Novembre à Aubange
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Novembre à Aubange
NOVEMBRE A AUBANGE
Ma fenêtre découpe un haïku gris sur l’automne. Un ciel d’ardoise, trois câbles noirs luisants de pluie, un platane émacié que courbe le vent. Ses feuilles mortes roussissent le caniveau. En face, passé le square où un chômeur transi vieillit sur un banc, une librairie à l’abri de laquelle deux dames sérieuses et bien coiffées vendent des billets de lotos, des confiseries et des rafraîchissements, parfois des gazettes. Au coin de la rue, un abri de fer attend on ne sait quel attelage. Ses vitres sont cassées. En face, aussi, la plus belle maison de la rue. Elle appartient à l’entrepreneur des pompes funèbres, personnage débonnaire et bien nourri. Dans toute la force de l’âge : on enterre de bien meilleur cœur quand on n’a pas soi-même un pied dans la tombe. Son commerce ne désemplit pas ; sa demeure est la mieux fréquentée du village. On vient s’y faire inhumer de loin. Au moins d’Athus, qui ne se trouve pas à moins de deux kilomètres. Peut être même deux et demi. Il faut faire un mort sacrément vaillant pour s’aller faire mettre en terre à deux kilomètres et demi de chez soi !
On ignore à quoi ce phénomène est dû. Il doit y avoir dans l’air environnant un je ne sais quoi de propice aux corbillards, aux messieurs barbus en complets de deuil, aux couronnes de chrysanthèmes, au latin de messe, au catafalque, au solennel pour tout dire. Le cimetière jouxte l’église, qui fait face au funérarium. Le mort n’a plus à se fatiguer. Monsieur le Curé non plus. Il n’a pas que ça à faire : un mariage et deux autres enterrements dans l’après-midi. La noce croise le cortège funéraire. On se salue mutuellement, on échange condoléances et vœux de bonheur. La Mort mène trois coups à un. Score honorable : généralement la Mort gagne à tous les coups. L’entrepreneur des pompes funèbres ne s’en plaint pas. Il embrasse au passage les jeunes mariés avec un aplomb de futur propriétaire. Leur souhaite une existence agréable et de beaux enfants. Il n’est pas pressé. Il mise sur le long terme, le temps joue pour lui. Et puis sait-on jamais ? Les routes sont si peu sûres. Les enfants si imprudents. La vie est si peu de choses. Il jette un œil sur sa maison et songe qu’une deuxième aile en pierre de taille ne nuirait pas à la symétrie de l’édifice.
Un de mes condisciples du lycée a embrassé semblable carrière. Il n’affichait pas de telles ambitions à l’époque. Ce n’est pas une vocation qui vous tombe dessus comme ça. A quinze ans, on ambitionne plutôt de prendre des bastilles, conduire des locomotives, épouser une danseuse étoile, fumer du haschisch, que sais-je, tirer la queue du chat. Pas d’inhumer son prochain. Ca ne vient que plus tard. Lorsqu’on on a hérité de l’entreprise de pompes funèbres familiale. On se met à apprécier le noir. On a des tendresses coupables pour les marchandes de fleurs. On se surprend à considérer le passant d’un autre œil. Nous sommes tombés fortuitement l’un sur l’autre au cimetière du Père-Lachaise. J’enterrais un proche, lui un client. Il s’est félicité de l’heureux hasard – ce sont ses propres termes ! – qui nous remettait en présence dans cette nécropole. Il y voyait comme un présage. Je n’ai pas osé lui demander de quoi.
Nous nous sommes revus quelques fois ; il m’a convié à souper dans sa grande maison bourgeoise aux penderies pleines de cercueils. Empilés comme des sardines, jusqu’au plafond. En chêne massif, munis de poignées en argent ciselé. Des cercueils de rentier. Ou d’épicier chinois. Rien n’est trop magnifique pour la dépouille de l’épicier chinois ; il s’endette dès l’âge de vingt ans pour s’offrir le sarcophage de ses rêves. Mais chêne massif et argent ciselé ou pas, ça n’était plus ça entre lui et moi. Je ne reconnaissais pas le jeune écervelé épouseur de danseuse étoile qui tirait la queue du chat en fumant du haschisch dans ce monsieur chauve qui fumait des cigares de la Havane en costume de flanelle à rayures et avait marié la fille du sous-préfet. La rosette de la Légion d’Honneur clignotait à son revers. Un chronographe en or minutait impitoyablement sa journée. Il tenait pour la ponctualité en matière de funérailles ; un honnête homme ne saurait être en retard à ses obsèques, professait-il. Et il avait bien raison. On ne doit pas faire attendre la Mort, elle pourrait se fâcher.
