Exo musique : Je n'aime pas le piano

Les oreilles envahies de sons. Je n’aime pas le piano. Pourtant, l’instrument est beau, la musique belle, l’artiste doué, oui, les doigts virtuoses, oui. Mais je n’aime pas le piano.
Ma psy l’explique par un traumatisme de l’enfance : Grand-mère m’a acheté un tel instrument, enfin presque. Cinquante centimètres de large, vingt de haut. Des cordes comme des baguettes de brasure pas même d’argent, non plus de cuivre; un clavier qui n’a pas résisté à ma première pulsion.

Comment leur dire ?

J’entends, j’écoute, j’entends à nouveau, réécoute…et encore…


L’eau ricoche sur les galets
La pluie en résonnance
Les digitales assoiffées
Les perles les désaltèrent.

Le noir, le blanc, la peau
Douceur de la lumière
Mélancolie sous l’ancolie
Doigts de fée en calice
Cascade légère.

S’égrènent le temps, les notes
Les bribes.

Allongée sous la rosée
Les étoiles pour seul ciel
Se dire que l’on a aimé
Que l’on aimera peut-être encore…
Plus tard.

Hérissonnesque et jubilatoire
C'est vrai que le piano...
Mais l'humour et l'inventivité de Satie sont magiques
La preuve, tu composes tout de même un joli poème, pile-poil dans l'esprit du compositeur
Enfin, j'imagine...

Que l’on aimera peut-être encore…
Plus tard.

Il est vrai que j'aurais envie d'installer Gnossienne dans l'éternité, en boucle.

Mélancolie sous l’ancolie, ça l'fait pas trop, c'est trop commun l'ancolie

(moi aussi ça me gonfle un peu le piano, sauf le blues et ton poème)

eh bien pour une traumatisée tu nous restitues pourtant bien l'ambiance de ces notes pianotées et tes mots coulent aussi en cascades légères , en plus ton intro met le sourire aux lèvres

J'ai vraiment beaucoup aimé la deuxième partie de ton poème. Intéressant de partir du fait que tu n'aimes pas le piano pour nous livrer une telle beauté.

Suite à la remarque de Damy et parce qu'il y avait un faute (à résonance")
je propose la deuxième partie suivante :


L’eau ricoche sur les galets
La pluie en résonance
Digitales assoiffées
Les perles les désaltèrent.

Le noir, le blanc, la peau
Douceur de la lumière
Ancolie
Doigts de fée en calice
Cascade légère.

S’égrènent le temps, les notes
Les bribes.

Allongée sous la rosée
Les étoiles pour seul ciel
Se dire que l’on a aimé
Que l’on aimera peut-être encore…
Plus tard.

("les doigts de fée" est le nom local de la "bignone")

Chez nous la bignone s'appelle aussi "trompettes de Jéricho".
Pour quelqu'un qui n'aime pas le piano...
Tes mots conviendraient aussi pour Chopin. Il est bien agréable ce poème.

ce lien est pour votre punition de ne pas aimer le piano ! ! ! ! !

https://www.youtube.com/watch?v=4uCCw_hmILA&feature=related

et je tiens à vous dire
qu'il est rare de ne pas l'aimer et de le peindre si bel et tendre et lumineux à la fois

Ce petit poème en prose n’est pas si mélancolique, il est au contraire plein d’espoir. Il semble que le piano dans cette gnossienne suscite en toi des envies d’eau, de lumière et de fleurs. Très bien.
J’ai personnellement préféré le premier jet.