Exo réecriture : Fable zantille

Un rayon de lumière arrive jusqu'à moi.
J'ouvre un oeil.
C'est l'heure.
Pas la peine, une nouvelle fois, de tenter de m'éveiller en premier, je sais qu'il est déjà dehors, sous l'arbre. Je sais qu'il m'attends avec ce qu'il faut pour manger. Chaud. Comme tous les matins.
Alors qu'il sait parfaitement que l'un de mes plaisirs est de chercher moi-même ce qu'il me faut. Mais il est comme ça. Depuis quatre ans.
Je sors à la lumière. Bien entendu tout est prêt. Il m'acceuille avec son sourire niais habituel. « Tu as bien dormi ? ». Je me hausse de toutes mes épaules sans répondre. Il me tends une petite cuisse chaude, il sait que je raffole de ça.
Je parviens à l'ignorer et me dirige vers une souche pour m'y installer. Il me suit. Sans cesser de jacasser : il a entendu des bruits bizarres toute la nuit. Il est sorti plusieurs fois pour savoir. Chaque fois ça se calmait. Puis ça reprenait dès qu'il tirait le rideau de l'entrée. Il a mal dormi. Et... « Tu veux que je t'aide ? » il me dis, tandis que je tente de saisir un ver.
Je ne réagis encore pas, mais ça n'a pas l'air de le froisser. Comme toujours.
Je bois une longue gorgée en suçant le ver. Une énergie nouvelle me pénêtre. Et avec elle une envie soudaine. Il parle toujours. Je prétexte un besoin pressant. Par courtoisie il se tourne. Je ne fais qu'un bond, lui saisis la queue et la tire avec force jusqu'à toucher son cou. Il n'a pas eu le temps de réagir. Le contact fait déjà son effet. Il me regarde de ses yeux vides, marmonne « Tu as un souci, ma belle ? » et s'affale.
Nos amis, notre famille, ont toujours pensé illusoire l'union durable d'une mygale et d'un scorpion.
J'espère que la petite cuisse de souris est encore tiède.


N.D.L.A : Dédié à la mémoire de Modestine qui n'a jamais fréquenté un scorpion, je crois.
.

Je dépose mon coeur aux pattes de Modestine, humblement.

Joliment détourné, j’aime beaucoup le côté décalé qu’apporte ton choix des "personnages" et bizarrement, malgré l’assaut final, c’est un texte attendrissant.

Sûr que Modestine aurait aimé !
Un peu court, mais très vivant.
Une coquille : il m'acceuille

alors là, totalement sous le charme
déjà, molestine, maintenant ça
c'est à se demander pourquoi tu ne poste pas plus souvent

J'adore la phrase "Nos amis, notre famille..."

Alex passera pour les fautes de conjugaison, je pense
Ü

mignon tout plein.

une tite fable en forme d'hommage pas piqué des... scorpions
bien détourné, mentor
je lève ma tasse de café à modestine

Pas trop suivi l’histoire de Modestine (même pas du tout).

Il est sympa ce texte. Court, mais ça me va (j’ai du mal à m’ingurgiter des pavés de dix pages sur un ordinateur).

Donc depuis le début, je me demande qui sont ces gens qui sucent des vers et qui s’installent sur des souches (des écologistes ?). Quelle surprise à la fin !

Quelques fautes d’orthographe (tu ne te passes jamais un coup de corrector mentor ?)

Je sais qu'il m'attends
Il m'acceuille
Il me tends
il me dis => et, de surcroît, me dit-il aurait été plus élégant
me pénêtre
Par courtoisie il se tourne => une virgule me semble bien utile à certain endroit.

Après 7 commentaires, ça va ? On peut intervenir ? :-))

Mouais, PNP, fais-moi l'amitié de croire que les quelques fautes relevées étaient volontaires.
C'est bébête, je sais, mais je voulais juste faire passer le fait que ver était aussi fautif et que je voulais soi-disant écrire verre pour tromper le lecteur et éviter ainsi d'éventer la chute trop tôt
mais visiblement personne ne s'y est trompé, mouarf, raté

J'en profite : merci à tous les intervenants de leur gentillesse, c'est vraiment un petit texte que j'ai eu plaisir à écrire et qui ne vaut que pour le fait que j'y évoque Modestine, sans plus
Merci

Pascal-Claude Perrault a écrit:Pas trop suivi l’histoire de Modestine (même pas du tout).

c'était une adorable petite mygale que nous avions apprivoisée et qui nous a tenu compagnie durant de longs mois, et qui est partie très naturellement, ce fut malgré tout un déchirement
elle intervint dans quelques uns de mes écrits, et je pense qu'elle y reviendra
une façon comme une autre de la faire revivre
;-)

C'est-y po adorabe ça ? Une araignée comme animal domestique.
Je te parlerai de ma poule, qui était comme un chien à la maison.
Et en plus elle faisait cocorico (j'ai des preuves).

Pascal-Claude Perrault a écrit:C'est-y po adorabe ça ? Une araignée comme animal domestique.

elle n'avait rien d'un animal domestique :-)))
et son indépendance était sa gloire
;-)



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la modé, ça commence à bien faire
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Modestine, le retour. L'amie gale qu'on aime avoir dans la peau.
Elle joue au scrabble des le p'tit dej : place ses pions marque le score au détriment des scorpions qui en deviennent des morts pions. Bien joué, fais pas ta modeste.