Etrange souper. Le rôti était gras, la fille du sous-préfet dodue, les enfants solidement ligotés, mais il y avait dans l’ambiance un je ne sais quoi de funéraire qui gâchait le plaisir. Surtout quand on a servi la poularde demi-deuil. Accompagnée de pommes sous la cendre ! J’ai poliment pris congé quand il m’a invité avec bonhomie à visiter son caveau-témoin. Il ne tarissait pas d’éloges quant au confort des aménagements et à la magnificence de la décoration. Rien que du coussin de brocart et de la colonnette en porphyre. A godrons. Je n’ai rien contre le godron et la magnificence – qui s’en plaindrait ? – mais à tant faire, j’aime mieux en profiter chez moi. Vivre de mon vivant, en quelque sorte ; il n’y a que ça de vrai. Il m’a réinvité par la suite, mais j’ai prudemment décliné. Il m’en a fait reproche. Il commençait à se sentir des droits sur moi. Je me demande parfois où nous en serions si j’avais continué à fréquenter son logis…
Gobu
Ma fenêtre découpe un haïku gris sur l’automne. Un ciel d’ardoise, trois câbles noirs luisants de pluie, un platane émacié que courbe le vent. Ses feuilles mortes roussissent le caniveau. En face, passé le square où un chômeur transi vieillit sur un banc, une librairie à l’abri de laquelle deux dames sérieuses et bien coiffées vendent des billets de lotos, des confiseries et des rafraîchissements, parfois des gazettes. Au coin de la rue, un abri de fer attend on ne sait quel attelage. Ses vitres sont cassées. En face, aussi, la plus belle maison de la rue. Elle appartient à l’entrepreneur des pompes funèbres, personnage débonnaire et bien nourri. Dans toute la force de l’âge : on enterre de bien meilleur cœur quand on n’a pas soi-même un pied dans la tombe. Son commerce ne désemplit pas ; sa demeure est la mieux fréquentée du village. On vient s’y faire inhumer de loin. Au moins d’Athus, qui ne se trouve pas à moins de deux kilomètres. Peut être même deux et demi. Il faut faire un mort sacrément vaillant pour s’aller faire mettre en terre à deux kilomètres et demi de chez soi !
On ignore à quoi ce phénomène est dû. Il doit y avoir dans l’air environnant un je ne sais quoi de propice aux corbillards, aux messieurs barbus en complets de deuil, aux couronnes de chrysanthèmes, au latin de messe, au catafalque, au solennel pour tout dire. Le cimetière jouxte l’église, qui fait face au funérarium. Le mort n’a plus à se fatiguer. Monsieur le Curé non plus. Il n’a pas que ça à faire : un mariage et deux autres enterrements dans l’après-midi. La noce croise le cortège funéraire. On se salue mutuellement, on échange condoléances et vœux de bonheur. La Mort mène trois coups à un. Score honorable : généralement la Mort gagne à tous les coups. L’entrepreneur des pompes funèbres ne s’en plaint pas. Il embrasse au passage les jeunes mariés avec un aplomb de futur propriétaire. Leur souhaite une existence agréable et de beaux enfants. Il n’est pas pressé. Il mise sur le long terme, le temps joue pour lui. Et puis sait-on jamais ? Les routes sont si peu sûres. Les enfants si imprudents. La vie est si peu de choses. Il jette un œil sur sa maison et songe qu’une deuxième aile en pierre de taille ne nuirait pas à la symétrie de l’édifice.
