Poésie d'hier, nous serons oubliés
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Polixène
Jean Lê
Janis
Rebecca
Damy
Frédéric Prunier
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Poésie d'hier, nous serons oubliés
quelques vers de poètes d'avant, de ces écrivaillons tombés dans l'oubli...
Victoire BABOIS ( 1760 - 1839)
(extrait de: "Oeuvres et Poésies diverses" de Madame Victoire Babois, troisième édition, tome II, Nepveu, libraire, passage des Panoramas, n.26. 1828, demi-reliure artisanale)
note de moije:
ces deux phrases sont seules, sans avant, ni après...
à chacun de donner un sens...?
Victoire BABOIS ( 1760 - 1839)
(extrait de: "Oeuvres et Poésies diverses" de Madame Victoire Babois, troisième édition, tome II, Nepveu, libraire, passage des Panoramas, n.26. 1828, demi-reliure artisanale)
DISTIQUE
Pour le portrait d'un enfant
On me prend pour l'Amour; comme lui se sais plaire;
J'ai sa grace, ses yeux, son sourire et sa mère.
...Pour le portrait d'un enfant
On me prend pour l'Amour; comme lui se sais plaire;
J'ai sa grace, ses yeux, son sourire et sa mère.
note de moije:
ces deux phrases sont seules, sans avant, ni après...
à chacun de donner un sens...?
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
Fernand DIVOIRE (1883-1951)
extrait de "Choix de poèmes, Paris Editions Eugène Figuière, (1930 env.)
...
... j'aime bien ce poème...
Orphée, comme d'hab, a des probèmes de desyntox... (non...te retourne pas !...)
et le poète lui donne un rôle de copain pilier de bar...
ou alors, si on s'amuse à lire se texte sous l'angle des feux de l'amour
là, c'est carrément immoral !
L'EAU MELEE AU VIN
Que la Fable soit le sourire peint
Qui masque la pensée austère.
Un jour, Orphée, on nommera tes chants Cratères,
Comme ces vases où l'eau claire
Est mêlée au vin.
Eau des sources, légère,
Qu'animent la profonde et vivante lumière
Les rythmes éternels et simples de la terre.
Tu n'y mêles qu'un peu de vin,
Qu'un peu du vin brûlant, lourd des secrets divins
Conquis par la sauvage audace de l'humain.
Le feu pur de ton vin dessécherait les bouches.
Le vin fermente en toi, farouche,
Lourd de secrets et de fureurs.
Vois se pencher la soif horrible des bacchantes
Vers ton coeur douloureux où le vin pur fermente.
Les hommes ne sont faits que pour la douce eau lente,
L'eau régulière, sans couleur,
L'eau qui tient dans leurs pots, l'eau lente.
Orphée, il faut oser leur enseigner le vin
Lourd de fureur humaine et de secrets divins.
Que la Fable soit le sourire peint
Qui masque la pensée austère.
Un jour, Orphée, on nommera tes chants Cratères,
Comme ces vases où l'eau claire
Est mêlée au vin.
Eau des sources, légère,
Qu'animent la profonde et vivante lumière
Les rythmes éternels et simples de la terre.
Tu n'y mêles qu'un peu de vin,
Qu'un peu du vin brûlant, lourd des secrets divins
Conquis par la sauvage audace de l'humain.
Le feu pur de ton vin dessécherait les bouches.
Le vin fermente en toi, farouche,
Lourd de secrets et de fureurs.
Vois se pencher la soif horrible des bacchantes
Vers ton coeur douloureux où le vin pur fermente.
Les hommes ne sont faits que pour la douce eau lente,
L'eau régulière, sans couleur,
L'eau qui tient dans leurs pots, l'eau lente.
Orphée, il faut oser leur enseigner le vin
Lourd de fureur humaine et de secrets divins.
extrait de "Choix de poèmes, Paris Editions Eugène Figuière, (1930 env.)
...
... j'aime bien ce poème...
Orphée, comme d'hab, a des probèmes de desyntox... (non...te retourne pas !...)
et le poète lui donne un rôle de copain pilier de bar...
ou alors, si on s'amuse à lire se texte sous l'angle des feux de l'amour
là, c'est carrément immoral !
Pierre JOUVET (auteur Nivernais)
Extrait de FABLES ET POESIES, Nevers, Imprimerie Chassaing, 1928.
LA CONTESSE DE FALBALAS
La comtesse de Falbalas,
Le corps droit comme un échalas,
Le nez cambré sous la voilette
Humait la fraïcheur du matin.
De sa gracieuse toilette
Elle admirait le beau satin.
A quelques pas, sous la charmille,
Elle aperçoit une chenille
Rampant à l'ombre d'une fleur.
"Fi! quelle horreur!"
S'écria-t-elle,
En se couvrant de son ombrelle.
"Baptiste! Vite, éloignez de ces lieux
Un monstre qui se plait à m'offenser les yeux!
Faites en sorte que, surtout, je ne le voie!
Or, la chenille était un ver-à-soie.
LA CONTESSE DE FALBALAS
La comtesse de Falbalas,
Le corps droit comme un échalas,
Le nez cambré sous la voilette
Humait la fraïcheur du matin.
De sa gracieuse toilette
Elle admirait le beau satin.
A quelques pas, sous la charmille,
Elle aperçoit une chenille
Rampant à l'ombre d'une fleur.
"Fi! quelle horreur!"
S'écria-t-elle,
En se couvrant de son ombrelle.
"Baptiste! Vite, éloignez de ces lieux
Un monstre qui se plait à m'offenser les yeux!
Faites en sorte que, surtout, je ne le voie!
