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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  demi-lune Jeu 22 Nov 2012 - 20:16

Je change mon "envie inavouable" : temps perdu mais ça y est j'ai toutes les billes
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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  Invité Jeu 22 Nov 2012 - 20:18

Bon, ça roule, alors ? ...

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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  Janis Jeu 22 Nov 2012 - 20:26


chhhht

ça écrit
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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  polgara Jeu 22 Nov 2012 - 20:28

ah bon? ----> part s'enterrer dans un trou sans fond
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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  AliceAlasmartise. Jeu 22 Nov 2012 - 20:46

Bon, on va dire que ça tombe bien qu'on n'ait pas répondu
cette semaine je dois être invisible, ou quelque chose comme ça


une prochaine fois, peut-être
bonuit et bonexo tout le monde
vraiment pardon
mais il est trop tard de toutes façons
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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  Invité Jeu 22 Nov 2012 - 21:08

coline Dé a écrit:J'ai oublié de préciser qu'on poste tous dans ce même fil.
Donc, si j'ai bien compris, on poste ici ? :-)
Je suis prête. Le temps de prévisualiser et j'envoie.

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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Les petits glaçons

Message  Janis Jeu 22 Nov 2012 - 21:09


- Clarinette
- Jeter un bébé hurleur par la fenêtre
- Rue des Petits Ventres




Les petits glaçons


On est dans le lit tous les deux. On se repose un peu.
Le bébé dort, pour une fois.
Elle frotte doucement mon mollet avec son pied et elle dit : il y a quelque chose dont j'ai envie.
Ah oui ?

Je m'imagine un tas de choses agréables qu'on n'a pas pu faire depuis longtemps, à cause de cette grossesse interminable (qui a duré de longues années) et de l'épuisement qui s'en est suivi, et cette odeur tenace de lait caillé, de couches mouillées, de poubelles entassées un peu partout dans la maison, de lessives pas faites et toute cette sorte de choses.

Elle dit ce qui me ferait plaisir, c'est un frigo américain.
Ah ouais ?
Je la regarde.
C'est quoi ?
C'est un truc épatant, cinq étages double-porte et ça fait des glaçons tout seul
Mais le nôtre aussi il fait des glaçons.
Oui mais là, tu appuies sur un bouton et il te sort soit de la glace pilée, soit des glaçons. Tu n'as plus besoin de te casser les poignets avec ces petits godets.
Je la regarde.
Je dis ça coûte cher ?
Un peu, oui.

Le lendemain je vais à la banque. On m'octroie un prêt de 2000 euros, à taux préférentiel, remboursable en vingt mois.
Puis je vais au magasin. Quand je téléphone, j'entends les hurlements du bébé.
Elle crie : s'il y en a un chromé, prends-le, j'adore.
Je commande l'engin, énorme et chromé.

Vendredi, à l'heure dite ils sont là.
Deux énormes gaillards qui poussent dans notre maison dévastée un objet chromé flambant neuf, grand comme une armoire. Le bébé pleure, nous le berçons à tour de rôle, sans résultat : il fait ses dents et nous vrille la tête.
A un moment, l'un des hommes se tient dans l'encadrement de la porte. Ya un problème.
Oui ?
Ça ne passe pas dans votre cagibi.
Vraiment ?
Oué. Il faudra casser la cloison, je pense, pour le faire rentrer.
Vous faites ça ?
Non, c'est pas notre job. Bon, voilà, nous on y va, on a encore du boulot. Il sourit : comme vous, on dirait.
Et ils s'en vont.

Une forme de désespoir m'envahit, tandis que le volume des pleurs s'est amplifié. Je pose bébé dans son relax et je vais voir.
La chose est en plein milieu de la cuisine, devant l'évier. Elle a des roulettes. De toute évidence, elle ne passera pas la porte du cagibi et, oui, il va falloir abattre la cloison, puis la remonter. Jo arrive et me tend bébé tiens, donne-lui son pot. Je vais plier le linge. Le bébé crache tout ce que je lui enfourne dans le bec.

Plus tard je m'attelle à la tâche. Avec une masse, j'abats la cloison. Une poussière invraisemblable envahit la cuisine, puis retombe un peu partout sur la vaisselle, les choses propres et les choses sales, la nourriture que nous n'avons pas encore rangée, la chaise haute. Un mur, ça fait beaucoup de gravats. Je les entasse sur le côté. A la fin de la journée j'ai fait un grand trou et une pyramide de pierres.

Nous faisons dîner bébé dans la poussière et les cris stridents, nous finissons ses petits pots. Quand il dort enfin, nous rangeons un peu la maison. A une heure, nous nous serrons brièvement dans les bras l'un de l'autre, sur la terrasse. Puis nous nous écroulons dans le lit.

A cinq heures trente, il se réveille en hurlant. Au bout d'une heure il se rendort. J'en profite pour balayer le cagibi, et le passer au jet d'eau. Le frigo américain trouve sa place. On le branchera demain matin.
Ensuite, nous nous faisons passer toute la vaisselle couverte de poussière, et nous la rinçons. Nous essuyons les meubles. Nous rangeons la nourriture. Nous lavons le sol. Sans ce trou dans le mur et ce tas de gravats, la cuisine ressemblerait à quelque chose. Le bébé pleure, nous y allons.

Le lendemain, nous branchons le frigo. Nous passons notre habituelle journée de lutte contre la fatigue, le désordre, les hurlements. Le soir, elle appuie sur le bouton et des glaçons tombent dans le bol. J'ouvre une bouteille de rosé. Nous buvons sur la terrasse, en essayant d'oublier les cris.

Mais voilà. Quelques jours plus tard je me réveille avec une étrange sensation de calme et de silence. Au réveil il est 9 heures. Je me lève d'un bond. Jo est debout devant la fenêtre, sans bébé. Ses cheveux noirs touchent ses fesses. Je pose les mains sur ses hanches. Elle se tourne. Je dis doucement : Bébé ?

