Camarade
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Annie
Frédéric Prunier
Albert-Robert
Ariel
Lyra will
Rêvelin
Tristan
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Camarade
travaillé. travaillé au plus lourd, au plus terne vacillant pourtant, travaillé ton pas leste lourd travaillé aux oripeaux vacillants de, camarade, ces jours travaillés. ces jours travaillés le visage buriné (ton) par tant et tant et tant de. le visage (ton) qui, nuit après nuit, muqueuse après muqueuse, par tant et tant et tant, ouvert, jour, brise jour, brisé travaillé au corps à corps transfuge qui le visage sans miroir qui. dans un cheminement lourd, une passerelle du. ton visage, a la consistance blêmisée du sable que tu. marteau, pioche, pelle, camarade à te buriner la vie sans cesse à te.
***
ton cheminement lourd, au plus profond (é)ternise vacillant ta. répétition action réaction au silence du jour qui. dans le sang, dans la sueur camarade marche vers. la fin et son commencement qui chaque matin blêmise (sang, sueur). tu es sang. tu es sueur. tu es sperme. tu es boue pelletées après pelletées. tu es ton propre geste à chaque instant (re)commencé ton propre geste. s’anéantit dans. s’anéantit pour.
***
désarticulé, désarticulé puis. articulé au semblant de corps (bras, jambe, tête, sang), au semblant de l’aube membrane désole, dès l’aube, au semble la fatigue semble des branches, branchis, feuillages de, semble ton origami (feuillages, treillages, déracine, enduit) d’attente semble camarade, attenter. de ta tête à l’outil attenter, un pas un seul, de l’origami vers, il n’y a pas et ce geste que tu et ce pas arc-bouté.
***
vers l’attente et l’usure, vers l’attente cartilages sans fin de. l’usure la guerre sans fin car. oui. camarade. ta vie est une guerre, contre toi-même, salariée, chronométrée, rentabilisée pour. une guerre qui. au silence des corbeaux te courbe. te plie. te ressasse. t’use au jamais. jamais. jamais. ja. mais.
***
doute. creuse. éponge ton front nu. les scories restent. nidifient ton corps reste. ouvré, ouvrable, ouvert au grand jamais (du/de la pelle, pioche, marteau-piqueur, convoyeur).
***
flexibilise ta fatigue à la glaire de la nuit tombe, au sol, au sol au grand jamais toujours la nuit au sol tombe. tes propres barrières au couchant mucus de ton corps suinte la fatigue suinte des. jours et des jours suintent sous le plomb (de) et l’air solirigidifié des poumons des muscles des. murs, dressés, murs, au sol par la main même au bout de corps à bout de souffle couchant partage le jamais (temps, possibilité, fuite, espoir), au grand jamais camarade.
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ton cheminement lourd, au plus profond (é)ternise vacillant ta. répétition action réaction au silence du jour qui. dans le sang, dans la sueur camarade marche vers. la fin et son commencement qui chaque matin blêmise (sang, sueur). tu es sang. tu es sueur. tu es sperme. tu es boue pelletées après pelletées. tu es ton propre geste à chaque instant (re)commencé ton propre geste. s’anéantit dans. s’anéantit pour.
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désarticulé, désarticulé puis. articulé au semblant de corps (bras, jambe, tête, sang), au semblant de l’aube membrane désole, dès l’aube, au semble la fatigue semble des branches, branchis, feuillages de, semble ton origami (feuillages, treillages, déracine, enduit) d’attente semble camarade, attenter. de ta tête à l’outil attenter, un pas un seul, de l’origami vers, il n’y a pas et ce geste que tu et ce pas arc-bouté.
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vers l’attente et l’usure, vers l’attente cartilages sans fin de. l’usure la guerre sans fin car. oui. camarade. ta vie est une guerre, contre toi-même, salariée, chronométrée, rentabilisée pour. une guerre qui. au silence des corbeaux te courbe. te plie. te ressasse. t’use au jamais. jamais. jamais. ja. mais.
