Re: Exo live jeudi 22 novembre 2012 à 20h30

Gobu Sam 24 Nov 2012 - 18:48

bertrand-môgendre a écrit:Mais des glaçons dans le whisky ! C'est horrible !

Tout à fait d'accord avec vous, sir. Ces continentaux n'ont aucune éducation.

Gobu Sam 24 Nov 2012 - 22:29

KILIS :

Eh ben voilà un phantasme rondement exaucé. On est à mi-chemin entre le conte de fées et le décaméron. Je les vois bien comme ça, ces deux joyeux drilles, et on te sent jubiler à les mettre en scène, digeridoo inclus. Avec style : l’incipit est une merveille. Et tout est dans l’incipit. Pas à dire, Kilis, t’y tâtes.

LIZZIE :

L’art de la fuite ou la marinade comme figure allégorique de la dérobade. Pourquoi pas, surtout quand c’est rédigé d’une plume alerte et par moment crue, comme c’est le cas. Me manque cependant l’élément dramatique : on ne sait presque rien de ce Pablo, de la gravité de sa maladie, de sa place dans leur existence. Bref il n’existe pas. Du coup l’émotion a du mal à passer. On peine à éprouver de l’empathie pour un ectoplasme.

REBECCA :

Oserai-je t’avouer que je t’attendais dans ce registre ? Oui j’ose : je t’attendais dans ce registre. Registre aussi farfelu que cruel. En vouloir à ce point à cette pauvre poupée Blondasse, et le narrer avec tant de fantaisie, fallait le faire. Barbie est le miroir de nos mesquineries, c’est pourquoi il faut la brûler. Et cracher sur sa tombe. Requiescat in pace, radasse ! Réjouissant.

CHRYSTIE 12 :

« C’est alors que je pris mon trombone à coulisse et soufflai un tiger rag à faire pleuvoir des canards. » Hilarant. Et j’adore tiger rag. Rien que pour ça j’achète, hop emballé c’est pesé ma bonne dame.

GOBU :

« Cher Monsieur G., nos services sont toujours attentifs aux informations provenant de témoins aussi fiables que désintéressés. C’est pourquoi nous serions enchantés de vous recevoir – à la bonne franquette, cela va sans dire – dans nos bureaux du Quai des Orfèvres, pour y discuter à bâtons rompus, dans le cadre de la triste affaire Valérie T., de certaine personne au port altier et au patronyme monarchique, avec laquelle vous semblez au mieux. Nous nous serons compris et je n’en dirai pas plus. Je rappelle incidemment que la République, dans sa généreuse munificence, n’hésite pas à rémunérer sans lésinerie, et en toute discrétion, naturellement, le citoyen fiable et désintéressé qui aurait contribué la mise hors d’état de nuire d’une dangereuse terroriste. Nous nous serons compris aussi. Bien à vous et à bientôt, cher Monsieur G. Commissaire Hapagranchoz, Chef de la B.I.T.T.E. »

AMELTA :

Bon faut élaguer. Y a de la diapo « La petite perle des Caraïbes, etc… » On se croirait dans le Guide du Routard. Après ça va mieux. Des détails qui font vrai, des idiotismes convaincants, bref de la couleur locale comme s’il en pleuvait. Bref je suis preneur. Si je voulais chipoter un peu, je dirais que ça manque un peu de vaudou, de cul et de violence pour être tout à fait Haïti, mais l’ambiance est là. Le steel drum vient syncoper la déconfiture du chocolat au bon moment et la fin ne manque pas d’ambiguïté : « tu es noire. »

CHAKO NOIR :

Alors là mon Chako, inutile de dire que je t’attendais au tournant de la courbe. Tu penses, un amateur du grand Vlad comme moi ! Je te voyais, les yeux exorbités sur tes propres consignes, la langue pendante et le front embué d’une mauvaise sueur, te disant « Bon Dieu, j’aurais pas pu choisir un autre phantasme ? Chais pas, moi, un truc sympa et sans conséquences, comme entarter Mike Tyson juste avant une finale au Madison ou mettre la main aux miches de Marine le Pen un soir de meeting du FN à Marseille ? Non. L’a fallu que je me colle cette grenade dégoupillée dans le calecif. Malédiction. Un deuxième cognac ne nuirait pas. »