Un de mes condisciples du lycée a embrassé semblable carrière. Il n’affichait pas de telles ambitions à l’époque. Ce n’est pas une vocation qui vous tombe dessus comme ça. A quinze ans, on ambitionne plutôt de prendre des bastilles, conduire des locomotives, épouser une danseuse étoile, fumer du haschisch, que sais-je, tirer la queue du chat. Pas d’inhumer son prochain. Ca ne vient que plus tard. Lorsqu’on on a hérité de l’entreprise de pompes funèbres familiale. On se met à apprécier le noir. On a des tendresses coupables pour les marchandes de fleurs. On se surprend à considérer le passant d’un autre œil. Nous sommes tombés fortuitement l’un sur l’autre au cimetière du Père-Lachaise. J’enterrais un proche, lui un client. Il s’est félicité de l’heureux hasard – ce sont ses propres termes ! – qui nous remettait en présence dans cette nécropole. Il y voyait comme un présage. Je n’ai pas osé lui demander de quoi.
Nous nous sommes revus quelques fois ; il m’a convié à souper dans sa grande maison bourgeoise aux penderies pleines de cercueils. Empilés comme des sardines, jusqu’au plafond. En chêne massif, munis de poignées en argent ciselé. Des cercueils de rentier. Ou d’épicier chinois. Rien n’est trop magnifique pour la dépouille de l’épicier chinois ; il s’endette dès l’âge de vingt ans pour s’offrir le sarcophage de ses rêves. Mais chêne massif et argent ciselé ou pas, ça n’était plus ça entre lui et moi. Je ne reconnaissais pas le jeune écervelé épouseur de danseuse étoile qui tirait la queue du chat en fumant du haschisch dans ce monsieur chauve qui fumait des cigares de la Havane en costume de flanelle à rayures et avait marié la fille du sous-préfet. La rosette de la Légion d’Honneur clignotait à son revers. Un chronographe en or minutait impitoyablement sa journée. Il tenait pour la ponctualité en matière de funérailles ; un honnête homme ne saurait être en retard à ses obsèques, professait-il. Et il avait bien raison. On ne doit pas faire attendre la Mort, elle pourrait se fâcher.
Etrange souper. Le rôti était gras, la fille du sous-préfet dodue, les enfants solidement ligotés, mais il y avait dans l’ambiance un je ne sais quoi de funéraire qui gâchait le plaisir. Surtout quand on a servi la poularde demi-deuil. Accompagnée de pommes sous la cendre ! J’ai poliment pris congé quand il m’a invité avec bonhomie à visiter son caveau-témoin. Il ne tarissait pas d’éloges quant au confort des aménagements et à la magnificence de la décoration. Rien que du coussin de brocart et de la colonnette en porphyre. A godrons. Je n’ai rien contre le godron et la magnificence – qui s’en plaindrait ? – mais à tant faire, j’aime mieux en profiter chez moi. Vivre de mon vivant, en quelque sorte ; il n’y a que ça de vrai. Il m’a réinvité par la suite, mais j’ai prudemment décliné. Il m’en a fait reproche. Il commençait à se sentir des droits sur moi. Je me demande parfois où nous en serions si j’avais continué à fréquenter son logis…
Gobu
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: Novembre à Aubange
:-))))))))Gobu a écrit:Il embrasse au passage les jeunes mariés avec un aplomb de futur propriétaire.
Le meilleur passage, à mon goût ! :-)))Gobu a écrit:Le rôti était gras, la fille du sous-préfet dodue, les enfants solidement ligotés, mais il y avait dans l’ambiance un je ne sais quoi de funéraire qui gâchait le plaisir. Surtout quand on a servi la poularde demi-deuil. Accompagnée de pommes sous la cendre !
Ah vraiment, bon, là je vais pas décerner l'adjectif "succulent" à ce texte, non, faut pas pousser, mais pour le moins : EXCELLENT !
J'aime beaucoup cet humour.
Je ne parlerai pas de l'expression, parfaite, comme toujours avec toi.
Les tournures sont délicieusement désuettes (désuètes ?)
