Après la haine
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Rebecca
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CROISIC
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Après la haine
Tant d’années ont passées.
Je ne sens plus l’homme,
seul le jardinier est visible.
Il va mourir. Je le sais.
Le bleu de ses yeux a fané,
il a rejoint le bleu usé de son habit de coutil.
Son visage habituellement hâlé
se rapproche du rose précieux et désuet
des bouquets que sa femme affectionne.
L’odeur puissante de sa sueur
s’est muée en une senteur
qui rappelle les fruits
dont le sucre s’échappe
par les flétrissures de l’oubli.
Je constate.
Pas d’apitoiement.
Bientôt son épouse
couchera une dernière fois,
après l’avoir reprisé et repassé,
le vieil habit délavé,
dans l’armoire en noyer.
Aucun secret ne s’échappera
ni des poches de l’habit,
ni du meuble ciré,
ni de la bouche de la veuve.
Le drap glacé de sa couche couvrira son visage
et ses yeux cesseront
de quémander l'impossible pardon.
Mon regard alors apaisé
se détournera de ce chemin sans issue.
Je ne sens plus l’homme,
seul le jardinier est visible.
Il va mourir. Je le sais.
Le bleu de ses yeux a fané,
il a rejoint le bleu usé de son habit de coutil.
Son visage habituellement hâlé
se rapproche du rose précieux et désuet
des bouquets que sa femme affectionne.
L’odeur puissante de sa sueur
s’est muée en une senteur
qui rappelle les fruits
dont le sucre s’échappe
par les flétrissures de l’oubli.
Je constate.
Pas d’apitoiement.
Bientôt son épouse
couchera une dernière fois,
après l’avoir reprisé et repassé,
le vieil habit délavé,
dans l’armoire en noyer.
Aucun secret ne s’échappera
ni des poches de l’habit,
ni du meuble ciré,
ni de la bouche de la veuve.
Le drap glacé de sa couche couvrira son visage
et ses yeux cesseront
de quémander l'impossible pardon.
Mon regard alors apaisé
se détournera de ce chemin sans issue.
Re: Après la haine
Oh, Nine ! Bouleversant pour qui a lu "La petite porte".
Cet écrit au parfum de rédemption est touchant.
"Aucun secret ne s'échappera ni des poches de l'habit, ni du meuble ciré, ni de la bouche de la veuve." Elle savait donc ?
Je gage que pour toi mettre sur papier les sentiments qui à présent t'animent, a dû être un soulagement.
Et c'est si bien dit, si bien écrit. Merci pour l'émotion partagée.
Cet écrit au parfum de rédemption est touchant.
"Aucun secret ne s'échappera ni des poches de l'habit, ni du meuble ciré, ni de la bouche de la veuve." Elle savait donc ?
Je gage que pour toi mettre sur papier les sentiments qui à présent t'animent, a dû être un soulagement.
Et c'est si bien dit, si bien écrit. Merci pour l'émotion partagée.
Invité- Invité
Re: Après la haine
Et la veuve sait.
C'est remuant avec sobriété. Pas d'effets ni de tralala. Pourtant il émeut.
C'est remuant avec sobriété. Pas d'effets ni de tralala. Pourtant il émeut.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Après la haine
Je ne connais pas le secret de ce poème, mais l'important drame qui se dévoile sous les mots est très prenant, si intense...
misschocolat- Nombre de messages : 60
Age : 69
Localisation : en pays féerique
Date d'inscription : 03/08/2010
Re: Après la haine
il émeu, moi aussi.
Bon sans rire :
Personne ne connait le secret de l'homme au bleu, parce que l'histoire est narrée par la victime, et qu'elle est avare de la réalité des autres, l'important étant qu'on la pleure, plaigne, console. J'en aurais bien repris quelques tartines, je regrette un peu cette fin. D'un autre coté, ce n'est pas plus mal, l'auteur a créé un mythe, genre l'affreux, qui peut éventuellement servir pour un script de film d'épouvante, ou mieux un thriller ! Bon, le thème est usé ( Texas Chainsaw,, Wolf's creek, et plus récemment dans les films français : Haute-tension) mais la manière dont Croisic a rafraîchi le genre, avec une vision plus intimiste, vaut le détour. C'est ça , la littérature.
Qui sait ? peut-être un jour, un cinéaste passera et en achètera les droits pour en faire une adaptation :-)
imaginez un peu : l'homme au bleu dans les hautes herbes d'Arielle. Tourné par Jeunet,
produit par Ridley Scott. Ou pourquoi pas Lynch, carrément ?
Je peux vous garantir qu' Hannibal Lecter peux prendre sa retraite à 40 ans.