Il n’a pas dû nuire. Et les suivants non plus. Au finale tu t’en tires avec les honneurs. La tâche n’était pas zaisée. Entre la statue du commandeur Vlad et l’ornière du scabreux qui te tendait les bras (si l’on peut dire) t'as su slalomer sans louper de porte. L'histoire roule ma poule, dans un cadre bien brossé, truffé de détails pittoresque et de commerce équitable. On se croirait à un happening vert dans le Larzac. T'as le sens du théâtre : le décor y a que ça de vrai pour poser l'action. Tout est dans le détail. Mais la vraie trouvaille est le personnage du nymphettomane. H.H. est un obsédé, assurément, mais un obsédé smart. Redingote à rayure en alpaga, col pelle à tarte et anglais sur roulement à bille. La vieille Europe qui dévergonde la jeune Amérique. Ou l'inverse. Le tien, c'est tout le monde et personne. Du coup le personnage central, c'est ta Lolita. Elle envahit l'histoire et les lieux petit à petit, squattant les piles de draps de coton, froissant les taies d'oreiller, dérangeant les couettes, que sais-je, éreintant les matelas. Alors, ton M. tout le monde, on le suit, parce qu'on est tous un peu mateurs et qu'on veut savoir jusqu'où ça va aller. Well done, Chak'

BERTRAND-MOGENDRE :

Gober l’œuf du coucou est un phantasme de poète. Ou d’ornithologue. Ou au moins de pauvre hère très affamé. L’assouvir est une autre affaire. L’œuf du coucou se dissimule dans le nid des autres. C’est une bête à la progéniture squatteuse.

J’ai rien pigé à l’histoire. N’importe, la vie est là, avec ses clochetons d’ardoise, ses girouettes verdegrisées girant au gré des vents, ses arrosoirs de fer-blanc cabossés et ses improbables ravanastrons. Où le deuil ne porte pas de larmes. Et inversement. Du B-M quoi…

Janis Dim 25 Nov 2012 - 6:22

Phylisse
J'aime beaucoup le début, rythmé et poétique, classe.
Ensuite c'est vrai, j'eusse aimé que tu forces un peu le trait. On (j'ai) a envie que ça explose d'une façon plus radicale et définitive !
Mais toujours cette écriture sensible et douce.

elea
Plaisir de retrouver ta façon, teintée d'humour et de fantaisie.
J'ai particulièrement adoré ça : Une fois, un chien errant qui m’a bavé sur la main et une poubelle renversée d’un coup de pied rageur. , jubilatoire.

Killis
Toi, on ne te lit pas assez souvent par ici.
Carrément fan de ton univers et de ton écriture
(je suis un peu courte, de plus en plus ! Pour le dernier on va finir par avoir un seul mot)

Lizzie
Mhm, très bon ! J'aime les histoires qui racontent avec une ironie jubilatoire la cuisine, le couple, et où c'est la femme qui s'en tire le mieux finalement, avec son sandwiche aux cornichons. Je trouve que nos univers d'écriture continuent à bien coincider, non ?

rebecca
du rebecca pur jus et c'est bon, avec les jeux de mots et de sons (pas de cire), l'énergie, le désenchantement, le panache quoi.

chrystie
Ha ! j'adore ! surtout la chute !

la suite plus tard dans la journée, lezamigos
pour lire les zhomes, ces éternels retardataires (pardon amelta, mais longtemps je crus que tu étais un homme)

Janis Dim 25 Nov 2012 - 9:05

gobu
Super la construction et l'écriture impeccable.
C'est drôle, et brillant, comme d'hab.

amelta
Oui peut-être un peu cliché parfois, mais tout de même, c'est vivant et enlevé, fantaisiste et bien sympa.

Chako
Ha bravo ! Tu t'en es très bien sorti, de ce piège que tu t'es tendu !
C'est fort bien écrit, jamais trop explicite ni cru, avec cependant suffisamment de sous-entendus et de non-dits - et de dits aussi. Chapeau bas, donc.

bertrand
oui je mets des glaçons dans le whisky, voire de l'eau gazeuse !
et j'en bois du breton, qui s'appelle Edu
ce qui fait hurler mon père, amateur, mais tu n'es pas mon père que je sache.

bon, sinon ton texte : je n'ai rien compris non plus à l'ensemble, mais c'est beau.

Janis Dim 25 Nov 2012 - 9:07

J'espère n'avoir oublié personne
et surtout j'espère (j'avoue) qu'il n'y en a plus
parce que c'est comme les bébés
ça commence à bien faire !

bertrand-môgendre Dim 25 Nov 2012 - 9:34

Coline Dé : Conjuguer par tous les temps.
J'en conclus qu'une femme secouée doit tripoter le cycliste pour s'accrocher à la vie.
Je comprendrai à l'avenir qu'ainsi stimulées, les deux roues, pètent de joie.
Quelle image !
Un passage que j'aime bien : Un gros chien au milieu de la route se demandait s'il fallait aboyer.