Et puis quelque chose dans son visage m'interloque. Elle dit Quoi bébé. Qui bébé ? Quel bébé ? Yen a ras le bol de bébé ! Avant c'était moi, bébé, et maintenant, cet affreux machin qui bave et gueule, et toi tu comprends rien, rien rien ! Et ce frigo américain ! Idiot ! Avec ses poings elle tape sur mon torse, je murmure oui, je sais, mais il est où ? Et alors elle hurle, sa voix se casse et produit un son de clarinette jouée par un adolescent boutonneux qui débute (et je visualise bébé dans douze ou treize ans, avec ses grands pieds son appareil dentaire) elle dit il est là !

Et alors je regarde par la fenêtre, je vois bébé tout seul dans la poussette rue des Petits-Ventres, ce nom qui nous faisait rire il y a encore six mois et qui maintenant évoque immanquablement l'appétit sans limite de notre enfant, et puis je la regarde si jolie, je dis bon. Si on buvait un coup ? Peut-être qu'il intéressera quelqu'un après tout ?

Je sors les verres, je m'aperçois qu'il fait beau, que les oiseaux chantent, je nous verse deux whiskys bien tassés.
Et quand j'appuie au bon endroit, le frigo américain me donne sobrement de la glace pilée.
Rue des Petits-Ventres, le bébé dort toujours.
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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  Invité Jeu 22 Nov 2012 - 21:11

Allez, tu seras la première Iris !
Alice, désolée ! Je n'avais pas vu. Un peu dépassée la MC !

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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  Invité Jeu 22 Nov 2012 - 21:11

Ah, Janis a coiffé tout le monde au poteau !

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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Chemin de Belbèze

Message  Invité Jeu 22 Nov 2012 - 21:13

Un piano à queue
Dire au voisin qu'il a l'air d'un schnock
Chemin de Belbèze.




Chemin de Belbèze


Il est arrivé, raide comme un passe-lacets, ficelé dans son loden, un foulard Hermés dans son encolure, et chaussé de Berlutti en croco.
Forcément, dans le quartier, il n'est pas passé inaperçu. Le Chemin de Belbèze n'accueille pas spécialement des va-nu pieds, mais de là à rencontrer des olibrius portant des Berlutti...
C'était le nouveau voisin.

A le voir rouler carrosse dans sa grosse cylindrée, on ne s'étonnait même pas qu'il ne daigne jeter l'ombre d'un regard sur le voisinage. Il l'ignorait superbement.
Et pourtant..

Et pourtant au bout de quelques semaines, il se mit à reluquer la fille des Martron qui, dans le même temps, se mit bizarrement à frétiller du croupion, chose qu'elle n'avait jamais faite auparavant.
Sans doute pensait-elle que la fréquentation de ce monsieur lui ferait gravir les échelons de la promotion sociale plus rapidement et plus sûrement que les hypothétiques études qu'elle s'acharnait à poursuivre.
Ce Monsieur, que nous appellerons Monsieur de la Haute, se civilisa un peu, au contact de la petite Martron qu'il convoitait. D'hautain, il devint presque civilisé. Il n'était pas rare de le rencontrer un bouquet à la main, un p'tit bouquet avec lequel il avait l'air d'un parfait schnock.
Voilà ce qu'avait réussi à en faire la petite Martron.
Il n'en reste pas moins qu'avec son loden, son foulard Hermés, ses Berlutti en croco et sa grosse cylindrée, il reprenait vite ses grands airs.
Nul doute que sans toute cette panoplie de parvenu, la petite Martron ne l'aurait jamais regardé.

Personnellement, je mourais d'envie de crever les pneus de sa bagnole pour le voir se départir de sa superbe. Et puis enfin.. s'était-il bien regardé dans un miroir ? Ses traits ingrats, je les lui pardonnerai volontiers. Mais son air fat, son regard cocassement arrogant, son sourire dédaigneux... Se rendait-il bien compte qu'il offrait un tableau pitoyable ? Risible ?

Monsieur de la Haute, j'ai l'honneur et l'avantage de vous spécifier que vous avez l'air d'un parfait schnock.
Voilà. C'est ce que je rêvais de lui dire.

La petite Martron se mit à lui rendre visite. On la voyait entrer chez lui, et ressortir la mise un peu débraillée. Le voisinage se mit à jaser.
Elle, disait qu'il la recevait très bien. Elle était éblouie par la richesse de son intérieur. Il avait entre autres un bar fabuleux. Une sorte de grande estrade sur pieds. Il branchait la machine qui diffusait un musique à rendre folles les écervelées de son genre. Il disait que c'était du jazz. Alors elle montait sur l'estrade, et elle dansait comme une dératée. Pendant ce temps, il buvait comme un trou. Car une fois le couvercle soulevé, on voyait apparaître une profusion de bouteilles d'alcool. Il disait que c'était son Borisbar. Bon, elle, elle ne voulait pas le contrarier et le vexer en lui disant que c'était un piano à queue.

La petite Martron, elle tablait beaucoup sur cette relation pour sortir de sa condition.
Seulement voilà. Dans le chemin de Belbèze, Monsieur de la Haute s'enticha d'une autre greluche, qui vint la remplacer, à danser le jazz et la java sur son BorisBar.
Puis une autre encore suivit.
On en arriva en chuchoter que ce chemin avait un nom prédisposé, et on fit signer une pétition à présenter en conseil municipal pour donner un autre nom au chemin.
Car annoncer son adresse revenait à faire ricaner le monde. Vous ne pouvez pas savoir comme les gens sont méchants !

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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  AliceAlasmartise. Jeu 22 Nov 2012 - 21:16

coline Dé a écrit:Alice, désolée ! Je n'avais pas vu. Un peu dépassée la MC !
mais non, c'est rien
du moment que je peux vous lire tout va bien :-)
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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  Invité Jeu 22 Nov 2012 - 21:18

S'il faut un titre, je choisis Chemin de Belbèze.
Je lirai et commenterai les autres demain. Je suis fatiguée.
Merci coline pour ton initiative et tes bonnes idées.


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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  Invité Jeu 22 Nov 2012 - 21:19

Wah, c'est du costaud !

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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  Invité Jeu 22 Nov 2012 - 21:20

Bonne nuit Iris !

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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Impasse du Cimetière

Message  CROISIC Jeu 22 Nov 2012 - 21:29


Banjo à 5 cordes
Tuer sa mère
Impasse du Cimetière




Impasse du Cimetière

Oh ! Un feu follet et encore un autre… Ah ! Je les aime ces nuits d’été où les vieux os s’expriment en harmonie avec l’électricité ambiante.
Une étrange excitation m’envahit dans le silence de cette fête païenne.