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doute. creuse. éponge ton front nu. les scories restent. nidifient ton corps reste. ouvré, ouvrable, ouvert au grand jamais (du/de la pelle, pioche, marteau-piqueur, convoyeur).
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flexibilise ta fatigue à la glaire de la nuit tombe, au sol, au sol au grand jamais toujours la nuit au sol tombe. tes propres barrières au couchant mucus de ton corps suinte la fatigue suinte des. jours et des jours suintent sous le plomb (de) et l’air solirigidifié des poumons des muscles des. murs, dressés, murs, au sol par la main même au bout de corps à bout de souffle couchant partage le jamais (temps, possibilité, fuite, espoir), au grand jamais camarade.
Re: Camarade
J'aime le fond, beaucoup.
Ton texte me fait forcément penser à " travailler encore " et aux " mains d'or " de Bernard Lavilliers.
Je n'aime pas la forme. Cet excès de bégaiement...
Ton texte me fait forcément penser à " travailler encore " et aux " mains d'or " de Bernard Lavilliers.
Je n'aime pas la forme. Cet excès de bégaiement...
Invité- Invité
Re: Camarade
Touché. Je dirais de plein fouet...
Bien la diction, bien cette espèce de mécanique.
Je suis presque gêné au contraire des quelques mots un peu longs, un peu fluides (les "...bilisé"),
qui cassent le côté implacable.
Pilonné, vraiment...
Bien la diction, bien cette espèce de mécanique.
Je suis presque gêné au contraire des quelques mots un peu longs, un peu fluides (les "...bilisé"),
qui cassent le côté implacable.
Pilonné, vraiment...
Ariel- Nombre de messages : 160
Age : 68
Localisation : Finistère, ascendant CévennE
Date d'inscription : 03/10/2011
Re: Camarade
En simple lecture, on ressent la trépidation du marteau-piqueur.
Slamé avec (ou sans) un fond sonore adéquat, ce doit être impressionnant.
Bravo.
Slamé avec (ou sans) un fond sonore adéquat, ce doit être impressionnant.
Bravo.
Invité- Invité
Camarade
Je suis avec toi pour ce qui est du sens, mais je suis allergique à cette façon de l'exprimer. Question de génération, peut-être ?
Albert-Robert
Albert-Robert
Albert-Robert- Nombre de messages : 492
Age : 81
Localisation : Drôme
Date d'inscription : 21/04/2012
Re: Camarade
Je l'avais lu hier, sans parvenir à identifier le malaise. Je repasse ce matin et j'avoue les autres commentaires me donnent un peu une grille de lecture.
Le parti d'inverser les tournures, de hacher le propos résonne bien comme cette machine broyeuse d'homme. Cependant j'en suis gênée, j'avoue. Comme si l'auteur en "faisait trop".
Bref, je ne suis pas indifférente, c'est sûr.
Le parti d'inverser les tournures, de hacher le propos résonne bien comme cette machine broyeuse d'homme. Cependant j'en suis gênée, j'avoue. Comme si l'auteur en "faisait trop".
Bref, je ne suis pas indifférente, c'est sûr.
Invité- Invité
Re: Camarade
tu as juste oublié camarade
que celui dont tu parles
est esclave autre part
ici, l'horreur est une mangeoire
que pour rien au monde camarade ils ne veulent quitter
toujours plus de foin, oui, mais toujours à l'étable
"Domestiques de tous pays, Osez, créez votre boite !"
hahaha !
(j'espère cher Tristan, que vous avez de l'humour.
En ce moment, je m'entraîne, à écrire un roman...)
que celui dont tu parles
est esclave autre part
ici, l'horreur est une mangeoire
que pour rien au monde camarade ils ne veulent quitter
toujours plus de foin, oui, mais toujours à l'étable
"Domestiques de tous pays, Osez, créez votre boite !"
hahaha !