Bon sans rire :
Personne ne connait le secret de l'homme au bleu, parce que l'histoire est narrée par la victime, et qu'elle est avare de la réalité des autres, l'important étant qu'on la pleure, plaigne, console. J'en aurais bien repris quelques tartines, je regrette un peu cette fin. D'un autre coté, ce n'est pas plus mal, l'auteur a créé un mythe, genre l'affreux, qui peut éventuellement servir pour un script de film d'épouvante, ou mieux un thriller ! Bon, le thème est usé ( Texas Chainsaw,, Wolf's creek, et plus récemment dans les films français : Haute-tension) mais la manière dont Croisic a rafraîchi le genre, avec une vision plus intimiste, vaut le détour. C'est ça , la littérature.
Qui sait ? peut-être un jour, un cinéaste passera et en achètera les droits pour en faire une adaptation :-)
imaginez un peu : l'homme au bleu dans les hautes herbes d'Arielle. Tourné par Jeunet,
produit par Ridley Scott. Ou pourquoi pas Lynch, carrément ?
Je peux vous garantir qu' Hannibal Lecter peux prendre sa retraite à 40 ans.
Invité- Invité
Re: Après la haine
Je suis bouleversée.
Est-ce la réalité qui est mienne en ce moment ? Sont-ce vos commentaires ?
Embellie & Silène : la future veuve sait depuis 20 ans, c'était trop lourd pour le jardinier ; il a vidé sa brouette.
Misschocolat : allez dans le catalogue.
Non Panda, je ne me plains jamais, je veux juste témoigner. J'avais prévu une fin du genre : qui vais-je haïr maintenant ? Celle-ci est mieux non ?
C'est chouette vos prédictions cinématographiques... dommage que je ne puisse plus tenir le rôle de la victime.
Est-ce la réalité qui est mienne en ce moment ? Sont-ce vos commentaires ?
Embellie & Silène : la future veuve sait depuis 20 ans, c'était trop lourd pour le jardinier ; il a vidé sa brouette.
Misschocolat : allez dans le catalogue.
Non Panda, je ne me plains jamais, je veux juste témoigner. J'avais prévu une fin du genre : qui vais-je haïr maintenant ? Celle-ci est mieux non ?
C'est chouette vos prédictions cinématographiques... dommage que je ne puisse plus tenir le rôle de la victime.
Re: Après la haine
Je n'ai pas de mal à comprendre. J'ai bien suivi cette affaire, contrairement aux apparences.
Invité- Invité
Re: Après la haine
Pfiou ... Ce n'est pas léger. Et indissociable en effet de ce texte dont beaucoup se souviennent. Je pourrais reprocher le côté factuel, la distance d'avec le sujet, mais tu as prévu, tu as devancé la réaction, le dessein est clair :
Je constate.
Pas d’apitoiement.
La fin me fait l'effet d'un irrémissible couperet.
Je constate.
Pas d’apitoiement.
La fin me fait l'effet d'un irrémissible couperet.
Invité- Invité
Re: Après la haine
Croisic, je n'étais pas intervenue sur ton texte "l'homme en bleu" que je viens de relire, l'émotion l'emportant sur tout jugement littéraire quel qu'il soit. Je me contenterai de te dire que j'ai lu et apprécié le ton sans fioritures ni apitoiement de ton témoignage.
Re: Après la haine
Même sans avoir lu le texte précédent, ce poème dit l'essentiel, avec le recul qui permet d'en écrire un poème. Les choses sont dites de façon très sobre.
Il reste toujours des traces d'une rencontre précoce avec la sexualité (le désir monstrueux que l'agresseur n'a pas su maîtriser)...je ne pense pas que la mort soit suffisante pour enfouir plus profond dans sa mémoire un tel souvenir. Je ne pense pas...Toutes nos histoires, nos rencontres font parti de nous, nous construisent (ou nous nous construisons malgré elles - et cela change la matière de notre être, de nos pensées, de notre approche au monde). Désolée, je ne dis rien de nouveau, mais te lire, et lire les commentaires, m'a permis de comprendre quelque chose.
Merci de témoigner, au mieux que tu peux à l'époque actuelle.
Il reste toujours des traces d'une rencontre précoce avec la sexualité (le désir monstrueux que l'agresseur n'a pas su maîtriser)...je ne pense pas que la mort soit suffisante pour enfouir plus profond dans sa mémoire un tel souvenir. Je ne pense pas...Toutes nos histoires, nos rencontres font parti de nous, nous construisent (ou nous nous construisons malgré elles - et cela change la matière de notre être, de nos pensées, de notre approche au monde). Désolée, je ne dis rien de nouveau, mais te lire, et lire les commentaires, m'a permis de comprendre quelque chose.