Or, la chenille était un ver-à-soie.
Marc de PAPILLON DE LASPHRISE (1555-1599)
Lui, n'est pas oublié, juste de beaucoup mal connu.....
Marc de PAPILLON DE LASPHRISE (1555-1599)
et rien que son nom est un poème ...
Cousinons la cousine, elle est cointe et jolie,
Elle aime à cousiner, et ne refuse rien
Au cousin cousinant, qui la cousine bien,
Car il a bouche à cour, et la chambre garnie.
En si beau cousinage un cousin ne s'ennuie,
Ce n'est que sucre et miel, ce n'est qu'humble entretien,
Il ne manque d'attraits, de faveurs, de moyen,
Tant qu'il peut cousiner sa cousine s'amie.
Cousinons donc, cousins, un chacun à son tour,
Cousinant à rangette on cousine en amour,
Que chaque cousineux en cousinant s'assemble !
Mais non, nobles cousins, fuyons ce coeur paillard,
Laissons le cousiner au cousin grand pendard,
Car au cheval Séjan la cousine ressemble.
....
Marc de PAPILLON DE LASPHRISE (1555-1599)
et rien que son nom est un poème ...
Cousinons la cousine, elle est cointe et jolie,
Elle aime à cousiner, et ne refuse rien
Au cousin cousinant, qui la cousine bien,
Car il a bouche à cour, et la chambre garnie.
En si beau cousinage un cousin ne s'ennuie,
Ce n'est que sucre et miel, ce n'est qu'humble entretien,
Il ne manque d'attraits, de faveurs, de moyen,
Tant qu'il peut cousiner sa cousine s'amie.
Cousinons donc, cousins, un chacun à son tour,
Cousinant à rangette on cousine en amour,
Que chaque cousineux en cousinant s'assemble !
Mais non, nobles cousins, fuyons ce coeur paillard,
Laissons le cousiner au cousin grand pendard,
Car au cheval Séjan la cousine ressemble.
....
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
bof, le texte jalonne les blogs pouet'ados. J'aurais préféré un texte de toi sur le cheval, en questions.
Tu remarqueras la fin de la phrase qui te donne des contraintes.
Tu remarqueras la fin de la phrase qui te donne des contraintes.
Invité- Invité
Paul MARIETON (1862-1911)
Ah! Vous n'êtes jamais tout entières fidèles!
Le baptême, pour vous, c'est le dernier amour,
Et chaque fois renaître aux amours éternelles
C'est être chaque fois l'enfant du premier jour
(Saevus Amor, LE LIVRE DE MELANCOLIE, Alphonse Lemerre éditeur 1896)
... dans ce quatrain, j'aime un je ne sais pas quoi de mal défini, la compréhension de l'ensemble pouvant, à mon sens, être totalement différente pour chacun, suivant sa culture, sa morale persoje, sa religion ou pas, sa vie sexuelle, affective ...
Le baptême, pour vous, c'est le dernier amour,
Et chaque fois renaître aux amours éternelles
C'est être chaque fois l'enfant du premier jour
(Saevus Amor, LE LIVRE DE MELANCOLIE, Alphonse Lemerre éditeur 1896)
... dans ce quatrain, j'aime un je ne sais pas quoi de mal défini, la compréhension de l'ensemble pouvant, à mon sens, être totalement différente pour chacun, suivant sa culture, sa morale persoje, sa religion ou pas, sa vie sexuelle, affective ...
Auguste-Marie (Théophile) DONDEY dit PHILOTEE O'NEDDY (1811-1875)
Extrait, je crois... de Feu et Flamme, la Nuit Seconde, Névralgie... Dondey-Dupré édit. 1833
Oh ! si, comme une fée amante de la brise,
La MORT sur un nuage avec mollesse assise,
Descendant jusqu'à moi du haut de l'horizon,
Venait pour piédestal élire ce balcon !...
Mon oeil s'arrêterait ardent sur son oeil vide,
Je l'emprisonnerais dans une étreinte avide,
Et, le sang tout en feu, j'oserais apposer
Sur sa bouche de glace un délicat baiser !
..................................Philotée O'NEDDY (1811-1875)
Oh ! si, comme une fée amante de la brise,
La MORT sur un nuage avec mollesse assise,
Descendant jusqu'à moi du haut de l'horizon,
Venait pour piédestal élire ce balcon !...
Mon oeil s'arrêterait ardent sur son oeil vide,
Je l'emprisonnerais dans une étreinte avide,
Et, le sang tout en feu, j'oserais apposer
Sur sa bouche de glace un délicat baiser !
..................................Philotée O'NEDDY (1811-1875)
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
Merci Frédéric pour cette riche idée. Je serai volontiers, de temps en temps, rat de cette bibliothèque.
Un sonnet italien de Zorzi Baffo (1694-1768) que je viens de découvrir avec délectation:
Quel gran speculativo de Platon,
Credendo de far cosa molto bona,
Che fuse cara all'omo, e anca alla Dona,
Volea delle Mugier la communion;
E mi savare ancuo d'altra opinion,
Che gnanca questa no saria cogiona,
Che credo piasevare a ogni persona,
De far de matrimonio prohibizion;
Zà da quello, che bedo zorno, e notte,
Della gran libertà, dall'allegria
Le Donne maridae tutti le fotte;
Manco mal in sta forma ghe saria,
Che le Donne fusse tutti rotte;
La leze almanco no se romperia.