Je remonte sans hâte vers la maison que je partage avec ma mère. Elle attend chaque soir, dans une obscurité totale que je lui apporte l’air du dehors et quelques flêches empoisonnées que je ne manque jamais de lui décocher. Ma haine ordinaire alimente nos soirées.
Mon fauteuil roulant grince un peu en franchissant le seuil de l’entrée.

- C’est toi Violette ?
- Non, c’est le Pape.
- J’ai préparé une viande froide pour le dîner…
- J’aime pas la viande, tu le sais bien.
- Ton vin préféré est sur la table… et,
- Et j’temmerde la vioque ! Ce soir, c’est pas bouffer dont j’ai envie, c’est, c’est…

Elle se tait pendant que les images sanglantes rituelles, défilent dans ma tête. Elle sait, mais elle ne bouge pas. L’attente… elle aime ça. Toute sa vie elle a attendu. Son fiancé, puis moi dans son ventre maudit, puis la pitié et le pardon de sa famille et la vaine reconnaissance de ses élèves du Conservatoire de musique. Elle joue du Banjo à cinq cordes un instrument ridicule pour cette femme fade et austère, qui n’a aucune ride faute d’avoir su sourire un jour.

Je tremble malgré la chaleur. Je sens mes cuisses, mes fesses, mon dos collés au cuir du fauteuil. Elle s’approche pour m’embrasser. Son haleine fétide me donne la nausée, elle sent le vieux Bulot. Deux tours de roue, je m’éloigne d’elle et m’empare de la bouteille de vin et d’un verre. Je vais à la fenêtre. Je fixe le mur du cimetière. Il manque un corps de l’autre côté. Le mien, tout torturé ? Le sien, desséché par le vide et le remords ?
Je bois.

J’ai huit ans aujourd’hui. J’attends maman qui ne rit jamais mais qui joue si bien du banjo.
La nuit tombe. Elle ne vient pas. Je pleure en silence, maman n’aime pas les larmes et le bruit.
Le bruit d’une auto qui remonte l’impasse… c’est elle… je me précipite dehors. Silence tout noir. Réveil tout blanc, maman est là. Tu ne marcheras plus me dit-elle. Elle n’a pas pu freiner à temps pour éviter le choc. Elle est désolée. Moi aussi.


Je bois.
Ma mère gratte sur son banjo un air qui me rend dingue, une gigue endiablée. Je roule vers elle, attrape l’instrument et le fracasse sur la table, mes mains sont en sang, je m’enfuis dans l’impasse. Elle me rejoint. Se penche vers moi le visage tordu par la colère, je soupire en nouant très fort sur sa nuque les cinq fils en fer de son banjo.

Elle meurt très vite dans l’impasse du Cimetière.
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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty conjuguer par tous les temps...

Message  Invité Jeu 22 Nov 2012 - 21:33


Une guimbarde
Envie dévorante de mettre la main au cuissard des cyclistes
La rue du Point du Jour





Conjuguer par tous les temps

Par-dessus la tête ! Et c’est rien de le dire.
Me voilà en chaussettes dans la rue, à cinq heures du matin, après une nuit …on dira :
« conjugale ».
Ils conju-galère et eurent beaucoup d’enfants… On n’a pas eu le temps d’avoir beaucoup d’enfants en quatre mois, mais les galères, ça oui.
Je ne sais plus pourquoi on avait convolé. Parce qu’il me l’avait demandé peut-être.

En chaussettes, short et veste de pyjama, celle de mon papy, qui me sert de doudou quand j’ai trop de bleus.
Le sol était encore un peu luisant après la petite averse de minuit, quand on était sortis du Garatoi.
C’est Fred qui était sorti le premier.
A plat ventre. On ne peut même pas dire que ça lui avait rafraîchi les idées…

Après, il a d'abord fallu que je me débarrasse du grand brun qui avait volé à mon secours ; enfin, il considérait ça comme ça, chevaleresque et tout…
Je voyais pas le rapport.
Fred m’avait traité de « pétasse » ; moi, ça ne me fait rien : on me dit ça depuis que je sais parler. En Bretagne des pétasses de quatre ans, y en a dans toutes les maternelles, des fois la maitresse arrive à les faire taire, mais quand on a commencé à pétasser… faut parler plus fort, c’est tout !
Mais le grand brun, qui n’arrêtait pas de me zyeuter à la table d’à côté, s’est levé, s’est incliné devant moi, gentleman, il a chopé Fred par son polo et l’a balancé dehors comme un sac de patates.
Le reste de la nuit a été encore plus conjugal que le début. J’ai aidé Fred à se relever. Il n’a pas aimé. Il a sifflé « on rentre » entre deux bouts de dents.
On est rentrés et là, j’ai eu ma ration. Il frappe pas trop, il secoue. Heureusement que je suis à peu près bien finie, sinon, ça risquerait de se détacher.
Et il me traite de tous les noms.
"Je ne suis pas faite pour lui." Ben non : ni mon père ni ma mère ne le connaissaient quand ils m’ont fabriquée !
Moi, je ne dis rien quand il est comme ça, j’attends.
J’ai mis mes chaussettes pour dormir, j’aime pas avoir froid aux pieds
Mais il se calmait pas, il cherchait quoi casser, il a tiré sur la veste de pyjama de Papy en braillant qu’il en avait marre, que je mettais des trucs affolants pour les autres et cette serpillère pour coucher avec lui…
Alors ce que je n’avais pas dit pendant quatre mois est sorti. Et ça ne lui a pas fait plaisir.