Merci pour la dynamique insufflée lors de la mise en place de l'exercice.

bertrand-môgendre Dim 25 Nov 2012 - 10:40

Polgara : Une tranche de rosette ma bonne dame ?
Quelle joie de lire ainsi décrites, les affres d'une authentique fille à marier.
J'ai bien aimé la fin qui se déroule à la manière de la plus improbable des conclusions rangée dans le compartiment des actions non prévues, mais efficaces.
Un bon rythme pour ce texte plaisant.

bertrand-môgendre Dim 25 Nov 2012 - 11:11

Phylisse : El condor pasa.
Une bonne construction qui installe l'atmosphère glaciale dans laquelle patauge cette femme.
Un hic peut-être : le pingouin est bel et bien un oiseau

bertrand-môgendre Dim 25 Nov 2012 - 11:19

elea : Songe d'automne.
Pas mal l'histoire des pompiers. Je retiens ce passage, tout comme l'appartement sans charme.

bertrand-môgendre Dim 25 Nov 2012 - 11:25

Kilis : porche de nuit
Une bien belle mise en scène valorisée par un savant éclairage et un dialogue intelligent.

bertrand-môgendre Dim 25 Nov 2012 - 11:39

Lizzie : Marinade
Ma petite préférence se porte sur le style utilisé : phrases courtes, percutantes.
L'ambiance dans la cuisine donne envie de partager ton repas.
Pourtant, je suis resté les yeux bouche bée , comme deux ronds de flan sur ta fin, un peu trop édulcorée à mon goût.

Rebecca Dim 25 Nov 2012 - 11:56

Janis : J’avoue avoir été un peu déconcertée par ton texte Janis.
Je vois bien les parents excédés par les cris incessants du bébé mais j’avoue, l’achat du frigo américain ( bien que je visualise fort bien la perspective qu’il nous ouvre, une fausse piste finalement et ça c’est très bien) m’a semblé prendre trop de place dans l’histoire. J’ai trouvé le développement trop long autour du financement de l’objet, des travaux que son installation nécessite, du nettoyage de la vaisselle etc… Je sens bien que c’est pour noyer le poisson, mais pour moi c’est trop délayé.
Le temps aussi s’étire, un jour il se passe un truc un autre jour un autre truc et au final l’action est étirée sur plusieurs jours ; du coup l’utilisation permanente du présent me semble inadéquate.

En fait la difficulté de ton texte réside dans le fait de devoir faire passer la lassitude des protagonistes sans lasser le lecteur. Or je trouve que dans cette optique, la construction de ton texte manque de ta rigueur habituelle.

En même temps c’est normal avec le temps qu’on a en live et comme tu expliques que ta manière d’écrire c’est d’écrire et ensuite d’élaguer, tu n’as pas eu le temps de passer ton texte (et c’est épatant ce que tu as imaginé et écrit en si peu de temps) à la taille.

Bon sister tu sais bien qu’on n’a la dent dure qu’avec les gens dont on sait pouvoir attendre beaucoup. La rançon du talent. Si c’est parfait, c’est juste normal, si c’est bien, ce n’est pas assez :-))

Rebecca Dim 25 Nov 2012 - 12:29

Iris :
Le voisinage qui jase
et le piano-bar qui jazz,
une jouvencelle en extase
devant un blaireau naze
puis ...l'eau dans le gaz
il s'en passe des choses dans les attachés case et rue Belbèze
de trés bons ingrédients pour une histoire édifiante

Rebecca Dim 25 Nov 2012 - 12:31

Je parlais du texte d'Iris bien sur.

OK Vu. Résolu
Maud

Rebecca Dim 25 Nov 2012 - 12:36

Croisic : Alors là chapeau , c'est dense, concis et efficace ! Mon coup de coeur ! Que pourrai-je ajouter ? Bravo.

Rebecca Dim 25 Nov 2012 - 13:04

Coline : Une héroïne fantasque dont la fantaisie se déchaine une fois rompus les "liens" du mariage, une pétasse bretonne mais rien à voir avec Bécassine, moi je jubile. En plus je la visualise trés bien, et la dernière scène est comme un début de road-movie cul-turel. Est-ce qu'elle va vers la mer ?
Je me demande parce qu'après le cul du cycliste, peut-être le cul d'une sirène ? C'est bien aussi.
Un texte culotté même si au début elle se prend une déculottée.

Invité Dim 25 Nov 2012 - 13:35

J'adore le petit poème de ton commentaire, Rebecca. Merci !

Chako Noir Dim 25 Nov 2012 - 16:07

Lizzie : n’est-ce pas un peu Jean qui mitonne dans cette marinade ? N'ayant pas regardé la consigne avant de lire, j'ai pas tout de suite compris qui était Pablo, mais à la relecture tout est devenu beaucoup plus clair. J’ai beaucoup aimé le placement tout anecdotique de l’harmonica, mais qui redonne un souffle positif et coloré à ce calvaire. C'est dur de se sacrifier pour les autres!

