EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
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Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Emue par le texte de Coline, le conditionnel est vraiment une réussite, c'est superbe !
Je n'ai lu que celui-là, je reviendrai demain lire les autres avec peut-être mon texte si j'arrive à le finir...
Bonne nuit à tous.
Je n'ai lu que celui-là, je reviendrai demain lire les autres avec peut-être mon texte si j'arrive à le finir...
Bonne nuit à tous.
Phylisse- Nombre de messages : 963
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Date d'inscription : 05/05/2011
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
J'ai pas vraiment su faire, pas vraiment écrit sur le mariage de Yali, pas vraiment offert un cadeau personnel. C'est pas que le coeur n'y était pas, bien au contraire, mais les mots n'ont pas transcendé une bête pudeur...
elea- Nombre de messages : 4894
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Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Pendant ce temps-là...
Contrainte : 3-A
Il faudrait que je te montre les photos. Quoique.
Ce serait peut-être mieux que tu continues de regarder celles que vous étiez en train de prendre dans le jardin pendant que…
Je sais pas si ce serait une bonne idée de te raconter… Oui d’un autre côté, ce serait bien que tu saches. Ce serait comme un paquet de souvenirs en plus qu’on te donnerait. A classer. Peut-être à archiver ou à oublier, ce serait pas plus mal. Non, c’est vrai, en remettant tout dans l’ordre, en triant, ce serait un beau mariage Yali ! Pour ça oui, mais faudrait pas, enfin je voudrais pas que tu crois qu’on l’a fait exprès.
Nous on aimerait bien te dire « ouah, quelle journée, extra ! Tout s’est tellement bien passé !» mais je mentirais.
En fait, je préfèrerais que tu n’apprennes jamais. On aurait peut-être pas dû boire autant. D’ailleurs, ça n’aurait peut-être rien changé : Janis aurait quand même fait son numéro de guitariste rock devant la fenêtre et les voisins l’auraient regardée danser à moitié nue. Non, je préfèrerais que tu l’apprennes par nous que par eux, ce serait plus correct. Et puis, ils se gêneraient pas pour te raconter le moment ou Croisic a perdu son soutien-gorge… Mais tout ça, ce serait pas arrivé si Christie n’était pas arrivée avec son cadeau de mariage mal emballé : des moules puantes. Non mais tu te rends compte, déjà que la petite Alice nous avait parfumé la salle de quelques flatulences, on aurait pas survécu dans la salle à manger. J’avouerais que je ne pensais pas que Polixène irait faire pipi devant la porte ni que Phylisse appellerait les gendarmes parce que Lucy et Polgara (qui vociférait à qui mieux mieux) venait de filer à l’anglaise avec un parfait inconnu, hilare.
Ce serait pas mal aussi si tu pouvais te charger de présenter nos excuses à ton beau-père. Il arrêterait de nous faire la tête comme il le fait depuis que Coline qui jetait un œil dans son bureau lui a demandé s’il avait des « saints ». Je suis sûre qu’il s’excuserait aussi de nous avoir toutes fichu dehors. Sauf Rebecca d’ailleurs : « je ne voudrais pas mettre une femme enceinte dehors » qu’il a dit le mufle ! Elle qui voudrait bien perdre son ventre de jeune accouchée !
Finalement non, ce serait pas bien que tu ranges ça dans tes souvenirs : les gendarmes ébahis devant Elea qui bondissait dans la cour en criant « gâââââteauuu », non, ça ficherait tout par terre. Peut-être que ta belle-mère comprendrait que Lyra n’est pas si impolie qu’on pourrait l’imaginer, juste un peu tête en l’air. Mais aussi, avec ses « je vous en prie… », la belle-mère ! Lyra, elle s’est juste un peu embrouillée dans ses politesses.
Et puis bon, tu devrais comprendre : on était vachement émues. Ton mariage, ce qu’on a pu pleuré !
Mais surtout, Yali, j’aimerais bien quand même qu’on arrête de te raconter que tout le monde rigolait de mes chaussettes dépareillées. Tu voudrais pas croire un chose pareille, dis ? Non, juste la lumière qui faisait croire ça. On viendrait pas à ton mariage pour se payer la honte quand même ! Ça gâcherait tout !
Allez, on dirait que tout se serait bien passé, qu’on aurait été mignonnes tout plein. D’ailleurs, faudrait pas croire… Ce serait pas des blagues que je te raconte ? T’as rien remarqué toi, de toute façon ? Ah Yali ! Nous pardonnerais-tu ? Inconditionnellement ?
Il faudrait que je te montre les photos. Quoique.
Ce serait peut-être mieux que tu continues de regarder celles que vous étiez en train de prendre dans le jardin pendant que…
Je sais pas si ce serait une bonne idée de te raconter… Oui d’un autre côté, ce serait bien que tu saches. Ce serait comme un paquet de souvenirs en plus qu’on te donnerait. A classer. Peut-être à archiver ou à oublier, ce serait pas plus mal. Non, c’est vrai, en remettant tout dans l’ordre, en triant, ce serait un beau mariage Yali ! Pour ça oui, mais faudrait pas, enfin je voudrais pas que tu crois qu’on l’a fait exprès.
Nous on aimerait bien te dire « ouah, quelle journée, extra ! Tout s’est tellement bien passé !» mais je mentirais.
En fait, je préfèrerais que tu n’apprennes jamais. On aurait peut-être pas dû boire autant. D’ailleurs, ça n’aurait peut-être rien changé : Janis aurait quand même fait son numéro de guitariste rock devant la fenêtre et les voisins l’auraient regardée danser à moitié nue. Non, je préfèrerais que tu l’apprennes par nous que par eux, ce serait plus correct. Et puis, ils se gêneraient pas pour te raconter le moment ou Croisic a perdu son soutien-gorge… Mais tout ça, ce serait pas arrivé si Christie n’était pas arrivée avec son cadeau de mariage mal emballé : des moules puantes. Non mais tu te rends compte, déjà que la petite Alice nous avait parfumé la salle de quelques flatulences, on aurait pas survécu dans la salle à manger. J’avouerais que je ne pensais pas que Polixène irait faire pipi devant la porte ni que Phylisse appellerait les gendarmes parce que Lucy et Polgara (qui vociférait à qui mieux mieux) venait de filer à l’anglaise avec un parfait inconnu, hilare.
Ce serait pas mal aussi si tu pouvais te charger de présenter nos excuses à ton beau-père. Il arrêterait de nous faire la tête comme il le fait depuis que Coline qui jetait un œil dans son bureau lui a demandé s’il avait des « saints ». Je suis sûre qu’il s’excuserait aussi de nous avoir toutes fichu dehors. Sauf Rebecca d’ailleurs : « je ne voudrais pas mettre une femme enceinte dehors » qu’il a dit le mufle ! Elle qui voudrait bien perdre son ventre de jeune accouchée !
Finalement non, ce serait pas bien que tu ranges ça dans tes souvenirs : les gendarmes ébahis devant Elea qui bondissait dans la cour en criant « gâââââteauuu », non, ça ficherait tout par terre. Peut-être que ta belle-mère comprendrait que Lyra n’est pas si impolie qu’on pourrait l’imaginer, juste un peu tête en l’air. Mais aussi, avec ses « je vous en prie… », la belle-mère ! Lyra, elle s’est juste un peu embrouillée dans ses politesses.
Et puis bon, tu devrais comprendre : on était vachement émues. Ton mariage, ce qu’on a pu pleuré !
Mais surtout, Yali, j’aimerais bien quand même qu’on arrête de te raconter que tout le monde rigolait de mes chaussettes dépareillées. Tu voudrais pas croire un chose pareille, dis ? Non, juste la lumière qui faisait croire ça. On viendrait pas à ton mariage pour se payer la honte quand même ! Ça gâcherait tout !
Allez, on dirait que tout se serait bien passé, qu’on aurait été mignonnes tout plein. D’ailleurs, faudrait pas croire… Ce serait pas des blagues que je te raconte ? T’as rien remarqué toi, de toute façon ? Ah Yali ! Nous pardonnerais-tu ? Inconditionnellement ?
demi-lune- Nombre de messages : 795
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Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Bravo MC Coline. Belle maîtrise de la conjugaison et quelle belle histoire drôle et romantique.
