Au clair de l'Une

Au clair de l'une.

Quand est pleine la lune
Le drap tiré sur soi
La nuit cherche fortune
Aux saisons d’un émoi

Et si forte est la chambre
Le chaud souffle l’effroi
Une clé qui se cambre
Aux portes du beffroi

Sirènes ou si terne
Nocturne alarme à l’oeil
Six reines en citerne
Une larme en écueil

Quand est peine la lune
Le drap qui autrefois
Bleuissait la lagune
Devient simple détroit.

Pascal.

un peu trop composé pour moi même si j'aime bien la dernière strophe

Je ne suis pas très réceptive à ce poème.

Le sens de plusieurs vers m'échappe, la première et la troisième strophe dans leur ensemble, et puis ces deux vers : Et si forte est la chambre (je suppose que ça fait rapport à une chambre forte ?), Une clé qui se cambre (là je ne parviens pas à imaginer où ça doit m'emmener).

Je m'attendais, avec le titre, à quelque chose de très poétique, une ode à une femme par exemple, et je n'ai rien trouvé de tel ou alors je n'ai rien compris. Comme si les images ne menaient nulle part et ne servaient pas l'histoire. Quelque chose m'échappe peut-être, il faudra que je revienne un autre jour...

......Je trouve ce texte très empreint musicalement: le titre est celui d'une chanson du XVIIIè siècle et "la nuit cherche fortune à Montmartre le soir" au Chat Noir (années 20); le beffroi est la tour communale où un carillon sonne les heures à Lille comme ailleurs; la clé qui se cambre doit être de sol à la rigueur de fa; les sirènes d'Ulysse à Concordia nous rappelle que ce n'est pas l'homme qui prend la mer mais la mer qui prend l'homme; enfin la lagune est le lieu du chant des gondeliers (mais pas O sole mio! qui est un chant napolitain...).
......Un brin ésotérique bien qu'homométrique en six mesures. Une fin délectable:

Quand est peine la lune
Le drap qui autrefois
Bleuissait la lagune
Devient simple détroit.

Oui, le plaisir est toujours une navigation (Viatge a Itaca), l'inverse n'étant pas vrai (demandez à Schettino).

Une proposition de modif de la strophe 1 (pas vraiment satisfaisante sur le début du vers 4 et qui perd 1 pied au vers 1):


Quand pleine est la lune
Le drap tiré sur soi
A nuit cherche fortune
Qui s’aise pour toi et moi





Le lien vers Luis LLACH : https://www.youtube.com/watch?v=hNVJpIRt_JQ&feature=related

Faut savoir: l'Une ou l'une ? Ça change tout.
J'ai rien compris mais c'est beau et je crois que j'ai trouvé tous les jeux de mots, sauf celui de Phylisse à qui je recommande de lire mon texte qui parle concrètement d'une femme aux reins cambrés.
Ça m'a mis dans une ambiance inouïe: sur la plage une nuit de pleine lune avec l'Autre. Jusqu'ici il n'y avait que la sophro qui arrivait à m'y transporter en restant sur place mais j'y étais seul.
Donc c'est de l'Art ! du Grand art !

Tu remarqueras que je sais mettre un c Majuscule avec une cédille: il suffit d'agrandir la peau lisse...

(^_-)

Un joli texte très musical, qu'on imagine bien accompagné à la harpe ou à défaut à la guitare sèche, façon troubadour.
J'aime particulièrement la richesse des rimes du second couplet quatrain.

étant broc hanteur,
j'adore l'image de la clé qui se cambre...

... clé d'armoire ancienne, empoignée à plaisir
au métal qui devient chaud à la paume
et de réel et douce résistance
de la grasse serrure
et la bobinette
cherra...