Rebecca : tu t’en es donné à cœur joie dis donc ! Impressionnant toute cette richesse linguistique que tu assènes à cette foutue poupée (ah que oui, foutue Barbie !) Révolution !!! [pour ne pas dire bravo]

Chrystie : la seule chose qui m’a dérangé, c’est qu’au début une réponse (certes amusante) du personnage narrateur s’intercale entre les 3 phrases toutes faites de la bibliothécaire. A mon sens, il aurait fallu, soit qu’il n’y ait que ces 3 phrases, soit une réponse de la narratrice à chaque fois. Sinon, c’est bien troussé, le cocasse de cette situation finale, et puis Tiger Rag quoi ! Le début laisse prétexter un personnage risible stéréotypé, mais le final explose tout. Bien joué !

Gobu : magique ta Ségo, encore plus grivoise que celle des Guignols – le Manuel Valls est bien gratiné aussi (té, envoie ton texte à Yves Le Rolland, sait-on jamais ?) Le côté médiatisation de l’affaire à travers des paragraphes/dépêches de plusieurs factures est une très bonne trouvaille, et puis c’est drôle, de l’humour franchouillard bien mordant comme ils ne savent plus en faire à Canal + : irrésistible !
PS : ton commentaire m’a fait rire aussi ^^ beaucoup apprécié, merci !

Amelta : excellent ! avec ton message en préambule j’ai fait attention (genre deuxième ligne : « un véritable ami. Au fil des années, des liens d’amitiés » la répétition d’ami aurait pu être évitée) mais bon, c’est un détail, c’est un live. Ah mais cette métamorphose chocolatée, quelle belle trouvaille ! Un petit voyage coloré dans lequel tu nous entraîne, et à la fin on danse aussi. Pour une première participation, c’est une belle réussite !

Bertrand-Môgendre : c’est ce narrateur qui est bien mystérieux, homme ou oiseau ? Sans les deux derniers paragraphes, j’aurais juré que lui-même était oiseau, guettant de son perchoir le sinistre Watermann, rien que pour les appellations d’homme arc-en-ciel et de femme-bonhomme que j’aurais plus attribuées à un oiseau qu’à un monsieur. Mais j’ai bien aimé ce joyeux deuil.

Hop, fin des hostilités, merci à Master Coline, aux participants écriveurs/commentateurs, et à la prochaine! :-)

Kilis Dim 25 Nov 2012 - 17:37

Lizzie : Beaucoup aimé cet habile entremêlement de la pensée et des actes. Et le long cheminement de la conscience parsemé de petits calculs mesquins jusqu’à cette fin cruelle. Ici également, me semble que Carver n’est pas bien loin.

Rebecca : Un vrai réquisitoire tourné avec malice à la sauce Rebecca. C’est bien envoyé. Et elle l’a pas volé, l’icône aux gros lolos, même pas capable de tenir debout sur ces abjects mini-petons.

Chrystie : Comme quoi la musique n’adoucit pas toujours les mœurs. Méritait-elle tant de haine cette pauvre bibliothécaire ? Tu en as décidé que oui. C’est envoyé et délicieusement méchant.

Gobu : D’habitude ton écriture me réjouit. Ici : idem; sauf que le propos me donne une deuxième raison d’exulter. Je pense que nous sommes nombreux à souhaiter tout le bien dont tu combles cette dadame.

Amelta : Bravo pour cette première participation à l’exo live. Tu sais poser un décors et te servir à bon escient des contraintes. A bientôt te lire encore.

Chako : De la haute-voltige, Chako. Un équilibre oscillant entre burlesque et perversité. Tout cela suggéré comme à l’insu de l’auteur. C’est drôlement bien mené.

Bertrand-môgendre : Je lis souvent tes textes comme des histoires de fantômes. Car les fantômes font ce qu’ils veulent. Et toi aussi. Et c’est plaisir.

Rebecca Dim 25 Nov 2012 - 17:42

Excusez-moi si je distille mes comm un par un, et si je ne finis pas de suite, j'ai eu un emploi du temps chargé ce week-end et pas du tout la disponibilité attendue.
Et là je suis naze et en plus je dois me lever cette nuit à trois heures et demi du mat pour emmener ma fille au lycée !!!!
Voyage scolaire à Paris départ : 4h30 !
Je vais être fraiche demain je vous dis pas. Bon vous ne perdez rien pour attendre mais ça viendra quand ça viendra :-)))

Invité Dim 25 Nov 2012 - 18:10

Bonne route à ta fille!

