Du mouvement vers le centre

S'ouvrent parfois des portes d'où vont-et-viennent des courants d'air dans la conscience. Poète, es-tu l'air brûlant, la bâtisse ou ces lieux fuyants qu'on a trop nommé et toujours trop brièvement? Ah. La poésie, quelle commodité. Tout se passe comme si l'on connectait par de simples claquements de langue notre vision aux mondes infinis. Tout nage et rage ainsi dans ces flous mensongers, dans ces chaos réordonnés qu'on appelle "poèmes", comme s'il s'agissait en quelques vers de consommer la Vérité et ses rayonnements relatifs. Poète, que sais-tu de toi-même, de l'orgueil qui te pousse à prendre de haut le visage des concepts; que sais-tu de l'origine de l'acte même d'écrire et que sais-tu de la pureté de ton geste? Il te semble atteindre dans l'illusoire la quintessence même de la réalité. Tu couvres ces mondes d'un beau voile pour te découvrir toi-même. Et la nécessité et l'évidence jaillissent comme au centre de l'homme.

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S'il est une couleur récurrente dans la formation de mes pensées et de mon imaginaire, c'est la couleur étrange, et que je ne saurais définir en termes clairs, de la transparence, caractéristique à mes yeux de la pureté d'esprit; laquelle prend forme dans l'obscurité d'un certain type de nuit, où l'on vit plus intensément, précisément parce que l'on sort de soi pour soi-même. Il y a donc, dans ce naufrage de soi, me dira-t-on, un curieux paradoxe. Comment pourrait-on ressentir jusqu'à la moelle une couleur qui n'en est pas une et qui plus est à travers ce qu'il y a de plus écarté d'elle-même : la nuit. De même, comment pourrait-on voler au plus près de soi-même quand l'oiseau quitte la cage et quand le vol quitte l'oiseau ? C'est que le silence et la solitude sont propices au dépouillement intérieur et au dévoilement extérieur. L'hypersensible s'ouvre aux racines mêmes de la vie et le sublime à la source même du banal. Si la nuit est la nourrice de la vision la plus épurée, c'est parce qu'elle dépose dans son silence ce qui reste toujours égal à soi-même : la volonté de créer, le désir, dans son trouble le plus violent, d'étrangler et de disperser tous les mouvements imaginaires; l'imagination étant ainsi prétexte au retour sur soi, et pivot sans commune mesure à cette connaissance qu'on ne sait définir, cette éternité retrouvée qui suscitait tant d'enthousiasme chez Rimbaud.

Je lis et je relis et je comprends rien :p bon, je suis profondément hermétique à la poésie, même en prose. Donc là je dirais que c'est une poésie en prose.

y'a pas grand chose a argumenter dans ce genre de texte.

Bonsoir,

Je devrais dire : "Je n'ai rien compris ..."
Mais je dis parce que c'est rassurant : "Je n'ai rien compris non plus ..."

Amicalement,
midnightrambler