Merci de témoigner, au mieux que tu peux à l'époque actuelle.
Carmen P.- Nombre de messages : 537
Age : 70
Localisation : Ouest
Date d'inscription : 23/04/2010
Re: Après la haine
C'est sobre remarquablement écrit et ça véhicule de fortes émotions.
La vie passée par l'alambic de l'écriture. Jolie macération !
La vie passée par l'alambic de l'écriture. Jolie macération !
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Après la haine
Sur le titre passons...
J'aurais plutôt vu Après, et la haine.
L’odeur puissante de sa sueur
s’est muée en une senteur
qui rappelle les fruits
dont le sucre s’échappe
par les flétrissures de l’oubli.
Sent le chacal mais c'est super bon.
Des odeurs me remontent.
Est-ce une légende, un rejet (des fois je cours à l'hosto, suivi because ma réimplantation de cerveau ) mais il se disait qu'une fois l'an les trois évêques de la Charente, de la Dordogne, de la Haute-Vienne, bénissaient (Oui-Oui) sur un point précis de la Tardoire ?
Toujours utile de faire des coms merdeux à des textes qui le valent.
BIEN.
Ou à toi. Tu jugeras utile.
J'aurais plutôt vu Après, et la haine.
L’odeur puissante de sa sueur
s’est muée en une senteur
qui rappelle les fruits
dont le sucre s’échappe
par les flétrissures de l’oubli.
Sent le chacal mais c'est super bon.
Des odeurs me remontent.
Est-ce une légende, un rejet (des fois je cours à l'hosto, suivi because ma réimplantation de cerveau ) mais il se disait qu'une fois l'an les trois évêques de la Charente, de la Dordogne, de la Haute-Vienne, bénissaient (Oui-Oui) sur un point précis de la Tardoire ?
Toujours utile de faire des coms merdeux à des textes qui le valent.
BIEN.
Ou à toi. Tu jugeras utile.
Re: Après la haine
Je n'ai pas besoin de connaitre le drame pour en ressentir la pression et la force, Je l'ai eue avec les mots écrits ici, l'émotion et le mystère me suffisent pour l'instant, mais j'irai peut-être lire un jour l'homme en bleu...
misschocolat- Nombre de messages : 60
Age : 69
Localisation : en pays féerique
Date d'inscription : 03/08/2010
Re: Après la haine
Je crois que le titre exact est "La petite porte", et cela mérite vraiment d'être lu.
Invité- Invité
Re: Après la haine
C'est superbe, Croisic, vraiment.
Je ne vois pas quoi dire sans prendre le risque de troubler la beauté du texte mais si petite chipoterie je devais tout de même émettre, cela serait sur la forme. Le découpage ne me paraît pas tout le temps équilibré ou en adéquation avec ce que tu racontes. Ce n'est pas une question de disposition mais de hachures pas tout le temps placées au bon endroit.
C'est tout.
Je ne vois pas quoi dire sans prendre le risque de troubler la beauté du texte mais si petite chipoterie je devais tout de même émettre, cela serait sur la forme. Le découpage ne me paraît pas tout le temps équilibré ou en adéquation avec ce que tu racontes. Ce n'est pas une question de disposition mais de hachures pas tout le temps placées au bon endroit.
C'est tout.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Après la haine
Je ne peux qu'appuyer la remarque de Sahkti...
"Le découpage ne me paraît pas tout le temps équilibré ou en adéquation avec ce que tu racontes."
Le jeu des pronoms personnels (« Je », « Il ») appuie sur la mise à distance temporelle constatée dans le rapport à l'autre (marqueur de durée : « tant d'années », qui laisse planer l'ombre de l'enfance, verbes au passé composé soulignant le vieillissement : « a fané », « s'est muée », métaphore : « les flétrissures de l'oubli »). La double qualification instituée par la locutrice dans la désignation («l'homme », « le jardinier ») signale une fracture dans l'identité, à l'image d'une double personnalité. Le regard porté disqualifie le premier terme (métaphore à caractère inquiétant laissant deviner l'insupportable, l'odieuse violence d'un traumatisme subi : « la puissance de sa sueur ») et requalifie le second (connotations sensorielles empreintes d'une certaine délicatesse : « senteur », « rose précieux et désuet », « bouquets »), instituant une forme d'apaisement dans une perception jusque-là enkystée. La gravité irrémissible d'un comportement ayant porté atteinte à l'intégrité physique de la locutrice est confirmée au lecteur par l'expression(« quémander / l'impossible pardon »). Le regard se veut clinique, dépourvu de toute épaisseur de pathos (phrases verbales réduites à l'essentiel : « Je le sais. », « Je constate. », phrase nominale tout aussi laconique : « Pas d'apitoiement. »). La gradation anaphorique (« ni des poches de l'habit, / ni du meuble ciré, ni de la bouche de la veuve ») révèle la complicité muette, silencieuse, d'un troisième individu (groupes nominaux : « son épouse », « la veuve »). L'utilisation du futur (« Il va mourir », « couchera », « ne s'échappera », « couvrira », « cesseront », « se détournera ») met en lumière un rapport au temps qui se desserre de l'étau de la sclérose, qui va se pacifiant. Par la chronique de cette mort annoncée, la locutrice se met en situation de dépasser l'événement, de le placer derrière elle, s'affranchissant, ainsi, par anticipation, d'une partie non négligeable de son poids.