Rebecca Dim 25 Nov 2012 - 18:38

La povre comme elle est dans une classe où il n'y a que des garçons, et qu'ils seront logés deux par chambre, à l'hôtel, elle craint de devoir partager la sienne avec la prof qui les emmène. Elle ne pourra pas participer à l'équipée clandestine et nocturne déjà programmée rue Pigalle par quelques uns de ses consdisciples (disciples mais pas disciplinés), souhaitant sans doute mettre en équations quelques fantasmes inavouables. C'est pô juste, elle dit.
Sa mère est ravie elle. Qui lui raconte combien ses déambulations diurnes dans les musées inscrits au programme officiel seront d'autant plus profitables qu'elle seule sera en mesure de garder l'esprit vif et surtout l'oeil ouvert !

Janis Dim 25 Nov 2012 - 19:29

Rebecca a écrit:Janis : J’avoue avoir été un peu déconcertée par ton texte Janis.
Bon sister tu sais bien qu’on n’a la dent dure qu’avec les gens dont on sait pouvoir attendre beaucoup. La rançon du talent. Si c’est parfait, c’est juste normal, si c’est bien, ce n’est pas assez :-))

Pas de problème cocotte, c'est bien pour ça que je suis sur VE !
aucune envie qu'on s'extasie si j'écris :
quand je vois tes yeux
je suis amoureux
quand j'entends ta voix
je suis fou de joie

sinon gosh, dormir avec sa prof, merci bien !

oui je me suis posé cette question de la lassitude
je pense le reprendre, celui-là, pour le resserrer un peu et le rendre plus incisif
mais je garde le frigo américain, que j'ai piqué à des amis : quand elle a enfin obtenu son frigo américain, qu'il a eu fini de démonter et remonter la cloison, elle a laissé mon copain en plan avec deux terribles jumeaux hurleurs de six mois, et elle est plus jamais revenue !

La vie des autres, c'est quelque chose (la nôtre aussi d'ailleurs)

Phylisse Dim 25 Nov 2012 - 21:07

Janis
J’admire toujours autant la manière que tu as de créer une situation avec des personnages dans lesquels on se retrouve, le quotidien quoi. Je me suis beaucoup amusée avec la scène de l’arrivée du frigo par les “énormes gaillards”, le “ça ne passe pas dans votre cagibi (petit apparté : ça m’a fait penser à la très récente visite d’un appartement que j’ai faite, si tu vois ce que je veux dire :-)), et ses conséquences ! Tout s’enchaîne et on attend impatiemment la chute... Qui devient presque attendrissante après tans de bruit et de chaos. J’aime le lien que tu as fait entre le nom de la rue et l’histoire que tu as créée, peut-être que tout aurait été différent dans l’impasse du cimetière...

Quelque chose m'a gênée : l'emploi du “nous” que j'ai trouvé trop répétitif et qui alourdit tout ce passage, ce qui me l'a rendu long. J'ai trouvé ça dommage parce ce que l'histoire à ce moment là perd de sa simplicité, ça casse quelque chose que je ne parviens pas bien à expliquer.

Iris
Une description du personnage vraiment réaliste grâce à l’écriture, notamment les adjectifs qui le qualifient. Ainsi le décalage avec cette pauvre jeune fille aveuglée est flagrant. Mais finalement, le narrateur n’a pas réalisé son rêve ? J’ai bien aimé l’idée du changement de rue, c’est bien vu, et j’adore ce “greluche” !

Croisic
C’est dur, tendu, affreux ai-je envie de dire, et tu réussis sur un texte court à donner assez d’éléments pour comprendre le passé et l’origine de cette dureté. Une grande émotion avec le passage en italique... Et puis cette fin que je n’attendais finalement pas. C’est superbement imaginé et raconté Croisic.

Le seul petit bémol : je n’aurais pas écrit la dernière phrase, je trouve que ce “meurt très vite” ne convient pas, ou ajoute un détail qui n’a pas besoin d’être, les derniers mots du dernier paragraphe sont suffisamment explicites à mon avis.

Coline
Une belle construction avec ces deux parties bien distinctes, et dans la deuxième il souffle un joyeux vent de liberté bienvenu tant on sent que la pauvre fille est à l’étroit dans sa conju-galère. J’aime beaucoup l’histoire, attendrissante, de la chemise de papy comme doudou, quelques belles trouvailles comme (entre autres) “des fois la maitresse arrive à les faire taire, mais quand on a commencé à pétasser… faut parler plus fort, c’est tout !” ou “que je mettais des trucs affolants pour les autres et cette serpillère pour coucher avec lui….”.

