'est digne de san antonio ça. Hilarant et n'importe quoi, et le retour de frère Eusèbe.

Ouf, l'ai-je bien descendu ? J'ai oublié personne ? allez hop, j'envoie

J'ai ouvert un blog éphémère dans le seul but de collecter tous vos textes.
pas de problème, de mon côté j'avais copié collé les textes sur un fichier

J’aurai même retiré la dernière phrase qui nianniantise un peu le tout à mon avis.
tu as raison Rebecca, à virer !

Contraintes :

mission à Tanger, sale temps pour les mouches, sous le signe du taureau (manquant), les dents longues, pourquoi viens-tu si tard, la métamorphose du cloporte,

vers de La Fontaine: « la cigale ayant chanté tout l'été »

danses: en avant deux, bourrée, mazurka




La Danseuse et le Cloporte


C'était un sale temps pour les mouches. Aucune n'aurait du se poser sur la vitre, aucune !

J'avais les nerfs à vif ! excité, exténué par cette chaleur insoutenable et des nuits sans sommeil, à ne voir que grains d'eau, gouttes de sable, se mélanger, se mélanger, oscillant entre Méditerranée, Atlantique et Rif, entre étendues d'eaux salées et champs de cailloux.

J'étais en mission à Tanger, en plein mois d'aout, sous un soleil de plomb ! Je recherchais activement un arthropode bien particulier, endémique à la région du Rif : un cloporte à la carapace bleue.

Ce crustacé n'existerait uniquement qu'à proximité des oueds, et seulement dans le secteur de Chechaouen selon mes toutes dernières informations, entre les premières pentes du massif du Rif et la mer. J'arpentais, de jour comme de nuit, depuis plus de trois semaines maintenant la région, à soulever le moindre caillou, à fouiller dans la moindre poche de boue. Mais rien, strictement rien, si ce n'est des cloques au visage, et les mains, brulées par le sel, les embruns, et ces mirages dont le velours me lacérait les yeux.

J'aurais tant voulu être le premier.

Le premier à éterniser cette rencontre, une image belle et magique que je n'ai cessé de voir et revoir dans mon esprit: « La métamorphose des cloportes ».

Je serai ainsi le premier à dévoiler au monde ce que jamais personne n'a filmé,

et qui n'est à ce jour encore, certes qu'une légende, un mythe, que l'on rencontre dans quelques contes ou mentionné par de rares poètes, mais qui, j'en suis persuadé, existe.

Cette légende a traversé les siècles, et s'est déposée, d'ici, de là, dans les esprits ou sous la poussière des étagères, dans les vieux livres où l'encre prend l'odeur et l'âpreté des années.

« Les rivières, même asséchées, murmurent toujours le chemin à emprunter. »

écrivait Ismar Bejour, un célèbre poète et fabuliste marocain du 16ème siècle. Selon la littérature nord africaine, Ismar Bejour aurait largement influencé un siècle plus tard Jean de la Fontaine.

« La danseuse et le cloporte » est la trace la plus évidente de ce crustacé et de sa métamorphose.

Cette fable musicale constitue l'une de mes principales voies de recherche, et je garde cet écrit en permanence dans la poche de mon short, à portée de main, tant les indices y sont précieux :

- « La cigale ayant chanté tout l'été
A l'heure exacte, où la dernière se tait
Le grand oued, son regard vert – bleuté
Est un chemin, une pupille clarifiée.

Pourquoi viens-tu si tard, tendre cloporte ?
Aux dents longues, et frappant à ma porte
D'un seul coup, d'un coup sec du rostre
Qu'as-tu donc dans les pattes,
Est-ce un bijou que tu apportes ?

Refrain :

En avant deux, trois, pas
La valse est là, l'appât,
L'animal est saoulé,
Complètement bourré
La danseuse est pour lui
Une étoile dans la pluie,
Mazurka loin l'emmène
Où l'aube habille la peine
La rumba chauffe son corps
Sa chitine se déflore
Allons tendre cloporte
Viens donc ouvrir ma porte.

La cigale ayant chanté tout l'été
A l'heure exacte, où la dernière se tait
Le grand oued, son regard vert – bleuté
Est un chemin, une pupille clarifiée.

Et s'il n'est habit que l'on ne porte
Une soie bleue, celle du cloporte
S'il n'est qu'un signe, un pas de danse
Alléchant insigne, tournure de hanches. »

(Refrain)

A garder l'œil ouvert, on voit bien plus qu'en plein désert. »

Ismar Bejour, 1587


Ainsi pendant un mois, j'ai continué à arpenter les oueds, entre le sable et la mer, sans dormir, à garder l'œil ouvert, espérant assister quelque part, je ne sais où, à cette scène, à cette métamorphose d'un cloporte, à ce ballet subjuguant et jouissif d'une danseuse.

