Le vagabond
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Annie
Pussicat
Lenor Knocker
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Le vagabond
Le Vagabond
Frissonnant sur la route, ses guenilles estropiées
Il guette l'horizon comme un oiseau volage
Combien de compagnons ? Valeureux équipiers
Sont morts sur les chemins sans prénom et sans âge
Errant dans la pénombre, il pense et il espère
Qu'un jour son triste cœur chassera la rancune
Pour chaque misère en plus, c'est un bonheur qu'il perd
Il croit en son destin et en sa bonne fortune
Il marche tout le jour comme marcherait un mort
Il essuie son visage où coulent des sanglots
Blessé par la pitié, rongé par les remords
Sa peau est couverte de plaies et de brûlots
L'hiver sous des haillons vaguement rapiécés
Il songe aux feux ardents dans les maisons au loin
Il a la tête froide et le regard baissé
En ignorant sa peine et en serrant les poings
Quelques pâles brindilles abritent son logis
La forêt est un havre, une voûte boisée
Soudain le hurlement d'une nuit qui rugit
Témoigne que la nature se laisse apprivoisée
Arrive l'heure de mourir, il s'éteint en silence
Car il ne hurle pas il exulte et il rit
Sa vie n'était que haine, désespoir et violence
Un vieux chêne a poussé, là où il a péri
Frissonnant sur la route, ses guenilles estropiées
Il guette l'horizon comme un oiseau volage
Combien de compagnons ? Valeureux équipiers
Sont morts sur les chemins sans prénom et sans âge
Errant dans la pénombre, il pense et il espère
Qu'un jour son triste cœur chassera la rancune
Pour chaque misère en plus, c'est un bonheur qu'il perd
Il croit en son destin et en sa bonne fortune
Il marche tout le jour comme marcherait un mort
Il essuie son visage où coulent des sanglots
Blessé par la pitié, rongé par les remords
Sa peau est couverte de plaies et de brûlots
L'hiver sous des haillons vaguement rapiécés
Il songe aux feux ardents dans les maisons au loin
Il a la tête froide et le regard baissé
En ignorant sa peine et en serrant les poings
Quelques pâles brindilles abritent son logis
La forêt est un havre, une voûte boisée
Soudain le hurlement d'une nuit qui rugit
Témoigne que la nature se laisse apprivoisée
Arrive l'heure de mourir, il s'éteint en silence
Car il ne hurle pas il exulte et il rit
Sa vie n'était que haine, désespoir et violence
Un vieux chêne a poussé, là où il a péri
Lenor Knocker- Nombre de messages : 27
Age : 30
Date d'inscription : 31/12/2011
RE : Le Vagabond
Je n'ai pas accroché.
Je n'ai pas saisi :
"Il croit en son destin et en sa bonne fortune", suivi de :
"Il marche tout le jour comme marcherait un mort"
"Arrive l'heure de mourir, il s'éteint en silence",
"Car il ne hurle pas il exulte et il rit"
pourquoi ne pas écrie : de s'éteindre en silence /
"Car" rompt les répétitions de "il" : "il s'éteint... il ne hurle pas il exulte"
Je n'ai pas saisi :
"Il croit en son destin et en sa bonne fortune", suivi de :
"Il marche tout le jour comme marcherait un mort"
"Arrive l'heure de mourir, il s'éteint en silence",
"Car il ne hurle pas il exulte et il rit"
pourquoi ne pas écrie : de s'éteindre en silence /
"Car" rompt les répétitions de "il" : "il s'éteint... il ne hurle pas il exulte"
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Le Vagabond
Touchant, mais ne touchant pas juste. Il s'y mêle un misérabilisme qui n'est plus en accord avec ce que nous pouvons éprouver.
Ce n'est pas que les miséreux, les vagabonds, les marginaux aient disparu, non, trois fois non, mais les images sont périmées et donc l'effet est raté.
Pour commencer, les sans logis d'à présent ne sont pas sur la route mais sous les ponts du boulevard périphérique à Paris.
Ils ne portent pas de guenilles estropiées parce qu'ils peuvent trouver tous les jours des fringues, certes fatiguées, dans les poubelles.
Il n'y a pas de feu dans les maisons, sauf par coquetterie, mais du chauffage électrique ou au fuel qui ne se voit pas de loin.
Etc... j'arrête parce que mon intention n'est pas de démolir, mais de vous faire prendre conscience - si je ne me trompe pas, après tout c'est peut-être moi qui - de ce qui sonne atrocement faux dans ce poème.
Un sujet aussi délicat exige une sincérité, une lucidité de chirurgien, d'analyste financier...
...ces conserves
poissons morts protégés par les boîtes
boîtes protégées par les vitres
vitres protégées par les flics
flics protégés par la crainte
que de barricades pour six malheureuses sardines...
Jacques Prévert La Grasse matinée
Ce n'est pas que les miséreux, les vagabonds, les marginaux aient disparu, non, trois fois non, mais les images sont périmées et donc l'effet est raté.