J’ai eu juste un peu de mal avec la chronologie de l’histoire entre le deuxième et le troisième paragraphe.

Polgara
Ah comme j’ai bien ri ! C’est vif, il n’y a pas un moment de répit, j’ai apprécié du début à la fin de savoureuses trouvailles dans la description du corps de la future mariée, la relation avec la belle-mère et puis la fuite éperdue pour échapper à tout ça. Je me demandais comment tu allais t’en sortir avec cette trancheuse à jambon, et la scène finale est explosive ! Super texte, j’ai adoré te lire Polgara.

Elea
Il y a une belle harmonie entre l’écriture - poétique- et l’histoire, comme une douce résignation, quelque chose comme ça. Et puis cette fin brutale, bien amenée mais presque inévitable ai-je envie de dire.
(tu devrais suggérer à ton héroïne de chercher un appart’ rue Belbèze, se passe plein de choses là-bas :-))

Killis
Je m’attendais à une histoire plus coquine ou plus amoureuse, du coup j’ai trouvé que ça manquait de quelque chose, mais quoi ? Peut-être que le rêve de la narratrice soit davantage mis en avant, de manière à ce que l’on soit emporté par cette fabuleuse rencontre. Cela dit, j’ai beaucoup aimé le début, pour le coup là j’y étais, un vrai coupe gorge, fort bien décrit.

***

Je reviens demain pour la suite, je n'ai pas tout à fait terminé.

Merci à tous pour vos commentaires sur mon texte, j'y ai trouvé de jolies choses. Et je suis tout à fait d'accord avec les critiques portant sur la deuxième partie. La première s'est écrite toute seule, et quand je suis arrivée au moment crucial il m'a été difficile d'envisager la suite, "comment dire tout ça ?". Parce qu'il eut fallu raconter dix années de mensonges et de péripéties, comment j'ai joué les détectives avec une autre collègue de bureau pour la démasquer, mais nous n'avons jamais osé aller jusqu'au bout à savoir lui dire que nous savions. Alors en effet, ça manque d'un vrai coup de gueule !

bertrand-môgendre a écrit: Un hic peut-être : le pingouin est bel et bien un oiseau

Pfff... Voilà ma fin de texte qui s'envole lourdement ! :-))

Invité Lun 26 Nov 2012 - 13:46

bertrand-môgendre :
bertrand-môgendre
Bon, pour commencer, voilà que ce monsieur Watermann me fait penser à Paul Meurisse, à cause de cette phrase :
minuscule pot de chrysanthèmes dans le prolongement de sa main gantée porté à la manière d'une arme à fort calibre.
Mais ne nous égarons pas :-)

Monsieur Watermann, porteur de mort, et l'homme Arc-en-Ciel, nettement plus joyeux se croisent. Comme de bien entendu, ils s'ignorent presque.
En hauteur, un observateur à tête de gargouille.
Puis cette femme bonhomme, dans le cimetière.
Monsieur Watermann se trouve à point nommé pour recueillir le corps, mort, et l'enterrer. La vieille femme arrose les fleurs du cimetière et disparaît.
En somme, dans une ambiance onirique, tout se déroule logiquement.
Reste le dialogue de la fin.
Changement d'époque indiqué par les mûres.
Où l'on croit comprendre que l'histoire vient d'être racontée à l'enfant, et l'on apprend que le personnage sur le toit était son père.
A moins que dans un effet surréaliste, la scène se soit produite là, passé et présent se superposant, et que tout naturellement et sans plus s'en émouvoir, le gamin demande qui vient de choir.
Très étrange ambiance.Pleine de poésie, en tout cas.

bertrand-môgendre Lun 26 Nov 2012 - 14:17

Iris a écrit:bertrand-môgendre :
bertrand-môgendre
Bon, pour commencer, voilà que ce monsieur Watermann me fait penser à Paul Meurisse, à cause de cette phrase :
minuscule pot de chrysanthèmes dans le prolongement de sa main gantée porté à la manière d'une arme à fort calibre.
Mais ne nous égarons pas :-)

Monsieur Watermann, porteur de mort, et l'homme Arc-en-Ciel, nettement plus joyeux se croisent. Comme de bien entendu, ils s'ignorent presque.
En hauteur, un observateur à tête de gargouille.
Puis cette femme bonhomme, dans le cimetière.
Monsieur Watermann se trouve à point nommé pour recueillir le corps, mort, et l'enterrer. La vieille femme arrose les fleurs du cimetière et disparaît.
En somme, dans une ambiance onirique, tout se déroule logiquement.
Reste le dialogue de la fin.
Changement d'époque indiqué par les mûres.
Où l'on croit comprendre que l'histoire vient d'être racontée à l'enfant, et l'on apprend que le personnage sur le toit était son père.
A moins que dans un effet surréaliste, la scène se soit produite là, passé et présent se superposant, et que tout naturellement et sans plus s'en émouvoir, le gamin demande qui vient de choir.
Très étrange ambiance.Pleine de poésie, en tout cas.