Traduction approximative:
Platon, ce grand penseur, croyant faire une excellente chose, qui devait plaire aux hommes et aux femmes, dem
Un sonnet italien de Zorzi Baffo (1694-1768) que je viens de découvrir avec délectation:
Quel gran speculativo de Platon,
Credendo de far cosa molto bona,
Che fuse cara all'omo, e anca alla Dona,
Volea delle Mugier la communion;
E mi savare ancuo d'altra opinion,
Che gnanca questa no saria cogiona,
Che credo piasevare a ogni persona,
De far de matrimonio prohibizion;
Zà da quello, che bedo zorno, e notte,
Della gran libertà, dall'allegria
Le Donne maridae tutti le fotte;
Manco mal in sta forma ghe saria,
Che le Donne fusse tutti rotte;
La leze almanco no se romperia.
Traduction approximative:
Platon, ce grand penseur, croyant faire une excellente chose, qui devait plaire aux hommes et aux femmes, dem
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
demandait que les femmes participassent à tous les droits.
Moi, je suis d'un autre avis, dont, je crois, personne ne se moquera, et qui conviendrait à tout le monde: ce serait de prohiber le mariage;
Attendu que, jour et nuit, je vois que chacun se donne, en toute liberté, le plaisir de foutre les femmes mariées.
La réalisation de ce projet aurait cet avantage que, si l'on violait toutes les femmes, du moins on ne violerait pas la loi.
Moi, je suis d'un autre avis, dont, je crois, personne ne se moquera, et qui conviendrait à tout le monde: ce serait de prohiber le mariage;
Attendu que, jour et nuit, je vois que chacun se donne, en toute liberté, le plaisir de foutre les femmes mariées.
La réalisation de ce projet aurait cet avantage que, si l'on violait toutes les femmes, du moins on ne violerait pas la loi.
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
heu... Frédéric, j'ai mal pitonné les boutons, aussi me suggère-t-on de préciser que "je" n'est pas moi mais bien le poète. Absit reverentia vero !
" le vent" de EMILE VERHAEREN lu par Mary MARQUET
LE VENT, POEME DE EMILE VERHAEREN lu par MARY MARQUET.... à mon sens, un univers poétique hors d'age, mais d'un intérêt surprenant....
lien vers un podcast de France Musique
.... écouter l'extrait de l'emission entre 01.26.50 et 01.28.25 (environ)
ce qui est dommage c'est que le podcast ne va pas rester... si quelqu'un a cette version ou si quelqu'un peut enregistrer et mettre en lien...
..... c'est impressionnant: de la poésie scandée, au limites du chant... superbe !!!
http://sites.radiofrance.fr/francemusique/_c/php/emission/popupMP3.php?e=65000054&d=440000395
lien vers un podcast de France Musique
.... écouter l'extrait de l'emission entre 01.26.50 et 01.28.25 (environ)
ce qui est dommage c'est que le podcast ne va pas rester... si quelqu'un a cette version ou si quelqu'un peut enregistrer et mettre en lien...
..... c'est impressionnant: de la poésie scandée, au limites du chant... superbe !!!
http://sites.radiofrance.fr/francemusique/_c/php/emission/popupMP3.php?e=65000054&d=440000395
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
si j'arrive vivant a 1:26 sur un serveur de radio-France d'ici c'est que la médecine à découvert le filtre d'immortalité, mais merci Fred de l'initiative. D'ailleurs il serait grand temps en poésie, d'ouvrir un fils lectures-audio pour y poster les travaux que vous trouvez passionnés ou les vôtres. Le multimédia plait au jeunes, à la fois formateur et ludique...
Invité- Invité
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
Yaka demandé ; un jeune poète récite un de ses poèmes :
Invité- Invité
Jean Pellerin (1885-1921)
Manger le pianiste ? Entrer dans le Pleyel ?
Que va faire la dame énorme ? L'on murmure...
Elle râcle sa gorge et bombe son armure :
La dame va chanter. Un œil fixant le ciel
- L'autre suit le papier, secours artificiel -
Elle chante. Mais quoi ? Le printemps ? La ramure ?
Ses rancœurs d'incomprise et de femme trop mûre ?
Qu'importe ! C'est très beau, très long, substantiel.
La note de la fin monte, s'assied, s'impose.
Le buffet se prépare aux assauts de la pause.
« Après, le concerto ?... - Mais oui, deux clavecins. »
Des applaudissements à la dame bien sage...
Et l'on n'entendra pas le bruit que font les seins
Clapotant dans la vasque immense du corsage.
Invité- Invité
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
L'auteur, comme Francis Carco était un éminent représentant de "l'école fantaisiste"
Je trouve comme fantaisie et poésie riment à merveille.
Je trouve comme fantaisie et poésie riment à merveille.
Invité- Invité
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
Apollinaire démolit la croyance selon laquelle on n'est jamais mieux servi que par soi-même :-)))
En passant il démolit aussi son magnifique poème.
En passant il démolit aussi son magnifique poème.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
poésie de raymond carver, mon auteur fétiche :
Boire en roulant
C'est le mois d'août et en six mois
je n'ai pas lu un livre
sauf un machin intitulé La Retraite de Moscou
pr Caulaincourt.
N'empêche je suis heureux de rouler en voiture avec mon frère
en buvant de l'Old Crow à même la bouteille.
Nous n'allons nulle part,
nous roulons simplement.
Si je fermais les yeux un seul instant
je serai perdu pourtant
je me coucherais volontiers sur le bord de cette route
pour y dormir jusuq'à la fin des temps.
Mon frère me donne un coup de coude.
D'une minute à l'autre il va arriver quelque chose
et
Demandeur d'emploi
J'ai toujours eu envie de truite de ruisseau
au petit déjeuner.
Soudain je découvre un nouveau sentier
vers la chute d'eau.