Merci pour cette expérience que je ne suis pas sûre de renouveler tant je me sens pitoyable, mes institutrices vont se retourner dans leurs tombes.
Je vous lirai tous demain, promis et bonne nuit.
Merci pour cette expérience que je ne suis pas sûre de renouveler tant je me sens pitoyable, mes institutrices vont se retourner dans leurs tombes.
Je vous lirai tous demain, promis et bonne nuit.
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Pas relu en entier ... Pardon aux jeunes épousés ... Jamais marié ... Mais témoin de beaucoup de mariages ... Je pars le refaire en poésie. ;-)
[/b]
J’ai toujours aimé les mariages ; secondes fameuses, minutes tangibles où l’on bascule d’un monde partiellement asocial à un monde social. On ajoute le coup de la jarretelle, et tout s’englue dans la merveilleuse réalité.
Tenez : moi je me suis marié le 7 avril 1993.
C’était un jour étrange où le chaud n’avait pas encore supplanté le froid et où l’humide tenait en respect le sec.
Un peu comme moi ; je n’avais pu consommer car ma compagne ne voulait se révéler qu’après.
Je respecte les règles ; la veille elle a failli craquer, mais elle les avait (« ragnagnas » on disait alors grâce à Bretécher).
Pour faire plaisir à la beldoche, on s’est tapé un séjour d’une heure dans une église.
J’avais rien préparé ; on me fit grâce du récitatif préalable, mais ce con de curé en a remis une couche : il m’a pris à parti – je sentais qu’il m’avait dans le nez - et m’a fait tout un sermon appuyé sur la fidélité, mon devoir, et le fait que ce mariage ne pourrait en aucun cas être brisé par les hommes. J’étais d’accord avec lui : qu’un homme vienne me les briser à propos de ma femme et ça risquerait de mal finir. Mes 115 kilos de muscles le rappelleraient à des pensées plus chrétiennes !!!
Beauté des choses : l’orgue Hammond distillait des musiques magnifiques : j’ai cru reconnaître la musique d’un pub que j’adorais, où des poulets voletaient au ralenti sur fond de sauce tomate.
Ma mère pleurait au premier rang (mais non, je suis barge ; elle était déjà morte ; c’était la poule de mon père).
Albert était à ma droite, Clarisse à la droite de ma femme : c’était nos témoins avec les bagouses.
On a échangé les anneaux ; on a échangé un baiser ; on a bouffé du riz sec ; on est monté dans la Renault 16 ; on est parti (c’est exprès l’accord) pour la mairie.
L’édile avec son écharpe nous attendait avec un sourire de faux-cul. Je crois que je préférais le curé, mais là au moins c’était gratuit.
Blablabla : assistance, réduction aux acquêts, félicitations, signatures.
Ce con d’Albert qui disait que Clarisse pourrait se contenter d’une croix, vu que c’était une femme ; j’avais envie de rire, mais Solange (ma femme) m’a pincé le bras.
J’ai signé un truc moi aussi ; on a rebouffé du riz cru ; on est reparti (c’est exprès l’accord) avec la R 16.
L’hôtel restaurant de « La perdrix aux choux » était sur la route de Gueugon, ma femme étant Gueugnonnaise, je n’avais pas pu faire moins que de débarquer dans son bled, vu que c’était sa famille qui, selon la coutume, payait l’événement.
Rebouffage de riz ; les amis étaient peu nombreux ; ma sœur tirait la gueule car on l’avait plaquée la semaine avant ; mon frère n’avait pas pu venir au dernier moment, à cause d’une crise d’hémorroïdes ; mon père venait de se remarier avec une hollandaise et ne pensait qu’à la pétrir.
Heureusement la « belle famille » faisait nombre ; fallait pas gâcher, au prix que ça coûte …
La salle était sobrement décorée : des guirlandes en crépon multicolore, une sono animée par un individu chapeauté « haut-de-forme », de grandes tables étiquetées avec soin.
Les cadeaux de mariage (hors machine à laver, gazinière et frigo), ornaient une table prévue à cet effet.
On nous posa au centre de la plus grande ; le soir commençait à tomber et j’avais envie de pisser.
Je profitais d’un oncle encore vif de mon (maintenant) épouse, venu aux nouvelles, pour m’éclipser.
Pour ceux, nombreux ici, qui ont fréquenté « La perdrix aux choux », sur la route de Gueugon, je ne ferai aucun mystère en précisant que le chemin qui mène aux toilettes est pavé d’intentions plus ou moins bonnes. On se retrouve sans le vouloir dans la cuisine, puis, grâce à un judicieux fléchage, on rejoint un couloir qui mène à l’endroit espéré.
Je m’engageais dans cet endroit obscur à tâtons, lorsque je me mis à tâter autre chose que le mur …
La femme de mon père larmoyait dans cet endroit exigu.
J’arrêtais de tâter, et en beau-fils exemplaire, je m’enquis de la raison de sa peine.
Mon père (soit dit en passant, cela ne m’étonna guère), l’avait giflée sous prétexte qu’elle ne portait pas de culotte. Vérification faite, les faits furent avérés, et avec honte –l’endroit était propice- je me laissais aller à une pulsion œdipienne dont le souvenir, encore aujourd’hui, me laisse dans la gêne.
Mettons cet épisode immoral, amoral, Balmoral, sur le compte du stress. J’étais aussi encore sous le coup de l’émotion mystique de la cérémonie religieuse : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
« Toi-même » : ça m’allait bien ; je retournais dans la salle des fêtes.
Balbutiant quelques banalités pour expliquer la longueur de ma miction, je retrouvais mon épouse en pleine conversation avec Albert, qui m’expliqua par la suite qu’il avait fait ça pour mon bien.
Le repas commença et dura près de trois heures.
Un instant je m’abandonnais au rêve : nous aurions une maison bleue accrochée à la colline ; on y viendrait à pied ; on n’y frapperait pas ; nous qui vivrions là aurions jeté la clef …
Pour dire que la fin du repas était bien fermentée.
Vint le moment de l’infâme jarretière. Solange était « faite », et avait déjà écrasé la moitié de la pièce montée avec son coude gauche.
Solange, mon Ange : un éclair ; je retrouvais ma clairvoyance puisqu’il s’agissait de ramasser un maximum de pognon.
Je la hissais sur la table et commençais à retrousser sur son pied menu, sa longue robe de satin blanc, avec dans ma tête les premières mesures de « Night in white satin », alors que le bourrin à la sono nous accordait : « à la queue leu leu ».
Les enchères se succédaient à un rythme que d’aucuns (qui font ça à la « ligne ») qualifieraient d’effréné.
Nous étions presque au ras de la pâquerette quant Albert fut pris d’une étrange convulsion.
Il se jeta sur moi, la bave au menton, l’œil exorbité, la bite exorœillée , en criant que je n’avais pas le droit, qu’il l’avait connue avant moi. Un cousin de ma moitié l’extirpa en totalité du cérémonial.
Je n’ai compris qu’après.
Nous partîmes en voyage de noces après avoir mis nos « pieds en canard, c’est la chenille qui redémarre ».
La nuit de noce fut consommée au retour, ragnagas et blocages divers ayant agrémenté le séjour au « Dauphin blanc », camping renommé d’Argeles-sur-mer (en plus il faisait froid).
Le divorce : n’en parlons pas, puisqu’il s’agit là de célébrer, dans cet exercice, le bonheur de deux âmes pures.
Depuis le 7 avril 1993 mon père ne me parle plus, je n’ai pas revu Albert, Solange s’est remariée avec un pompiste, ma sœur file le parfait amour avec un philatéliste, et mon frère prétend qu’il était là.
[/b]
J’ai toujours aimé les mariages ; secondes fameuses, minutes tangibles où l’on bascule d’un monde partiellement asocial à un monde social. On ajoute le coup de la jarretelle, et tout s’englue dans la merveilleuse réalité.