Quand la porte a claqué j’ai réalisé que j’avais pas un rond sur moi, ni de fringue normale d’ailleurs. Mais j’étais tellement contente d’être libre que je me suis mise à chantonner un truc de chez moi : « Y’a plus qu’une fille dans l’bourg de Redon qui frappe du pied quand l’amour la prend… » et en frappant du pied, j’ai marché sur un truc dur. Une guimbarde.
Je ne sais pas trop où j’allais mais y ‘avait de l’entrain. La ville était toute brillante, ça sentait l’immense. La mer. L’Amérique.
J’avais envie de faire des trucs fous, tous ces trucs que je croyais finis pour moi, femme mariée ! Sauter, courir, chanter tout fort… La veste de Papy me donnait des ailes. J’étais presque au bout des maisons, on voyait des arbres et des champs, le jour se levait et ça s’appelait la rue du Point du Jour.
Ce genre de trucs, ça me rend heureuse !
Quand j’ai vu déboucher ce mec avec son vélo tout brillant et son cuissard vert pomme, j’ai rigolé : depuis le temps que ça me démangeait de leur mettre la main, celui-là, il allait y avoir droit !
Il a fait un écart, pour un peu, il tombait.
Ca doit surprendre.
J’ai cavalé en riant comme une gamine, cavalé comme quand j’avais dix ans. Un gros chien au milieu de la route se demandait s’il fallait aboyer.
Je riais tellement, il décidé de me lécher la main. Je lui ai fait cadeau de la guimbarde, accrochée à son collier.
Et il a plu un peu.

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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  demi-lune Jeu 22 Nov 2012 - 21:33

Bon, après 3 ou 4 tentatives de démarrages ratées, y 'a plus rien qui démarre : je me bats avec mon xylophone mais rien n'en sort, la panne sèche. Donc forfait pour ce soir, désolée. Je vous lirai demain.
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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  CROISIC Jeu 22 Nov 2012 - 21:34

Bonne nuit MC Coline ! Merci de m'avoir donné cette occasion d'écrire, je me sens bien.
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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  Janis Jeu 22 Nov 2012 - 21:38


oui bonuit !

je me suis amusée

je lirai aussi demain
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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  CROISIC Jeu 22 Nov 2012 - 21:38

Merci à mon ange gardien qui vient d'ajouter les consignes !!!
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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  Invité Jeu 22 Nov 2012 - 21:44

Alice, tu peux le faire en différé...

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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  Invité Jeu 22 Nov 2012 - 21:45

Demi-lune, casse ton Xylophone, fiche le par la fenêtre et fais l'exo en différé toi aussi !

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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Une tranche de rosette ma bonne dame?

Message  polgara Jeu 22 Nov 2012 - 21:46

Spoiler:

instrument : pipeau
Sentiment inavouable : avoir envie, chaque fois que je me rends chez mon boucher, de lui piquer sa trancheuse à jambon pour me l'essayer sur mon bide ou mes guiboles.
nom de rue évocateur : rue esquiche-aux-coudes



Je n’en pouvais plus. Ça faisait des lustres que je m’ingurgitais du liquide granuleux en guise de festin pour rentrer dans cette foutue robe de mariée. Et même avec un chausse-pied huilé, je doutais de réussir à y faire rentrer ne serait ce que le début d’un demi-nibard.

Tout ça parce que la tradition familiale de ce qui l’est coutume d’appeler ma moitié stipulait que la promise devra se draper de la robe de sa belle-mère.
Mais bon, en épousant le fils, je ne pensais pas devoir aussi épouser la taille 38 de ladite belle-doche.

Faut pas se méprendre, la philosophie mannequin, ça me connaissait. J’avais une jambe gauche plutôt plantureuse avec ses petits capitons réguliers façon cratères lunaires et ses petits boudins qui entouraient harmonieusement la rotule. La jambe droite était, on pourrait le dire, sa copie conforme, la moumoute en plus. Je n’ai toujours pas compris comment les poils avaient déserté la gauche pour repeupler la droite, mais c’était ainsi : portugaise d’un coté, asiatique de l’autre. Et entre les deux, la jungle sauvage. Le reste du corps suivait les mêmes merveilleuses mensurations : un magnifique ventre rebondi à 3 échelons, un menton qui se quadruplait quand il se plissait et se doublait au repos, des pommettes si slaves qu’elles n’en pouvaient plus de saillir de manière rebondie.

Et c’est de ce corps atypique que mon Apollon était éperdument tombé amoureux. « De tes yeux verts » me disait-il souvent les yeux dans mes seins, les mains sur un arrière-train qu’elles arrivaient à peine à envelopper. Et malgré sa gourmande passion, il avait de suite tenu à ce que je respecte la coutume familiale, ce qui, selon lui, m’aurait permis de faire partie intégrante de sa grande tribu. J’avais bien tenté de lui expliquer que, certes je comprenais voire même approuvais ce rituel, mais que malheureusement, mes rondeurs, toutes féministes qu’elles étaient, refuseraient de se plier à ce dictat créé de toutes pièces par des médias avides d’uniformité corporel. Il avait ri, me trouvant, comme toujours, spirituelle et très certainement intelligente car il ne comprenait pas tout, et m’avait assuré que cela serait très simple puisque belle-maman me coacherait.

Et ça oui, pour me coacher, elle l’avait fait avec la plus grande des fermetés. Et ce durant un temps que je n’arriverais plus à compter : en s’autoproclamant réorganisatrice de mon espace culinaire : poudre chocolatée, vanillée, caféinée, fruit rougifié… matin midi et soir. « Il te faut souffrir Sophie pour être la plus belle au bras de mon fils ». Elle me rabâchait ça à longueur de journée quand elle me surprenait à fouiner dans le placard à gâteaux. Quand elle me voyait reluquer le gratin de choux-fleurs. Même quand elle me sentait craquer pour un morceau de courgette.
Elle me préparait ses milk-shakes infâmes en se persuadant qu’il s’agissait du plus délicieux des mets. Et moi j’avais faim. Mon ventre hurlait à la torture, ses grognements auraient fait fuir le plus sauvage des lions. Il se rebellait lorsque j’aspirais la bouillie dégoutante tout en regardant mon futur époux se dévorer une bavette dégoulinante d’échalotes au beurre. Il vibrait à chaque odeur qui s’échappait des cuisines pour douloureusement agresser mes papilles alors en manque.