Je presse le pas,
réveille toi,
dit ma femme,
tu rêves.
Mais quand j'essaye de me lever,
la maison bascule.
Moi je rêve ?
Il est midi, dit-elle.
Mes souliers neufs attendent près de la porte.
Ils brillent.
Boire en roulant
C'est le mois d'août et en six mois
je n'ai pas lu un livre
sauf un machin intitulé La Retraite de Moscou
pr Caulaincourt.
N'empêche je suis heureux de rouler en voiture avec mon frère
en buvant de l'Old Crow à même la bouteille.
Nous n'allons nulle part,
nous roulons simplement.
Si je fermais les yeux un seul instant
je serai perdu pourtant
je me coucherais volontiers sur le bord de cette route
pour y dormir jusuq'à la fin des temps.
Mon frère me donne un coup de coude.
D'une minute à l'autre il va arriver quelque chose
et
Demandeur d'emploi
J'ai toujours eu envie de truite de ruisseau
au petit déjeuner.
Soudain je découvre un nouveau sentier
vers la chute d'eau.
Je presse le pas,
réveille toi,
dit ma femme,
tu rêves.
Mais quand j'essaye de me lever,
la maison bascule.
Moi je rêve ?
Il est midi, dit-elle.
Mes souliers neufs attendent près de la porte.
Ils brillent.
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
J'aime bien ce qu'il fait Raymond.
Un autre jeune poète méconnu qui a commis quelques poèmes pas piqués des hannetons, dont le fabuleux "Nina", où éclate ce vers sublime :
"Je suis las de ces morts vivant au cimetière". Il avait 19 ans quand il a écrit ça, et il s'appelait Emile Zola.
Nina
Ami, te souviens-tu de la tombe noircie,
Tout au bord d’une allée, à demi sous les fleurs,
Qui nous retint longtemps et nous laissa rêveurs.
Le marbre en est rongé par les vents et la pluie.
Elle songe dans l’herbe et, discrète, se tait,
Souriante et sereine au blond soleil de mai.
Elle songe dans l’herbe, et, de sa rêverie,
La tombe chastement, à ceux qui passent là,
Ne livre que le nom effacé de Nina.
Ah! garde ton secret, pauvre petite pierre,
Et laisse se vanter tes orgueilleuses sœurs
De couvrir de leur marbre une illustre poussière:
Ton silence en dit plus que leurs regrets menteurs.
Je suis las de ces morts vivant au cimetière
Et pleurés en public par de bruyants sanglots.
J’aime à trouver en toi la pudeur des tombeaux.
On la nommait Nina, la pâle ensevelie.
Dis, combien de baisers lui donna le printemps ?
Dans quel rêve s’est-elle à jamais endormie ?
Qui fit-elle souffrir ? qui pleure ses quinze ans ?
On ne sait. L’enfant dort sous les fleurs, et la terre
Lui fait de mousse verte un pudique suaire,
Et, lorsqu’on l’interroge, à voix basse répond :
« On la nommait Nina, je ne sais que son nom. »
Eh bien! c’en est assez pour le cœur du poète.
Un nom gai sur la lèvre et parfumé d’amour
Suffit pour le sourire et le rêve d’un jour.
La mort n’a que seize ans, quand la tombe est muette.
D’hier elle est couchée, et son front virginal
Porte encore au cercueil la couronne du bal.
Laisse-moi te ravir ta blanche fiancée,
Dalle froide où Nina berce son long sommeil.
Je veux jusqu’au matin attendre, à son réveil,
Le rire du salut sur sa lèvre glacée;
Laisse-moi l’évoquer, l’aimer selon mon cœur,
Lui donner blonds cheveux, œil noir, mignonne bouche,
Et, la faisant lever à demi sur sa couche,
Au front laisse-la-moi baiser comme une sœur.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Ami, te souviens-tu, nous la rêvâmes belle,
Et depuis, bien souvent, sans jamais parler d’elle,
Nos regards se sont dit, dans un dernier regret :
« Si je l’avais connue, oh ! Ninette vivrait ! »
Un autre jeune poète méconnu qui a commis quelques poèmes pas piqués des hannetons, dont le fabuleux "Nina", où éclate ce vers sublime :
"Je suis las de ces morts vivant au cimetière". Il avait 19 ans quand il a écrit ça, et il s'appelait Emile Zola.
Nina
Ami, te souviens-tu de la tombe noircie,
Tout au bord d’une allée, à demi sous les fleurs,
Qui nous retint longtemps et nous laissa rêveurs.
Le marbre en est rongé par les vents et la pluie.
Elle songe dans l’herbe et, discrète, se tait,
Souriante et sereine au blond soleil de mai.
Elle songe dans l’herbe, et, de sa rêverie,
La tombe chastement, à ceux qui passent là,
Ne livre que le nom effacé de Nina.
Ah! garde ton secret, pauvre petite pierre,
Et laisse se vanter tes orgueilleuses sœurs
De couvrir de leur marbre une illustre poussière:
Ton silence en dit plus que leurs regrets menteurs.
Je suis las de ces morts vivant au cimetière
Et pleurés en public par de bruyants sanglots.
J’aime à trouver en toi la pudeur des tombeaux.
On la nommait Nina, la pâle ensevelie.
Dis, combien de baisers lui donna le printemps ?
Dans quel rêve s’est-elle à jamais endormie ?
Qui fit-elle souffrir ? qui pleure ses quinze ans ?
On ne sait. L’enfant dort sous les fleurs, et la terre
Lui fait de mousse verte un pudique suaire,
Et, lorsqu’on l’interroge, à voix basse répond :
« On la nommait Nina, je ne sais que son nom. »
Eh bien! c’en est assez pour le cœur du poète.