Très bon décryptage Iris. Tout est logique. Seule les notions Espace et Temps s'étirent parfois, se raccourcissent soudain avant de connaître un empilement désordonné, pas très convaincant. J'ai des images en tête qui, mal exprimées à l'écrit, ressemblent plus à un tiroir de photos souvenir les unes noires et blanches aux bords dentelés côtoient les développements Kodak colorisés petits format ou les planches contact. La contrainte du temps imposé par l'exercice ne me permet pas d'organiser tout ça. C'est dommage pour le lecteur.

bertrand-môgendre Lun 26 Nov 2012 - 14:31

Rebecca : Morgue et barbarie.
Non, pas d'accord avec toi !
C'est beau les Barbie, avec leurs multiples parures de luxe.
Une fois, il y a longtemps, j'en ai vu dans une voiture décapotable.
Elle a dépassé ma 4L. Un peu plus loin, le long de la Gartempe, elle était bien ennuyée de ne pouvoir changer le pneu crevé.
Elle était jeune et belle la Barbie, mais fausse jusqu'au bout des ongles.
Se salir ne me dérangeait pas. Suint et suie étaient mon quotidien.
Pourquoi ne m'avait-elle pas remercié de l'avoir transformé en femme blanche aux seins noirs ? Moi qui, gentil, voulais juste vérifier si cette poupée disait maman quand on la touche.

Bref, pour revenir à ta barbarie, j'aime bien ton univers.

bertrand-môgendre Lun 26 Nov 2012 - 14:46

chrystie12 : Elle sera rebaptisée la rue des Deux-Draps ?
Quelle fin horrible pour une bibliothécaire. Pourquoi tant de haine vis à vis de cette profession ? La mise en scène est plausible car réaliste, même si je ne connais pas les effets du trombone à coulisse sur les aficionados des draps lisses.

Invité Lun 26 Nov 2012 - 14:58

Tu finirais par me donner des remords!.. Il fallait se choisir une victime!.. Je l'ai empruntée à la bibliothèque!

bertrand-môgendre Lun 26 Nov 2012 - 15:09

Gobu : NOM DE DIEU
— Pas de témoin ?
— Ben...
— Ton histoire ne tiens pas debout, mon pauvre gobu !
— Euh, si quand même un peu puisque...
— Ah c'est S.R. qui se vante et se gausse ?
— ...
— Là, d'accord, c'est plausible,
— T'es vache là ?
— Oui je connais : une vache qui pisse dans un tonneau c'est rigolo mais pas salaud.
— T'as rien compris.
— D'accord, c'est pas une vache, mais une vieille bique qui sent Melle. Au fond, c'est du pareil au même.
— Oulo, faut arrêter bertrand, faut arrêter...

Tout ça pour dire qu'il te manquait peut-être un petit peu de folie, non pas dans l'idée mais dans sa réalisation.
En conclusion, j'aime toujours bien te lire.

bertrand-môgendre Lun 26 Nov 2012 - 15:09

chrystie12 a écrit:Tu finirais par me donner des remords!.. Il fallait se choisir une victime!.. Je l'ai empruntée à la bibliothèque!

Excellent !

bertrand-môgendre Lun 26 Nov 2012 - 15:26

Amelta : Rue des Abymes
Il y a certainement des fautes, erreurs de syntaxe, mais j'en demande pardon, c'est mon premier live !
Je ne sais pas s'il y a des fautes, des erreurs de syntaxe mais tu as mon pardon.

Pour être plus sérieux, je tiens à féliciter ta participation.
As-tu bien respecté la contrainte Temps qui impose l'écriture en une heure ?
Au niveau du texte, le simple fait que ton héroïne vérifie dans son sac à main la présence de ses tablettes de chocolat, m'a tout de suite révélé le mot de la fin.
En tout cas : bien joué !

bertrand-môgendre Lun 26 Nov 2012 - 15:52

Chako Noir : Te quiero Marianella
Hum ! Ça frise la fleur bleue, issue des contes de la mère Vice.
Je suis resté ruban-adhésifié sur la mise en place de l'histoire. Un travail méticuleux, laborieux parsemés des thèmes et sujets qui te tiennent à cœur.
Pour être franc, c'est cette partie du texte que je préfère.
L'histoire de la nymphette qui reste entre deux draps, ne m'a pas emballé.
Ça te va bien d'écrire sur l'Amérique du sud.