Alors bravo Gobu pour ces participations au site et ce bagout littéraire bien sympathique
Tout cela me fait bien regretter d'avoir encore trop de problèmes de connexion depuis mon domicile et ne pouvoir participer comme je le voudrais, depuis trop longtemps. J'enrage
Encore bravo et merci ! Ca fait du bien
un zeste de Marcel Aymé dans ta prose, le style ? le genre ? je sais pas trop, mais c'est un compliment ;-)
Re: Novembre à Aubange
Merci mon Mentor
On écrit désuètes, mon Mentor, mais si t'as une rime en "uettes" à caser (luettes, espèrluettes, par exemple) tu peux en profiter pour l'orthographier comme ça en douce.
Marcel Aymé, au poil mon Mentor ! Je fais un lecteur plutôt vagabond et j'ai des références écclésiastiques - je voulais dire éclectiques, on s'est compris - mais j'en reviens toujours à Aymé, Cendrars et surtout Vialatte. Des p'tits gars pleins de jus qui savaient te torcher une page en bon français.
Amitiés, mon Mentor
Gobu
On écrit désuètes, mon Mentor, mais si t'as une rime en "uettes" à caser (luettes, espèrluettes, par exemple) tu peux en profiter pour l'orthographier comme ça en douce.
Marcel Aymé, au poil mon Mentor ! Je fais un lecteur plutôt vagabond et j'ai des références écclésiastiques - je voulais dire éclectiques, on s'est compris - mais j'en reviens toujours à Aymé, Cendrars et surtout Vialatte. Des p'tits gars pleins de jus qui savaient te torcher une page en bon français.
Amitiés, mon Mentor
Gobu
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: Novembre à Aubange
Ça pète de talent, Gobu, si tu me permets cette expression... C'est d'un drôle ! Un texte vraiment jubilatoire qui m'a fait bien marrer... Quelle imagination !
Avec un rien de souffle, une bonne histoire, une petite intrigue – et un peu de temps - tu serais bon pour nous sortir un vrai roman...
Avec un rien de souffle, une bonne histoire, une petite intrigue – et un peu de temps - tu serais bon pour nous sortir un vrai roman...
Saint Jean-Baptiste- Nombre de messages : 440
Localisation : Ottignies Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Novembre à Aubange
Quelque part, avec cet humour décalé, je dirai même un quelque chose de moqueur, ce texte ce rapproche aux nouvelles de Maupassant...
C'est un style différent, mais ton ton lègerement moqueur, et l'univers (le village, la maison pompes funèbres, la description des jeunes, les retrouvailles avec descritpion...) c'est vraiment ficellé comme une nouvelle de Maupassant... "Une famille" plus précisément... Si tu ne connais pas, ou pas lu, lis celle-ci...
C'est un style différent, mais ton ton lègerement moqueur, et l'univers (le village, la maison pompes funèbres, la description des jeunes, les retrouvailles avec descritpion...) c'est vraiment ficellé comme une nouvelle de Maupassant... "Une famille" plus précisément... Si tu ne connais pas, ou pas lu, lis celle-ci...
ninananere- Nombre de messages : 1010
Age : 49
Localisation : A droite en haut des marches
Date d'inscription : 14/03/2007
Re: Novembre à Aubange
Cher maitre du temps,
J'ai apprécié ton texte pour les mêmes raisons que d'habitude.
je ne vais pas me répéter sempiternellement.
Par contre, ton texte me rappelle une anecdote qui m'a eté racontée dans des temps bien lointains, peut être bien même en Belgique.
C'est l'histoire d'un type qui prise du tabac.
Il est fou amoureux de sa femme.
La belle décède par malheur et son mari la fait incinérer.
se refusant à disperser les cendres de sa femme, il les place dans un coffret similaire à celui qui lui sert à garder son tabac a priser.
Il place les coffrets sur le rebord de la cheminée, et se prend une cuite de touts les diables.
Ivre mort, il se trompe de coffret et prise les cendres de sa femme.
Or, je ne vois qu'une personne capable de reconstituer cette histoire avec humour, nostalgie et correction c'est Gobu himself.
Tenté ?