J’avais tenté de museler mes pulsions en mâchouillant un bâton de réglisse, ce qu’immédiatement m’avait été interdit par ma tortionnaire : « cela excite tes désirs ma chérie, ne cède pas à la facilité ! ». Si elle avait su que mon désir le plus cher était de lui fourrer la tronche à coups de crème au beurre de cacahouète, elle m’aurait laissé sucer ce bout de bois infâme. Mais non, ma chérie, tout est dans ta tête. Et dans ma tête ne dansaient que blanquettes, raclettes, bigorneaux, gigot, aligot, pipeau…. A cet instant, lorsque mon bâtonnet de réglisse s’était transformé en aliment non plus mangeable mais sifflable, j’avais su que je sombrais dans un état de manque proche de la psychose.

Au bout de 10 jours à ingurgiter ce vomi hypocalorique, j’ai commencé à me sentir faible, nulle et plus grosse que je ne l’avais jamais été. J’ai alors piqué la petite flute en bois de ma sœur pour toujours avoir quelque chose à la bouche. Je la mâchouillais comme la plus exquise des gourmandises défendues. Lorsque ma belle-mère venait jauger mes efforts, je l’imaginais enduite de purée. Je lui plongerais alors une cuillère dans le cœur et m’empresserais de le déguster, encore dégoulinant, en le faisant descendre d’une cuillère de crème.

Ecœurée par mes envies, je décidais de sortir prendre l’air. Avec un peu de chance j’aurais pu me nourrir des odeurs du boulanger de la rue Saint-sulpice. Je marchais mais ne reniflais que l’asphalte empuantie. Mes yeux se perdaient sur ces maisons et dans ses rues que je connaissais tant. La rue des martyrs, l’impasse de croc-en-jambe, l’avenue Bigolle, la rue esquiche-aux-coudes. Mon cerveau s’est alors déconnecté à la vue de cette dernière et c’est une merveilleuse quiche aux lardons qui est alors apparue devant mes yeux ébahis.

Je me souviens vaguement avoir couru au bout de cette diabolique ruelle et de m’être engouffrée chez le père Sanzot, boucher de son état. Le reste est un peu flou. Des cris, un jambon qui vole, des pleurs je crois, une vague douleur et un rire hystérique dont on me dira plus tard qu’il s’agissait du mien.

Je me suis réveillée 5 jours plus tard emmaillotée de bandes et d’une délicieuse camisole. J’appris que j’avais décidé de me découper le lard dans la trancheuse du père sanzot tout en mangeant à pleine bouche un jambon de Bayonne qui passait par là.
Le mariage n’a pas eu lieu et je suis internée depuis en psychiatrie. Logée, blanchie, mais surtout, nourrie.

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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  polgara Jeu 22 Nov 2012 - 21:48

merci Coline, ce fut fastidieux mais finalement sympa à faire. Je ne suis pas forcément contente de mon résultat mais heureuse d'avoir terminé "pour de vrai" un exo live ! je lirai demain également.
Bonne nuit !
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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty El condor pasa

Message  Phylisse Jeu 22 Nov 2012 - 21:51


Flûte de pan
Pouvoir dire (ENFIN !) à ma collègue de bureau que je ne suis pas dupe de sa mythomanie
Rue Tourneboule






El condor pasa

Tandis que la voiture avance au rythme habituel du matin dans mon trajet quotidien sans rien voir vraiment de ce qui m’entoure, j’écoute Simon and Garfunkel, mon esprit s’évade... Les paysages défilent au son de la flûte de pan, les couleurs du Pérou effacent la grisaille de la ville, dans les cieux j’imagine cet oiseau gigantesque défiant les sommets, vertigineux, libre d’aller, de planer, de fuir, d’aller contre les vents ou avec.

Je m’arrête au feu rouge, mon regard se fixe sur le panneau “Rue Tourneboule”. Je remets la chanson, en boucle depuis mon départ, le condor passe... Me tourneboule... Boule tournée, retournée, boule de feu, de neige, envoyer bouler... Je tourne et vire, les rues défilent, celle de la liberté, puis les petits ventres, Belbèze, Dieu, le point du jour... El condor pasa... Partout sur la ville je le vois, il me suit, me précède, m'accompagne. Quel est le message dans cet envol que je fais loin de la ville et de ce matin brumeux ?

Le Condor passe...

Rue Tourneboule...

Je m’enroule...

Dans une impasse...

Stop. J’arrête le moteur.

Et je m’aperçois que je suis sur le parking, sagement garée devant le bâtiment. J’éteins à contre coeur la musique, descends machinalement de ma voiture, croise un pingouin attaché à son rocher sur l’escalier menant à l’étage, en embrasse un autre qui sort des toilettes, un autre encore avec un gobelet de café accoudé au comptoir... de l’accueil.

Me dirige vers mon bureau, ma rue des Abymes. Je le sens bien ce matin que c’est celle-là que je descends. M’assieds, allume l’ordinateur, me connecte à You Tube... Regarde contemplative planer le condor au-dessus du volcan. Boule de feu !

“Coucou ! ça va ?”

Elle entre, me claque la bise, j’ai une boule qui tourne dans la gorge, je sens que... Je sens que je défaille, le condor passe, des ailes me poussent, vais-je m’envoler, prendre cette liberté de lui dire...

“Non.
- Ah ??? Qu’est-ce qui se passe ?
- Tu sais quoi ?
- Non. Mais ça a pas l’air d’aller.
- Si, justement, ça va plutôt bien. Ça fait des années qu’on se connaît, des années que je t’écoute, des années que je me tais.”

Un silence passe dans son regard, j’augmente le son de la vidéo.

“C’est quoi ? me dit-elle
- Cherche pas, tu pourras pas comprendre, t’es enfermée dans tes mensonges, la liberté tu ne connais pas. A force de mentir tu as construit ta propre prison, et avec toi tu y as enfermé ton fils, s’il savait... Le sait-il ce que tu dis de lui ? Le sait-il, lui, qui tu es vraiment ?”

La chanson s’arrête, son regard plane dans le silence, un sommet d’incompréhension lui brûle la gorge, je la vois rougir, il faut que je tienne, que rien ne m’apitoie. Elle ouvre la bouche, mais c’est moi qui parle.

“Non, ne dis rien. Je ne veux plus rien entendre de ta vie. C’est ma liberté, fais ce que tu veux de la tienne, retourne dans tes mensonges, moi je préfère m'enfermer dans mes songes”

Et je remets la musique. Le condor passe, elle s’efface dans le couloir pour rejoindre sur la banquise les autres pingouins que je croise chaque matin.