Pour commencer, les sans logis d'à présent ne sont pas sur la route mais sous les ponts du boulevard périphérique à Paris.
Ils ne portent pas de guenilles estropiées parce qu'ils peuvent trouver tous les jours des fringues, certes fatiguées, dans les poubelles.
Il n'y a pas de feu dans les maisons, sauf par coquetterie, mais du chauffage électrique ou au fuel qui ne se voit pas de loin.
Etc... j'arrête parce que mon intention n'est pas de démolir, mais de vous faire prendre conscience - si je ne me trompe pas, après tout c'est peut-être moi qui - de ce qui sonne atrocement faux dans ce poème.
Un sujet aussi délicat exige une sincérité, une lucidité de chirurgien, d'analyste financier...
...ces conserves
poissons morts protégés par les boîtes
boîtes protégées par les vitres
vitres protégées par les flics
flics protégés par la crainte
que de barricades pour six malheureuses sardines...
Jacques Prévert La Grasse matinée
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 74
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Le vagabond
encore un peu jeune (je parle du texte), mais c'est pas mal de l'avoir fait sortir à VE, au moins tu pourras le retravailler.
je te montre ce qui ne va pas pour moi (et ne t'inquiète pas je me loupe souvent de mon coté avant d'écrire un truc à peu près potable )
Sa peau est couverte de plaies et de brûlots
j'ai cherché dans le dico et voici la déf,
brûlot, nom masculin
Sens 1 Navire chargé de produits incendiaires destinés à détruire les flottes ennemies [Marine]. [Ancien].
Sens 2 Écrit, article vivement polémique.
Sens 3 Boisson faite d'eau-de-vie flambée avec un sucre.
tu voulais dire brûlure ? ce vers ne va pas
Quelques pâles brindilles abritent son logis
13 pieds
Témoigne que la nature se laisse apprivoisée
19 pieds et apprivoisée c'est ER
Pour chaque misère en plus, c'est un bonheur qu'il perd
Il croit en son destin et en sa bonne fortune
pourquoi ne pas rester sur tes alexandrins ?
maintenant voici ce que j'ai aimé et les + de ton poème
" sans prénom et sans âge"
Il songe aux feux ardents dans les maisons au loin
et l'effort général dans la forme, la "voute boisée" les brindilles pour muraille,
et pour conclure je te laisse avec l'un de mes vers préféré, qui est de Boileau
"Cent fois sur le métier travaille ton ouvrage " (je te le cite à peu près)
et cette phrase de Mallarmé "on ne termine pas un poème on l'abandonne" alors au boulot !
ps: le ton employé tout au long de ce message est celui de l'amitié et non des reproches
je te montre ce qui ne va pas pour moi (et ne t'inquiète pas je me loupe souvent de mon coté avant d'écrire un truc à peu près potable )
Sa peau est couverte de plaies et de brûlots
j'ai cherché dans le dico et voici la déf,
brûlot, nom masculin
Sens 1 Navire chargé de produits incendiaires destinés à détruire les flottes ennemies [Marine]. [Ancien].
Sens 2 Écrit, article vivement polémique.
Sens 3 Boisson faite d'eau-de-vie flambée avec un sucre.
tu voulais dire brûlure ? ce vers ne va pas
Quelques pâles brindilles abritent son logis
13 pieds
Témoigne que la nature se laisse apprivoisée
19 pieds et apprivoisée c'est ER
Pour chaque misère en plus, c'est un bonheur qu'il perd
Il croit en son destin et en sa bonne fortune
pourquoi ne pas rester sur tes alexandrins ?
maintenant voici ce que j'ai aimé et les + de ton poème
" sans prénom et sans âge"
Il songe aux feux ardents dans les maisons au loin
et l'effort général dans la forme, la "voute boisée" les brindilles pour muraille,
et pour conclure je te laisse avec l'un de mes vers préféré, qui est de Boileau
"Cent fois sur le métier travaille ton ouvrage " (je te le cite à peu près)
et cette phrase de Mallarmé "on ne termine pas un poème on l'abandonne" alors au boulot !
ps: le ton employé tout au long de ce message est celui de l'amitié et non des reproches
Nathanaël Zenou- Nombre de messages : 206
Age : 44
Date d'inscription : 02/05/2010
Le vagabond
Bon, pour une fois que je comprends quelque chose. Pour moi, c'est l'histoire d'un vagabond d'un autre temps, par conséquent je ne suis pas dérangé par l'idée des âtres dans les maisons, ni par celle de vivre dans la forêt. Pas de restaus du cœur ici.
J'aurais aimé ressentir une souffrance intérieure plutôt que d'être observateur, je ne suis pas suffisamment "dans" ce vagabond pour ressentir sa peine. Autrement, je trouve cela pas mal.
