Regrets
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Regrets
Je pourrais vous la décrire. Ses yeux d'un blond immense. Ses cheveux si volatils. Sa voix fraîche, sa robe apaisante, la verdure de son pré, l'immensité de son corps. Je ne pense pas que vous puissiez vous imaginer cet amour qui me lie à elle. Il me dévore de l'intérieur, il me brûle, il me tourmente.
Elle a dans sa vie quelque chose de nostalgique, dans ses heures quelque chose de tragique. Dans chaque acte qu'elle pose, un amour descend vers sa progéniture, on l'appelle avec beaucoup de respect « maman ». Elle vous tient par la main, elle vous guide à travers les naufrages, elle vous décrit la prochaine page avec enthousiasme, et quand elle éteint la lumière vous êtes peiné de voir sa petite voix s'éteindre avec le décor de la chambre.
Longtemps après vous la recherchez, car c'est vraiment elle que vous aimez.
Elle a disparu de ma vie, ça a créé cette déchirure, elle a voulu qu'il en soit ainsi, et depuis toutes ces années, je suis inconsolable.
Partir ou rester.
Il y a à ses côtés des vergers, des prés de pamplemousse, de l'herbe bleue à perte de vue, il y a cet enfant qui apprend à marcher et ce nuage blanc qui peine à s'en aller.
Il y a de l'amour, de la poésie, le jour, quand elle étend son linge. Il y a d'elle cet instant que je retiens à jamais : elle prépare le café, avant le départ. Sa douleur déborde, elle tourne la cuiller, comme par habitude, mais ce n'est plus par habitude, car demain, je m'en vais à jamais.
Il y a des canaris dans mon souvenir, ils volent auprès d'elle, il y a les questions que j'aurais voulu lui poser. Des bains, de l'eau, du shampoing à la camomille. Et cette nostalgie dévorante, et cette impression de s'être manquées.
Et des trains qui emmènent les voyageurs, à destination, ou même, loin de leur destination.
Une valise à la main, on quitte sa gare, sans se retourner. Mais je me retourne et je la vois. Et j'ai des regrets, des larmes, une sensibilité qui est restée intacte. Elle me regarde aussi, elle a des mots, elle voudrait parler, me dire, mais elle n'arrive pas à émettre le moindre son, elle se tient là, une demande pointe sur son visage, elle veut que je revienne, j'ai peur de découvrir l'ampleur du désastre, ce qui aurait pu être, ce qui n'a pas été.
Elle a dans sa vie quelque chose de nostalgique, dans ses heures quelque chose de tragique. Dans chaque acte qu'elle pose, un amour descend vers sa progéniture, on l'appelle avec beaucoup de respect « maman ». Elle vous tient par la main, elle vous guide à travers les naufrages, elle vous décrit la prochaine page avec enthousiasme, et quand elle éteint la lumière vous êtes peiné de voir sa petite voix s'éteindre avec le décor de la chambre.
Longtemps après vous la recherchez, car c'est vraiment elle que vous aimez.
Elle a disparu de ma vie, ça a créé cette déchirure, elle a voulu qu'il en soit ainsi, et depuis toutes ces années, je suis inconsolable.
Partir ou rester.
Il y a à ses côtés des vergers, des prés de pamplemousse, de l'herbe bleue à perte de vue, il y a cet enfant qui apprend à marcher et ce nuage blanc qui peine à s'en aller.
Il y a de l'amour, de la poésie, le jour, quand elle étend son linge. Il y a d'elle cet instant que je retiens à jamais : elle prépare le café, avant le départ. Sa douleur déborde, elle tourne la cuiller, comme par habitude, mais ce n'est plus par habitude, car demain, je m'en vais à jamais.
Il y a des canaris dans mon souvenir, ils volent auprès d'elle, il y a les questions que j'aurais voulu lui poser. Des bains, de l'eau, du shampoing à la camomille. Et cette nostalgie dévorante, et cette impression de s'être manquées.
Et des trains qui emmènent les voyageurs, à destination, ou même, loin de leur destination.