Je préférerais être un oiseau.
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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  Invité Jeu 22 Nov 2012 - 21:52

Shame, shame, la MC a oublié de noter ses consignes :
Rue du Point du jour,
Guimbarde
et mettre la main au cul d'un cycliste en cuissard.

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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  elea Jeu 22 Nov 2012 - 21:52


Bonsoir,
Suis arrivée un peu tard, j’ai pris une lettre au pif parmi celles restantes, une rue au hasard et me suis inventée un sentiment inavouable.
Ce qui donne :

ukulélé,
rue de la solitude,
vivre une intense passion avec un de mes profs.


Je n’aurai pas le temps de commenter alors ne vous gênez pas pour ne pas me commenter non plus, j’avais juste envie de voir si j’étais encore capable d’écrire.

PS : de mémoire d’exo live, jamais vu un bordel pareil ! :-) merci pour la rigolade





Songe d’automne


J’habite rue de la solitude, il porte la poisse ce nom, je n’ai pas eu un seul petit ami depuis que j’ai emménagé.
J’ai beau me balader tous les jours rue de l’amour et rue joli cœur, rien. Une fois, un chien errant qui m’a bavé sur la main et une poubelle renversée d’un coup de pied rageur.
Pour rentrer je fais toujours un détour par la rue des charmes, au cas où… mais mon appartement qui n’en a aucun est toujours aussi vide.
Pourtant, je connais un objet charismatique qui y serait du meilleur goût : mon prof de scène. Il a sa place réservée dans mon lit, j’ai mis une taie blanche pour qu’il y pose sa tête brune et, dedans, j’ai glissé mon ukulélé pour que ses rêves me jouent la sérénade.

J’arrive toujours une bonne demi-heure avant le cours. Lui aussi. Ce qui m’a déjà donné l’occasion de lui offrir une cigarette et de me consumer en le regardant l’allumer. C’était un peu de moi, cette fumée s’évaporant entre ses lèvres.

Ce matin il était en retard, je trompais mon impatience en marchant sur la pelouse à l’entrée de l’école. Elle était recouverte d’un tapis de feuilles jaunes humides, j’avais l’impression de marcher sur un nuage moelleux.
J’ai regardé le ciel gris et quelques gouttes de pluie sont tombées de mes yeux. J’ai eu comme un vertige, je me suis affaissée sur le tapis d’automne et j’ai roulé-boulé sur la pente, comme je le faisais petite.
En bas il m’attendait les yeux grands ouverts. Je les ai fermés d’un baiser, j’ai ouvert ses bras et me suis blottie dedans. Une sirène de pompier est passée à vive allure dans la rue toute proche. J’ai pensé qu’il m’avait tellement embrasée que des tonnes d’eau n’y suffiraient pas. Il a ôté une feuille de mes cheveux et on a fait l’école buissonnière.

Ce soir j’ai retrouvé mon appartement entièrement brûlé. Partie en fumée la solitude.

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Message  Kilis Jeu 22 Nov 2012 - 21:53


Instrument de musique : didgeridoo
Sentiment inavouable : passer une nuit entre Stefan Eicher et Philippe Djian
Rue des mauvais garçons




Porche de nuit


Au sortir du cinéma, je fus surprise, il faisait nuit.
Mais la pluie faisait des claquettes, j’avais Nougaro en tête et sur les trottoirs miroitaient des brisures de lune ou d’enseignes au néon. Il était tard. Trop tard pour le dernier bus, tant pis.
J’avais l’humeur au beau, et c’est d’un pas allègre que j’empruntai la rue des mauvais garçons. Laquelle s’avérait plus étroite, plus sombre et plus tortueuse au fur et à mesure de mon avancée si bien que mon entrain de départ se mua peu à peu en un sourd pressentiment. Autant que j’en pouvais voir, la rue semblait déserte, je ne distinguais devant moi âme qui vive cependant que j’avais la sensation de mille yeux dans mon dos.
Comme j’allais dépasser le gouffre noir d’un porche, une longue silhouette se détacha soudainement d’une encoignure. L’homme aux longs cheveux me héla :

— Eh, ma belle ! dit-il d’une voix éraillée. Tu veux voir mon instrument ?
— Euh, hum hum, déglutis-je
— Tadam ! fit-il aussitôt, brandissant devant mes yeux ce que je pris un instant pour un sabre mais qui en réalité…

— Oh ! m’exclamai-je. Un didgeridoo !
— Dis-moi pas que tu connais ça. si ?
— C’est à dire que…
— C’est à dire ? répéta-t-il
— C’est à dire que si, mais il y a longtemps que j’en ai plus vu. Et puis, j’en ai jamais vu un aussi grand, ça j’le jure.

Aussitôt, un rire sardonique fusa des ténèbres. L’homme au didgeridoo se retourna et dit :

— Allez, Philippe, sois pas timide, montre-toi.

« Bonjour poupée », fit Philippe émergeant de la nuit. Puis entourant les épaules de son ami :

— Et si on rentrait boire un pot tous les trois. Stefan est d’accord. Et toi ?
— Je… dis-je. Je veux dire… euh…oui mais à une condition…
— On t’écoute ?
— Que Stefan me joue de son merveilleux instrument pendant que Philippe me raconte une merveilleuse histoire.

Et ils ont ouvert le merveilleux porche.
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Message  Phylisse Jeu 22 Nov 2012 - 21:54

Un grand moment de concentration et d'évasion, merci vraiment Coline, ça m'a fait bien plaisir de participer et j'ai hâte de vous lire, mais pas ce soir, je serai là ce week end pour déguster tout ça !

Bonne nuit tout le monde.
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Message  Invité Jeu 22 Nov 2012 - 21:56

Tout ce que je viens de lire me plaît beaucoup ! Vous êtes inspirées les filles !

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Message  Lizzie Jeu 22 Nov 2012 - 21:57


Instrument de musique : harmonica
Sentiment inavouable : détester avoir à rendre visite à un ami malade
Rue : rue du Nouveau Gaz




Marinade

Je trouvais inutile, ce soir, de lui montrer mon amertume. La nuit tombait déjà, j’avais derrière moi le métro et toute cette poussière, toute cette crasse. Et Pablo en ligne de mire.