Tenez : moi je me suis marié le 7 avril 1993.
C’était un jour étrange où le chaud n’avait pas encore supplanté le froid et où l’humide tenait en respect le sec.
Un peu comme moi ; je n’avais pu consommer car ma compagne ne voulait se révéler qu’après.
Je respecte les règles ; la veille elle a failli craquer, mais elle les avait (« ragnagnas » on disait alors grâce à Bretécher).
Pour faire plaisir à la beldoche, on s’est tapé un séjour d’une heure dans une église.
J’avais rien préparé ; on me fit grâce du récitatif préalable, mais ce con de curé en a remis une couche : il m’a pris à parti – je sentais qu’il m’avait dans le nez - et m’a fait tout un sermon appuyé sur la fidélité, mon devoir, et le fait que ce mariage ne pourrait en aucun cas être brisé par les hommes. J’étais d’accord avec lui : qu’un homme vienne me les briser à propos de ma femme et ça risquerait de mal finir. Mes 115 kilos de muscles le rappelleraient à des pensées plus chrétiennes !!!
Beauté des choses : l’orgue Hammond distillait des musiques magnifiques : j’ai cru reconnaître la musique d’un pub que j’adorais, où des poulets voletaient au ralenti sur fond de sauce tomate.
Ma mère pleurait au premier rang (mais non, je suis barge ; elle était déjà morte ; c’était la poule de mon père).
Albert était à ma droite, Clarisse à la droite de ma femme : c’était nos témoins avec les bagouses.
On a échangé les anneaux ; on a échangé un baiser ; on a bouffé du riz sec ; on est monté dans la Renault 16 ; on est parti (c’est exprès l’accord) pour la mairie.
L’édile avec son écharpe nous attendait avec un sourire de faux-cul. Je crois que je préférais le curé, mais là au moins c’était gratuit.
Blablabla : assistance, réduction aux acquêts, félicitations, signatures.
Ce con d’Albert qui disait que Clarisse pourrait se contenter d’une croix, vu que c’était une femme ; j’avais envie de rire, mais Solange (ma femme) m’a pincé le bras.
J’ai signé un truc moi aussi ; on a rebouffé du riz cru ; on est reparti (c’est exprès l’accord) avec la R 16.
L’hôtel restaurant de « La perdrix aux choux » était sur la route de Gueugon, ma femme étant Gueugnonnaise, je n’avais pas pu faire moins que de débarquer dans son bled, vu que c’était sa famille qui, selon la coutume, payait l’événement.
Rebouffage de riz ; les amis étaient peu nombreux ; ma sœur tirait la gueule car on l’avait plaquée la semaine avant ; mon frère n’avait pas pu venir au dernier moment, à cause d’une crise d’hémorroïdes ; mon père venait de se remarier avec une hollandaise et ne pensait qu’à la pétrir.
Heureusement la « belle famille » faisait nombre ; fallait pas gâcher, au prix que ça coûte …
La salle était sobrement décorée : des guirlandes en crépon multicolore, une sono animée par un individu chapeauté « haut-de-forme », de grandes tables étiquetées avec soin.
Les cadeaux de mariage (hors machine à laver, gazinière et frigo), ornaient une table prévue à cet effet.
On nous posa au centre de la plus grande ; le soir commençait à tomber et j’avais envie de pisser.
Je profitais d’un oncle encore vif de mon (maintenant) épouse, venu aux nouvelles, pour m’éclipser.
Pour ceux, nombreux ici, qui ont fréquenté « La perdrix aux choux », sur la route de Gueugon, je ne ferai aucun mystère en précisant que le chemin qui mène aux toilettes est pavé d’intentions plus ou moins bonnes. On se retrouve sans le vouloir dans la cuisine, puis, grâce à un judicieux fléchage, on rejoint un couloir qui mène à l’endroit espéré.
Je m’engageais dans cet endroit obscur à tâtons, lorsque je me mis à tâter autre chose que le mur …
La femme de mon père larmoyait dans cet endroit exigu.
J’arrêtais de tâter, et en beau-fils exemplaire, je m’enquis de la raison de sa peine.
Mon père (soit dit en passant, cela ne m’étonna guère), l’avait giflée sous prétexte qu’elle ne portait pas de culotte. Vérification faite, les faits furent avérés, et avec honte –l’endroit était propice- je me laissais aller à une pulsion œdipienne dont le souvenir, encore aujourd’hui, me laisse dans la gêne.
Mettons cet épisode immoral, amoral, Balmoral, sur le compte du stress. J’étais aussi encore sous le coup de l’émotion mystique de la cérémonie religieuse : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
« Toi-même » : ça m’allait bien ; je retournais dans la salle des fêtes.
Balbutiant quelques banalités pour expliquer la longueur de ma miction, je retrouvais mon épouse en pleine conversation avec Albert, qui m’expliqua par la suite qu’il avait fait ça pour mon bien.
Le repas commença et dura près de trois heures.
Un instant je m’abandonnais au rêve : nous aurions une maison bleue accrochée à la colline ; on y viendrait à pied ; on n’y frapperait pas ; nous qui vivrions là aurions jeté la clef …
Pour dire que la fin du repas était bien fermentée.
Vint le moment de l’infâme jarretière. Solange était « faite », et avait déjà écrasé la moitié de la pièce montée avec son coude gauche.
Solange, mon Ange : un éclair ; je retrouvais ma clairvoyance puisqu’il s’agissait de ramasser un maximum de pognon.
Je la hissais sur la table et commençais à retrousser sur son pied menu, sa longue robe de satin blanc, avec dans ma tête les premières mesures de « Night in white satin », alors que le bourrin à la sono nous accordait : « à la queue leu leu ».
Les enchères se succédaient à un rythme que d’aucuns (qui font ça à la « ligne ») qualifieraient d’effréné.
Nous étions presque au ras de la pâquerette quant Albert fut pris d’une étrange convulsion.
Il se jeta sur moi, la bave au menton, l’œil exorbité, la bite exorœillée , en criant que je n’avais pas le droit, qu’il l’avait connue avant moi. Un cousin de ma moitié l’extirpa en totalité du cérémonial.
Je n’ai compris qu’après.
Nous partîmes en voyage de noces après avoir mis nos « pieds en canard, c’est la chenille qui redémarre ».
La nuit de noce fut consommée au retour, ragnagas et blocages divers ayant agrémenté le séjour au « Dauphin blanc », camping renommé d’Argeles-sur-mer (en plus il faisait froid).
Le divorce : n’en parlons pas, puisqu’il s’agit là de célébrer, dans cet exercice, le bonheur de deux âmes pures.
Depuis le 7 avril 1993 mon père ne me parle plus, je n’ai pas revu Albert, Solange s’est remariée avec un pompiste, ma sœur file le parfait amour avec un philatéliste, et mon frère prétend qu’il était là.
Invité- Invité
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Bien joué Elea ! Je reconnais ton sens de l'ironie, ton regard aiguisé et la petite touche de folie qui te caractérise
.
Des expressions savoureuses, dont " Il faut dire que le simple mot « mariage » me faisait grincer les poils"...
.
Des expressions savoureuses, dont " Il faut dire que le simple mot « mariage » me faisait grincer les poils"...
- Spoiler:
- ( je ne demanderai pas davantage de précisions !)
Invité- Invité
Janis- Nombre de messages : 13490
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Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Moi non plus, et c'est bien parti pour prendre un bon bout de temps...
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
(oui !)elea a écrit:Superbe Coline, un joli cadeau tendre et poétique.
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Aseptans, t'es pas tout à fait dans la consigne, mais qu'est-ce que tu m'as fait rire ! Tu veux pas m'épouser ?
Invité- Invité
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Demi-lune, bonne idée on se sent moins ridicules à plusieurs !!!
Invité- Invité
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Je vais faire pipi et je reviens ( vous êtes nombreux à en avoir parlé, ça donne envie d'essayer !)
Invité- Invité
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Je ne vous commente pas ce soir mais c'est un régal de vous lire (Croisic tu es dure avec toi, c'est un régal aussi te concernant).