Un nom gai sur la lèvre et parfumé d’amour
Suffit pour le sourire et le rêve d’un jour.
La mort n’a que seize ans, quand la tombe est muette.
D’hier elle est couchée, et son front virginal
Porte encore au cercueil la couronne du bal.
Laisse-moi te ravir ta blanche fiancée,
Dalle froide où Nina berce son long sommeil.
Je veux jusqu’au matin attendre, à son réveil,
Le rire du salut sur sa lèvre glacée;
Laisse-moi l’évoquer, l’aimer selon mon cœur,
Lui donner blonds cheveux, œil noir, mignonne bouche,
Et, la faisant lever à demi sur sa couche,
Au front laisse-la-moi baiser comme une sœur.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Ami, te souviens-tu, nous la rêvâmes belle,
Et depuis, bien souvent, sans jamais parler d’elle,
Nos regards se sont dit, dans un dernier regret :
« Si je l’avais connue, oh ! Ninette vivrait ! »
Invité- Invité
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
De Théophile de Viau (1590-1626)
Ode
Un Corbeau devant moi croasse,
Une ombre offusque mes regards,
Deux belettes et deux renards
Traversent l'endroit où je passe :
Les pieds faillent à mon cheval,
Mon laquais tombe du haut mal,
J'entends craqueter le tonnerre,
Un esprit se présente à moi,
J'ois Charon qui m'appelle à soi,
Je vois le centre de la terre.
Ce ruisseau remonte en sa source,
Un bœuf gravit sur un clocher,
Le sang coule de ce rocher,
Un aspic s'accouple d'une ourse,
Sur le haut d'une vieille tour
Un serpent déchire un vautour,
Le feu brûle dedans la glace,
Le Soleil est devenu noir,
Je vois la Lune qui va choir,
Cet arbre est sorti de sa place.
Ode
Un Corbeau devant moi croasse,
Une ombre offusque mes regards,
Deux belettes et deux renards
Traversent l'endroit où je passe :
Les pieds faillent à mon cheval,
Mon laquais tombe du haut mal,
J'entends craqueter le tonnerre,
Un esprit se présente à moi,
J'ois Charon qui m'appelle à soi,
Je vois le centre de la terre.
Ce ruisseau remonte en sa source,
Un bœuf gravit sur un clocher,
Le sang coule de ce rocher,
Un aspic s'accouple d'une ourse,
Sur le haut d'une vieille tour
Un serpent déchire un vautour,
Le feu brûle dedans la glace,
Le Soleil est devenu noir,
Je vois la Lune qui va choir,
Cet arbre est sorti de sa place.
Invité- Invité
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
J'aimais bien à un moment Jules Supervielle, Le forçat innocent et Les amis inconnus...
Les Suiveurs
La chèvre suit le cheval
Et le chien-loup suit la chèvre.
Le poète dans son ombre
Porte chèvre, chien, cheval
Et deux ou trois animaux
Qui n'ont pas encor de nom
Attendant pour prendre corps
Que souffle un vent favorable.
Les Suiveurs
La chèvre suit le cheval
Et le chien-loup suit la chèvre.
Le poète dans son ombre
Porte chèvre, chien, cheval
Et deux ou trois animaux
Qui n'ont pas encor de nom
Attendant pour prendre corps
Que souffle un vent favorable.
Invité- Invité
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
Marina Tsvétaïeva aussi, et la poésie exaltée de L'offense lyrique :
Il me plaît que vous ne soyez pas fou de moi,
Il me plaît de ne pas être folle de vous,
Et que jamais le lourd globe terrestre
Ne fuie au-dessous de nos pieds.
Il me plaît de pouvoir être ridicule —
Troublée — et de ne pas jouer sur les mots,
Et de ne pas souffrir d'une faiblesse étouffante
Lorsque nos deux manches se frôlent.
Je vous remercie de tout mon coeur, et de mes mains
De tant m'aimer — sans le savoir vous-même ! — :
Et pour la tranquillité de mes nuits,
Pour la rareté des rencontres aux heures du soir,
Pour les promenades au clair de lune
Que nous n'avons pas faites, et pour le soleil,
Qui ne brille pas au-dessus de nous et
Je vous remercie de ne pas être — hélas ! — fou de moi,
Et de ne pas être — hélas ! — folle de vous !
Il me plaît que vous ne soyez pas fou de moi,
Il me plaît de ne pas être folle de vous,
Et que jamais le lourd globe terrestre
Ne fuie au-dessous de nos pieds.
Il me plaît de pouvoir être ridicule —
Troublée — et de ne pas jouer sur les mots,
Et de ne pas souffrir d'une faiblesse étouffante
Lorsque nos deux manches se frôlent.
Je vous remercie de tout mon coeur, et de mes mains
De tant m'aimer — sans le savoir vous-même ! — :
Et pour la tranquillité de mes nuits,
Pour la rareté des rencontres aux heures du soir,
Pour les promenades au clair de lune
Que nous n'avons pas faites, et pour le soleil,
Qui ne brille pas au-dessus de nous et
Je vous remercie de ne pas être — hélas ! — fou de moi,
Et de ne pas être — hélas ! — folle de vous !
Invité- Invité
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
Adieu
Connais-tu cet endroit unique, désert, ravagé,
que le temps a voulu effacer pour l'éternité ?
Le siècle dur use sans fin la nouveauté du neuf ;
il abandonne à chaque étape, un reste de foyer.