(j'espère cher Tristan, que vous avez de l'humour.
En ce moment, je m'entraîne, à écrire un roman...)
Re: Camarade
Le camarade et la camarde au bout du parcours. Un texte aux accents martelés et militants, c'est sûr que ça fonctionne pour fusiller le moral. Parce que ça sonne si vrai.
Invité- Invité
Camarade
Très fort; la forme heurte, me heurte, délibérément.
Vu qu'il est difficile d'apprécier correctement toutes les transgressions grammaticales,
-- un exemple:
"ton corps suinte la fatigue suinte des. jours et des jours suintent sous le plomb"
pourquoi le point après des? --
je vous accorde tout et m'incline.
Le résultat est tellement convaincant.
Vu qu'il est difficile d'apprécier correctement toutes les transgressions grammaticales,
-- un exemple:
"ton corps suinte la fatigue suinte des. jours et des jours suintent sous le plomb"
pourquoi le point après des? --
je vous accorde tout et m'incline.
Le résultat est tellement convaincant.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Camarade
Camarade si on te donne un fusil ...
Oui, bon, enfin ... ça heurte peut-être, mais est-ce que ça signifie ou poétise pour autant ?
Je dois encore y réfléchir, mais j'ai bien peur que cela ne reflète rien (du moins pour moi).
Oui, bon, enfin ... ça heurte peut-être, mais est-ce que ça signifie ou poétise pour autant ?
Je dois encore y réfléchir, mais j'ai bien peur que cela ne reflète rien (du moins pour moi).
Invité- Invité
Re: Camarade
Pour moi c'est un bon travail sur le rythme, une scansion, une sorte de slamage mimétisant. Quelque part cela se rapproche d'une partition de percus, avec ses silences, ses pauses, ses accélérations, ses sons lourds etc., une partition du souffle. Mais de poésie je n'en sens pas car le sens, le rythme et les images sont trop explosées, disjointes. Cela sent trop la "performance".
Re: Camarade
C'est vraiment très curieux... ton rythme je le suis toutes ces répétions aussi. La forme sert le fond merveilleusement. En tout cas moi ça me cause. Vraiment.
Re: Camarade
Le persil haché, est-ce encore du persil?
...sans blague.
Texte fort pour moi aussi, qui emporte non par lyrisme mais par effraction.
Bien sûr, ce procédé (style?)ne conviendrait pas pour certaines thématiques...Quoique! essaie pour voir?
...sans blague.
Texte fort pour moi aussi, qui emporte non par lyrisme mais par effraction.
Bien sûr, ce procédé (style?)ne conviendrait pas pour certaines thématiques...Quoique! essaie pour voir?
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Camarade
je m'abonne à la lecture de Tristan.
j'aime beaucoup ce procédé.
bravo.
(j'espère pouvoir faire plus tard des commentaires moins...plus...explicites, ce soir je suis moins en voix que d'habitude)
j'aime beaucoup ce procédé.
bravo.
(j'espère pouvoir faire plus tard des commentaires moins...plus...explicites, ce soir je suis moins en voix que d'habitude)
Invité- Invité
Re: Camarade
Ah oui, tu l'as écrit il y a déjà quelques temps celui-là. N'empêche, Rêvelin dit vrai en parlant de maturité. Comparé à des poèmes antérieures où l'écriture était parfois très torturée, ici ton rythme est beaucoup plus juste, on ressent la maîtrise, la musique est belle. Vraiment il y a du mieux, et ça envoie.
C'est drôle, ne connaissant pas ta voix, je me le suis lu avec en tête celle de Gherasim Luca, et ça rend plutôt très bien.
C'est drôle, ne connaissant pas ta voix, je me le suis lu avec en tête celle de Gherasim Luca, et ça rend plutôt très bien.
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 33
Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
Re: Camarade
Est-ce une poésie ? si oui je ne vais pas tarder à rendre mon uniforme de lyceen Alexandrin . bon je blague .
Invité- Invité
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