Pw
J'ai apprécié ton texte pour les mêmes raisons que d'habitude.
je ne vais pas me répéter sempiternellement.
Par contre, ton texte me rappelle une anecdote qui m'a eté racontée dans des temps bien lointains, peut être bien même en Belgique.
C'est l'histoire d'un type qui prise du tabac.
Il est fou amoureux de sa femme.
La belle décède par malheur et son mari la fait incinérer.
se refusant à disperser les cendres de sa femme, il les place dans un coffret similaire à celui qui lui sert à garder son tabac a priser.
Il place les coffrets sur le rebord de la cheminée, et se prend une cuite de touts les diables.
Ivre mort, il se trompe de coffret et prise les cendres de sa femme.
Or, je ne vois qu'une personne capable de reconstituer cette histoire avec humour, nostalgie et correction c'est Gobu himself.
Tenté ?
Pw
Invité- Invité
Re: Novembre à Aubange
Hi PW
Quelle histoire ! "La belle décède par malheur" Et si elle était décédée par bonheur ? Et s'il ne s'était pas trompé de coffret ? Et s'il n'avait pas pris une cuite ? Et s'il avait eu une maîtresse ? Que de questions soulève cette affaire ! Tentant, comme tu dis...
Ca m'en rappelle une autre. Le vieux Maréchal de Richelieu (pas le Cardinal des Trois Mousquetaires, son petit-neveu, je crois) empêché par son âge d'honorer sa maîtresse de façon traditionnelle avait, dit-on, pris la charmante habitude de saupoudrer son intimité de tabac avant d'y fourrer le nez. Les bons esprits décernèrent aussitôt à la belle le titre de "Femme la plus prisée de France".
Sniff
Gobu
Quelle histoire ! "La belle décède par malheur" Et si elle était décédée par bonheur ? Et s'il ne s'était pas trompé de coffret ? Et s'il n'avait pas pris une cuite ? Et s'il avait eu une maîtresse ? Que de questions soulève cette affaire ! Tentant, comme tu dis...
Ca m'en rappelle une autre. Le vieux Maréchal de Richelieu (pas le Cardinal des Trois Mousquetaires, son petit-neveu, je crois) empêché par son âge d'honorer sa maîtresse de façon traditionnelle avait, dit-on, pris la charmante habitude de saupoudrer son intimité de tabac avant d'y fourrer le nez. Les bons esprits décernèrent aussitôt à la belle le titre de "Femme la plus prisée de France".
Sniff
Gobu
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: Novembre à Aubange
Cendrars, certes, pour le goût du détail à la bonne place qui distille une atmosphère tellement particulière...
J'ai beaucoup aimé ce texte, bien écrit, avec un humour discret mais bien présent, une retenue dans l'histoire qui sied parfaitement au sujet et la présence de bons mots là où il faut, ni trop ni trop peu. Bref, un bon moment Gobu. Tu ne tombes pas dans la caricature ni dans la gaudriole, c'est tout en finesse.
J'ai beaucoup aimé ce texte, bien écrit, avec un humour discret mais bien présent, une retenue dans l'histoire qui sied parfaitement au sujet et la présence de bons mots là où il faut, ni trop ni trop peu. Bref, un bon moment Gobu. Tu ne tombes pas dans la caricature ni dans la gaudriole, c'est tout en finesse.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Novembre à Aubange
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette nouvelle !
L'écriture est vraiment très bien maîtrisée, le récit bien dosé, j'ai apprécié les traits d'humour, maniement précis et léger. Le style n'est pas novateur, mais plutôt efficace, la langue impeccable. Bref, beaucoup de qualités, et même de la qualité. Bravo !
Ce que je reprocherais peut-être, c'est que sur le fond, c'est dans un sens un peu entendu, peu de croquemorts sont sympathiques, et les critiques de l'attitude bourgeoise sont un peu standards. Une suggestion : à la réflexion, c'est peut-être le point de vue du narrateur (qui est celui du lecteur) qui donne cette impression.
Imagine de prendre un narrateur "du côté" du croquemort par exemple : tu pourrais peut-être jouer davantage sur l'ironie, chose que tu manies fort bien...
