Exo La Grande Rencontre : Min rincont’ ‘vec VE (sale bête)

Ici, ce n'est pas une fiction mais la pure réalité. Le texte de base est d'une telle platitude que j'ai décidé de donner un peu de relief à l'histoire. Je vous en livre une prose en ch’ti (je pense que chacun pourra comprendre un ch’ti peu !)



Min rincont’ ‘vec VE (sale bête)

J’eutio sul’ Fesse eud’ Beuc, et v’la min copin le crivain que m’dit :
« Min fieu, va vir eul’ trucmuche que j’a scribouillo sul’ foraime d’escritoire
où j’avio postaille un tesque ; teu m’diro ch’que t’in pinches ! »
Alors mi j’y allaille, et com’ j’voulio y mette un commintoire,
j’eutio obligeaille eud’m’inscriptionner sul’ bousin d’escrits.
Mi, j’connossio pon ches trucs eud’ foraime, j’eutio pon ‘bitué à cha.
Alors j’y a posaille min truc à mi : deux lignes eul’ première fouo dans la case eud’ poésaille.
V’là qu’un gros tesque d’bleu vient m’fare la morale !
Et que j’devra fare com chi et pon com’ cha ! Et tou des commintoires eud’ d’bleu
‘vec des grosses lett’. Mi, j’eutio pon ‘bitué à cha, j’y a répondu (me laisse pon fare, mi),
et v’là l’gros bleu que m’rue eud’ d’sus ‘core une fouo ! J’en ava marre eud’ cha,
pi m’suis calmaille un ch’ti coup. Après cha, ch’allo bin.
Alors actuel, m’appellent tous eul’ PCP, zotrui !

J'ai compris, et pas qu'un ch'ti peu (c'est très musical Ü)
c'est court, et c'est sûr que ça rallonge un peu la lecture, c'est une bonne idée

Moi qui ne suis pas ch'ti, j'ai tout compris.
Et le récit m'a bien amusée.

Original mais fatiguant à lire tout de même. Je dois avouer que je n'ai pas tout compris.

J'ai tout compris.
Bonne idée de t'exprimer en ch'ti, ça donne tout de suite du relief au tekste.

moi tout compris aussi, en me tordant un peu le cervelet
chétions ki tin copin le crivain ?
ben divertissant

Oui, elles se laissent bien entendre et comprendre ces paroles, Patron-Ch'ti Polisson !
Le procédé est simple, mais j'ai souri tout du long.

PCP, des fois je comprends pas tout ce qu'il écrit mais ici dans son patois, son sabir, son dialecte sa langue, je comprends tout.

Nous faudrait un Virlojeux pour nous dire tout ça, qui devrait avoir sa place en poésie.

Ben ma foué, oun foi ingurgité, oh lé pa mal ma foué ! Avons ben aimé quek passage... savions ben tro pas quoi dir, étions contente.

Chapeau ! Sensass !
Je voudrais bien en faire autant en occitan mais bien que Biterroise pur jus je m'en sens incapable.
J'ai tout compris et j'ai bien ri. Merci Pascal.

que j'ai aimé ce petit passage dans l'univers ch'ti ! et puis, étrangement, je t'imagine bien pestouiller derrière ton écran lors de tes premiers échanges avec Messieurs modo and co. enfin, plus exactement, j'imagine ton avatar psalmodier en patois local lors leurs petites remontrances.c'est un récit très imagé qui correspond bien à ce que tu souhaites nous faire entrevoir de ta personne :-)

Ah quelle volupté d'essayer de te lire à haute voix. Un exo dans l'exo. Trés plaisant de lire en terre inconnue. Et le sourire aux lèvres.

Et en verlan, tu nous la referais en verlan ? On pourrait aussi demander à un québecquois... finalement l'écriture n'est rien : c'est l'accent qui fait tout !
C'est vrai que sans cet assaisonnement, ça aurait manqué de sel !
Mais l'idée est excellente, et ça fait rire, donc merci PCP !

Ben moi j'm'en souvins bin quand y s'feusa gueuler dssus par lmodopératoir,
pa'ce que j'écoutais, et d'temps en temps j'me retournais...même que jcrois ben qu'moi j'étais au coin...
HAHAHA!!!

De loin le meilleur texte. A lire ça fait un peu kénédien akadien kébékwoin. J'ai pas compris "sul’ bousin d’escrits. " et je ne connais pas de traducteur fr/chti.

Bon, là, je ne discuterai point orthographe. Pour le coup, je suis out !
J'ai lu ce texte. A plusieurs reprises.
Je me suis marré, surtout quand on parle des grosses lettres bleues... J'ai reconnu tes péripéties, cher PCP.
Au-delà de l'aspect comique, cela m'évoquait quelque chose, et ça restait vague. Ce soir je reviens, et là, d'un coup, c'est clair : les exercices de style de Queneau. Un récit simple, mis à toutes les sauces. Et là, tu nous fais une sauce bien du nord, pour lier ton récit qui, autrement, serait peut-être plus banal.
Bon, moi je suis du sud. Mais d'une telle inculture que je ne pourrais même pas te rendre la politesse en Provençal. Certains pourraient, sans problème. Pas moi.
Alors je dis : merci pour le cours particulier. L'idéal aurait été que je lise ça en trempant du Maroilles dans le café, mais vu l'heure...
Demain matin, j'aurai le café. Mais pas de Maroilles. Je crois que j'ai du fromage de chèvre.
Je verrai si je me sens de tenter l'expérience.
Sur ce mes respects,

Ubik.

Bien rigolé. A lire a voix haute, absolument : l'exercice est très marrant !

Quel frichti ! j'en redemande.

Testé à quelques lectrices. Ce texte guérit du cheveu sur la langue et de la langue dans la poche.