Alors, quand Jean m’a dit : « Ouais, Pablo, je sais, mais ça me fout vraiment trop le cafard, tu comprends… », là, quand il m’a dit ça, penché vers ses DVD – même si j’ai bien vu son œil qui me guettait- j’ai préféré détourner le regard.

J’ai plongé sans un mot les mains dans la viande. Avec mon petit couteau aiguisé, celui auquel je tiens, celui à manche nacré, avec mon petit couteau aiguisé, j’ai suivi une à une les nervures blanches, dures, celles que je retire avant la marinade.
Pablo allait attendre, je devais faire vite.

Jean a fermé la porte du salon, sans doute pour m’oublier, moi et ma bonté, moi et mes promesses.
J’ai tranché dans le vif, réduit le paleron en morceaux bien réguliers, carrés, pas trop épais.
Dix-huit heures. Pablo allait attendre, se redresser sur ses oreillers. Nous avions dit : « après le travail ».

La marinade doit mariner, pas moyen d’y couper. Du salon montait un générique connu, celui de sa série préférée. Sa désinvolture me rendait folle. J’appelais encore ça « désinvolture », mais j’avais conscience que le mot « égoïsme » était au bord de mes lèvres, comme un sale haut-le-cœur. Il le savait, pourtant, que je détestais l’hôpital. L’odeur de désinfectant qui enserre la gorge dès l’entrée, les blouses et les sabots, les lourdes portes et les ascenseurs si lents.
Je me suis lavée les mains, j’ai ouvert le frigo, les magrets longs et épais. Au-dessus de l’évier, j’ai saisi le premier, j’ai enfoncé mes doigts dans la peau blême et huileuse et j’ai tiré. Fort. La chair s’est détachée avec un bruit de succion, ensuite j’ai tiré lentement parce que le gras se déchirait et que mes doigts n’arrivaient plus à assurer leur prise dans la peau. Une fois la dernière pellicule blanche ôtée, je me suis lavée les mains, encore.
Dix-huit heures quinze. C’était à quelle heure, là-bas, le repas ?

La marinade était en route. Le vin versé, les aromates, la cocotte fermée.
Je ne pouvais plus rien espérer de la cuisine. J’ai quitté la pièce en évitant le salon. J’aurais pu le haïr, à cet instant, lui cracher à la figure. Comment osait-il se défiler aussi sereinement ?
J’ai tourné dans notre chambre, le réveil indiquait dix-huit heures trente. Les visites se terminaient à vingt heures, fallait y aller, à présent.

Je me suis parfumée, un peu trop, pour ne respirer que les agrumes et le cédrat vert. J’ai rabattu mes cheveux sur mon front, sur mes yeux. J’ai empoché l’harmonica de mon frère, celui qu’il m’a légué, pour que mes doigts n’effleurent que les souvenirs de notes rieuses. Et j’ai claqué la porte.

La rue était froide. J’avais étudié le plan, il fallait prendre le 342, arrêt « rue du Nouveau Gaz », puis à gauche et on y était.
J’ai avancé, je faisais comme si j’étais pressée. Le panneau lumineux au-dessus de la pharmacie clignotait: dix-huit heures quarante-cinq. Pablo devait m’attendre, à moins qu’une infirmière ne soit à son chevet. Un bus me dépassa, mais ce n’était pas le 342. Je ne l’avais pas loupé.
D’ailleurs, le 342 est arrivé en même temps que moi, à peine en retard.

Je suis montée, j’aurais pu rester plantée à l’avant mais derrière moi une vieille me poussait. Je me suis demandé si une visite suffirait, s’il y avait un quota à respecter en fonction du degré d’intimité avec le malade. Un voisin, simple coup fil, un collègue, une visite et un bouquet, un ami, visite hebdomadaire, avec heure entamée entièrement due si l’ami en question avait passé plus de trois ans près de votre vie. Pablo, donc. Pas tout à fait intime, mais suffisamment pour connaitre ses yeux noirs et ses rires aigus.

Une secousse brusque, je me suis cognée contre un dos anonyme. C’était déjà la rue du Nouveau Gaz, j’ai eu envie de rester contre ce dos. Je suis descendue à l’arrêt, il y avait un bistrot au coin. Un bistrot avec des banquettes épaisses et des gens qui buvaient. Il y avait même, contre la vitre, un type avec un sandwich dont dépassait une tranche de rosette.
Pablo devait attendre, mais mon portable annonçait dix-neuf heures trente et j’avais faim. J’ai commandé un sandwich à la rosette et aux cornichons, une bière et j’ai éteint mon téléphone.

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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  Invité Jeu 22 Nov 2012 - 22:03

Commentaires demain, je crois, y a de la fatigue dans l'ai : faire un pareil bowdel demande beaucoup d'énergie !
J'espère que vous vous êtes amusés.
Bonne nuit et merci de votre participation indulgente et rieuse !

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Message  Kilis Jeu 22 Nov 2012 - 22:04

J'ai oublié de mettre mes contraintes.


Instrument de musique : didgeridoo
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Message  Invité Jeu 22 Nov 2012 - 22:05

Bonne nuit à tout le monde !
Lecture et commentaires demain.
J'ai repéré des fautes dans mon texte et j'ai demandé leur correction.
Merci aussi à la Modération d'avoir ajouté le titre que je n'avais pas mis.
Grosse fatigue. Dodo.

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Message  Kilis Jeu 22 Nov 2012 - 22:06

coline Dé a écrit:Commentaires demain, je crois, y a de la fatigue dans l'ai : faire un pareil bowdel demande beaucoup d'énergie !
J'espère que vous vous êtes amusés.
Bonne nuit et merci de votre participation indulgente et rieuse !

Merci, MC Coline, ce fut un plaisir
Chaud dodo à toi.
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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Morgue et barbarie

Message  Rebecca Jeu 22 Nov 2012 - 22:14


Orgue de barbarie
Cracher sur ta tombe
Rue du Coupe-gorge





Morgue et barbarie

Barbie, Barbie, poupée de cire, entends-tu le son de l’orgue de Barbarie ? Il scande la chanson des crimes commis en ton nom. Tu fais non non non non non non ?