Merci pour l'exo Coline, c'était sympa à faire, j'espère que ça le sera à lire pour le principal intéressé (une fois qu'il aura le temps !).
Merci pour l'exo Coline, c'était sympa à faire, j'espère que ça le sera à lire pour le principal intéressé (une fois qu'il aura le temps !).
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Je resterai fidèle jusqu'au bout ... à l'infidélité consciente, mais empreinte d'une certaine moralité :-)coline Dé a écrit:Aseptans, t'es pas tout à fait dans la consigne, mais qu'est-ce que tu m'as fait rire ! Tu veux pas m'épouser ?
Quoi la consigne !!! J'étais 3 A et c'est ce que l'on peut faire de mieux en 3 A (nom de dieu !!! ).
Je retourne à mes vers.
Invité- Invité
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
presque fini
c'est terrible
c'est terrible
Janis- Nombre de messages : 13490
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Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Bon, ça m'est égal. C'est moi qui t'épouse !aseptans a écrit:Je resterai fidèle jusqu'au bout ... à l'infidélité consciente, mais empreinte d'une certaine moralité :-)coline Dé a écrit:Aseptans, t'es pas tout à fait dans la consigne, mais qu'est-ce que tu m'as fait rire ! Tu veux pas m'épouser ?
Quoi la consigne !!! J'étais 3 A et c'est ce que l'on peut faire de mieux en 3 A (nom de dieu !!! ).
Je retourne à mes vers.
Invité- Invité
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Croisic, j'ai adoré !
C'est trop drôle la façon dont après t'être emberlificotée dans les temps tu envoies tout valser avec insolence et panache !
Faut dire que j'avais presque des remords de vous avoir refilé ce passé antérieur ou conditionnel, mais vu ce que tu en as fait, je ne regrette plus du tout !
C'est trop drôle la façon dont après t'être emberlificotée dans les temps tu envoies tout valser avec insolence et panache !
Faut dire que j'avais presque des remords de vous avoir refilé ce passé antérieur ou conditionnel, mais vu ce que tu en as fait, je ne regrette plus du tout !
Invité- Invité
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Pas d'expérience du mariage non plus, donc rien d'autre à faire qu'imaginer ce qui arriverait si... (conditionnel présent, faut que j'arrête)
Elea : réaliste, avec une touche de nostalgie et la petite note un peu triste des fins de fête.
Coline : Waouh ! Quel message-cadeau à Yali ! Joli message vélien !
Croisic : J'ai bien aimé voir les digues lâcher et que ça parte en déjanté sur le langage dans une ambiance rats-des-villes contre rats-des-champs avec l'inévitable baston pour "s'éclater la gueule" à la fin de la fête !! C'est justement ce contraste entre le début très guindé et le lâcher de la fin qui est marrant !
Aseptans : Bien rigolé (même si hors contraintes). Décidément j'aime bien ce style faussement froid et détaché, amoral (voire immoral) au possible et les clins d’œils conso. un peu beaufs !
Elea : réaliste, avec une touche de nostalgie et la petite note un peu triste des fins de fête.
Coline : Waouh ! Quel message-cadeau à Yali ! Joli message vélien !
Croisic : J'ai bien aimé voir les digues lâcher et que ça parte en déjanté sur le langage dans une ambiance rats-des-villes contre rats-des-champs avec l'inévitable baston pour "s'éclater la gueule" à la fin de la fête !! C'est justement ce contraste entre le début très guindé et le lâcher de la fin qui est marrant !
Aseptans : Bien rigolé (même si hors contraintes). Décidément j'aime bien ce style faussement froid et détaché, amoral (voire immoral) au possible et les clins d’œils conso. un peu beaufs !
demi-lune- Nombre de messages : 795
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Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Bonne nuit à tous (encore un jour à travailler avant les vacances !). je reviens lire la suite demain.
Merci Coline
Merci Coline
demi-lune- Nombre de messages : 795
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Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
ça va plus vite en vers ... mais c'est plus approximatif dans le fond.
Les noces de cana me semblent dérisoires
Lorsque je songe aux miennes qui furent célébrées
Dans un hôtel illustre au nord du gueugnonais
Par un long soir d’avril où il nous fallait boire
Jusqu’au lever du jour des breuvages fameux
J’épousais une reine elle avait tout d’un ange
Et chacun l’a compris elle s’appelait Solange
Et mon garçon d’honneur une tête de nœud
M’a ôté mon amour et il me fallut boire
Jusqu’à la lie ce soir le vin du désespoir
En retroussant la jambe de mon épousée
J’y songe aujourd’hui blotti contre ce feu
Qui réchauffe mon cœur où es-tu ma Solange
Avec ce con d’Albert qui n’a pas trouvé mieux ?
Les noces de cana me semblent dérisoires
Lorsque je songe aux miennes qui furent célébrées
Dans un hôtel illustre au nord du gueugnonais
Par un long soir d’avril où il nous fallait boire
Jusqu’au lever du jour des breuvages fameux
J’épousais une reine elle avait tout d’un ange
Et chacun l’a compris elle s’appelait Solange
Et mon garçon d’honneur une tête de nœud
M’a ôté mon amour et il me fallut boire
Jusqu’à la lie ce soir le vin du désespoir
En retroussant la jambe de mon épousée
J’y songe aujourd’hui blotti contre ce feu
Qui réchauffe mon cœur où es-tu ma Solange
Avec ce con d’Albert qui n’a pas trouvé mieux ?
Invité- Invité
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Deux pour un même exo ! Bravo Aseptans, tu as la plume alerte !
Plus lapidaire certes, mais éclairé par le texte en prose, ce poème prend tout son sel dans ses deux derniers vers !
Bon, quand même je précise : la consigne c'était le mariage de Yali, notre admin, et c'est à Compiègne pas à Gueugnon, non de gnon!
Mais quand c'est bon, la consigne, on s'en fiche un peu ! 3 A, impec ! C'est juste le thème que t'as zappé...
Plus lapidaire certes, mais éclairé par le texte en prose, ce poème prend tout son sel dans ses deux derniers vers !
Bon, quand même je précise : la consigne c'était le mariage de Yali, notre admin, et c'est à Compiègne pas à Gueugnon, non de gnon!
Mais quand c'est bon, la consigne, on s'en fiche un peu ! 3 A, impec ! C'est juste le thème que t'as zappé...
Invité- Invité
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Je lis les autres demain.
Merci de votre participation et bonne nuit à tous
Merci de votre participation et bonne nuit à tous
Invité- Invité
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Pardon, je le concède, mais j'aurais tellement aimé habiter à Gueugnon.
Invité- Invité
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
consignes : 1; b (zhomes au présent. Euh désolée yali ! et surtout désolée madame yali !)
À mon mariage, je l'ai pas invitée.
mon ex.
Celle qui, celle que.
Elle se pointe, elle a son gros bonnet enfoncé jusqu'aux oreilles, son pull blanc et son vieux jean, elle ressemble à rien, à rien de bien joli. N'a même pas fait un effort pour l'occasion. Je rassure Biche (qu'est-ce qu'elle fout là ?) et je l'entraîne au fond de la pièce, je la tiens par le coude, je peux sentir ses petits os sous mes doigts, je me souviens de tout : le poulet moisi dans le four, la fureur et le chagrin, les petits-déjeuners dévastés par la nuit. Notre garçon sous sa couverture.
Je l'entraîne au fond, je lui dis qu'est-ce que tu fous là ?
- ben, mon mec se marie, non ? Ça se fête ?
Elle sent l'alcool et le tabac. Je sais aussitôt qu'elle a bu un coup de trop. Je lui dis putain, t'es bourrée, viens pas mettre le bordel. Elle est penchée contre moi, elle dit écoute, c'est bon. Puis elle dit plus rien. Elle est appuyée contre moi, c'est tout, à sa façon animale et amicale.
Je me souviens soudain que pour elle, cette petite bonne femme qui ressemble à rien, j'aurais roulé avec un tracteur sur tout ce qui lui aurait porté préjudice.