Merci pour ce partage !
"Le découpage ne me paraît pas tout le temps équilibré ou en adéquation avec ce que tu racontes."
Le jeu des pronoms personnels (« Je », « Il ») appuie sur la mise à distance temporelle constatée dans le rapport à l'autre (marqueur de durée : « tant d'années », qui laisse planer l'ombre de l'enfance, verbes au passé composé soulignant le vieillissement : « a fané », « s'est muée », métaphore : « les flétrissures de l'oubli »). La double qualification instituée par la locutrice dans la désignation («l'homme », « le jardinier ») signale une fracture dans l'identité, à l'image d'une double personnalité. Le regard porté disqualifie le premier terme (métaphore à caractère inquiétant laissant deviner l'insupportable, l'odieuse violence d'un traumatisme subi : « la puissance de sa sueur ») et requalifie le second (connotations sensorielles empreintes d'une certaine délicatesse : « senteur », « rose précieux et désuet », « bouquets »), instituant une forme d'apaisement dans une perception jusque-là enkystée. La gravité irrémissible d'un comportement ayant porté atteinte à l'intégrité physique de la locutrice est confirmée au lecteur par l'expression(« quémander / l'impossible pardon »). Le regard se veut clinique, dépourvu de toute épaisseur de pathos (phrases verbales réduites à l'essentiel : « Je le sais. », « Je constate. », phrase nominale tout aussi laconique : « Pas d'apitoiement. »). La gradation anaphorique (« ni des poches de l'habit, / ni du meuble ciré, ni de la bouche de la veuve ») révèle la complicité muette, silencieuse, d'un troisième individu (groupes nominaux : « son épouse », « la veuve »). L'utilisation du futur (« Il va mourir », « couchera », « ne s'échappera », « couvrira », « cesseront », « se détournera ») met en lumière un rapport au temps qui se desserre de l'étau de la sclérose, qui va se pacifiant. Par la chronique de cette mort annoncée, la locutrice se met en situation de dépasser l'événement, de le placer derrière elle, s'affranchissant, ainsi, par anticipation, d'une partie non négligeable de son poids.
Merci pour ce partage !
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 59
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: Après la haine
Je ne sais pas ce qui a fait que ce texte ancien remonte jusqu'ici mais j'en suis ravie.
C'est un texte vraiment prenant, qui véhicule une ambiance de tristesse intrigante. Et tout cela avec un choix de mots qui ne laisse rien au hasard. Bref, texte unique en son genre et qui ne m'a pas laissé indifférente, merci croisic.
C'est un texte vraiment prenant, qui véhicule une ambiance de tristesse intrigante. Et tout cela avec un choix de mots qui ne laisse rien au hasard. Bref, texte unique en son genre et qui ne m'a pas laissé indifférente, merci croisic.
isa- Nombre de messages : 559
Age : 33
Localisation : Elbonerg
Date d'inscription : 08/04/2009
Re: Après la haine
CROISIC est comme une soeur d'écriture, je la sens dans ma chair, dans mon cœur, elle est toujours présente à mes côtés et je relis, parfois, certains de ces textes, avec plaisir, avec douleur... mais les commenter, je ne peux pas.
Trop près du rasoir...
Enfin, pas maintenant...
pas tout de suite...
faut le temps...
de l'amortissement.
Tu as eu raison de faire remonter ce texte jfmoods, merci,
pour elle,
et pour tous ceux qui ne connaissent pas son oeuvre.
Trop près du rasoir...
Enfin, pas maintenant...
pas tout de suite...
faut le temps...
de l'amortissement.
Tu as eu raison de faire remonter ce texte jfmoods, merci,
pour elle,
et pour tous ceux qui ne connaissent pas son oeuvre.
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Après la haine
Pussicat a écrit:... certains de ses textes,
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
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