Trois pierres noires, là… c'est tout… un lieu de campement…
mais l'hippodrome d'Al-Walid a sombré tout entier,
sauf quelques piquets de tente enfoncés au ras du sol ;
tout à disparu, éparpillé, sauf un bout de corde.
Oui, tu es seul, aujourd'hui, affaibli par le désir,
tel un homme assailli par les accès brusques de fièvre.
ô Mayya ! Tes lèvres par un orfèvre ciselées,
après le sommeil, et ton corps, tendre rameau brisé !
Je revois les deux prunelles, un cou gracile et blanc ;
je revois les flancs alanguis où affleure le sang,
uniques, affolant la poursuite au mépris des gazelles…
nous tuant sans pitié sous le blâme et la réprimande.
Elle a vu ma pâleur, elle a vu mes rides multiples,
après les injures du temps et du siècle superbe,
dépouillant tout mon corps de sa frondaison de jeunesse ;
feuilles mortes, quand on agite un rameau nu, qui tombent…
ou plutôt j'ai rompu l'étreinte, acceptant le refus,
et la sœur des Banou-Labîd en a été surprise.
Tant, qu'elle ma fuit et qu'elle a fuit mon frère Mas'oud.
Elle vit deux hommes prêts pour un voyage lointain,
qui prenaient pour vêtements les ténèbres de la nuit,
traînant loin sur le sable deux longues robes ouatées…
DHOU'L-ROUMMAH
mort en 735
Connais-tu cet endroit unique, désert, ravagé,
que le temps a voulu effacer pour l'éternité ?
Le siècle dur use sans fin la nouveauté du neuf ;
il abandonne à chaque étape, un reste de foyer.
Trois pierres noires, là… c'est tout… un lieu de campement…
mais l'hippodrome d'Al-Walid a sombré tout entier,
sauf quelques piquets de tente enfoncés au ras du sol ;
tout à disparu, éparpillé, sauf un bout de corde.
Oui, tu es seul, aujourd'hui, affaibli par le désir,
tel un homme assailli par les accès brusques de fièvre.
ô Mayya ! Tes lèvres par un orfèvre ciselées,
après le sommeil, et ton corps, tendre rameau brisé !
Je revois les deux prunelles, un cou gracile et blanc ;
je revois les flancs alanguis où affleure le sang,
uniques, affolant la poursuite au mépris des gazelles…
nous tuant sans pitié sous le blâme et la réprimande.
Elle a vu ma pâleur, elle a vu mes rides multiples,
après les injures du temps et du siècle superbe,
dépouillant tout mon corps de sa frondaison de jeunesse ;
feuilles mortes, quand on agite un rameau nu, qui tombent…
ou plutôt j'ai rompu l'étreinte, acceptant le refus,
et la sœur des Banou-Labîd en a été surprise.
Tant, qu'elle ma fuit et qu'elle a fuit mon frère Mas'oud.
Elle vit deux hommes prêts pour un voyage lointain,
qui prenaient pour vêtements les ténèbres de la nuit,
traînant loin sur le sable deux longues robes ouatées…
DHOU'L-ROUMMAH
mort en 735
Jean Lê- Nombre de messages : 591
Age : 65
Localisation : Bretagne
Date d'inscription : 22/11/2010
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
Clément Marot (1497-1544).
A un poète ignorant
Qu'on mène aux champs ce coquardeau,
Lequel gâte (quand il compose)
Raison, mesure, texte et glose,
Soit en ballade ou en rondeau.
Il n'a cervelle ne cerveau.
C'est pourquoi si haut crier j'ose :
" Qu'on mène aux champs ce coquardeau. "
S'il veut rien faire de nouveau,
Qu'il œuvre hardiment en prose
(J'entends s'il en sait quelque chose) :
Car en rime ce n'est qu'un veau,
Qu'on mène aux champs.
A un poète ignorant
Qu'on mène aux champs ce coquardeau,
Lequel gâte (quand il compose)
Raison, mesure, texte et glose,
Soit en ballade ou en rondeau.
Il n'a cervelle ne cerveau.
C'est pourquoi si haut crier j'ose :
" Qu'on mène aux champs ce coquardeau. "
S'il veut rien faire de nouveau,
Qu'il œuvre hardiment en prose
(J'entends s'il en sait quelque chose) :
Car en rime ce n'est qu'un veau,
Qu'on mène aux champs.
Invité- Invité
Si c'est fidélité...
Messieurs, prenez de la graine !
Si c'est fidélité...
Si c'est fidélité, aimer mieux que la flamme
Qui brille en vos beaux yeux me dévore le cœur,
Que des faveurs d'Amours jouissant et vainqueur
Me laisser dans l'esprit imprimer autre Dame:
Si c'est fidélité, le beau trait qui m'entame,
Bien qu'il me soit cruel, n'estimer que douceur,
N'asseoir ailleurs qu'en vous le comble de mon heur,
L'honneur de mon honneur, ni l'âme de mon âme:
Si c'est fidélité, ne vouloir aspirer
Qu'à ce qu'il vous plaira me laisser désirer,
Ni me hausser au vol qu'au mouvoir de votre aile:
Si c'est fidélité, autant aimer ma vie
Qu'elle vous agréra pour en être servie,
Je viens ici jurer que je vous suis fidèle.
Pontus de Tyard ( 1521-1605 )
Si c'est fidélité...