Elle ressemble à rien mais elle a cette voix rauque, la voix de l'ivresse et des matins poivrés sous les draps, suffit qu'elle parle, qu'elle fasse un peu vibrer les basses et aussitôt tout revient.
Je vois Biche dans sa robe un peu ridicule, violette, trop serrée, avec cette coiffure légèrement de travers qui décidément ne lui va pas. Elle ne sait pas porter les talons. Elle trébuche. J'aime bien qu'elle soit un peu grotesque. Pas elle, visiblement. Quand nous nous sommes avancés dans la travée, au milieu de nos amis hilares, j'ai regardé derrière moi : nulle issue, nulle forêt où s'échapper. Mon ex me fixe avec ses yeux. Elle fixe surtout Biche qui trébuche. Biche capte le sourire que j'adresse à mon ex. La nuit sera longue, sauvage avant qu'elle me pardonne.
Dans un brouillard je m'entends dire oui, oui bien sûr, je sens qu'elle me passe une bague au doigt, je sens sa bouche sur ma bouche, ça applaudit dans la salle.
Une sorte de maladie s'installe dans les angles implacables de ce visage, dans le métal des yeux, dans les lignes coupantes de ce profil impeccable et hautain, elle me glisse à l'oreille vire-moi ta pouf et je me souviens soudain comment elle aimait se battre, ma petite pouf mal fagotée, comment elle me laminait au bras de fer, avec quelle ardeur elle m'aimait, celle dont j'ai brisé le cœur, elle qui était là envers et contre tout, à ma femme que je suis en train d'embrasser (je sens ses lèvres froides comme une lame de couteau) je dis tout bas ta gueule, ferme la pauvre conne, tu ne sais rien, tu lui arrives pas à la cheville.
M'a-t-elle entendue, elle vacille un instant dans mes bras. J'ai dans mon angle de vue la silhouette brute de celle que je n'ai pas invitée. Sous la broussaille de cheveux, sous le pull blanc à capuche, je me souviens de tout.
Le visage implacable de l'autre tient tout entier dans ma main, soudain je sais qu'il ne faudra pas grand chose, une petite pression, pour tout recommencer, pour que tout soit possible, je dis à celle qui me regarde de ses yeux voilés, ses yeux de fumeuse à demi alcoolique, je lui dis attends, attends je viens, c'est une erreur, une méprise, la tête de ma femme dans ma main est une énigme glacée, je serre, je dis ma chérie, ma petite femme alcoolique, t'as encore fait brûler les croque-monsieur, c'est pas grave on va en faire d'autres, où est le petit garçon notre fils, je n'apprécie pas qu'il dorme enroulé dans le rideau pendant que la bougie brûle, quelle heure est-il tout à coup ?
Quelle heure est-il mon amour ?
La neige tombe par petits flocons denses dans la salle, recouvrant tout.
J'arrive.
Mais il faut faire de si grands pas.
À mon mariage, je l'ai pas invitée.
mon ex.
Celle qui, celle que.
Elle se pointe, elle a son gros bonnet enfoncé jusqu'aux oreilles, son pull blanc et son vieux jean, elle ressemble à rien, à rien de bien joli. N'a même pas fait un effort pour l'occasion. Je rassure Biche (qu'est-ce qu'elle fout là ?) et je l'entraîne au fond de la pièce, je la tiens par le coude, je peux sentir ses petits os sous mes doigts, je me souviens de tout : le poulet moisi dans le four, la fureur et le chagrin, les petits-déjeuners dévastés par la nuit. Notre garçon sous sa couverture.
Je l'entraîne au fond, je lui dis qu'est-ce que tu fous là ?
- ben, mon mec se marie, non ? Ça se fête ?
Elle sent l'alcool et le tabac. Je sais aussitôt qu'elle a bu un coup de trop. Je lui dis putain, t'es bourrée, viens pas mettre le bordel. Elle est penchée contre moi, elle dit écoute, c'est bon. Puis elle dit plus rien. Elle est appuyée contre moi, c'est tout, à sa façon animale et amicale.
Je me souviens soudain que pour elle, cette petite bonne femme qui ressemble à rien, j'aurais roulé avec un tracteur sur tout ce qui lui aurait porté préjudice.
Elle ressemble à rien mais elle a cette voix rauque, la voix de l'ivresse et des matins poivrés sous les draps, suffit qu'elle parle, qu'elle fasse un peu vibrer les basses et aussitôt tout revient.
Je vois Biche dans sa robe un peu ridicule, violette, trop serrée, avec cette coiffure légèrement de travers qui décidément ne lui va pas. Elle ne sait pas porter les talons. Elle trébuche. J'aime bien qu'elle soit un peu grotesque. Pas elle, visiblement. Quand nous nous sommes avancés dans la travée, au milieu de nos amis hilares, j'ai regardé derrière moi : nulle issue, nulle forêt où s'échapper. Mon ex me fixe avec ses yeux. Elle fixe surtout Biche qui trébuche. Biche capte le sourire que j'adresse à mon ex. La nuit sera longue, sauvage avant qu'elle me pardonne.
Dans un brouillard je m'entends dire oui, oui bien sûr, je sens qu'elle me passe une bague au doigt, je sens sa bouche sur ma bouche, ça applaudit dans la salle.
Une sorte de maladie s'installe dans les angles implacables de ce visage, dans le métal des yeux, dans les lignes coupantes de ce profil impeccable et hautain, elle me glisse à l'oreille vire-moi ta pouf et je me souviens soudain comment elle aimait se battre, ma petite pouf mal fagotée, comment elle me laminait au bras de fer, avec quelle ardeur elle m'aimait, celle dont j'ai brisé le cœur, elle qui était là envers et contre tout, à ma femme que je suis en train d'embrasser (je sens ses lèvres froides comme une lame de couteau) je dis tout bas ta gueule, ferme la pauvre conne, tu ne sais rien, tu lui arrives pas à la cheville.
M'a-t-elle entendue, elle vacille un instant dans mes bras. J'ai dans mon angle de vue la silhouette brute de celle que je n'ai pas invitée. Sous la broussaille de cheveux, sous le pull blanc à capuche, je me souviens de tout.
Le visage implacable de l'autre tient tout entier dans ma main, soudain je sais qu'il ne faudra pas grand chose, une petite pression, pour tout recommencer, pour que tout soit possible, je dis à celle qui me regarde de ses yeux voilés, ses yeux de fumeuse à demi alcoolique, je lui dis attends, attends je viens, c'est une erreur, une méprise, la tête de ma femme dans ma main est une énigme glacée, je serre, je dis ma chérie, ma petite femme alcoolique, t'as encore fait brûler les croque-monsieur, c'est pas grave on va en faire d'autres, où est le petit garçon notre fils, je n'apprécie pas qu'il dorme enroulé dans le rideau pendant que la bougie brûle, quelle heure est-il tout à coup ?
Quelle heure est-il mon amour ?
La neige tombe par petits flocons denses dans la salle, recouvrant tout.
J'arrive.
Mais il faut faire de si grands pas.
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Milka
(consignes A3
un peu maltraitées.)
"...Ils auraient dû me prévenir, je sais pas , un coup de fil en plus du faire-part. Remarque, j'aurais dû me méfier rien qu'à l'observer, ce faire-part : un papier lisse et glacé, un fond tout blanc...
C'est ma cousine ça, elle aurait dû me préciser que son homme avait vraiment été champion de descente! Moi qui croyais qu'on parlait de sa descente de bouteilles! Non non, mordu de sports d'hiver, comme elle !
Pas des amoureux transis, des amoureux givrés!
Et donc c'était vrai, il a fallu aller en haute montagne en plein Janvier! Pour leur mariage! Quelle idée! Ce gars-là, sans cesse à la recherche d'originalité à toute blinde!
Elles les a toujours aimés exotiques , ses mecs, mais là! là! yallah son Yali il bat tous les records. Elle l'a mis sur son podium! Non mais imagine un peu, les mariés et toute leur suite à minuit sur des skis, en descente aux flambeaux! Toute la station illuminée en leur honneur, ah! c'était somptueux, ça , je reconnais .