Mais j'ai du me résoudre à rentrer en France. Mon visage n'étant plus qu'un lambeau violacé.

Et plusieurs années après, je repense encore, parfois, à cet écrit d'Ismar Bejour.

« Et s'il ne s'agissait pas d'arthropodes » ?
« Et si le grand oued n'était pas au Maroc »?
« Et si cette fable avait un sens qui m'ait échappé »?

Autant de questions, qui restent encore aujourd'hui sans réponse, mais je cherche, je cherche, je cherche...

Lyrette

Bien aimé le sourire tout juste sorti des fleurs.
Même si la mise en abime des contraintes de danse est un peu facile, j’ai pris du plaisir à ton ironie légère qui me faisait déjà marrer quand tu n’étais encore qu’une jeune fille espiègle.
Et pour le voyage en avion :
C’est dans la cale qu’on met lyra, oula, oula
C’est dans la cale qu’on met lyra, oula, oulalala

Lea

Joli fondu des contraintes. Un bon rythme (comme souvent chez toi) qui donne du relief à cette histoire banale.
J’ai fait la grimace sur l’odeur excitante de vieille sueur, mais le pyjama pilou pilou m’a éveillé les sens.

Coline

Ça coule tout seul comme un bon calva, on trempe dedans, l’évocation de mc coy donne une dimension encore plus grande à cette ballade des cœurs oubliés

Bertrand

Mince ! Je suis sûr que le Gino aurait survécu si tu ne t’étais pas pris une branlée au UNO.
Un joli conte cruel et une toute fin comme un hymne à la vie.

Iris

audiard dans le texte, le ton, l’ambiance, les mots. Bien joué. J’avais blier et ventura devant les mirettes.
Et encore merci MC Iris

Yali

Des contraintes servies sur un plateau, et l’art du dialogue et du monologue intérieur pour cet obsédé platonique. Du velours.
T’as bien caché les danses.

Janis

Si les contraintes t’emmerdent, t’as qu’à les mettre entre parenthèses.
Plaisir à lire, bien troussé, ambiance en quelques mots et merci pour le conseil final.

Gobu

Bonheur de retrouver loiseau, wanda ; bonheur de la langue, du ton, de l’idée… Bonheur quoi !

Rebecca

Maestria. C’était mission impossible, au-delà du réel, mais tu l’as fait, la tueuse revient sur allociné. Bravo.

Chrystie

Et si orwel et la fontaine avaient couché ensemble ptet bien qu’ils auraient pondu ton texte.
Ya de la plume, et j’aime bien le trémolo des ailes aux heures d’allegro.

Jean lê

Kung fu aux oubliettes, ça c’est de l’art martial. Des bastons comme ça on voudrait en voir plus souvent.
Mention spéciale au craché de loukoum qui ouvre la danse.

Iris a écrit:L'heure étant aux commentaires j'ai un truc à vous proposer pour faciliter la chose. J'ai ouvert un blog éphémère dans le seul but de collecter tous vos textes. Pas de commentaires sur le blog. je les ai bloqués.
Si j'ai oublié quelqu'un, qu'il le dise.
Si quelqu'un ne veut pas que son texte y figure, qu'il le dise aussi.

Enfin, afin que nous restions entre nous, j'ai doté le blog d'un mot de passe que voici : VE2011.

Pourquoi tant de complications et des exports de textes ?
Suffit d'écrire, lire, commenter comme on peut, et en tous cas je ne vois pas l'intérêt pour que qqchose se passe ailleurs
« pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué » (ou l'inverse) comme disait l'autre

arnaud

Artnow et Janis, c'est vrai pas la peine d'exporter ailleurs. J'efface tout.
A plus tard !

grieg : Si les contraintes t’emmerdent, t’as qu’à les mettre entre parenthèses.

Les perdre au fond de la forêt ? J'y songe parfois... Hélas, comme écrivait Duras (tiens, une rime), il n'y a pas de vacances à l'amour

Janis a écrit:grieg : Si les contraintes t’emmerdent, t’as qu’à les mettre entre parenthèses.

Les perdre au fond de la forêt ? J'y songe parfois... Hélas, comme écrivait Duras (tiens, une rime), il n'y a pas de vacances à l'amour

que les choses soient claires, je faisais juste référence à ton texte...

Janis a écrit: ... de cette soirée somme toute plutôt ennuyeuse (samba, jive, paso doble)

et ne me serais permis aucune allusion autre