Si c'est fidélité, aimer mieux que la flamme
Qui brille en vos beaux yeux me dévore le cœur,
Que des faveurs d'Amours jouissant et vainqueur
Me laisser dans l'esprit imprimer autre Dame:
Si c'est fidélité, le beau trait qui m'entame,
Bien qu'il me soit cruel, n'estimer que douceur,
N'asseoir ailleurs qu'en vous le comble de mon heur,
L'honneur de mon honneur, ni l'âme de mon âme:
Si c'est fidélité, ne vouloir aspirer
Qu'à ce qu'il vous plaira me laisser désirer,
Ni me hausser au vol qu'au mouvoir de votre aile:
Si c'est fidélité, autant aimer ma vie
Qu'elle vous agréra pour en être servie,
Je viens ici jurer que je vous suis fidèle.
Pontus de Tyard ( 1521-1605 )
Invité- Invité
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
pandaworks a écrit:si j'arrive vivant a 1:26 sur un serveur de radio-France d'ici c'est que la médecine à découvert le filtre d'immortalité, mais merci Fred de l'initiative. D'ailleurs il serait grand temps en poésie, d'ouvrir un fils lectures-audio pour y poster les travaux que vous trouvez passionnés ou les vôtres. Le multimédia plait au jeunes, à la fois formateur et ludique...
Chiche?
Mot des rations?
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
pardon, Fred, pour cette intrusion excursive sur ton fil drôlement sympa.
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
(polixène....un atelier de poètes oublié, c'est pas un porte-monnaie perso... c'est une besace à tout le monde)
L'enfant précoce
René-Guy Cadou (1920-1951)
Une lampe naquit sous la mer
un oiseau chanta
Alors dans un village reculé
Une petite fille se mit à écrire
Pour elle seule le plus beau poème
Elle n'avait pas appris l'orthographe
Elle dessinait dans le sable
Des locomotives
Et des wagons pleins de soleil
Elle affrontait les arbres gauchement
Avec des majuscules enlacées et des cœurs
Elle ne disait rien de l'amour
Pour ne pas mentir
Et quand le soir descendait en elle
Par ses joues
Elle appelait son chien doucement
Et disait
"Et maintenant cherche, cherche ta vie".
René-Guy Cadou (1920-1951)
Une lampe naquit sous la mer
un oiseau chanta
Alors dans un village reculé
Une petite fille se mit à écrire
Pour elle seule le plus beau poème
Elle n'avait pas appris l'orthographe
Elle dessinait dans le sable
Des locomotives
Et des wagons pleins de soleil
Elle affrontait les arbres gauchement
Avec des majuscules enlacées et des cœurs
Elle ne disait rien de l'amour
Pour ne pas mentir
Et quand le soir descendait en elle
Par ses joues
Elle appelait son chien doucement
Et disait
"Et maintenant cherche, cherche ta vie".
Anacréon
Anacréon 550 avant- 464 avant)
(anacréon de dieu pour les nanas de son fan club)
La terre noire
boit les eaux du ciel
et les arbres s’abreuvent de la terre
la mer boit
les fleuves et les rivières
elle aussi aspirée par le soleil
et la lune engloutit toute lumière
Pourquoi mes amis
me quereller, si je veux boire aussi ?
j'avoue, une adaptation perso entre deux traductions que je n'aimais pas
.....
Et je m'interroge:
l'ivrogne invétéré vénérable, Omar Kayam, il n'aurait pas un peu siphonné dans la boutanche de l'Anacréon ?
(anacréon de dieu pour les nanas de son fan club)
La terre noire
boit les eaux du ciel
et les arbres s’abreuvent de la terre
la mer boit
les fleuves et les rivières
elle aussi aspirée par le soleil
et la lune engloutit toute lumière
Pourquoi mes amis
me quereller, si je veux boire aussi ?
j'avoue, une adaptation perso entre deux traductions que je n'aimais pas
.....
Et je m'interroge:
l'ivrogne invétéré vénérable, Omar Kayam, il n'aurait pas un peu siphonné dans la boutanche de l'Anacréon ?
Marc Antoine Désaugiers ( 1772-1827)
Le noir
Du matin au soir
Le noir
Joint l'éclat à la grâce;
Dans toute saison
Le noir dit-on,
Est de bon ton.
On se met en noir
Lorsque l'on va voir
Les gens en place;
Le juge est en noir
Quand sur son siège
Il va s'asseoir.
Le noir
Fait valoir
Dans le boudoir
Un sein de neige;
Auteur
Et docteur
Ont adopté cette couleur;
C'est en habit noir
Que l'on épouse ce qu'on aime;
Maint drame le soir
Nous a fait voir
Thalie en noir.
Suit-on un cercueil,
Le noir du deuil
Offre l'emblème,
Et c'est la couleur
Qu'au bal aime plus d'un danseur;
Bref, le noir
S'allie
Au désespoir,
A la folie,
Et sous cet habit
On juge, on danse, on pleure, on rit.
Marc Antoine Désaugiers (1772-1827)
Du matin au soir
Le noir
Joint l'éclat à la grâce;
Dans toute saison
Le noir dit-on,
Est de bon ton.
On se met en noir
Lorsque l'on va voir
Les gens en place;
Le juge est en noir
Quand sur son siège
Il va s'asseoir.
Le noir
Fait valoir
Dans le boudoir
Un sein de neige;
Auteur
Et docteur
Ont adopté cette couleur;
C'est en habit noir
Que l'on épouse ce qu'on aime;
Maint drame le soir
Nous a fait voir
Thalie en noir.
Suit-on un cercueil,
Le noir du deuil
Offre l'emblème,
Et c'est la couleur
Qu'au bal aime plus d'un danseur;
Bref, le noir
S'allie
Au désespoir,
A la folie,
Et sous cet habit
On juge, on danse, on pleure, on rit.