Nous voilà donc sur des skis, tu m'imagines ...On nous avait prêté de ces atroces combinaisons qui serrent et boudinent de partout; et les chaussures! Huit kilos chacune, impossible de bouger un orteil !!!
Quand je pense qu'au début je croyais qu'il fallait les mettre par dessus les autres ! Une authentique torture! Et les gens paient pour ça...
Non, je t'ai pas dit que j'étais témoin, alors pas moyen de me débiner...même les vieux, ils les avaient embarqués sur des motos-neige, avec des pilotes. D'ailleurs, La Vivienne ne voulait plus en descendre, elle voulait glisser toute la nuit collée au dos du jeune ! A se demander s'il ne lui avait pas fait goûter la gnole parcequ'elle voulait aller compter les marmottes. ...pour une spécialiste du comportement animalier, c'est bizarre, même moi je sais que ça hiberne ces bestioles...
Moi, on m'a fichue sur les planches, et on m'a dit t'inquiètes, tu ne seras pas obligée de faire la grande descente , tu garderas les alliances et tu tiendras la corde à l'arrivée. C'était moindre mal. Ils avaient calculé que c'était moins risqué pour les bagues, qu'au moins elles ne risqueraient pas de tomber sur la piste...
Pourtant, si tu savais ce qui s'est passé!...
Figure-toi que nous, les non-skieurs, on rigolait beaucoup en bas, à la corde, parcequ'on n'arrivait pas à bouger avec ces catafalques aux pieds, et chaque fois que quelqu'un changeait de position, ça faisait tomber tous les autres . On a eu vite fait connaissance, je t'assure. Mais tout de même on commençait à trouver le temps long et on apercevait le cortège tout en haut des pistes, qui descendait très lentement, comme un train d'étoiles, c'était beau...mais on se caillait à attendre, et alors une envie m'a prise soudain, impossible d'y échapper.
D'abord j'ai essayé d'enlever mes skis, mais ils semblaient coincés avec le gel, et les autres qui ne m'aidaient pas . Une bande de manchots on était . Bref, je n'en pouvais plus et leur ai dit que j'allais me réchauffer en bougeant un peu . Pressée, je commence à faire glisser prudemment un pied après l'autre , doucement doucement et à m'éloigner, tout droit vers le coin le plus obscur, vers une masse sombre que je prenais pour une forêt de sapins .
Et là, j'ai pas encore compris vraiment ce qui s'est passé : j'avais réussi à me déshabiller, je me croyais dans un coin tranquille pour me soulager, quand tout à coup ,on klaxonne! j'ai sursauté et là je me suis sentie partir en avant, j'ai entendu un craquement sec et je n'ai plus rien vu que du blanc, en pleine nuit .
Je sais que je suis tombée ,et puis plus rien .
On m'a raconté après que j'ai été retrouvée dénudée, commotionnée et je répétais le regard vide "les alliances les alliances". Il parait même que j'avais les fesses violettes, je comprenais pas pourquoi les gosses m'appelaient Milka .
J'étais tombée dans un studio à travers la toiture .
Allez, je te laisse, oui, je t'enverrai les photos.Oui, les mariés vont bien, ils attendent un bébé.
L'infirmière arrive pour me changer les pansements. Oui . Les quatre ligaments croisés. Ciao"
un peu maltraitées.)
"...Ils auraient dû me prévenir, je sais pas , un coup de fil en plus du faire-part. Remarque, j'aurais dû me méfier rien qu'à l'observer, ce faire-part : un papier lisse et glacé, un fond tout blanc...
C'est ma cousine ça, elle aurait dû me préciser que son homme avait vraiment été champion de descente! Moi qui croyais qu'on parlait de sa descente de bouteilles! Non non, mordu de sports d'hiver, comme elle !
Pas des amoureux transis, des amoureux givrés!
Et donc c'était vrai, il a fallu aller en haute montagne en plein Janvier! Pour leur mariage! Quelle idée! Ce gars-là, sans cesse à la recherche d'originalité à toute blinde!
Elles les a toujours aimés exotiques , ses mecs, mais là! là! yallah son Yali il bat tous les records. Elle l'a mis sur son podium! Non mais imagine un peu, les mariés et toute leur suite à minuit sur des skis, en descente aux flambeaux! Toute la station illuminée en leur honneur, ah! c'était somptueux, ça , je reconnais .
Nous voilà donc sur des skis, tu m'imagines ...On nous avait prêté de ces atroces combinaisons qui serrent et boudinent de partout; et les chaussures! Huit kilos chacune, impossible de bouger un orteil !!!
Quand je pense qu'au début je croyais qu'il fallait les mettre par dessus les autres ! Une authentique torture! Et les gens paient pour ça...
Non, je t'ai pas dit que j'étais témoin, alors pas moyen de me débiner...même les vieux, ils les avaient embarqués sur des motos-neige, avec des pilotes. D'ailleurs, La Vivienne ne voulait plus en descendre, elle voulait glisser toute la nuit collée au dos du jeune ! A se demander s'il ne lui avait pas fait goûter la gnole parcequ'elle voulait aller compter les marmottes. ...pour une spécialiste du comportement animalier, c'est bizarre, même moi je sais que ça hiberne ces bestioles...
Moi, on m'a fichue sur les planches, et on m'a dit t'inquiètes, tu ne seras pas obligée de faire la grande descente , tu garderas les alliances et tu tiendras la corde à l'arrivée. C'était moindre mal. Ils avaient calculé que c'était moins risqué pour les bagues, qu'au moins elles ne risqueraient pas de tomber sur la piste...
Pourtant, si tu savais ce qui s'est passé!...
Figure-toi que nous, les non-skieurs, on rigolait beaucoup en bas, à la corde, parcequ'on n'arrivait pas à bouger avec ces catafalques aux pieds, et chaque fois que quelqu'un changeait de position, ça faisait tomber tous les autres . On a eu vite fait connaissance, je t'assure. Mais tout de même on commençait à trouver le temps long et on apercevait le cortège tout en haut des pistes, qui descendait très lentement, comme un train d'étoiles, c'était beau...mais on se caillait à attendre, et alors une envie m'a prise soudain, impossible d'y échapper.
D'abord j'ai essayé d'enlever mes skis, mais ils semblaient coincés avec le gel, et les autres qui ne m'aidaient pas . Une bande de manchots on était . Bref, je n'en pouvais plus et leur ai dit que j'allais me réchauffer en bougeant un peu . Pressée, je commence à faire glisser prudemment un pied après l'autre , doucement doucement et à m'éloigner, tout droit vers le coin le plus obscur, vers une masse sombre que je prenais pour une forêt de sapins .
Et là, j'ai pas encore compris vraiment ce qui s'est passé : j'avais réussi à me déshabiller, je me croyais dans un coin tranquille pour me soulager, quand tout à coup ,on klaxonne! j'ai sursauté et là je me suis sentie partir en avant, j'ai entendu un craquement sec et je n'ai plus rien vu que du blanc, en pleine nuit .
Je sais que je suis tombée ,et puis plus rien .
On m'a raconté après que j'ai été retrouvée dénudée, commotionnée et je répétais le regard vide "les alliances les alliances". Il parait même que j'avais les fesses violettes, je comprenais pas pourquoi les gosses m'appelaient Milka .
J'étais tombée dans un studio à travers la toiture .
Allez, je te laisse, oui, je t'enverrai les photos.Oui, les mariés vont bien, ils attendent un bébé.
L'infirmière arrive pour me changer les pansements. Oui . Les quatre ligaments croisés. Ciao"
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Contraintes: 3-B (et puis sorry pour le retard, je faisais plein de choses en même temps, et je suis crevée)
-Ah! Si seulement il n’était pas venu ! Tout se serait beaucoup mieux passé !
-Oui, mais au moins, notre mariage restera graver dans les mémoires ! Regarde, s’il n’était pas venu, il n’aurait pas fait toutes ses farces habituelles, et rien ne se serait produit de la même façon. Par exemple, il n’aurait pas « malencontreusement » renversé le contenu de son verre sur l’Oncle Bertrand, qui ne serait pas parti, furax. Imagine donc la fête avec cette vieille branche !