Janis Lun 26 Nov 2012 - 16:30

bertrand-môgendre a écrit:chrystie12 : Elle sera rebaptisée la rue des Deux-Draps ?
Quelle fin horrible pour une bibliothécaire. Pourquoi tant de haine vis à vis de cette profession ? La mise en scène est plausible car réaliste, même si je ne connais pas les effets du trombone à coulisse sur les aficionados des draps lisses.

ha mais oui !
tu passes le concours !

ne t'avise pas de croiser le chemin de chrystie, c'est un conseil d'amie

Invité Lun 26 Nov 2012 - 16:37

Janis :
Bien choisi le point de vue du mari. Un crescendo qui donne envie de piler le marmot et une accalmie réfrigérante comme ce frigo flambant neuf.

Iris :
Une petite société (portraits bien croqués) dont tu démontes à plaisir les rouages et les roueries.

Croisic :
J'aime les feux follets du début. L'aversion dans sa version corsée. Mais tout s'explique...
Si l'instrument semble peu adapté au personnage, il est en parfaite adéquation pour boucler l'affaire !

coline Dé :
Un texte débridé à souhait.
Elle a le droit, une fois la liberté si chèrement retrouvée, d'avoir un petit vélo dans la tête.

polgara:
Carrément gargantuesque avec force détails savoureux. Il s'agit de rentrer dans une espèce de camisole... à toute force ! Et des noms de rues à donner le tournis...

Phylisse :
J'aime bien l'envolée aérienne du début et l'efficace remise dans l'axe. Et la musique qui plane et qu'on impose comme dans La Ligne Verte...

elea :
On a retrouvé avec plaisir ta plume sensible. Les éléments te fournissent de belles images. Et tu m'as rappelé les roulé-boulé !

Invité Lun 26 Nov 2012 - 18:41

Killis
L'atmosphère est bien suggérée, les personnages bien campés et la fin une merveille.
Du coup je suis allée voir le digeridoo !

Lizzie
Super trouvaille que la marinade et ses détails qui mettent en éveil tous les sens. J'avais opté pour Pablo-frère, la suite des quota me dément... mais la fin est copieuse.

Rebecca
J'ai l'impression que l'idée t'a été suggérée par la barbarie de l'orgue.
Quelle explosion contre l'anorexie, l'image même de la Barbie. Avec la mort en vue.
Tellement de fantaisie dans les rebondissements, mais tellement de justesse dans le propos.

Gobu
On sent et on partage la jubilation.
Éclairé à chaque fois sous une source différente, l'événement repasse en boucle, de façon de plus en plus concrète.

Amelta
Ta participation valait le détour. Tu nous embarques dans un voyage vivant et plein de surprises.

Chako Noir
Ton sujet n'était pas coton. Mais tu trouves un équilibre entre trouble et poésie.

Bertrand-Mogendre
Ton texte dégage une atmosphère mystérieuse. Pour moi, Watermann c'est la marque de nos stylos encre-couleur mûre. Je ne suis pas sûre d'avoir tout repéré, mais je t'ai vite reconnu sur ton toit de lauzes. J'ai particulièrement aimé cette phrase : « Sans ligne de vie, je risquais d’atterrir plus bas que terre ». Et l'arrivée dans le nid du coucou... Pour la paternité, j'ai un peu hésité.

Janis Lun 26 Nov 2012 - 19:19

atmosphère atmosphère !
mais estske j'ai une gueule d'atmosphère ?

(dit-elle entre deux)

Gobu Lun 26 Nov 2012 - 19:20

bertrand-môgendre a écrit:Gobu
— Ton histoire ne tiens pas debout, mon pauvre gobu !

Ben j'espère bien ! T'imagines un peu, si c'était VRAI ? On frémit rien que d'y penser. Heureusement des horreurs pareilles sont impossibles dans la réalité. Ou pas ?...

Invité Mar 27 Nov 2012 - 14:11

Tiens, mais je n'avais pas commenté BM !
BM: Ollé, les consignes ! Mais quel chouette texte ! J'aime ton Monsieur Wartermann ( quand on écrit un personnage il meurt ? Heureusement que je ne fais que de la fiction !)opposé au bonhomme arc-en-ciel ( il aurait dû tendre son hamac coloré sous le malheureux couvreur, je trouve, il a manqué de présence d'esprit !)
Et puis ce retour à la réalité avec des personnages seulement humains, qui tentent d'apprivoiser l'indicible de la perte avec cette broderie autour... Un vraiment beau texte, Bertrand, qui m'a fait penser à Garcia Marquez ( mon idole !)

Invité Mar 27 Nov 2012 - 14:12

Watermann ! J'ai les doigts qui bégaient !

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