Juste une chose à dire sur la forme : tes alexandrins ne sont pas réguliers, du coup je me suis forcé à lire le poème comme je lis un journal, car j'étais déstabilisé lorsque je voulais respecter la lecture suivant la métrique.
Quant à "guenilles estropiées", il me semble que d'habitude ce verbe concerne les membres et non les fringues. Pour "brûlot", c'est vrai que ça ne va pas. Allez, courage !
Pascal
J'aurais aimé ressentir une souffrance intérieure plutôt que d'être observateur, je ne suis pas suffisamment "dans" ce vagabond pour ressentir sa peine. Autrement, je trouve cela pas mal.
Juste une chose à dire sur la forme : tes alexandrins ne sont pas réguliers, du coup je me suis forcé à lire le poème comme je lis un journal, car j'étais déstabilisé lorsque je voulais respecter la lecture suivant la métrique.
Quant à "guenilles estropiées", il me semble que d'habitude ce verbe concerne les membres et non les fringues. Pour "brûlot", c'est vrai que ça ne va pas. Allez, courage !
Pascal
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 64
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Le vagabond
Je vous remercie pour votre franchise, cependant certaines de vos critiques me semblent infondées :
1) Ce poème est censé se passer au 19ème siècle, il est donc tout à fait normal qu'on n'y parle pas de chauffage électrique ou de périphérique, je ne vois pas en quoi le fait qu'il se déroule dans le passé dénature le propos du texte.
2) "Brûlot" est un mot qui peut désigner des insectes qui, se trouvant dans l'herbe, s'attachent aux jambes de ceux qui y marchent. Vu que le vagabond marche tout le jour au hasard des sentiers et dort à la belle étoile, il est normal que sa peau en soit recouverte.
3) En revanche pour ce qui est du rythme bancale et des (éternelles) fautes d'orthographe, je conçois tout à fait que ce poème mériterait d'être retravaillé.
Amitié
Lenor Knocker
1) Ce poème est censé se passer au 19ème siècle, il est donc tout à fait normal qu'on n'y parle pas de chauffage électrique ou de périphérique, je ne vois pas en quoi le fait qu'il se déroule dans le passé dénature le propos du texte.
2) "Brûlot" est un mot qui peut désigner des insectes qui, se trouvant dans l'herbe, s'attachent aux jambes de ceux qui y marchent. Vu que le vagabond marche tout le jour au hasard des sentiers et dort à la belle étoile, il est normal que sa peau en soit recouverte.
3) En revanche pour ce qui est du rythme bancale et des (éternelles) fautes d'orthographe, je conçois tout à fait que ce poème mériterait d'être retravaillé.
Amitié
Lenor Knocker
Lenor Knocker- Nombre de messages : 27
Age : 30
Date d'inscription : 31/12/2011
Le vagabond
d'accord pour le XIX°
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 74
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Le vagabond
Bien sûr que ce vagabond est d'un autre temps.
Mais le temps ne fait rien à l'affaire... Un vagabond reste un vagabond
Et celui çi est assez bien décrit
Mais le temps ne fait rien à l'affaire... Un vagabond reste un vagabond
Et celui çi est assez bien décrit
Maryse- Nombre de messages : 811
Age : 81
Localisation : Montélimar
Date d'inscription : 22/09/2010
Re: Le vagabond
Lenor, votre texte témoigne d'une capacité aux images mais il est trop descriptif. Suggérez beaucoup plus et vous susciterez l'identification. Effectivement on assiste à des scènes et on n'est pas à l'intérieur de la subjectivité, de la souffrance du vagabond.
Une remarque: pour le XIXè je ne vois aucun indice particulier pour ce siècle. Il semble donc représenter l'ancien temps pour vous, alors que moi j'étais parti dans une intemporalité post-antique, genre Moyen-Age / période des famines du petit Age Glaciaire / période pré-industrielle. Par ailleurs un "vieux chêne" c'est au moins 200 ans (le chêne blanc vit jusqu'à 600 ans, c'est pour cela que l'on s'en sert pour la dendrochronologie). Le temps que le chêne croisse et devienne vieux on est déjà avant le XIXè ... mais je vous taquine.
Mais je ne rate jamais un Lenor, il y a toujours de belles images, une tonalité pacifiante même au coeur de teintes crépusculaires.
Une remarque: pour le XIXè je ne vois aucun indice particulier pour ce siècle. Il semble donc représenter l'ancien temps pour vous, alors que moi j'étais parti dans une intemporalité post-antique, genre Moyen-Age / période des famines du petit Age Glaciaire / période pré-industrielle. Par ailleurs un "vieux chêne" c'est au moins 200 ans (le chêne blanc vit jusqu'à 600 ans, c'est pour cela que l'on s'en sert pour la dendrochronologie). Le temps que le chêne croisse et devienne vieux on est déjà avant le XIXè ... mais je vous taquine.
Mais je ne rate jamais un Lenor, il y a toujours de belles images, une tonalité pacifiante même au coeur de teintes crépusculaires.
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