Sais-tu combien de cris, combien de crèmes vomies en ton non ? Combien d’ice-cream ingurgités et puis régurgités, gerbés sur l’autel de l’anorexie, combien de trônes transformés en dégueuloirs à la gloire de l’icône, combien de connes au cul qui exultent et qui t’ont voué un culte en forme d’auto-insulte?

Ton arme ? La mésestime. Tes victimes ? Des enfants douces et dodues menées à l’abattoir pour te servir de faire–valoir. Toutes ces adonaissantes à l’incertitude notoire que tu as livrées aux régimes expiatoires. Des jeunes tendrons se sentant laiderons devant leurs mollets ronds. Se croyant molles, alors que beautés immolées. Combien ?

Combien de petites filles en écoutant l’orgue de Barbie se sont organisées pour agoniser ?
Et combien de temps nous conteras-tu les miroirs transformés en mouroir ?

Dis Barbara quand crèveras-tu ?
Ce soir Barbie. Ce soir, Baby, je te tue.

Gavée de barbituriques, Barbie tu ris, mais tu ne riras pas longtemps à la barbe du temps.

Oui c’est bien moi, je suis le temps, Barbie, le temps barbu, le temps bouillu, le temps foutu, le foutu temps qui tue, je suis le temps barbare qui se gorge de tes vingt ans et te fera rendre gorge avant que tu n’aies cent ans.
Pas la peine de faire la poupée qui dit non non non non non non .

Ta morgue, Barbie, ne fera plus envie, quand je te maquillerai pour la morgue.
Tu te targueras peut-être encore Barbara d’être la plus belle de ce royaume, mais je te larguerai Barbarie, outre ton âge et larderai ton corps des outrages du temps.

Entends-tu l’orgue de Barbarie qui rit lui aussi ! Entends-tu le rouge-gorge rue du Coupe-gorge ? Sens tu le pinson à ta gorge rouge, rue du Bouge où nul ne bouge ?
Oh pas besoin de mon scalpel pour creuser tes rides et la fosse où l’on jettera toutes les fausses espérances que tu engendras, les modes sont faites pour passer, les modèles pour trépasser.

Les petites filles se cachent peut-être pour mourir, mais quand les idoles tombent, elles crachent sur leurs tombes !
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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  Lizzie Jeu 22 Nov 2012 - 22:15

Merci Coline, à demain, tous !

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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  Rebecca Jeu 22 Nov 2012 - 22:15

Contraintes : cracher sur ta tome
rue du coupe-gorge
orgue de barbarie
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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Message  Rebecca Jeu 22 Nov 2012 - 22:23

morte de rire : cracher sur ta tombe !
Je ne cracherai sur une tomme pour rien au monde.

Merci coline, sympatoche cet exo, me suis bien amusée. Et je pense que je vais me régaler à vous lire dés ce soir !
Je pense pas commenter avant ce ouikende toutefois .
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Message  Invité Jeu 22 Nov 2012 - 22:37

Trombone à coulisses
Buter la bibliothécaire
Rue du Haut-Débat




Elle sera rebaptisée la rue des Deux-Draps?

Quand je la vois serrée dans sa jupe qui lui raccourcit la démarche, ses chaussures à talons plats, les joues rosies comme une poupée russe, je sens déjà l'allergie m'obscurcir le regard.
Évidemment, à son poste, elle ne cesse de faire du zèle. Elle est le Cerbère du service, quand elle ouvre la bouche une perle du règlement en tombe irrémédiablement.
-Vous n'avez droit qu'à deux revues cette fois, étant donné que les deux fois précédentes...
-Vous avez oublié de signaler votre changement d'adresse, vous n'habitez plus rue des hauts et des bas ?
-Il m'arrive d'avoir des hauts et des bas, madame, mais j'habite rue du Haut Débat, avec une H, euh un H et un D majuscules.
-Vous avez votre numéro de carte ? Comment ça, vous avez oublié votre carte ? Vous n'allez pas pouvoir emprunter de documents.
Et elle agite chaque fois un ou deux trombones qui se trouvent à portée de ses mains.
C'est la bibliothécaire dans toute sa splendeur.

Il suffit d'avoir affaire aux subalternes pour que tout se passe à merveille.
-Je crois que j'ai pris un CD en trop.
-Ce n'est pas grave, vous savez. Mieux vaut en emprunter plus que les voir moisir sur les rayons, ça ne peut que faire du bien à la culture.

Comment imaginer que le Cerbère viendrait déménager juste dans mon immeuble ?! Dans un premier temps, j'ai eu un haut-le-corps et je me suis empressé d'enlever mon nom sur la sonnette.Un jour ou l'autre, nous allions nous rencontrer devant la cage d'ascenseur !

Et puis l'autre soir, il lui est arrivé une drôle d'histoire.
Elle avait allumé le chauffe-eau et le compteur a disjoncté. Comme tous les compteurs sont sur le palier, elle est sortie, dans un peignoir léger... et c'est là que sa porte a claqué.
J'ai tout vu, forcément, derrière mon judas: son air emprunté, ses yeux en alarme et ses hésitations. Elle était là, en petite tenue, fermée au-dehors, ne connaissant personne alentour. Elle n'allait pas sonner chez moi, il n'y a même plus de paillasson...
Alors, elle est montée chez le voisin du dessus. Ça a dû lui faire drôle à Popaul d'ouvrir sa porte à une nymphe rosissante ! Mais en vrai gentleman, il allait offrir son aide, c'est sûr...
Et que pensez-vous qu'il fît ?

Un quart d'heure plus tard, je n'en croyais pas mes yeux. J'arrosais les plantes du balcon quand je vis descendre, suspendue à un drap, attaché lui-même à un drap, ma bibliothécaire comme une Jane des villes et mon voisin s'assurant que tout se passait pour le mieux, les biceps gonflés par l'effort, la crinière secouée et quelques paroles d'encouragement.
-Tenez bon, plus que deux mètres!
La tentation était trop forte. C'est alors que je pris mon trombone à coulisse et soufflai un « Tiger Rag » à faire pleuvoir des canards.
Elle lâcha prise et plongea dans la rue du Haut Débat.

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Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30 - Page 7 Empty Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

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