Une valise à la main, on quitte sa gare, sans se retourner. Mais je me retourne et je la vois. Et j'ai des regrets, des larmes, une sensibilité qui est restée intacte. Elle me regarde aussi, elle a des mots, elle voudrait parler, me dire, mais elle n'arrive pas à émettre le moindre son, elle se tient là, une demande pointe sur son visage, elle veut que je revienne, j'ai peur de découvrir l'ampleur du désastre, ce qui aurait pu être, ce qui n'a pas été.
roro- Nombre de messages : 202
Age : 42
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 15/09/2008
Re: Regrets
C'est un peu le vu et revu des amoureux qui se séparent douloureusement à la gare, mais...j'aime! Il y a beaucoup de poésie et on sent le déchirement des deux personnages. Il y a quelque chose d'emportant dans votre texte. Par contre, je peux me tromper, mais "volatil" ne devrait-il pas prendre un "e" juste avant le "s"? En tout cas.
heartincages- Nombre de messages : 13
Age : 34
Date d'inscription : 11/02/2012
Re: Regrets
De la puissance du lien qui unit la mère à l'enfant, de l'incompréhension qui déchire et la séparation finale, inévitable mais douloureuse. Oui, voilà qui est écrit correctement, sans me sembler transcendant : le texte, pour moi, n'a pas le temps de se poser et de déployer sa poésie.
Bien sûr, quelques remarques de forme :
– « Ses cheveux si volatils » : pas de faute ici, pour répondre à l'interrogation d'heartincages ;
– « je m'en vais à jamais » : la répétition d'« à jamais » se voit, je trouve ;
– « du shampoing à la camomille » : bio ou pas, « shampooing », traditionnellement ;
– « une demande pointe sur son visage » : « point » (du verbe « poindre » et non « pointer »).
Bien sûr, quelques remarques de forme :
– « Ses cheveux si volatils » : pas de faute ici, pour répondre à l'interrogation d'heartincages ;
– « je m'en vais à jamais » : la répétition d'« à jamais » se voit, je trouve ;
– « du shampoing à la camomille » : bio ou pas, « shampooing », traditionnellement ;
– « une demande pointe sur son visage » : « point » (du verbe « poindre » et non « pointer »).
Invité- Invité
Re: Regrets
J'ajoute que certaines phrases me paraissent trop directes, voire explicatives : « Elle a disparu de ma vie, ça a créé cette déchirure, etc. », pour ne citer qu'elle.
Invité- Invité
Simplicité et fausse simplicité.
Salut,
Des effets de répétitions, des maladresses... Les cheveux, volatils ? On dit d'un liquide qu'il est volatile s'il s'évapore facilement. Alors les cheveux ? M'enfin, passons.
Sur le fond, no comment. Mais la forme me gêne, par-ci, par-là. Je n'arrive pas à dire. Pour moi, il y a simplicité, et fausse simplicité, calculée avec minutie. Là, j'ai l'impression que c'est simplicité tout court, et c'est dommage - presque gâchis.
Ubik.
Des effets de répétitions, des maladresses... Les cheveux, volatils ? On dit d'un liquide qu'il est volatile s'il s'évapore facilement. Alors les cheveux ? M'enfin, passons.
Sur le fond, no comment. Mais la forme me gêne, par-ci, par-là. Je n'arrive pas à dire. Pour moi, il y a simplicité, et fausse simplicité, calculée avec minutie. Là, j'ai l'impression que c'est simplicité tout court, et c'est dommage - presque gâchis.
Ubik.
Re: Regrets
Lecture commencée sur la pointe des pieds parce que vraiment le sujet n'est pas ma tasse de thé, il représente même plutôt tout ce qui me fait frémir d'ennui. Mais là, je dois reconnaître avoir été peut-être pas emportée non, mais assez séduite par une poésie, un flou qui donnent à mes yeux un certain intérêt à cette composition (par exemple : " Il y a d'elle cet instant que je retiens à jamais : elle prépare le café, avant le départ. Sa douleur déborde, elle tourne la cuiller, comme par habitude, mais ce n'est plus par habitude, car demain, je m'en vais à jamais."). Plutôt agréablement surprise donc.
Invité- Invité
Re: Regrets
Merci de votre passage.
Et Alex, je sais, je ne prends pas le temps, je le prendrai, je compilerai tout, tous tes commentaires, je ne ferai plus les mêmes erreurs.
Ca me permettra d'en faire d'autres.
Et Alex, je sais, je ne prends pas le temps, je le prendrai, je compilerai tout, tous tes commentaires, je ne ferai plus les mêmes erreurs.
Ca me permettra d'en faire d'autres.
roro- Nombre de messages : 202
Age : 42
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 15/09/2008
Re: Regrets
On sent beaucoup d’émotion en filigrane, c’est ce qui donne du charme à ce texte, en plus d’une certaine retenue et d’un final en incommunicabilité pleine de regrets et de points de suspension.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
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