C'est ceci dit juste une petite remarque, je le répète, j'ai pris beaucoup de plaisir à te lire, bravo pour cette contribution !
L'écriture est vraiment très bien maîtrisée, le récit bien dosé, j'ai apprécié les traits d'humour, maniement précis et léger. Le style n'est pas novateur, mais plutôt efficace, la langue impeccable. Bref, beaucoup de qualités, et même de la qualité. Bravo !
Ce que je reprocherais peut-être, c'est que sur le fond, c'est dans un sens un peu entendu, peu de croquemorts sont sympathiques, et les critiques de l'attitude bourgeoise sont un peu standards. Une suggestion : à la réflexion, c'est peut-être le point de vue du narrateur (qui est celui du lecteur) qui donne cette impression.
Imagine de prendre un narrateur "du côté" du croquemort par exemple : tu pourrais peut-être jouer davantage sur l'ironie, chose que tu manies fort bien...
C'est ceci dit juste une petite remarque, je le répète, j'ai pris beaucoup de plaisir à te lire, bravo pour cette contribution !
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Haïku
Un haïku gris… Voilà, c’est ça, un haïku (encore que je ne sois ni familier ni fervent de poésie japonaise). Ce que je trouve remarquable dans votre texte est la capacité que vous y développez de faire naître image avec peu de mots. Je pense que la maîtrise de la ponctuation y est pour beaucoup : « Il doit y avoir dans l’air environnant un je ne sais quoi de propice aux corbillards, aux messieurs barbus en complets de deuil, aux couronnes de chrysanthèmes, au latin de messe, au catafalque, au solennel pour tout dire. » L’alternance de phrases courtes, voire agrammaticales et d’autres surchargées d’adjectifs et de subordonnées me préserve de l’ennui. J’aime !
Re: Novembre à Aubange
Plus je lis Gobu, moins je sais commenter.
Juste apprécier.
Juste apprécier.
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 34
Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
Re: Novembre à Aubange
Un ton alerte, fort enlevé, qui permet de savourer le texte malgré la riquiquité de l'argument. Excellente dernière phrase ! Mais j'aurai un reproche sur le rythme : j'ai trouvé que l'abondance de phrases courtes donnait au récit une sécheresse détonnant avec la description du morticole onctueux, replet.
Une ou deux remarques :
"Il embrasse au passage les jeunes mariés avec un aplomb de futur propriétaire." : j'ai adoré !
"Pas d’inhumer son prochain. Ça ne vient que plus tard. Lorsqu’on on a hérité de l’entreprise de pompes funèbres familiale." : c'est là que les suites de phrases courtes, hachées, ont pour la première fois arrêté mon attention.
Une ou deux remarques :
"Il embrasse au passage les jeunes mariés avec un aplomb de futur propriétaire." : j'ai adoré !
"Pas d’inhumer son prochain. Ça ne vient que plus tard. Lorsqu’on on a hérité de l’entreprise de pompes funèbres familiale." : c'est là que les suites de phrases courtes, hachées, ont pour la première fois arrêté mon attention.
Invité- Invité
Re: Novembre à Aubange
Au cinéma, j'aurais bien dit du Audiard dans la capacité à donner un ton décalé aux choses quotidiennes. C'est splendide. J'aurais tellement de mal à trouver à redire que je n'ai rien d'autre à dire.
Re: Novembre à Aubange
Comme tout le monde..!!Max a écrit:C'est splendide. J'aurais tellement de mal à trouver à redire que je n'ai rien d'autre à dire.
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 34
Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
Re: Novembre à Aubange
D'entrée ou presque, je tombe sur cette expression "un platane émacié ", et là je retrouve le style de Gobu, la variété, la richesse du vocabulaire, ça ne manque pas de me fasciner chaque fois que je te lis.
Et puis le reste : la teneur du récit, la maîtrise de l'écriture, l'ironie légère mais néanmoins mordante du ton.
Tu manques, Gobu.
Et puis le reste : la teneur du récit, la maîtrise de l'écriture, l'ironie légère mais néanmoins mordante du ton.
Tu manques, Gobu.
Invité- Invité
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