-C’est bien la seule chose n’étant pas prévue, mais très souhaitée.
-…
-…
(silence)
-Tu as peut-être raison, mais on se serait moins amusés. On n’aurait pas vu les caleçons de tous les hommes de la soirée !
-Y compris le mien.
-Ça suffit maintenant ! Tu ne peux pas être comme ça une dizaine de minutes après la fin de la cérémonie ! C’est censé venir plus tard, avec les disputes, la morosité !
Ecoute, si tu ne l’avais pas invité, tu aurais d’abord été un mauvais ami, car il t’a invité à son mariage, lui. En plus, même s’il porte bien son surnom de « Perturbateur de mariages », tout aurait été différent.
J’aurais râlé en me voyant forcée de manger une énorme part de la pièce montée, qui, sans son faux mouvement, ne se serait pas écrasée par terre. Et on n’aurait pas eu la musique entrainante qu’il a ramenée.
-On aurait eu des musiques normales, sur lesquelles on peut tranquillement danser un slow.
-Je te rappelle qu’on a quand même dansé ensemble. Et on n’aurait pas découvert la phobie de Bidule pour les araignées. Le pauvre, il a à moitié fait une crise d’angoisse devant ce morceau de plastique noir !
-Sans ce Perturbateur, personne ne se serait « opposé » à notre union.
-C’était pour de rire ! Et si tu crois que je ne t’ai pas vu te marrer ? Tu as même rigolé à chacune de ses blagues ! Imagine, sans lui, sans le feu d’artifice !
-Sans le TOUTES MES CONDOLÉANCES rose lumineux qui s’est affiché en plein ciel, on aurait été moins ridicules.
-…
-…
(silence gênant)
-En parlant de ça, on n’aurait jamais su qui avait lâché un pet pendant les paroles du prêtre.
-Je te rappelle qu’on n’a pas vraiment su, la responsable s’est enfuie sans qu’on ait pu voir son visage.
-Oui, mais c’était marrant.
-...
-Alors, tu me le montres, ce sourire ? Aller, un effort. Demain, on part en lune de miel, et je ne veux pas de Yali-rité, moi, je veux le Yali que je viens d’épouser !
-Mon sourire, tu l’auras demain, si on va se coucher maintenant, parce que je suis un peu Yali-vre, et on risque de ne pas pouvoir se lever.
-Ah! Si seulement il n’était pas venu ! Tout se serait beaucoup mieux passé !
-Oui, mais au moins, notre mariage restera graver dans les mémoires ! Regarde, s’il n’était pas venu, il n’aurait pas fait toutes ses farces habituelles, et rien ne se serait produit de la même façon. Par exemple, il n’aurait pas « malencontreusement » renversé le contenu de son verre sur l’Oncle Bertrand, qui ne serait pas parti, furax. Imagine donc la fête avec cette vieille branche !
-C’est bien la seule chose n’étant pas prévue, mais très souhaitée.
-…
-…
(silence)
-Tu as peut-être raison, mais on se serait moins amusés. On n’aurait pas vu les caleçons de tous les hommes de la soirée !
-Y compris le mien.
-Ça suffit maintenant ! Tu ne peux pas être comme ça une dizaine de minutes après la fin de la cérémonie ! C’est censé venir plus tard, avec les disputes, la morosité !
Ecoute, si tu ne l’avais pas invité, tu aurais d’abord été un mauvais ami, car il t’a invité à son mariage, lui. En plus, même s’il porte bien son surnom de « Perturbateur de mariages », tout aurait été différent.
J’aurais râlé en me voyant forcée de manger une énorme part de la pièce montée, qui, sans son faux mouvement, ne se serait pas écrasée par terre. Et on n’aurait pas eu la musique entrainante qu’il a ramenée.
-On aurait eu des musiques normales, sur lesquelles on peut tranquillement danser un slow.
-Je te rappelle qu’on a quand même dansé ensemble. Et on n’aurait pas découvert la phobie de Bidule pour les araignées. Le pauvre, il a à moitié fait une crise d’angoisse devant ce morceau de plastique noir !
-Sans ce Perturbateur, personne ne se serait « opposé » à notre union.
-C’était pour de rire ! Et si tu crois que je ne t’ai pas vu te marrer ? Tu as même rigolé à chacune de ses blagues ! Imagine, sans lui, sans le feu d’artifice !
-Sans le TOUTES MES CONDOLÉANCES rose lumineux qui s’est affiché en plein ciel, on aurait été moins ridicules.
-…
-…
(silence gênant)
-En parlant de ça, on n’aurait jamais su qui avait lâché un pet pendant les paroles du prêtre.
-Je te rappelle qu’on n’a pas vraiment su, la responsable s’est enfuie sans qu’on ait pu voir son visage.
-Oui, mais c’était marrant.
-...
-Alors, tu me le montres, ce sourire ? Aller, un effort. Demain, on part en lune de miel, et je ne veux pas de Yali-rité, moi, je veux le Yali que je viens d’épouser !
-Mon sourire, tu l’auras demain, si on va se coucher maintenant, parce que je suis un peu Yali-vre, et on risque de ne pas pouvoir se lever.
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Si c'est toujours correct, en différé, je lancerai le truc demain ou dimanche. Y'a une migraine qui vrille mon crâne, là, j'peux plus m'endurer. Désolée ! -_-
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 47
Date d'inscription : 31/03/2008
Au parvis
Consignes 3 A
− Choix A : vous vous attacherez plus particulièrement à décrire les travers, ridicules, petits drames ( ou côtés touchants, adorables etc… au choix) des personnages féminins
-- 3 : en « ache »
Au parvis
Mariage pluvieux
Mariage heureux
Toutes les demoiselles
Arborent des dentelles
Prennent garde à la traîne
Et rêvent d’être reine
Maman n’est pas peu fière
Belle-maman altière
Toutes les deux bravaches
S’acquittent de leurs tâches
Surveillent le rimmel
Maudissent les camel
Altérant la jeunesse
Quand l’épousée en liesse
Aux marches de l’église
Et ce malgré la bise
Ressemble à une enfant
Longs cils regard de faon
Au doigt l’anneau nuptial
Au bras l’homme idéal
La noce et son cortège
Que la rime protège
Se rit bien de la pluie
Le riz reste au parvis
− Choix A : vous vous attacherez plus particulièrement à décrire les travers, ridicules, petits drames ( ou côtés touchants, adorables etc… au choix) des personnages féminins
-- 3 : en « ache »
Au parvis
Mariage pluvieux
Mariage heureux
Toutes les demoiselles
Arborent des dentelles
Prennent garde à la traîne
Et rêvent d’être reine
Maman n’est pas peu fière
Belle-maman altière
Toutes les deux bravaches
S’acquittent de leurs tâches
Surveillent le rimmel
Maudissent les camel
Altérant la jeunesse
Quand l’épousée en liesse
Aux marches de l’église
Et ce malgré la bise
Ressemble à une enfant
Longs cils regard de faon
Au doigt l’anneau nuptial
Au bras l’homme idéal
La noce et son cortège
Que la rime protège
Se rit bien de la pluie
Le riz reste au parvis
Invité- Invité
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
elea : comme toujours: l'ironie douce, le regard décalé, l'autodérision, la petite mélancolie qui court, je suis fan !
colline aussi, la belle écriture et ce conditionnel qui donne du regret, et surtout les fantômes habituels, les pas là dans tes textes
croisic : mauvaise concordance des temps, j'adore !
Nous sommes tous venus pour rigoler et faire la fête avec toi et tes Princesses mais c’était sans compter avec la bande à Gégé qu’est v’nue mettre le bazar à la fin du dîner. : quoi ?? y'a narbah ?
en tout cas ta fin arrive à point, juste quand je commençais à me dire, oui, bon, les contes de fée… bravo, donc
(plus je commente et lis, plus j'ai honte de ce que j'ai fait !)
demi-lune excellent, très drôle, bravo pour l'intégration du ridicule !
aseptan aussi, j'adore
les deux
janis euh… pardon. Tu veux faire un scrabble ? (je parle à ta femme)
polixène yes, je hais le ski et tout cet harnachement, drôle aussi, surtout la fin !
alice : que c'est frais et mignon !
quand je pense qu'en fait tu as 63 ans !