Marc Antoine Désaugiers (1772-1827)
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
Ha non ! Cadou n'est pas un oublié, du tout.Frédéric Prunier a écrit:René-Guy Cadou (1920-1951)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
et lui ? Olivier de Magny (1529-1561)
... - Ecoutez résonner ces mots d'un lointain amant
amant de Labbé, Louise Labbé, évidement .... ))))
En esté, dans un val, quand le chant est extresme,
j'aime à baiser sa bouche et toucher son testin
et sans autre effet, faire un petit festin
non de chair, mais de fruit, de fraises et de crème
amant de Labbé, Louise Labbé, évidement .... ))))
En esté, dans un val, quand le chant est extresme,
j'aime à baiser sa bouche et toucher son testin
et sans autre effet, faire un petit festin
non de chair, mais de fruit, de fraises et de crème
Hégésippe MOREAU (1810-1838)
A une dame,
qui se plaignait de voir aux Tuileries sa chaise entourée de jeunes gens
Blonde à l'oeil bleu, lis tremblant sur sa tige,
Vous vous plaignez, lorsque, prenant l'éveil,
Autour de vous la jeunesse voltige
Comme un essaim qui bourdonne au soleil.
Plaignez un peu les jeunes coeurs sans nombre
En plein midi soupirant sur vos pas ;
Plaignez surtout ceux qui battent dans l'ombre,
......Belle, mais ne vous plaignez pas !
qui se plaignait de voir aux Tuileries sa chaise entourée de jeunes gens
Blonde à l'oeil bleu, lis tremblant sur sa tige,
Vous vous plaignez, lorsque, prenant l'éveil,
Autour de vous la jeunesse voltige
Comme un essaim qui bourdonne au soleil.
Plaignez un peu les jeunes coeurs sans nombre
En plein midi soupirant sur vos pas ;
Plaignez surtout ceux qui battent dans l'ombre,
......Belle, mais ne vous plaignez pas !
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
les temps changent, l'éternel féminin reste...Frédéric Prunier a écrit:A une dame,
qui se plaignait de voir aux Tuileries sa chaise entourée de jeunes gens
Blonde à l'oeil bleu, lis tremblant sur sa tige,
Vous vous plaignez, lorsque, prenant l'éveil,
Autour de vous la jeunesse voltige
Comme un essaim qui bourdonne au soleil.
Plaignez un peu les jeunes coeurs sans nombre
En plein midi soupirant sur vos pas ;
Plaignez surtout ceux qui battent dans l'ombre,
......Belle, mais ne vous plaignez pas !
Invité- Invité
Richard de Renvoisy (1520-1586)
Richard de Renvoisy fut brûlé vif le 6 mars 1586 pour accusation de sodomite.
QUAND BACCHUS ENTRE EN MOY,
Quand Bacxhus entre en moy
S’endort tout mon esmoy,
Et lors bien il me femble
Que Crefus je reffemble,
N’ayant autre souhait
Sinon chanter dehait
Coronné de lierre.
Je me couche par terre,
D’un cœur celefte & haut
Disant : rien ne me faut.
Arme toy, fil te plaift,
C’eft le vin qui me paift.
Ça, page, ça la couppe
Pour boire a celle troupe
Mieux vaut fe coucher yvre
Que mort pour ne plus vivre.
(1573. Richard Renvoisy, Odes d’Anacréon
mises en musique.)
QUAND BACCHUS ENTRE EN MOY,
Quand Bacxhus entre en moy
S’endort tout mon esmoy,
Et lors bien il me femble
Que Crefus je reffemble,
N’ayant autre souhait
Sinon chanter dehait
Coronné de lierre.
Je me couche par terre,
D’un cœur celefte & haut
Disant : rien ne me faut.
Arme toy, fil te plaift,
C’eft le vin qui me paift.
Ça, page, ça la couppe
Pour boire a celle troupe
Mieux vaut fe coucher yvre
Que mort pour ne plus vivre.
(1573. Richard Renvoisy, Odes d’Anacréon
mises en musique.)
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
cela faisait longtemps !
Quand Bacxhus entre en moy
S’endort tout mon esmoy,
...
Mieux vaut fe coucher yvre
Que mort pour ne plus vivre.
mes vers préférés.
Quand Bacxhus entre en moy
S’endort tout mon esmoy,
...
Mieux vaut fe coucher yvre
Que mort pour ne plus vivre.
mes vers préférés.
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
Pour occuper sa retraite, Dago Laborel (1934-2011), plongeur et océanographe de renom, écrivit de nombreux poèmes
Je vais de temps en temps en relire quelques-uns. C'est un vrai bonheur dont je voudrais ici faire profiter les véliens
http://www.mespoemes.net/sites/index.php?login=dagolaborel
Je vais de temps en temps en relire quelques-uns. C'est un vrai bonheur dont je voudrais ici faire profiter les véliens
http://www.mespoemes.net/sites/index.php?login=dagolaborel
Invité- Invité
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
En voici un délicieux exemple (illustré)
http://www.mespoemes.net/sites/lire.php?id_poeme=66456&login=dagolaborel&page=19
http://www.mespoemes.net/sites/lire.php?id_poeme=66456&login=dagolaborel&page=19
Invité- Invité
Re: Poésie d'hier, nous serons oubliés
Merci pour le partage de ce site qui ne doit pas tomber dans l'oubli.Tizef a écrit:Pour occuper sa retraite, Dago Laborel (1934-2011), plongeur et océanographe de renom, écrivit de nombreux poèmes
Je vais de temps en temps en relire quelques-uns. C'est un vrai bonheur dont je voudrais ici faire profiter les véliens
http://www.mespoemes.net/sites/index.php?login=dagolaborel
J'y ai lu de très jolies choses.
Invité- Invité
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