Haine ordinaire
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Marvejols
Loreena Ruin
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Haine ordinaire
C’était le mot poussière
les mains froides la tête ouverte
Tout ce vide
Fallait-il le remplir ?
***
On raconte qu’elle combattait l’invisible
Ses yeux suintaient l’ombre
recroquevillée en dedans
et son corps gémissait
de plaisir et de haine
Quelqu’un là-haut hurlait
que ça s’arrête.
***
Obsession de ces paroles
trop tôt entendues
et de ces images
imposées sans relâche
Pénétration de l’esprit et du corps
Se rendre compte un matin
au milieu des mots déplacés
qu’on a perdu l’innocence —
***
Je te regarde
et en toi reconnaît
le monstre
qui chaque jour
agresse mes pensées :
Tu es l’aigreur de mon langage
et la négation de tout désir
(Je te déshabille
pour mieux haïr tes formes)
Les yeux fermés encore je te vois
et chaque jour
ta violence
m’obsède davantage —
***
Pardonne-moi
comme je te pardonne
Tu es la tentation qui répugne
Laisses-moi
Je voudrais délivrer ma chair
en accouchant de toi.
Loreena Ruin- Nombre de messages : 1071
Age : 35
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008
Re: Haine ordinaire
Une sorte de corps à corps contre une sorte de démon, voilà l'impression que me laisse ce texte. Qui a par moments des accents de roman policier (par ex. Quelqu’un là-haut hurlait / que ça s’arrête), qui mêle de la prose narrative à des fragments poétiques ou "imageants".
Quelques faiblesses toutefois (mis à part l'orthogaffe de en toi reconnaiS ou LaissE-moi , principalement à :
de même à
Une petite hésitation sur Qui répugne, le verbe me semblant défaillant: le verbe ne me paraît admettre que Répugner A. La tentation devrait donc Répugner à, or or je perçois le sens de "qui est répugnante"... Il y a sans doute eu attraction (fatale) avec "rechigne".
En revanche un très bon point pour ma part à :
.............Marvejols
Quelques faiblesses toutefois (mis à part l'orthogaffe de en toi reconnaiS ou LaissE-moi , principalement à :
où l'association directe vide/rempli me paraît a-poétique (lieu commun)Tout ce vide
Fallait-il le remplir ?
de même à
où l'idée gagnerait à être "imagiquement" travaillée et non pas aussi directe.Pénétration de l’esprit et du corps
Une petite hésitation sur Qui répugne, le verbe me semblant défaillant: le verbe ne me paraît admettre que Répugner A. La tentation devrait donc Répugner à, or or je perçois le sens de "qui est répugnante"... Il y a sans doute eu attraction (fatale) avec "rechigne".
En revanche un très bon point pour ma part à :
Loreena Ruin a écrit:Tu es l’aigreur de mon langage
.............Marvejols
Re: Haine ordinaire
J'aime cette violence, cette tension, cette vigilance dans l'écriture et le propos
plutôt qu'un polar, je vois une relation majeure, une relation fondatrice, dure et obsédante.
et j'aime
plutôt qu'un polar, je vois une relation majeure, une relation fondatrice, dure et obsédante.
et j'aime
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Haine ordinaire
beau zoom de votre intérieur
j'ai envie de vous prendre par la main
et de vous faire rire, pour mieux encore, que votre plaisir, soit d'écrire
bonne journée
j'ai envie de vous prendre par la main
et de vous faire rire, pour mieux encore, que votre plaisir, soit d'écrire
bonne journée
Re: Haine ordinaire
Frédéric Prunier a écrit:beau zoom de votre intérieur
j'ai envie de vous prendre par la main
et de vous faire rire, pour mieux encore, que votre plaisir, soit d'écrire
bonne journée
je ne résiste pas...
J'ai envie de vous prendre
Par la main
Et de vous faire
Rire
Pour que votre plaisir soit
Mieux encore à décrire
Re: Haine ordinaire
Quand les démons obsèdent, il faut regarder vers le bleu du ciel...
gaeli- Nombre de messages : 417
Age : 78
Date d'inscription : 21/05/2011
Re: Haine ordinaire
Un rai de lumière subrepticement éclaire les pentes intérieures , l'envers du miroir...
Tes mots nous guident subtilement du "elle" au "je" , en passant par le "on", tant et si bien que l'on est pris dans la toile, et qu'on se sent presque concerné à la fin du poème !
Une très belle mise en scène du trouble provoqué par la limite floue entre haine et passion.
J'ai aimé descendre avec toi.
Tes mots nous guident subtilement du "elle" au "je" , en passant par le "on", tant et si bien que l'on est pris dans la toile, et qu'on se sent presque concerné à la fin du poème !
Une très belle mise en scène du trouble provoqué par la limite floue entre haine et passion.
J'ai aimé descendre avec toi.
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Haine ordinaire
Polixène a écrit:J'ai aimé descendre avec toi.
Oui, c'est la descente aux envers...
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