éclaircie bravo car tu as fait une chose que je serai incapable de faire (et yen n'a pas beaucoup, crois moi) : un mariage poétique
bon je sais, quand je commente c'est un peu comme si je ne commentais pas mais c'est ainsi
colline aussi, la belle écriture et ce conditionnel qui donne du regret, et surtout les fantômes habituels, les pas là dans tes textes
croisic : mauvaise concordance des temps, j'adore !
Nous sommes tous venus pour rigoler et faire la fête avec toi et tes Princesses mais c’était sans compter avec la bande à Gégé qu’est v’nue mettre le bazar à la fin du dîner. : quoi ?? y'a narbah ?
en tout cas ta fin arrive à point, juste quand je commençais à me dire, oui, bon, les contes de fée… bravo, donc
(plus je commente et lis, plus j'ai honte de ce que j'ai fait !)
demi-lune excellent, très drôle, bravo pour l'intégration du ridicule !
aseptan aussi, j'adore
les deux
janis euh… pardon. Tu veux faire un scrabble ? (je parle à ta femme)
polixène yes, je hais le ski et tout cet harnachement, drôle aussi, surtout la fin !
alice : que c'est frais et mignon !
quand je pense qu'en fait tu as 63 ans !
éclaircie bravo car tu as fait une chose que je serai incapable de faire (et yen n'a pas beaucoup, crois moi) : un mariage poétique
bon je sais, quand je commente c'est un peu comme si je ne commentais pas mais c'est ainsi
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Alice, sale môme ;-)) !Qui nous torche un portrait de Yali grincheux ! Ca n'existe pas, Yali grincheux...
( on me fait signe en coulisse... quoi ? Si, ça existe ? Et vaudrait mieux ne pas insister... Ah bon, alors... je n'insiste pas ....)
Eclaircie : heureusement que tu es là pour remettre tout le monde sur les rails avec un poème qui ne sent pas le soufre, mais la fleur d'oranger !
Y a que toi et moi de décentes, finalement !!!
( on me fait signe en coulisse... quoi ? Si, ça existe ? Et vaudrait mieux ne pas insister... Ah bon, alors... je n'insiste pas ....)
Eclaircie : heureusement que tu es là pour remettre tout le monde sur les rails avec un poème qui ne sent pas le soufre, mais la fleur d'oranger !
Y a que toi et moi de décentes, finalement !!!
Invité- Invité
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Coline : c’est vraiment un texte merveilleux de tendresse et de poésie, avec un minuscule soupçon de mélancolie, encore plus savoureux à la relecture. J’adore ta trouvaille de la robe en papier.
Et encore merci pour l’exo, j’ai passé un bon moment.
Croisic : tu t’en tires plus que bien, j’aurais détesté tomber sur ce temps-là. Et surtout, ton idée d’abandonner la conjugaison et de partir sur une deuxième partie gouailleuse et remplie de personnages loufoques, est géniale, ça donne un coup de fouet à ton texte que j’ai terminé dans un grand sourire. J’ai aimé ta plume voilée.
Demi-lune : bonne idée, très maligne, le résultat se tient, est rigolo et donne vraiment l’impression d’être tous entre nous à ce mariage, plutôt gratiné le mariage avec cette avalanche de gaffes et bévues.
Aseptans : j’adore, c’est sans honte que j’avoue trouver jouissive cette peinture cruelle d’une journée pas comme les autres, l’art de la narrer y est pour beaucoup. Moins apprécié les vers, fort bien tournés mais dans lesquels trop d’épisodes hilarants de la prose manquent.
Janis : mariage en noir, j’adore, et la façon (on reconnait bien la tienne ) et l’histoire, je dois être cruelle pour aimer ces univers sombres, pleins de violence larvée mais pourtant emplis de sentiments, de force, d’émotions.
Polixène : narration implacable en aller direct pour le rire. J’aime beaucoup l’idée du mariage aux flambeaux, je suis persuadée que ça existe en plus.
La chute abrupte est parfaite.
Alice : amusant ton dialogue qui raconte, en creux, les petits couacs de la cérémonie, et puis, malheureusement, je crois bien que ce "il" perturbateur est présent dans toute fête, je suis sûre que chacun y retrouve des souvenirs plus ou moins drôles.
Éclaircie : c’est condensé et pourtant tout y est, une scène de mariage bien posée, j’ai beaucoup aimé le regard de l’épousée.
Et encore merci pour l’exo, j’ai passé un bon moment.
Croisic : tu t’en tires plus que bien, j’aurais détesté tomber sur ce temps-là. Et surtout, ton idée d’abandonner la conjugaison et de partir sur une deuxième partie gouailleuse et remplie de personnages loufoques, est géniale, ça donne un coup de fouet à ton texte que j’ai terminé dans un grand sourire. J’ai aimé ta plume voilée.
Demi-lune : bonne idée, très maligne, le résultat se tient, est rigolo et donne vraiment l’impression d’être tous entre nous à ce mariage, plutôt gratiné le mariage avec cette avalanche de gaffes et bévues.
Aseptans : j’adore, c’est sans honte que j’avoue trouver jouissive cette peinture cruelle d’une journée pas comme les autres, l’art de la narrer y est pour beaucoup. Moins apprécié les vers, fort bien tournés mais dans lesquels trop d’épisodes hilarants de la prose manquent.
Janis : mariage en noir, j’adore, et la façon (on reconnait bien la tienne ) et l’histoire, je dois être cruelle pour aimer ces univers sombres, pleins de violence larvée mais pourtant emplis de sentiments, de force, d’émotions.
Polixène : narration implacable en aller direct pour le rire. J’aime beaucoup l’idée du mariage aux flambeaux, je suis persuadée que ça existe en plus.
La chute abrupte est parfaite.
Alice : amusant ton dialogue qui raconte, en creux, les petits couacs de la cérémonie, et puis, malheureusement, je crois bien que ce "il" perturbateur est présent dans toute fête, je suis sûre que chacun y retrouve des souvenirs plus ou moins drôles.
Éclaircie : c’est condensé et pourtant tout y est, une scène de mariage bien posée, j’ai beaucoup aimé le regard de l’épousée.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Janis : Bien aimé. Oui, bien noir en effet. On va pas lui souhaiter ça comme souvenir à Yali, hein ?
Polixène : heu, tu crois qu'il y a la montagne à Compiègne ?
Alice : j'ai pensé aux 2 petits vieux à la fin du Muppets Show !
Eclaircie : Y'en a qui sont restés sérieux quand même !
Aseptans (version poésie) : J'ai de loin préféré la prose !
Polixène : heu, tu crois qu'il y a la montagne à Compiègne ?
Alice : j'ai pensé aux 2 petits vieux à la fin du Muppets Show !
Eclaircie : Y'en a qui sont restés sérieux quand même !
Aseptans (version poésie) : J'ai de loin préféré la prose !
demi-lune- Nombre de messages : 795
Age : 64
Localisation : Tarn
Date d'inscription : 07/11/2009
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Je ne suis pas trop douée pour commenter les proses, j'ai lu, vous êtes drôles, tendres ou romantiques, dans ou hors sujet. (et pis Coline a dit :"NB Toute ressemblance…. niania nia .")
Bravo pour l'imagination.
Merci pour cet exo.
Toux mes vœux, bien sûr pour les héros du jour.
Bravo pour l'imagination.
Merci pour cet exo.
Toux mes vœux, bien sûr pour les héros du jour.
Invité- Invité
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
Et, désolée Coline, mais je me sens vraiment pas d'attaque et la semaine prochaine sera plus folle que celle qui se termine... Une prochaine fois... peut-être. ^^
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 47
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: EXO SPECIAL YALI en direct jeudi 19 avril 2012 à 20 h 15
C'est gentil ça :-).
Je vous lis dés que possible.
Je vous lis dés que possible.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
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